Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


« Paul Leroy-Beaulieu » : différence entre les versions

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
m (Corrections diverses)
 
(13 versions intermédiaires par 6 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox individu
{{Infobox individu
| identité        =Paul Leroy-Beaulieu
| identité        = Paul Leroy-Beaulieu
| type            = [[:catégorie:économistes|économiste]]
| type            = [[:Catégorie:Économistes|Économiste]]
| dates          = [[1843]] - [[1916]]
| dates          = [[1843]] - [[1916]]
| image          = [[Image:Paul_Leroy-Beaulieu.jpg|thumb|right|Paul Leroy-Beaulieu]]
| image          = [[Image:Paul_Leroy-Beaulieu.jpg|200px]]
| tendance        = [[libéral classique]]
| tendance        = [[Libéral classique]]
| nationalité    = {{France}}
| nationalité    = {{France}}
| citation        =  
| citation        =  
Ligne 10 : Ligne 10 :
| Librairal      =  
| Librairal      =  
}}
}}
'''Paul Leroy-Beaulieu''' (Saumur, le [[9 décembre]] [[1843]] - Paris, le 9 décembre [[1916]]) est un économiste, professeur et essayiste français. Il est considéré comme une des principales figures du mouvement libéral français, particulièrement dans son apport à la science économique.


==Biographie==
== Biographie ==
Après des études d'économie suivies en Allemagne, Leroy-Beaulieu collabore à divers périodiques, parfois prestigieux comme ''La Revue des Deux-Mondes''. Sur le modèle de ''L'Économiste belge'' de [[Gustave de Molinari]], il crée ''L'Economiste français'' en 1873.  Durant cette période, il se voit confier le cours d'histoire financière à l'[[École libre des sciences politiques]].


Paul Leroy-Beaulieu (Saumur, [[1843]] - Paris, [[1916]]) est un économiste français.
Devenu le gendre de [[Michel Chevalier]], l'économiste allié de [[Richard Cobden]] en faveur du [[libre-échange]] entre l'Angleterre et la France, il lui succède à la chaire d'économie politique du Collège de France en [[1878]].


Après des études d'économie suivies en Allemagne, Leroy-Beaulieu collabore à dives périodiques, parfois prestigieux comme ''La Revue des Deux-Mondes''. Sur le modèle de ''L'Economiste belge'' de [[Gustave de Molinari]], il crée ''L'Economiste français'' en 1873.  Durant cette période, il se voit confier le cours d'histoire financière à l'Ecole libre des Sciences politiques.
On lui doit divers ouvrages politiques et économiques, dont beaucoup connurent un succès retentissant, en particulier ''Le Collectivisme'' ([[1884]]) et ''L'État moderne et ses fonctions'' ([[1890]]), traduit en anglais et en italien, où il critique la poussée des idées socialistes et interventionnistes. Néanmoins, à la différence de la plupart des libéraux, et suivant en cela [[Alexis de Tocqueville]], il s'est fait le chantre du [[colonisation|colonialisme]] dans son essai ''De la Colonisation chez les peuples modernes'' [[1874]].


Devenu le gendre de [[Michel Chevalier]], l'économiste allié de [[Richard Cobden]] en faveur du [[libre-échange]] entre l'Angleterre et la France, il lui succède à la chaire d'économie politique du Collège de France en [[1878]].
== Ses idées ==
P. Leroy-Beaulieu note que les élus sont essentiellement intéressés par leur réélection et qu'à cette fin, ils essaient d'étendre indéfiniment le champ d'action de l'[[Etat]]. À cet égard, l'auteur déplore que le système parlementaire se transforme en "usine de législation".


On lui doit divers ouvrages politiques et économiques, dont beaucoup connurent un succès retentissant, en particulier ''Le Collectivisme'' ([[1884]]) et ''L'Etat moderne et ses fonctions'' ([[1890]]), traduit en anglais et en italien, où il critique la poussée des idées socialistes et interventionnistes. Néanmoins, à la différence de la plupart des libéraux, et suivant en cela [[Alexis de Tocqueville]], il s'est fait le chantre du [[colonisation|colonialisme]] dans son essai ''De la Colonisation chez les peuples modernes'' [[1874]].
Le risque d'inflation législative est d'autant plus grand que l'État dispose du [[impôt|pouvoir fiscal]] dont il se sert pour financer souverainement ses nombreux projets, répondant souvent à des raisons clientélistes. Ces initiatives se révèlent onéreuses, mal conçues, lourdes et [[bureaucratie|bureaucratiques]]. Pour l'économiste, il conviendrait mieux de laisser agir les individus en êtres libres et responsables au lieu de les obliger à se soumettre à la volonté du « tuteur universel » que prétend être l'État.


==Ses idées==
Néanmoins, Leroy-Beaulieu estime que l'organisation étatique est habilitée à exercer plusieurs fonctions :
# Exécuter le [[Droit]], et non l'inventer
# Protéger les personnes et les biens des menaces intérieures et extérieures
# Conserver le [[patrimoine]] naturel


P. Leroy-Beaulieu note que les élus sont essentiellement intéressés par leur réélection et qu'à cette fin, ils essaient d'étendre indéfiniment le champ d'action de l'[[Etat]]. A cet égard, l'auteur déplore que le système parlementaire se transforme en "usine de législation".
== Citations ==
* {{guil|L'[[État]] n'est pas le cerveau de la société ; il n'a aucun titre, aucune aptitude, aucune mission, pour la diriger et lui frayer les voies.}}


Le risque d'inflation législative est d'autant plus grand que l'Etat dispose du [[impôt|pouvoir fiscal]] dont il se sert pour financer souverainement ses nombreux projets, répondant souvent à des raisons clientélistes. Ces initiatives se révèlent onéreuses, mal conçues, lourdes et [[bureaucratie|bureaucratiques]]. Pour l'économiste, il conviendrait mieux de laisser agir les individus en êtres libres et responsables au lieu de les obliger à se soumettre à la volonté du "tuteur universel" que prétend être l'Etat.
* {{guil|L'État étant conçu comme un être idéal, on le pare de toutes les qualités que l'on rêve et on le dépouille de toutes les faiblesses que l'on hait.}}


Néanmoins, Leroy-Beaulieu estime que l'organisation étatique est habilitée à exercer plusieurs fonctions:
* {{guil|Les gouvernements en quête de popularité facile se jettent de plus en plus dans la voie du socialisme d’État. [...] Ils tracent des programmes dont le but est incertain mais le résultat évident, enchaîner la liberté humaine et l’offrir en holocauste au dieu nouveau, l’État.}}, Préface de l’édition des cours au collège de France sur le rôle de l’État dans l’économie (1890).
#Exécuter le [[Droit]], et non l'inventer ;
#Protéger les personnes et les biens des menaces intérieures et extérieures ;
#Conserver le patrimoine naturel.


==Citations==
== Bibliographie ==
* [[1869]], ''Les Guerres contemporaines'' (1853-1866), recherches statistiques sur les pertes d'hommes et de capitaux, [https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Guerres_contemporaines Texte en ligne sur Wikisource], Pichon-Lamy, 1869


* "L'[[Etat]] n'est pas le cerveau de la société; il n'a aucun titre, aucune aptitude, aucune mission, pour la diriger et lui frayer les voies."
* [[1885]], ''Le collectivisme'', examen critique du nouveau socialisme,  


* "L'Etat étant conçu comme un être idéal, on le pare de toutes les qualités que l'on rêve et on le dépouille de toutes les faiblesses que l'on hait."
* [[1896]], ''Traité théorique et pratique d’économie politique'', [http://piketty.pse.ens.fr/files/LeroyBeaulieu1895-1914(tome1).pdf texte en ligne {{pdf}}] Paris: Guillaumin, 4 volumes, vol. 1, 793 p.,


== Bibliographie ==
* [[1906]], ''L'Art de placer et gérer sa fortune'', Paris: C. Delagrave


* [[1896]], Traité théorique et pratique d’économie politique, Paris : Guillaumin, 4 volumes, vol. 1, 793 p.,
== Articles ==


== Littérature secondaire ==
== Littérature secondaire ==
* [[1991]], Maurice Baslé, "Paul Leroy-Beaulieu, un économiste français de la troisième République commençante", In: Y. Breton et M. Lutfalla, dir., ''L’économie politique en France au XIXe siècle'', Paris : Economica, pp203-246
* [[2019]], Philippe Jaunet, [https://www.institutcoppet.org/un-grand-economiste-liberal-paul-leroy-beaulieu-1843-1916/ Un grand économiste libéral : Paul Leroy-Beaulieu]


* [[1991]], Maurice Baslé, Paul Leroy-Beaulieu, un économiste français de la troisième République commençante, In: Y. Breton et M. Lutfalla, dir., L’économie politique en France au XIXe siècle, Paris : Economica, pp203-246
== Liens externes ==
 
* {{fr}}[http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/collections/zola/correspondance/Index_g%E9n%E9ral/bios/lero.htm Courte biographie de P. Leroy-Beaulieu]
==Liens externes==
* {{fr}}[http://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?MA=LEROY%20BEAULIEU%20PAUL Ouvrages de Paul Leroy-Beaulieu]
* {{fr}}[http://www.canadahistory.com/sections/documents/docde_la_colonisation.htm Extrait de son essai sur la colonisation]
* {{fr}}[http://www.droitconstitutionnel.net/LeroyBeaulieu.htm Extrait de ''L'Etat et ses fonctions'']


*[http://www.chass.utoronto.ca/french/sable/collections/zola/correspondance/Index_g%E9n%E9ral/bios/lero.htm Courte biographie de P. Leroy-Beaulieu] {{fr}}
{{Portail auteurs}}
* [http://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?MA=LEROY%20BEAULIEU%20PAUL Ouvrages de Paul Leroy-Beaulieu] {{fr}}
*[http://www.canadahistory.com/sections/documents/docde_la_colonisation.htm Extrait de son essai sur la colonisation] {{fr}}
* [http://www.droitconstitutionnel.net/LeroyBeaulieu.htm Extrait de ''L'Etat et ses fonctions''] {{fr}}


{{DEFAULTSORT:Leroy-Beaulieu, Paul}}
[[Catégorie:XIXe siècle]]
[[Catégorie:XIXe siècle]]
{{Auteurs}}
[[Catégorie:Libéraux classiques]]
[[Catégorie:Libéraux classiques]]
[[Catégorie:économistes]]
[[Catégorie:Économistes]]
[[Catégorie:Libéraux français]]

Dernière version du 27 janvier 2024 à 14:27

Paul Leroy-Beaulieu
Économiste

Dates 1843 - 1916
Paul Leroy-Beaulieu.jpg
Tendance Libéral classique
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Paul Leroy-Beaulieu

Citation
Interwikis sur Paul Leroy-Beaulieu

Paul Leroy-Beaulieu (Saumur, le 9 décembre 1843 - Paris, le 9 décembre 1916) est un économiste, professeur et essayiste français. Il est considéré comme une des principales figures du mouvement libéral français, particulièrement dans son apport à la science économique.

Biographie

Après des études d'économie suivies en Allemagne, Leroy-Beaulieu collabore à divers périodiques, parfois prestigieux comme La Revue des Deux-Mondes. Sur le modèle de L'Économiste belge de Gustave de Molinari, il crée L'Economiste français en 1873. Durant cette période, il se voit confier le cours d'histoire financière à l'École libre des sciences politiques.

Devenu le gendre de Michel Chevalier, l'économiste allié de Richard Cobden en faveur du libre-échange entre l'Angleterre et la France, il lui succède à la chaire d'économie politique du Collège de France en 1878.

On lui doit divers ouvrages politiques et économiques, dont beaucoup connurent un succès retentissant, en particulier Le Collectivisme (1884) et L'État moderne et ses fonctions (1890), traduit en anglais et en italien, où il critique la poussée des idées socialistes et interventionnistes. Néanmoins, à la différence de la plupart des libéraux, et suivant en cela Alexis de Tocqueville, il s'est fait le chantre du colonialisme dans son essai De la Colonisation chez les peuples modernes 1874.

Ses idées

P. Leroy-Beaulieu note que les élus sont essentiellement intéressés par leur réélection et qu'à cette fin, ils essaient d'étendre indéfiniment le champ d'action de l'Etat. À cet égard, l'auteur déplore que le système parlementaire se transforme en "usine de législation".

Le risque d'inflation législative est d'autant plus grand que l'État dispose du pouvoir fiscal dont il se sert pour financer souverainement ses nombreux projets, répondant souvent à des raisons clientélistes. Ces initiatives se révèlent onéreuses, mal conçues, lourdes et bureaucratiques. Pour l'économiste, il conviendrait mieux de laisser agir les individus en êtres libres et responsables au lieu de les obliger à se soumettre à la volonté du « tuteur universel » que prétend être l'État.

Néanmoins, Leroy-Beaulieu estime que l'organisation étatique est habilitée à exercer plusieurs fonctions :

  1. Exécuter le Droit, et non l'inventer
  2. Protéger les personnes et les biens des menaces intérieures et extérieures
  3. Conserver le patrimoine naturel

Citations

  • « L'État n'est pas le cerveau de la société ; il n'a aucun titre, aucune aptitude, aucune mission, pour la diriger et lui frayer les voies. »
  • « L'État étant conçu comme un être idéal, on le pare de toutes les qualités que l'on rêve et on le dépouille de toutes les faiblesses que l'on hait. »
  • « Les gouvernements en quête de popularité facile se jettent de plus en plus dans la voie du socialisme d’État. [...] Ils tracent des programmes dont le but est incertain mais le résultat évident, enchaîner la liberté humaine et l’offrir en holocauste au dieu nouveau, l’État. », Préface de l’édition des cours au collège de France sur le rôle de l’État dans l’économie (1890).

Bibliographie

  • 1885, Le collectivisme, examen critique du nouveau socialisme,
  • 1896, Traité théorique et pratique d’économie politique, texte en ligne Acrobat-7 acidtux software.png [pdf] Paris: Guillaumin, 4 volumes, vol. 1, 793 p.,
  • 1906, L'Art de placer et gérer sa fortune, Paris: C. Delagrave

Articles

Littérature secondaire

  • 1991, Maurice Baslé, "Paul Leroy-Beaulieu, un économiste français de la troisième République commençante", In: Y. Breton et M. Lutfalla, dir., L’économie politique en France au XIXe siècle, Paris : Economica, pp203-246
  • 2019, Philippe Jaunet, Un grand économiste libéral : Paul Leroy-Beaulieu

Liens externes


5179-pittux-Stylo.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail des grands auteurs et penseurs du libéralisme.