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Le Rebelle
Rebelle (le) | |
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The Fountainhead | |
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Réalisé par : King Vidor | |
Acteurs | |
Gary Cooper (Howard Roark) Patricia Neal (Dominique Francon) Raymond Massey (Gail Wynand) Robert Douglas (Elsworth Toohey) | |
Genre | |
drame | |
Année de sortie | |
1949 | |
Synopsis | |
Howard Roark, jeune architecte idéaliste et individualiste, est renvoyé de son université pour cause de divergences avec la norme architecturale environnante. Sa carrière est sauvée in extremis quand il est embauché par Henry Cameron, architecte aux mêmes vues que lui. Mais quelques années plus tard Cameron a sombré dans l'alcoolisme, non sans avoir averti Howard que la même chose l'attendait à moins qu'il n'accepte de mettre un peu d'eau dans ses idéaux. Mais Roark est décidé à conserver son intégrité à tout prix. | |
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The Fountainhead (en français Le Rebelle) un film de King Vidor (1949)
Fiche technique
- Scénario : Ayn Rand d'après son roman The Foutainhead
- Photographie : Robert Burks
- Musique : Max Steiner
- Production : Warner Bros
- Distribution : Gary Cooper (Howard Roark), Patricia Neal (Dominique Francon), Raymond Massey (Gail Wynand), Robert Douglas (Elsworth Toohey)
- Sortie : 2 juillet 1949
L'individualisme radical
Howard Roark, architecte de génie mais intransigeant, refuse de céder aux modes historisantes qui visent à masquer la beauté rectiligne et géométrique des immeubles qu'il dessine. Plutôt que d'accepter des compromis, il préfère travailler comme ouvrier dans une carrière de pierre qui appartient à un architecte établi dont la fille va tomber amoureuse du beau rebelle. Elle épouse néanmoins le magnat Gail Wynand dont la presse flatte les bas instincts de la populace. Devenu un architecte reconnu, Roark ne renonce en rien à ses principes et n'hésitera pas à faire sauter un immeuble en construction où ses plans n'avaient pas été respectées. Traduit en justice, il expose pour sa défense un vibrant plaidoyer pour la liberté radicale de l'individu face aux conformismes et aux idéologies totalitaires. Tout finit pour le mieux : la veuve du magnat, qui a eu la bonne idée de se suicider, rejoint son grand amour au sommet du plus grand building jamais contruit.
Le plaidoyer de Roark
- Il y a des milliers d'années, un homme a découvert le feu, ses frères l'ont probablement brûlé avec mais il leur a légué cette invention et illuminé les ténèbres. (…) Aucun créateur n'a cherché à satisfaire ses contemporains (…). Un cerveau collectif cela n'existe pas. L'homme doit penser et agir par lui-même. Sa vérité est son unique mobile, son travail est son unique objectif.
- Le créateur ne se fie qu'à son propre jugement - Le parasite suit l'opinion des autres. Le créateur réfléchit - Le parasite copie. Le créateur produit - Le parasite pille. Le créateur veut dompter la nature - Le parasite veut dompter l'homme. Le créateur est indépendant. Il n'obéit ni ne commande - Le parasite veut le pouvoir. Il veut condamner les hommes à l'esclavage.
- C'est un vieux conflit. Il a un autre nom. L'individuel contre le collectif.
- Le monde sombre sous l'abnégation.
- Mes principes c'est le droit de chacun de vivre pour lui-même.
Vidéos :
- The Fountainhead - Howard Roark Speech (en)
- The Fountainhead - Howard Roark's defense sous-titré (en)
L'Ange et le Démon
Les critique soulignent que Roark est le seul personnage à ne connaître aucune évolution alors que les autres changent à son contact. En fait, un autre personnage reste lui aussi ce qu'il est d'un bout à l'autre du film, car il est l'exact antithèse de l'architecte : c'est un critique, le choix n'est pas innocent, Elsworth Toohey. Il ne cesse d'être l'obstacle à la carrière de Roark, ce qui souligne sa nature satanique. Lors de sa première apparition, il est plongé dans l'ombre alors que Gary Cooper apparait toujours comme un personnage lumineux. Toohey se présente ainsi : Je suis l'ami de tout le monde, de l'humanité décalque inversé de la désignation de Satan, l'Ennemi du genre humain. Il est l'incarnation du collectivisme : Un génie est une insulte pour ses pairs. Toute vertu doit être partagé dit-il a un moment et plus loin, La valeur d'une oeuvre est collective, chacun se soumet aux goûts de la majorité. A la veille du procès, il organise une grande réunion publique où il déclare à la foule : Qu'est la société ? Nous. L'homme n'existe que pour servir les autres. L'homme qui refuse de se soumettre doit être éliminé .
Alors que les autres personnages succombent à la tentation, Roark reste jusqu'au bout celui qui ne cède jamais ni aux mirages de gloire que l'on fait miroiter devant lui ni au désespoir, l'arme ultime de Satan. La recontre fortuite des deux personnages suscite ce dialogue qui les définit parfaitement :
- Je vous combattrai de toutes les façons.
- Libre à vous
- Dites-moi ce que vous pensez de moi.
- Je ne pense rien de vous.
Un héros prométhéen ?
Le film a suscité de nombreuses critiques, non pour la réalisation et l'interprétation, unaniment admirées, mais pour le scénario. Les accusations de fascisme, de prométhéisme néo-nietszchéen, voire de mégalomanie puérile n'ont pas manqué. Le héros du film n'est cependant nullement un être associal : il accepte parfaitement des commandes de tout ordre (un garage, un centre commercial) et se montre soucieux de bâtir en fonction des budgets et de la destination des immeubles qu'il réalise. Il ne joue pas l'artiste incompris. Il réclame simplement du client qu'il respecte le contrat signé en connaissance de cause avec lui. Je construirai tout ce qu'on me demande, du moment que je le fais à ma façon. Il déclare à un journaliste : J'ai toujours trouvé quelqu'un qui aimait mon travail. Un homme qui savait voir voir et réfléchir. Il explique à son ancien camarade d'études qui le presse de l'aider pour la réalisation d'une cité pour gens modestes en faisant appel à ses bons sentiments : Avant d'agir pour les autres, il faut pouvoir faire des choses. Et pour faire une chose, il faut aimer cette chose, pas les gens. Le travail n'est pas un acte de charité. Tant mieux si des gens vivent heureux dans ce que je crée. (…) Ma récompense, mon but, ma vie, c'est le travail lui-même.
Liés au héros, deux personnages de self-made-man apparaissent dans le film. L'un, Enright qui lui confie sa première commande importante, déclare : J'en suis arrivé là en me fiant à mon propre jugement. L'autre, Wynand, qui se vante d'être né dans le ruisseau, est devenu riche grâce à son journal, The Banner dont la fière devise annonce la couleur : The Newspaper for the People. Il a réussi mais n'a pas pris le bon chemin, il admire et jalouse Roark et finit par se suicider.
Liens externes
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