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Physiocratie

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La physiocratie (étymologiquement : gouvernement de la nature) est une école économique prétendant que la richesse des pays provient exclusivement de l'agriculture, seule « création » annuelle de richesse. L'école des physiocrates est originaire de France et a eu son apogée au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle siècle. La physiocratie est généralement considérée comme la première théorie économique.

Secte des économistes

Ils s'appelaient entre eux économistes mais on utilise plutôt le terme de physiocrate, développé par Pierre Samuel du Pont de Nemours, signifiant littéralement « gouvernement » (du grec « kratos ») par la nature (du grec « physio »). Les principes de l'école physiocratique ont été élaboré en premier par Richard Cantillon, un banquier irlandais vivant en France, dans sa publication Essai sur la nature du commerce en général de 1756. Ces idées furent développées par Jean Vincent et François Quesnay, qui deviendra le chef de file de cette école. Les physiocrates s'opposent fortement aux idées mercantilistes qui prônent le commerce international.

Leurs opposants parlaient à leur propos de « secte des économistes ». L'expression, employée par Adam Smith, fut reprise par exemple par Jean-Baptiste Say dans la seconde édition de son Traité d'économie politique en 1814.

Ordre naturel

Selon les physiocrates, il existe un ordre naturel gouverné par des lois qui lui sont propres. Il s'agit pour les économistes de révéler ces lois de la nature. Ils mettent en avant l'existence de lois économiques, comme il existe des lois en physique.

Ordre économique

La seule activité productive, pour les physiocrates, est l'agriculture. La terre multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines. Au final, la terre laisse un produit net ou surplus. Au contraire l'industrie et le commerce sont des activités stériles car elles se contentent de transformer les matières premières produites par l'agriculture. La seule classe productrice est la paysannerie.

Tableau économique

François Quesnay publie le Tableau économique pour la première fois en 1758 où il représente la circulation des richesses dans l'économie. Ce tableau synthétise les idées de l'école physiocrate: ordre divin et l'agriculture comme seul secteur capable de dégager un produit net.

Oppositions et critiques des libéraux modernes à l'égard des idées physiocratiques

Bien que la physiocratie soit souvent présentée comme une initiative libérale car celle-ci s'oppose au mercantilisme, les idées physiocratiques sont néanmoins sujettes à plusieurs oppositions et critiques pour l'œil des économistes libéraux modernes.

  • . Rôle limité de l'agriculture. Les libéraux modernes contestent l'idée des physiocrates selon laquelle l'agriculture est la seule source de richesse. Ils soulignent que d'autres secteurs, tels que l'industrie et les services, contribuent également à la création de richesse et de prospérité économique.
  • . Vision étroite de la valeur. Les physiocrates ont tendance à attribuer une valeur plus élevée aux biens agricoles par rapport aux biens manufacturés. Les libéraux modernes critiquent cette vision en soutenant que la valeur des biens est déterminée par l'offre et la demande sur un marché libre, et qu'elle relève de la valeur subjective des consommateur et non pas par la nature objective de leur production.
  • . Absence de reconnaissance du travail créatif. Les physiocrates ont accordé une importance particulière à la terre comme source de richesse, mais ont minimisé le rôle du travail humain dans la création de richesse. Les libéraux modernes insistent sur le fait que le travail créatif dans tous les secteurs de l'économie contribue de manière significative à la création de richesse.
  • . Interventionnisme étatique. Les physiocrates ont souvent prôné une politique économique de laissez-faire, mais ils ont également soutenu l'idée d'un impôt sur la terre, connu sous le nom de "l'impôt unique". Les libéraux modernes, principalement les libertariens, critiquent cette proposition en soulignant les effets néfastes potentiels d'une telle taxation sur l'efficacité économique et la liberté individuelle.

En résumé, bien que les idées physiocratiques aient contribué de manière significative au développement de la pensée économique, elles font également l'objet de critiques et d'oppositions de la part des libéraux modernes, qui cherchent à élargir le champ d'analyse économique et à promouvoir des politiques plus favorables au marché libre.

Liste (non exhaustive) de physiocrates

Citations

  • Ce système, qui représente le produit de la terre comme la seule source du revenu et de la richesse d’un pays, n’a jamais, autant que je sache, été adopté par aucune nation, et n’existe à présent qu’en France, dans les spéculations d’un petit nombre d’hommes d’un grand savoir et d’un talent distingué. (Adam Smith, La Richesse des Nations)

Informations complémentaires

Bibliographie

  • 1846, E. Daire, "Physiocrates : Quesnay, Dupont de Nemours, Mercier de La Rivière, l’abbé Baudeau, Le Trosne", Paris: Guillaumin
  • 1897, Henry Higgs, "The Physiocrats", London, Macmillan
  • 1939, Max Beer, "An Inquiry Into Physiocracy", London, George Allen & Unwin
  • 1945, Joseph Spengler, "The Physiocrats and Say's Law of Markets. I", Journal of Political Economy, Vol 53, n°3, Sep., pp193-211
  • 1965, J. Airiau, "L’opposition aux physiocrates à la fin de l’ancien régime, aspects économiques et politiques d’un libéralisme éclectique", Paris: LGDJ
  • 2003, Philippe Steiner, "Physiocracy and French Pre-Classical Political Economy", In: Jeff Biddle, John Davis, Warren Samuels, dir., "Companion to the History of Economic Thought", Oxford, UK: Basil Blackwell Publishers, pp61-77

Liens externes


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