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Schèmes

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La théorie des schèmes[1] de Friedrich Hayek tire son origine de ses recherches dans l'intéraction entre l'individu et l'ordre social.

Etudiant la psychologie cognitive dès son entrée à l'université, Friedrich Hayek reprend ses travaux après la seconde guerre mondiale et plus nettement lorsqu'il est en poste à Chicago puis à Fribourg. Il met en évidence le rôle des « schèmes » de perception et d'action dont chaque être humain dispose et du psychisme « méta-conscient » dans la pratique quotidienne.

Les schèmes sont des systèmes de règles qui ouvrent la perception au monde extérieur, qui produisent différentes alternatives d’action et qui assurent une prédiction dans l'anticipation. Ces règles sont abstraites, largement tacites et meta-conscientes. Elles sont transmises (et apprises) dans les interactions individuelles; elles évoluent en rapport avec l’ordre général qu’elles définissent[2]. Friedrich Hayek dénomme "Nomos, l'ensemble de ces règles.

Les individus sont physiologiquement capables de percevoir des signaux et les classer. Cognitivement, ils peuvent interpréter ces signaux issus de leur environnement. Les prix, peuvent être de tels signaux. Mais, ils ne sont pas les seuls. Les prix ont cependant l'avantage de synthétiser un certain nombre d'informations et ils représentent donc un signal hiérarchiquement supérieur à d'autres indices.

A la différence du modèle de l’homo œconomicus, l'individu chez Hayek n'est pas un automate. Il ne réagit pas mécaniquement aux stimuli qui lui parviennent. Il n'est pas non plus égoiste comme le présente la théorie néo-classique car les schèmes ne reposent pas forcémment sur des règles utilitaristes. A partir des signaux, l'individu, chez Hayek, peut inférer des schèmes d’action conformes à certains buts généraux. Devant la complexité des situations auxquelles il est confronté, l'individu fait face à son ignorance constitutive. Il a le pouvoir d'un calcul rationnel ou de se servir de règles auxiliaires comme les traditions afin "de mettre de l'ordre" dans l'inconnu de son processus cognitif. Autrement dit, lorsqu'un individu ne s'est pas si le comportement "soi-disant" rationnel [du modèle néo-classique] est pertinent, il choisit éventuellement d'autres schèmes d'action.

Par exemple, le Droit et la Morale fournissent et stabilisent des règles abstraites et générales. "Ces règles sont abstraites, en ce sens qu’elles ne déterminent que le cadre général des actions légitimes, et négatives, c’est-à-dire restrictives plutôt que prescriptives elles ne tendent donc pas à la réalisation d’objectifs jugés souhaitables, mais seulement à écarter les obstacles au fonctionnement spontané de l’ordre social"[3]. Grâce à la tradition, un processus d’apprentissage, fondée sur l’imitation de comportements réussis ou efficaces, offre la possibilité de transmettre les schèmes. Le concept de schèmes renvoie donc à la notion de "cartes cognitives" développée par d'autres auteurs insistant sur le couplage avec d'autres caractéristiques les composant (l’apprentissage, la mémoire, la communication).


Notes et références

  1. Pattern en anglais
  2. 2002, Ai-Thu Dang et Pierre-André Mangolte, Endogénéisation des règles sociales et évolutionnisme culturel chez Friedrich A. Hayek, L'Actualité économique, vol. 78, n°3, p324
  3. 2004, Loïc Cadiet, dir, Friedrich Hayek, In: Dictionnaire de la justice, Paris, PUF


Bibliographie


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