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Différences entre les versions de « Pragmatisme »

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Le terme de '''pragmatisme''' vient du mot grec ''pragma'' (pratique), et couvre plusieurs sens désignant en général un mouvement de pensée mixte introduit en philosophie, selon William James, par Charles Peirce en [[1878]].
Le terme de '''pragmatisme''' vient du mot grec ''pragma'' (pratique), et couvre plusieurs sens désignant en général un mouvement de pensée mixte introduit en philosophie, selon William James, par Charles Peirce en [[1878]].


Pour les pragmatistes, la connaissance doit servir à résoudre des problèmes concrets, et pas seulement dans l'objectif d'être accumulée afin d'augmenter le savoir. Cette doctrine philosophique est représentée par William James<ref>Pour William James (New York 1841-1910 Chocorua), « Le vrai consiste simplement dans ce qui est avantageux pour la pensée»</ref>, John Dewey<ref>John Dewey (né à Burlington, dans le Vermont, aux USA en [[1859]]- décédé en [[1952]] à New York) était un philosophe fonctionnaliste, psychopédagogue américain et fondateur de l'École de Chicago de psychologie. il est diplômé de l’université en [[1879]] et exerce brièvement les fonctions d’instituteur. À l’université John Hopkins, il reprend des études de philosophie. Il est alors influencé par le philosophe George S. Morris, idéaliste néo-hégélien. En [[1884]], il soutient sa thèse sur la psychologie de Kant. John Dewey adopte une vision politique de la pédagogie. Pour lui, l'école est un moyen de transformer la société et de faire advenir une véritable démocratie.
Pour les pragmatistes, la connaissance doit servir à résoudre des problèmes concrets, et pas seulement dans l'objectif d'être accumulée afin d'augmenter le savoir. Cette doctrine philosophique est représentée par William James<ref>Pour William James (New York 1841-1910 Chocorua), « Le vrai consiste simplement dans ce qui est avantageux pour la pensée»</ref>, [[John Dewey]], George Mead<ref>George Herbert Mead (1863-1931)</ref>, A. Bain et Charles Sanders Peirce<ref>Au pragmatisme, Charles Sanders Peirce (1839-1914) préfère utiliser le terme de pragmaticisme/</ref>. Ils appuient leurs analyses sur la pratique, les actions, les usages afin d'élaborer des concepts qui sont aussi des outils de vérification de ces mêmes concepts mais aussi des instruments de progression de ces concepts en modifiant les habitudes, les pratiques, les actions.
 
Il ouvre l'école laboratoire en janvier [[1896]] dont le cœur du projet est de relier en un même lieu recherche et application (université et école élémentaire). L’école est un laboratoire où les élèves mettent en pratique la vie communautaire. Des valeurs structurantes comme la coopération, le partage des objectifs, la mise en commun des ressources comme des connaissances, le développement de l’autonomie et de la perspicacité sociale sont au cœur de sa vision pédagogique. Il s'écarte donc une vision économique stricte qui lie la valeur marchande à la valeur qu'un individu peut produire dans la société. Il pose pour principe que pour motiver un individu, le sens d'une activité prime sur les bénéfices que cette activité peut engendrer.
 
La classe s'organise sous forme de projets qui mettent en avant les compétences des métiers anciens ou des activités quotidiennes : cuisine, couture, petite menuiserie, bricolage... Par exemple, les enfants créent une ferme miniature en faisant pousser des céréales qu'ils revendent sur le marché local. Les compétences se mettent en route lorsqu'il y aune recherche de connaissances. Par exemple, l'enfant éprouve le besoin de lire lorsque son activité l'exige. L’apprentissage des fondamentaux : lire, écrire compter est toujours présent mais c'est la méthode de mise en place qui est différente. L'école traditionnelle a pour habitude de punir, d'exclure ou de mal noter. John Dewey, reprend à rebrousse poils cette approche. Pour lui, c’est l’intérêt pour une tâche qui motive l'enfant à apprendre et non la crainte de l'autorité. 
 
Il s'est intéressé aux techniques d’apprentissage plus stimulantes que l'approche classique. Dans son approche pédagogique par projet, l'enseignant propose aux étudiants des activités (ou projets) qui les impliquent davantage. Ainsi, les élèves s’approprient plus aisément une notion et apprennent bien plus vite qu’avec des techniques pédagogiques classiques.
 
John Dewey proposa la pédagogie progressive afin de résoudre les problèmes de l’école en milieu industriel à la fin du XIXe siècle. Il élabore une nouvelle théorie qu'il nomme instrumentalisme qui s’apparente au pragmatisme de Charles Peirce. Il met l’enfant et ses activités au centre de ses préoccupations. C'est pourquoi il lie l'expérience de vie avec l'expérience d’apprentissage. En effet, toute expérience vécue dans un domaine particulier est un apprentissage qui enrichit le reste de nos expériences potentielles à venir.
 
* [[1966]], A. C. Edwards, K. C. Mayhew, "The Dewey School", New York, Atherton
 
* [[1993]], R. S. Westbrook, "John Dewey", Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée, Paris, UNESCO, pp277-293
 
* [[1995]], Gérard Deledalle, "La théorie pédagogique de John Dewey", In: Gérard Deledalle, dir., "John Dewey", Paris: Presses Universitaires de France, « Education et formation / Pédagogues et pédagogies », pp7-44
 
* [[2003]],
** J.-.P. Cometti, dir. "John Dewey. Reconstruction en philosophie. Œuvres philosophiques, tome I", traduit par P. Di Masio, Presses universitaires de Pau, Éditions grapphic
** J.-.P. Cometti, dir. "John Dewey. Le public et ses problèmes, Œuvres philosophiques, tome II", traduit par J. Zask, Presses universitaires de Pau, Éditions grapphic
 
* [[2010]], Emmanuelle Rozier, "John Dewey, une pédagogie de l'expérience", La lettre de l'enfance et de l'adolescence? Vol 2010/2-3, n°° 80-81, pp23-30
 
* [[2017]], Matthias Pepin, "Le développement de compétences à l’école primaire au regard de la théorie de l’enquête de Dewey", Éducation & Francophonie, vol 44, n°2, pp19-39
 
</ref>, George Mead<ref>George Herbert Mead (1863-1931)</ref>, A. Bain et Charles Sanders Peirce<ref>Au pragmatisme, Charles Sanders Peirce (1839-1914) préfère utiliser le terme de pragmaticisme/</ref>. Ils appuient leurs analyses sur la pratique, les actions, les usages afin d'élaborer des concepts qui sont aussi des outils de vérification de ces mêmes concepts mais aussi des instruments de progression de ces concepts en modifiant les habitudes, les pratiques, les actions.


Dans le langage populaire, le pragmatisme est souvent confondu avec un alibi mercantile ou un utilitarisme étroit. Pour Charles Peirce, la préoccupation épistémologique est avant tout de promouvoir une philosophie qui soit une méthode de clarification des idées<ref>"Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être produits par l'objet de notre conception. La conception de tous ces effets est la conception complète de l'objet" ("Comment rendre nos idées claires", Revue philosophique, 1879.)</ref>. Sa philosophie renoue avec le [[réalisme]] pratique de Duns Scot<ref>Duns Scot était un théologien anglais, adversaire de [[Thomas d'Aquin]], vers 1270-1308.</ref> car il fait valoir que les concepts sont des "habitudes d'action".  
Dans le langage populaire, le pragmatisme est souvent confondu avec un alibi mercantile ou un utilitarisme étroit. Pour Charles Peirce, la préoccupation épistémologique est avant tout de promouvoir une philosophie qui soit une méthode de clarification des idées<ref>"Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être produits par l'objet de notre conception. La conception de tous ces effets est la conception complète de l'objet" ("Comment rendre nos idées claires", Revue philosophique, 1879.)</ref>. Sa philosophie renoue avec le [[réalisme]] pratique de Duns Scot<ref>Duns Scot était un théologien anglais, adversaire de [[Thomas d'Aquin]], vers 1270-1308.</ref> car il fait valoir que les concepts sont des "habitudes d'action".  

Version du 18 avril 2021 à 11:29

Le terme de pragmatisme vient du mot grec pragma (pratique), et couvre plusieurs sens désignant en général un mouvement de pensée mixte introduit en philosophie, selon William James, par Charles Peirce en 1878.

Pour les pragmatistes, la connaissance doit servir à résoudre des problèmes concrets, et pas seulement dans l'objectif d'être accumulée afin d'augmenter le savoir. Cette doctrine philosophique est représentée par William James[1], John Dewey, George Mead[2], A. Bain et Charles Sanders Peirce[3]. Ils appuient leurs analyses sur la pratique, les actions, les usages afin d'élaborer des concepts qui sont aussi des outils de vérification de ces mêmes concepts mais aussi des instruments de progression de ces concepts en modifiant les habitudes, les pratiques, les actions.

Dans le langage populaire, le pragmatisme est souvent confondu avec un alibi mercantile ou un utilitarisme étroit. Pour Charles Peirce, la préoccupation épistémologique est avant tout de promouvoir une philosophie qui soit une méthode de clarification des idées[4]. Sa philosophie renoue avec le réalisme pratique de Duns Scot[5] car il fait valoir que les concepts sont des "habitudes d'action".

Le pragmatisme de William James

Le pragmatisme de William James se base sur une psychologie et une philosophie de l'action. Il estimait que les individus sont essentiellement des "animaux pratiques" dont l'esprit les aide à s'adapter à leur environnement. Les êtres humains naissent avec des «réactions» qui forment la base du développement humain.

  • La réaction de curiosité : une impulsion vers la cognition. William James pense que les humains sont naturellement amenés à apprendre.
  • La réaction naturelle du Droit de propriété. Les gens ont un instinct pour s'approprier leurs propres idées, en faisant des associations d'idées qui peuvent devenir des routines.
  • La réaction de l'émulation, c'est à dire une impulsion à imiter les autres. Parce que les gens ne veulent pas se considérer comme inférieurs aux autres, le ressort le plus actif de l'action humaine provient de l'observation et de la tentation d'imiter l'autre action humaine. William James anticipe en ceci, la théorie de l'apprentissage vicariant d'Albert Bandura.

Lorsque les gens prêtent attention à ce qui les intéresse, le résultat est l'aperception, c'est à dire l'acte de placer une chose dans l'esprit. La compréhension du réel provient de la capacité de l'homme à intégrer de nouveaux concepts et de nouvelles expériences à ce qu'il a déjà appris.

Notes et références

  1. Pour William James (New York 1841-1910 Chocorua), « Le vrai consiste simplement dans ce qui est avantageux pour la pensée»
  2. George Herbert Mead (1863-1931)
  3. Au pragmatisme, Charles Sanders Peirce (1839-1914) préfère utiliser le terme de pragmaticisme/
  4. "Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être produits par l'objet de notre conception. La conception de tous ces effets est la conception complète de l'objet" ("Comment rendre nos idées claires", Revue philosophique, 1879.)
  5. Duns Scot était un théologien anglais, adversaire de Thomas d'Aquin, vers 1270-1308.

Bibliographie

  • 1907, William James, Pragmatism. New York : Longmans, Green
  • 1964, H. S. Thayer, Pragmatism, In: D J. O'Connor, dir., A critical history of western philosophy, New York : The Free Press
  • 1971, Gérard Deledalle, "Le pragmatisme, textes choisis", Paris, Bordas
  • 1980, C. Kates, Pragmatics and semantics : An empiricist theory. Ithaca, NY : Cornell University Press
  • 1981, K. O. Appel, Charles S. Peirce: From Pragmatism to Pragmaticism, Amberst, MA: University of Massachusetts Press
  • 1993, Claudine Thiercelin, C.S. Peirce et le pragmatisme, Paris, PUF (coll. Philosophies)
  • 2010, Heidi White, « William James’s Pragmatism », European Journal of Pragmatism and American Philosophy, , II-1 | 2010

Citations

  • La vérité d'une idée n'est pas une propriété qui se trouverait lui être inhérente et qui resterait inactive. La vérité est un événement qui se produit pour une idée. Celle-ci devient vraie, elle est rendue vraie par les événements. Sa vérité est en fait un événement, un processus : à savoir le processus qui consiste à se vérifier elle-même, sa véri-fication. Sa validité est le processus de sa validation. (William James)

Liens externes

  • (fr)Pragmata, revue d'études pragmatistes de l’association francophone d’études pragmatistes


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