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Libéralisme économique
Le libéralisme économique désigne l'application des idées libérales au domaine économique.
Certains restreignent le libéralisme à son volet économique, alors que pour les libéraux ce volet est inséparable (et totalement dépendant) du droit et du respect de la liberté individuelle.
Définition du libéralisme économique
Le libéralisme économique étant l'application en économie des idées libérales, il n'y a pas un libéralisme économique mais des libéralismes économiques selon les écoles mentionnées précédemment. Néanmoins, on retrouvera dans toutes les écoles les concepts suivants :
- attachement à l'état de droit et aux droits essentiels (dont le droit de propriété, la liberté contractuelle). Cela exclut de facto à peu près tous les cas de dictatures et d'autocraties (Russie, Chine, etc.)
- libre fonctionnement du mécanisme des prix, essentiel pour permettre l'ajustement de l'économie comme l'a montré Friedrich Hayek
- rôle essentiel du marché, l'économie devant être une économie de marché
- libre concurrence entre les acteurs, tant sur un marché national qu'international, par le libre-échange
- intervention aussi minimale que possible de l'État dans l'économie. C'est en particulier sur cet axe que vont se différencier les différentes écoles, entre les anarcho-capitalistes refusant toute intervention de l’État, y compris dans les fonctions régaliennes, et à l'extrême des utilitaristes qui auront souvent une vision fluctuante et beaucoup plus tolérante de l'intervention de l’État, au point de ne plus être libéraux parfois.
Histoire du Libéralisme économique
Les principaux courants sont les suivants, chronologiquement :
- L'École de Salamanque ; les thèmes : théorie de la valeur-rareté, justification du prêt à intérêt...
- l'École classique française : les physiocrates (François Quesnay), Condillac, Turgot, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat au XIXe siècle ; les thèmes : offre et demande, valeur d'échange...
- l'École de Paris, héritière de la physiocratie au XIXe siècle ;
- l'École classique anglaise : Adam Smith, David Ricardo ; les thèmes : main invisible, libre-échange, avantages comparatifs...
- l'École de Manchester : Richard Cobden, Herbert Spencer ; thème : libre-échange
- la théorie néoclassique : Léon Walras (école de Lausanne : théorie de l'équilibre général des prix), Vilfredo Pareto, l'école de Cambridge (William Stanley Jevons, Alfred Marshall) ; les thèmes : rationalité des agents économiques, équilibre général ou partiel, optimum de Pareto...
- la nouvelle macroéconomie classique, dans le sillage de la précédente ;
- l'École autrichienne : marginalisme, le prix comme vecteur d'information, le marché comme processus cognitif, l'importance de l'épargne ; liberté et éthique ;
- le libéralisme anglo-saxon (« néolibéraux ») : le monétarisme (l'école de Chicago : Milton Friedman, thème : la création monétaire responsable de l’inflation), Gary Becker, James McGill Buchanan, Ronald Coase ;
- l'École du Choix Public, qui analyse la politique selon des critères économiques d'offre et de demande (marché politique).
Sont parfois rattachés au libéralisme économique (ce qui est très controversé) :
- les keynésiens et néo-keynésiens ;
- les « synthétiseurs » néoclassiques-keynésiens (John Hicks, Paul Samuelson), qui essaient de ramener les analyses de Keynes dans un univers néo classique ;
- les empiristes (Joseph Stiglitz, George A. Akerlof, Amartya Sen, Thomas Schelling) héritiers de la filiation néoclassique-keynésienne ;
- les économistes utilitaristes (par exemple Maurice Allais en France).
Bibliographie
- Razeen Sally, 1998, "Classical Liberalism and International Economic Order", London: Routledge
- 2010,
- Michaël Biziou, "Libéralisme politique et libéralisme économique", In: G. Kevorkian, dir., "La pensée libérale. Histoire et controverses", Paris, Ellipses, pp9-20
- Michaël Biziou, "À l’articulation du libéralisme politique et du libéralisme économique : le jugement individuel face à l’État chez Locke et Smith", In: G. Kevorkian, dir., "La pensée libérale. Histoire et controverses", Paris, Ellipses, pp35-56
Citations
- « Quand on parle de libéralisme, on imagine des doctrinaires anti-sociaux. Or la première préoccupation des libéraux, dès l’origine, a été de s’interroger sur la question sociale. Quel est le moteur du progrès social ? comment réaliser le bien-être de l’ensemble de la société ? Les libéraux se sont voulus, dès l’origine, les analystes et les partisans du progrès social. Leur projet était d’étudier comment la société évolue vers la prospérité générale, ce que l’on peut et doit faire quand elle est bloquée. Les premiers libéraux n’étaient pas des idéologues, qui se seraient mis à faire de l’économie pour appliquer à ce domaine je ne sais quels principes, mais ce sont des chercheurs qui ont voulu comprendre, je dirais scientifiquement, comment l’économie fonctionne, de façon à apporter des solutions aux problèmes qui se posaient à leur époque, et ils ont déduit de cette recherche les principes qu’on appelle aujourd’hui « libéraux ». Leur souci est de comprendre comment fonctionne la société, de repérer par quel mécanisme elle progresse, et d’élaborer les solutions pour la débloquer. » (Philippe Nataf)
- « En réalité, l'histoire économique est un long catalogue de politiques gouvernementales qui ont échoué pour avoir été conçues avec une téméraire méconnaissance des lois de l'économie. » (Ludwig von Mises, L'action humaine)
Voir aussi
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