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Différences entre les versions de « Libérisme »
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Le '''libérisme''' (dérivé de l'italien ''liberismo'') est un terme inventé par le sociologue Giovanni Sartori pour désigner un courant libéral spécifique. | Le '''libérisme''' (dérivé de l'italien ''liberismo'') est un terme inventé par le sociologue [[Giovanni Sartori]] pour désigner un courant libéral spécifique. | ||
Sartori a utilisé ce mot pour le distinguer du [[libéraux de gauche|libéralisme de gauche]] qui accepte une grande intervention de l'État dans l'économie et les théories [[libertarianisme|libertariennes]] qui n'acceptent aucune intervention de l'État dans ce domaine. Le libérisme dans le langage courant chevauche avec le [[néolibéralisme]], [[libertarianisme]] et la notion de [[laissez-faire]]. | Sartori a utilisé ce mot pour le distinguer du [[libéraux de gauche|libéralisme de gauche]] qui accepte une grande intervention de l'État dans l'économie et les théories [[libertarianisme|libertariennes]] qui n'acceptent aucune intervention de l'État dans ce domaine. Le libérisme dans le [[langage]] courant chevauche avec le [[néolibéralisme]], [[libertarianisme]] et la notion de [[laissez-faire]]. | ||
En Italie, le libérisme est souvent identifié avec les théories de [[Gaetano Mosca]], [[Luigi Einaudi]] et [[Bruno Leoni]]. Au niveau international, le libérisme a été défendu par l'[[école autrichienne]], par exemple par [[Ludwig von Mises]] et [[Friedrich Hayek]]. | En Italie, le libérisme est souvent identifié avec les théories de [[Gaetano Mosca]], [[Luigi Einaudi]] et [[Bruno Leoni]]. Au niveau international, le libérisme a été défendu par l'[[école autrichienne]], par exemple par [[Ludwig von Mises]] et [[Friedrich Hayek]]. | ||
Le libérisme a récemment été l'objet de travaux par [[Alberto Alesina]] et [[Francesco Giavazzi]], dans lesquels ils montrent que cette idéologie qu'on pourrait résumer rapidement en l'application des idées libérales à l'économie, est profondément « de gauche ». Ils soutiennent ainsi qu'« une forte règlementation, la protection des statuts, un secteur public très développé » ne bénéficient pas aux plus pauvres mais aux plus « connectés »<ref>Francesco Giavazzi, [[Alberto Alesina]], « Le libéralisme est-il de gauche », Telos, {{lire en ligne|lien=http://www.telos-eu.com/fr/article/le_liberalisme_est_il_de_gauche}}</ref>. Pour ces auteurs, les réformes [[marché libre|pro-marché]] n'impliquent pas d'échanger plus d'efficacité contre moins de justice mais, au contraire, réduisent les privilèges pour donner les mêmes chances à tous, ce qui est une politique « de gauche »<ref>Giavazzi et Alesina, Ibid, p.1</ref>. De même, ils sont très critiques envers les universités de ces pays qui, sous couvert d'égalitarisme, pénalisent la plupart des étudiants à l'exception des plus riches qui peuvent contourner le système en payant<ref>Giavazzi et Alesina, Ibid, p.2</ref>. | Le libérisme a récemment été l'objet de travaux par [[Alberto Alesina]] et [[Francesco Giavazzi]], dans lesquels ils montrent que cette idéologie qu'on pourrait résumer rapidement en l'application des idées libérales à l'économie, est profondément « de gauche ». Ils soutiennent ainsi qu'« une forte règlementation, la protection des statuts, un secteur public très développé » ne bénéficient pas aux plus pauvres mais aux plus « connectés »<ref>Francesco Giavazzi, [[Alberto Alesina]], « Le libéralisme est-il de gauche », Telos, {{lire en ligne|lien=http://www.telos-eu.com/fr/article/le_liberalisme_est_il_de_gauche}}</ref>. Pour ces auteurs, les réformes [[marché libre|pro-marché]] n'impliquent pas d'échanger plus d'efficacité contre moins de justice mais, au contraire, réduisent les privilèges pour [[égalité des chances|donner les mêmes chances à tous]], ce qui est une politique « de gauche »<ref>Giavazzi et Alesina, Ibid, p.1</ref>. De même, ils sont très critiques envers les universités de ces pays qui, sous couvert d'égalitarisme, pénalisent la plupart des étudiants à l'exception des plus riches qui peuvent contourner le système en payant<ref>Giavazzi et Alesina, Ibid, p.2</ref>. | ||
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* Giovanni Sartori, ''The Theory of Democracy Revisited'', Chatham, N.J: Chatham House, 1987. ISBN 0-934540-49-7. | * Giovanni Sartori, ''The Theory of Democracy Revisited'', Chatham, N.J: Chatham House, 1987. ISBN 0-934540-49-7. | ||
* [[Alberto Alesina]], ''Il liberismo è di sinistra'' (Le libéralisme économique est de gauche), 2007, avec Francesco Giavazzi, {{présentation en ligne|lien=http:// | * [[Alberto Alesina]], ''Il liberismo è di sinistra'' (Le libéralisme économique est de gauche), 2007, avec Francesco Giavazzi, {{présentation en ligne|lien=https://web.archive.org/web/20080827172240/http://telos-eu.com/fr/article/le_liberalisme_est_il_de_gauche}} | ||
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Version actuelle datée du 16 juillet 2024 à 11:35
Le libérisme (dérivé de l'italien liberismo) est un terme inventé par le sociologue Giovanni Sartori pour désigner un courant libéral spécifique.
Sartori a utilisé ce mot pour le distinguer du libéralisme de gauche qui accepte une grande intervention de l'État dans l'économie et les théories libertariennes qui n'acceptent aucune intervention de l'État dans ce domaine. Le libérisme dans le langage courant chevauche avec le néolibéralisme, libertarianisme et la notion de laissez-faire.
En Italie, le libérisme est souvent identifié avec les théories de Gaetano Mosca, Luigi Einaudi et Bruno Leoni. Au niveau international, le libérisme a été défendu par l'école autrichienne, par exemple par Ludwig von Mises et Friedrich Hayek.
Le libérisme a récemment été l'objet de travaux par Alberto Alesina et Francesco Giavazzi, dans lesquels ils montrent que cette idéologie qu'on pourrait résumer rapidement en l'application des idées libérales à l'économie, est profondément « de gauche ». Ils soutiennent ainsi qu'« une forte règlementation, la protection des statuts, un secteur public très développé » ne bénéficient pas aux plus pauvres mais aux plus « connectés »[1]. Pour ces auteurs, les réformes pro-marché n'impliquent pas d'échanger plus d'efficacité contre moins de justice mais, au contraire, réduisent les privilèges pour donner les mêmes chances à tous, ce qui est une politique « de gauche »[2]. De même, ils sont très critiques envers les universités de ces pays qui, sous couvert d'égalitarisme, pénalisent la plupart des étudiants à l'exception des plus riches qui peuvent contourner le système en payant[3].
Notes et références
- ↑ Francesco Giavazzi, Alberto Alesina, « Le libéralisme est-il de gauche », Telos, [lire en ligne]
- ↑ Giavazzi et Alesina, Ibid, p.1
- ↑ Giavazzi et Alesina, Ibid, p.2
Bibliographie
- Giovanni Sartori, The Theory of Democracy Revisited, Chatham, N.J: Chatham House, 1987. ISBN 0-934540-49-7.
- Alberto Alesina, Il liberismo è di sinistra (Le libéralisme économique est de gauche), 2007, avec Francesco Giavazzi, [prés. en ligne]
Voir aussi
Liens externes
- Le libérisme : une alternative libérale pour sauver les pauvres ? sur Contrepoints
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