Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
Philanthropie
La philanthropie et la liberté sont deux sujets étroitement liés. Aux États-Unis, la plupart des grandes institutions philanthropiques sont fondées grâce à la richesse d'un individu qui est libre d'amasser une grande fortune personnelle. Aussi, malgré les lamentations des égalitaristes, une accumulation massive de la richesse personnelle conduit souvent à une augmentation de la charité et à l'assistance de ceux qui sont dans le besoin.
Les dons de bienfaisance dans tous les domaines, y compris la religion, les services sociaux, la santé et l'éducation totalisent plus de 100 milliards de dollars aux États-Unis. Ce montant est supérieur à celui distribué en dividendes auprès des actionnaires des sociétés privées.
Bien que son action est souvent méconnue et suscite une méfiance inappropriée[1], la philanthropie joue un rôle essentiel dans la société. Premièrement, le caractère privé de la philanthropie est une grande vertu car l'argent qui transite à travers elle a d'autres effets que celui qui est détourné par les services publics. Deuxièmement, les dons privés sont un puissant vecteur de changement dont l'approche de redistribution diffère souvent radicalement de celle du secteur public. Troisièmement, la philanthropie se tient à l'écart des groupes de pression de l'opinion publique et s'engage dans des projets que l'État ne veut pas ou ne peut pas entreprendre.
Quatrièmement, la philanthropie privée ajoute de la variété et de la concurrence à la vie civique en raison des agents moteurs qui la composent qui sont souvent attirés par l'aspect expérimental et novateur de leurs actions. Dans le passé, cette concurrence du financement philanthropique a permis le réexamen de la politique gouvernementale, en particulier dans le domaine de l'éducation[2]. Les imitations du secteur public sur les programmes financés par le secteur privé se sont manifestés aussi pour les soins aux personnes âgées, les refuges pour les nécessiteux et le traitement de la toxicomanie. Souvent la décalcomanie s'est faite de façon maladroite et destructrice, ce qui a abouti à l'abandon à la fois des organisations appartenant aux services publics et de celles des services privés concurrencés par les fonds perdus des impôts publics.
Dans les pays communistes et fortement égalitariste, comme la France, le mot philanthropie est difficilement traduisible et s'il l'est comme en Europe il perd de sa valeur par comparaison à la culture américaine. En effet, dans ces pays, il y a peu ou pas du tout de philanthropie indépendante parce que de grandes accumulations de richesse personnelle ne sont pas tolérées et subissent de fortes impositions. Il est donc important de laisser vivre la philanthropie telle qu'elle doit l'être naturellement. Par conséquent, l'avenir de la philanthropie repose sur les entrepreneurs, les chefs d'entreprise et les hommes d'affaires qui souhaitent faire croître leur richesse. Ils représentent tous un vivier économique important qui doit être exempt de barrières et de contraintes étatiques, dans lesquelles la propriété privée doit être intégralement protégée et la réglementation limitée voire abandonnée.
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Par exemple, la proposition de créer la Fondation Rockefeller a été accueillie avec un mépris absolu lors de sa création. Le procureur général du président William Taft considérait le projet d'une des plus grandes fortunes du monde afin de promouvoir le bien-être de l'humanité comme s'il s'agissait d'une dangereuse conspiration estimant qu'il s'agissait là d'un plan infini pour perpétuer une immense richesse.
- ↑ Peter Frumkin (1990) cite l'exemple du philanthrope Eugene Lang. Ce dernier a promis de payer les études universitaires à une classe entière d'étudiants du centre-ville de New York s'ils maintenaient leurs notes et terminaient leurs études secondaires. En réaction, l'État de New York a lancé son propre programme de bourses d'études, "Liberty Partnerships", une pale copie de l'initiative du philanthrope.
Bibliographie
- 1987, Jo Kwong, "Philanthropy and Environmentalism" ("La philanthropie et l'écologie"), Capital Research Center
- 1990, Peter Frumkin, "Wealth, Freedom, and Philanthropy. Philanthropy needs both economic and cultural freedom for its survival", The Freeman, June, Vol 40, n°6, pp231-232