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George Stigler
George Stigler (1911-1991) est né à Renton, une banlieue de Seattle, dans l'Etat de Washington, en 1911. D'origine allemande par son père et hongroise par sa mère. Il meurt le 1er décembre 1991.
Il obtient ses diplômes à l'université de Washington en 1931 et se rend l'année suivante à l'université de Northwestern. Il obtient son doctorat en 1938 à l'université de Chicago. Là, il reçoit l'influence de Frank Knight, de Jacob Viner et de Henry Simons. Parmi ses comparses, il remarque W. Allen Wallis et Milton Friedman.
Il commence l'enseignement en 1936 à l'Iowa State College où siège Théodore W. Schultz. Il fréquente plusieurs universités où il rencontre Kenneth Arrow, Milton Friedman, Melvin Reder et Robert Solow. En 1958, il arrive à l'université de Chicago. Il aime travailler et partager ses idées avec son ami Aaron Director.
En 1947, il participe à la première réunion de la société du Mont-Pèlerin.Il en devient président de 1976 à 1978 succèdant à Gaston Leduc et passant le relais à Manuel Ayau.
Il a obtenu le Prix Nobel d'Économie en 1982, pour ses travaux sur l'organisation industrielle et ses théories sur l'économie de marché.
Ses travaux pionniers
Il travaille sur la théorie des prix en 1938 sur une base empirique avec des illustrations chiffrées. En 1946, il présente des résultats théoriques sur la programmation linéaire (qui est utilisée aujourd'hui pour les jeux de Sudoku). Mais son apport original repose sur la théorie de l'organisation industrielle, elle-même contribuant de ses apports sur la théorie de l'information, sur la théorie du package, sur la théorie de la capture et sur la théorie des effets de la régulation.
La théorie de l'information
Son travail majeur sort en 1961. Selon la théorie traditionnelle qui précède son apport, et selon des conditions d'optimisation, chaque bien est vendu au même prix quelle que soit sa situation géographique (si on exclut les coûts du transport). G. Stigler spécifie que cette théorie est vraie si on incorpore l'hypothèse de recherche d'informations, comme Friedrich Hayek en avait eu l'intuition en 1937. C'est à dire si on inclut, au modèle (de production et de distribution), les coûts de recherche des biens et services ainsi que les coûts de diffusion de l'information. Chaque participant du marché acquiert de l'information (prend son temps, rassemble les données ou achète de l'information) jusqu'à ce que son utilité espérée soit égale au coût d'une recherche supplémentaire. Cette démarche est volontaire et libre pour chaque acteur économique. Dans ses travaux ultérieurs, sur la rigidité des prix, sur la variation des livraisons des produits, sur les délais d'attente et des ressources inutilisées, George Stigler montre qu'il n'existe pas d'éléments inutiles sur le marché. Et, au contraire des actions publiques et d'interventions des gouvernements, ces éléments là ne sont pas des échecs de l'économie de marché mais la raison même de l'existence d'une économie de marché. Modifier les facteurs d'informations hors du marché par des politiques publiques, c'est entraver, voire tuer, l'économie de marché.
La théorie du package
En 1968, dans son livre, The organization of Industry, il introduit un chapître, A note on block booking. Cet article est une réaction à la décision de la Court Suprême des Etats-unis en 1962 (United States v. Loew's Inc.) d'interdire la pratique des packages ou 'bundle' (groupement de produits) dans l'industrie du cinéma. La Court Suprême considérait que les compagnies de cinéma composaient un monopole en utilisant la popularité des films à succès, pour obliger les exploitants de salles de cinéma à acheter, dans le package, des films de moindres importances en même temps que le premier. L'exploitant de cinéma achète le package pour le film qui attire le plus d'audience. Au pire, il néglige l'exploitation des suivants s'il considère que le premier lui rapporte au minimum le prix d'acquisition de l'ensemble. Quoi qu'il en soit les coûts passés ne sont pas récupérables. George Stigler en conclut que la décision de la Court Suprême n'est pas fondée sur une logique économique. George Stigler effectue des tests empiriques montrant que les goûts des consommateurs, mesurés grâce aux entrées de cinéma, diffèrent d'une ville à l'autre. Il valide son argument pour lequel l'industrie a un avantage de vendre en package des produits lorque les revenus de cette offre dépasse les recettes de produits vendus séparémment. Si A+B = 20, ceci est péférable pour le vendeur à la somme de A=10 et de B=9.
Ses travaux sur la théorie du package sont repris par de nombreux auteurs de l'organisation industrielle : William Adams et Janet Yellen; Yannis Bakos et Erik Brynjolfsson; John Chuang et Marvin Sirbu; Randolph McAfee, John McMillan et Michael Whinston; Richard Schmalensee.
La théorie de la captur
La théorie de la capture (ou économie positive de la réglementation) décrit comment des groupes d'intérêts et des acteurs politiques, vont utiliser les moyens de réglementation et le pouvoir coercitif des Etats pour orienter les lois et les règles dans des directions qui les favorisent. Le problème est donc le suivant : l'autorité réglementaire étant soumise à l'influence des groupes de pression, elle n'est plus garante de l'intérêt général.
Pour Stigler, la réglementation doit s'analyser comme la production d'un service de redistribution politique, offert par les décideurs politiques et les fonctionnaires, et demandé par les entrepreneurs et associations d'entreprises. Les acteurs étant rationnels, les offreurs maximisent leur chance de réélection, ou essaient d'obtenir par la suite des postes dans les industries qu'ils ont sous leur tutelle. Quant aux demandeurs de service, ils recherchent les privilèges de monopole que la réglementation engendre nécessairement, notamment vis-à-vis de leurs concurrents étrangers.
Par conséquent, le réglementateur est effectivement soumis aux intérêts des producteurs organisés. Si bien que pour limiter l'action des groupes de pression (lobbies ou associations), les partisans de l'économie positive de la réglementation proposent de soustraire à l'État ses prétentions à réglementer les activités productives.
Cette théorie de la réglementation est désormais incluse dans la Théorie des choix publics.
George Stigler est également reconnu dans le domaine de l'organisation industrielle. Dans les années 40, il s'intéresse au Duopole et à l'organisation industrielle. Il a analysé le fonctionnement des marchés sous l'angle des causes et des effets de la réglementation publique. Il est désormais reconnu comme le leader et pionnier des travaux empiriques des structures industrielles.
Bibliographie
- Social Welfare and Differential Prices, 1938, JPE.
- Production and Distribution in the Short Run, 1939, JPE.
- Notes on the Theory of Duopoly, 1940, JPE.
- Production and Distribution Theories: The formative period, 1941.
- The Economics of Minimum Wage Legislation, 1946, AER.
- The Theory of Price, 1946.
- Five Lectures on Economic Problems, 1950.
- Essays in the History of Economics, 1965.
- The Organization of Industry, 1969.
- "In Memoriam: Frank Knight as Teacher", Journal of Political Economy, juin 1973.
- The Citizen and the State: Essays on Regulation, 1975.
- The Essence of Stigler (Kurt R. Leube et George J. Stigler, éds), 1986.
- Memoirs of an Unregulated Economist, 1988.
Liens externes
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