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Walter Lippmann
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Walter Lippmann | |||||
homme politique | |||||
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Dates | 1889-1974 | ||||
Tendance | libéral classique | ||||
Nationalité | États-Unis | ||||
Articles internes | Autres articles sur Walter Lippmann | ||||
Citation | « Si la doctrine collectiviste était conforme aux données de l'expérience et des besoins humains, il ne serait pas nécessaire d'administrer le collectivisme en dressant le peuple, en le stérilisant contre les idées subversives, en le terrorisant, en le corrompant, en l'endormant et en l'amusant. Les fourmis vivent, il est vrai, sous un régime collectiviste et il n'est pas prouvé qu'elles aient besoin de ministres de la propagande, de censeurs, d'inquisiteurs, de police secrète, d'espions et d'indicateurs pour les rappeler à leurs devoirs. Mais les hommes ne peuvent pas vivre comme des fourmis... » | ||||
Interwikis sur Walter Lippmann | |||||
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Walter Lippmann, né à New York le 23 septembre 1889, mort le 14 décembre 1974, était un journaliste, écrivain et philosophe politique américain influent du XXe siècle. Pionnier du journalisme de la colonne, il a cofondé le New Republic et a été un éditorialiste vedette pour plusieurs journaux. Ses écrits, notamment Public Opinion et The Phantom Public, ont exploré les défis de la démocratie moderne et la relation entre les médias et la gouvernance.
Les premières influences et idées de Walter Lippmann
- . Débuts comme éditeur du New Republic. En 1914, Walter Lippmann cofonde le New Republic, un magazine progressiste destiné à être une voix influente dans le débat politique et social américain. En tant que co-éditeur, Lippmann joue un rôle crucial dans la formation de la ligne éditoriale du magazine, axée sur les réformes sociales et politiques. Le New Republic devient rapidement une plateforme incontournable pour les idées progressistes et les discussions intellectuelles aux États-Unis, attirant des contributions de nombreux penseurs et politiciens influents. L'expérience de Lippmann au New Republic lui permet de se connecter avec une multitude d'intellectuels et de politiciens de premier plan, enrichissant sa compréhension des enjeux sociaux et politiques contemporains. Cette période est formatrice pour Lippmann, qui y développe les bases de ses idées et de ses contributions futures à la pensée politique. Le magazine lui offre non seulement une tribune pour exprimer ses opinions, mais aussi un environnement stimulant pour affiner ses théories.
- . Réflexions sur la politique et la société au début du XXe siècle. Le début du XXe siècle est marqué par l'ère progressiste aux États-Unis, une période de réformes visant à corriger les injustices sociales et économiques. Les conditions de travail, la corruption politique et les inégalités économiques sont au cœur des débats publics. Ces enjeux façonnent les réflexions de Lippmann sur la politique et la société. Il est fortement influencé par des penseurs progressistes tels que John Dewey et William James. Il est également marqué par les idées de Sigmund Freud, qu'il applique à la politique dans ses premiers écrits. Il s'intéresse aux nouvelles théories sociales et soutient les mouvements pour les droits des travailleurs et des femmes, voyant en eux des vecteurs de changement nécessaire. Lippmann critique vigoureusement les institutions politiques traditionnelles, qu'il considère incapables de répondre adéquatement aux besoins du peuple. Il soutient que ces institutions doivent s'adapter aux changements sociaux et économiques pour rester pertinentes. Sa vision inclut des réformes radicales visant à mieux représenter et servir la population, un thème central dans ses premières œuvres.
- . Émergence de ses premières idées sur la nature humaine et la politique. Dans son ouvrage A Preface to Politics (1913), Lippmann combine la psychologie freudienne avec la philosophie vitaliste. Il soutient que les institutions politiques et les arguments rationnels ne sont que des masques dissimulant des forces sociales plus profondes. Selon lui, les mouvements sociaux sont des expressions de sentiments latents qui nécessitent une direction politique éclairée. Il considère que le rôle du leadership politique est de canaliser les émotions et les énergies sociales vers des fins productives. Ancien élève de Harvard, il est d'abord socialiste. Lors des élections présidentielles de 1912, il soutient le Parti progressiste. Il admire son leader politique, Theodore Roosevelt, pour sa capacité à inspirer et à diriger le public, mais il évolue rapidement de cette position anti-intellectualiste vers une approche plus réfléchie et mesurée. Cette transition est marquée par son ouvrage Drift and Mastery (1914), où il est influencé par l'instrumentalisme de John Dewey. Lippmann met alors l'accent sur la maîtrise plutôt que sur la dérive dans le changement social. Il adopte la méthode scientifique comme base de la démocratie, où le changement doit être contrôlé et orienté par des principes rationnels. Cette approche reflète une foi renouvelée dans la raison et la nécessité de structurer le changement social de manière méthodique et réfléchie.
Les œuvres de jeunesse de Walter Lippmann
- . Analyse de A Preface to Politics. Cet ouvrage, publié en 1913, marque l'une des premières contributions majeures de Walter Lippmann à la pensée politique. Il combine des éléments de la psychologie freudienne et de la philosophie vitaliste pour examiner la politique sous un angle nouveau. Il soutient que les institutions politiques et les arguments rationnels ne sont souvent que des masques dissimulant des forces sociales plus profondes et primordiales. Lippmann y propose que les mouvements sociaux sont essentiellement des expressions de sentiments latents, et qu'ils nécessitent une direction politique éclairée pour être canalisés efficacement. Selon lui, les émotions et les énergies sociales doivent être orientées vers des objectifs productifs par des leaders capables. Ce point de vue novateur met en lumière l'importance de comprendre les motivations psychologiques derrière les actions politiques et sociales. A Preface to Politics critique également les institutions politiques traditionnelles et leur incapacité à répondre aux véritables besoins du peuple. Lippmann préconise des réformes radicales pour adapter les institutions aux exigences de la société moderne. Cette approche anti-intellectualiste initiale, qui valorise l'instinct et l'émotion, sera toutefois de courte durée dans la carrière intellectuelle de Lippmann.
- . Transition vers Drift and Mastery. Un an après la publication de A Preface to Politics, Lippmann publie Drift and Mastery (1914), qui représente un tournant significatif dans sa pensée. Dans ce livre, il s'éloigne de l'anti-intellectualisme de son premier travail pour adopter une position plus équilibrée et réfléchie. Drift and Mastery se concentre sur la nécessité de maîtriser plutôt que de dériver dans le processus de changement social. Lippmann met en avant l'idée que le changement doit être guidé et contrôlé pour éviter le chaos et l'inefficacité. Selon lui, cette maîtrise est essentielle pour naviguer dans les transformations rapides et complexes de la société moderne. L'ouvrage propose que la science et la rationalité doivent servir de bases pour cette maîtrise. Il voit dans la méthode scientifique une analogie avec la démocratie : toutes deux reposent sur des principes de méthode, de preuve et de correction continue. Cette transition marque le début de l'engagement de Lippmann envers une approche plus scientifique et rationnelle de la politique.
- . Adoption du concept d'instrumentalisme de John Dewey. Dans Drift and Mastery, Lippmann est fortement influencé par les idées de John Dewey, en particulier son concept d'instrumentalisme. L'instrumentalisme de Dewey propose que les idées et les théories doivent être évaluées en fonction de leur utilité pratique et de leur capacité à résoudre des problèmes concrets. Lippmann adopte cette perspective, soulignant que la politique doit être guidée par des méthodes scientifiques et expérimentales. Il voit dans l'instrumentalisme une façon de structurer le changement social de manière ordonnée et efficace. Selon lui, la méthode scientifique offre un moyen de contrôle sans lequel le changement ne serait que dérive. Cette adoption de l'instrumentalisme reflète une foi renouvelée dans la raison et la rationalité. Lippmann croit que les principes scientifiques peuvent et doivent être appliqués à la gestion des affaires publiques pour créer une société plus stable et équitable. Cette approche rationnelle et pragmatique deviendra une caractéristique centrale de sa pensée tout au long de sa carrière.
Les contributions majeures de Walter Lippmann
- . Analyse de Public Opinion. Ce livre, publié en 1922, est l'une des œuvres les plus influentes de Walter Lippmann et constitue une analyse profonde de la démocratie moderne et des médias. Lippmann y explore la façon dont les perceptions publiques, ou les images dans nos têtes, sont souvent déconnectées de la réalité objective. Il soutient que les citoyens ne peuvent pas accéder directement à la vérité des événements et dépendent des médias pour former leur opinion. Il introduit le concept de stéréotypes comme simplifications nécessaires mais potentiellement trompeuses des réalités complexes. Il critique la capacité des médias à façonner l'opinion publique par des récits simplifiés et biaisés, ce qui peut entraîner une manipulation de masse. Cette réflexion aboutit à une conclusion pessimiste sur la capacité des citoyens ordinaires à prendre des décisions politiques rationnelles, remettant en question l'efficacité de la démocratie représentative.
- . Réflexions sur A Preface to Morals. Dans cet ouvrage, publié en 1929, Lippmann examine les défis culturels et éthiques de l'ère moderne. Constatant la dissolution des valeurs religieuses traditionnelles sous les tons « acides de la modernité », il explore la crise morale qui en résulte. Lippmann ne prône pas un retour à la foi religieuse, mais propose plutôt une éthique humaniste et stoïque comme solution. Il argumente que, face à l'effondrement des croyances religieuses, la société moderne doit trouver des valeurs de remplacement qui offrent une orientation morale. Lippmann suggère que le stoïcisme, avec son accent sur la vertu personnelle et la rationalité, peut fournir une base solide pour une éthique laïque. A Preface to Morals est une méditation profonde sur la quête de sens dans une société en rapide transformation, et témoigne de l'évolution de Lippmann vers un scepticisme philosophique plus profond.
Évolution de la pensée politique de Walter Lippmann
- . Les années Wilson et la Société des Nations. En 1916, Walter Lippmann se rapproche du président Woodrow Wilson et joue un rôle significatif dans la rédaction des fameux « Quatorze Points » de Wilson, qui exposent les principes pour une paix durable après la Première Guerre mondiale. Lippmann participe également à la délégation américaine lors de la conférence de Paris en 1919, où il contribue à la constitution de la Société des Nations. Cet engagement marque son implication directe dans les affaires internationales et témoigne de son optimisme initial quant à la capacité des institutions démocratiques à promouvoir la paix et la stabilité.
- . De l'optimisme à la désillusion. Dans ses premiers ouvrages, Lippmann exprime un optimisme marqué par la conviction que dans un régime de liberté personnelle, l'exercice élargi de la souveraineté populaire permettrait à chaque nation de se doter d'un ordre social généreux et intelligent. Cependant, la réalité des événements mondiaux, notamment la Deuxième Guerre mondiale, commence à éroder cette vision idéaliste. Dans Public Opinion (1922) et The Phantom Public (1925), Lippmann expose ses doutes sur la possibilité d'une véritable démocratie dans la société moderne. Il explore le fossé entre les perceptions publiques et la réalité, et s'inquiète de la capacité des citoyens ordinaires à prendre des décisions politiques éclairées.
- . The Good Society et la critique du collectivisme. L'essai publié en 1937 représente une critique sévère du collectivisme et de la planification centralisée. Lippmann y dénonce le militarisme inhérent à toute planification économique et le despotisme potentiel des régimes collectivistes. Il soutient que le collectivisme mène à la création d'une nouvelle forme de propriété, celle des bureaucrates, et transforme la lutte pour la richesse en une lutte pour le pouvoir. Lippmann anticipe les critiques ultérieures de Friedrich Hayek dans La Route de la servitude en argumentant que toute tentative de planification centralisée dégénère en tyrannie. Il met en garde contre les dangers d'un État omnipotent et plaide pour une société où la liberté individuelle et le marché libre sont protégés. The Good Society est une défense passionnée du libéralisme économique et politique, et une mise en garde contre les excès du pouvoir étatique.
- . Le Colloque Walter Lippmann et la défense du libéralisme. En août 1938, à Paris, Louis Rougier organise le Colloque Walter Lippmann, réunissant des patrons, des hauts fonctionnaires, des intellectuels et des économistes libéraux. L'objectif de ce colloque est de créer une organisation internationale de libéraux pour lutter contre le planisme. Cet événement conduit à la création, en mars 1939, du Centre International d'Études pour la Rénovation du Libéralisme, soulignant l'engagement de Lippmann envers les principes libéraux.
- . La communauté atlantique et la sécurité internationale. Durant les années 1943-1944, Lippmann propose la création d'une communauté atlantique fondée sur l'axe Londres-Washington. Il envisage une alliance intégrée incluant les États du Commonwealth, d'Europe de l'Ouest et d'Amérique latine. Cette communauté aurait un système de sécurité intégré visant à prévenir les menaces externes plutôt que de simplement coordonner les politiques de défense. Cette proposition reflète sa vision réaliste des relations internationales et son souci de stabilité mondiale.
- . Engagement et critiques postérieurs à la guerre. Après la Deuxième Guerre mondiale, Lippmann devient rédacteur en chef du New York Herald Tribune et tient également une colonne syndiquée intitulée « Today and Tomorrow ». Son influence médiatique grandit et il utilise sa tribune pour critiquer divers aspects de la politique américaine. Lippmann s'oppose à la guerre de Corée et à la guerre du Vietnam, ainsi qu'au maccarthysme, qu'il considère comme une menace pour les libertés civiles et la démocratie.
Informations complémentaires
Publications
- The Stakes of Diplomacy (1915)
- The Politcal Scene (1919)
- Liberty and the News (1920)
- 1922, "Public Opinion", New York: Harcourt, Brace and Company
- Nouvelle édition en 1997, "Public Opinion", New York: Free Press
- 1925, The Phantom Republic
- 1927,
- a. Men of Destiny
- b. The Phantom Public
- Traduit en français en 2008, Le Public fantôme, éditions Demopolis, en partenariat avec la Fondation pour l'innovation politique
- 1928, "American Inquisitors"
- 1929, "A Preface to Morals", New York: Macmillan
- 1932, "The Candidacy of Franklin D. Roosevelt", New York Herald Tribune, January 8
- 1934, "The Method of Freedom", dont est extrait "Free collectivism"
- The New Imperative (1935)
- 1937, "The Good Society – An Inquiry into the Principles of the Good Society"", Boston, Mass.: Little, Brown & Co.
- Traduit en français en 1946, La Cité Libre, Paris, Librairie de Médicis
- Traduction en espagnol par Luis Montes de Oca en 1940, "Retorno a la libertad", Unión Tipográfica Editorial Hispano Americana, México
- 1938, "An Inquiry into the Principles of the Good Society", Boston: Little, Brown, XXX, 402 S.
- 1943, "U.S. Foreign Policy: Shield of the Republic", Boston, Mass.: Little Brown
- 1944, U.S. War Aims
- The Cold War: A Study in U.S. Foreign Policy (1947)
- Isolation and Alliances: An American Speaks to the British (1952)
- 1955, "The Public Philosophy: on the Decline and Revival of Western Society", New York: Mentor Books
- Extraits en 1973, "The Public Philosophy", In: Kenneth M. Dolbeare, Patricia Dolbeare, Jane A. Hadley, dir., "Readings in American Ideologies", Chicago, Markham Pub. Co, pp129-150
- 1959, The Communist World and Ours
- The Coming Tests With Russia (1961)
- 1962, L'unité occidentale et le marché commun, Paris, Julliard
Littérature secondaire
- 1938,
- Frank Knight, Lippmann's The Good Society, commentaire du livre de Walter Lippmann, "The Good Society", Journal of Political Economy, Vol 46, décembre, pp864-872
- Charles E. Merriam, commentaire du livre de Walter Lippmann, “The Good Society”; Political Science Quarterly, 53, pp129-134
- 1955, Frank S. Meyer, "He Adds Little to Philosophy", commentaire du livre de Walter Lippmann, "The Public Philosophy", The Freeman, May, Vol 5, n°5, p486
- 1959, Marquis Childs, James Reston, dir., "Walter Lippmann and his Times", New York: Harcourt Brace
- 1980, Ronald Steel, "Walter Lippmann and the American Century", Boston, Mass.: Little Brown
- 1982, Malcolm Deas, "Two Comparable Lives, Walter Lippmann and Daniel Cosío Villegas”, Journal of Interamerican Studies and World Affairs, Vol 24, n°1, février, pp105-114
- 1984, Dieter S. Blum, "Walter Lippmann: Cosmopolitanism and the Century of Total War", Ithaca, N.Y.: Cornell University Press
- 1985, John M. Blum, dir., "Public Philosopher: Selected Letters of Walter Lippmann", New York: Ticknor & Fields
- 1992, Richard Crockett, "Walter Lippmann 1889–1974", In: Robert Benewick, Philip Green, dir., "The Routledge Dictionary of Twentieth-Century Political Thinkers", London: Routledge, pp132-134
- 1999, Susan Herbst, "Walter Lippmann’s Public Opinion Revisited", Harvard International Journal of Press/Politics, 4(2), pp88–93
- 2015, Whitehead, Amy Solomon The Unattainable Ideal: Walter Lippmann and the Limits of the Press and Public Opinion, (2015) LSU Master's Theses
- 2019, Eric Schliesser, "Walter Lippmann: The Prophet of Liberalism and the Road not Taken", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 139, n°2-4, pp349–363
Liens externes
- (fr) La Cité libre sur librairal
- (fr) [pdf]Le public fantôme, Extrait de The Phantom Public
- (fr) A propos de Néo-libéralisme(s) de Serge Audier
Citations
- « Si la doctrine collectiviste était conforme aux données de l'expérience et des besoins humains, il ne serait pas nécessaire d'administrer le collectivisme en dressant le peuple, en le stérilisant contre les idées subversives, en le terrorisant, en le corrompant, en l'endormant et en l'amusant. Les fourmis vivent, il est vrai, sous un régime collectiviste et il n'est pas prouvé qu'elles aient besoin de ministres de la propagande, de censeurs, d'inquisiteurs, de police secrète, d'espions et d'indicateurs pour les rappeler à leurs devoirs. Mais les hommes ne peuvent pas vivre comme des fourmis... »
- « Les doctrines auxquelles on veut que les hommes souscrivent sont partout hostiles à celles au nom desquelles les hommes ont lutté pour conquérir la liberté. Les réformes sont partout aux prises avec la tradition libérale. On demande aux hommes de choisir entre la sécurité et la liberté. On leur dit que pour améliorer leur sort il leur faut renoncer à leurs droits, que pour échapper à la misère, ils doivent entrer en prison, que pour régulariser leur travail il faut les enrégimenter, que pour avoir plus d'égalité, il faut qu'ils aient moins de liberté, que pour réaliser la solidarité nationale il est nécessaire d'opprimer les oppositions, que pour exalter la dignité humaine il faut que l'homme s'aplatisse devant les tyrans, que pour recueillir les fruits de la science, il faut supprimer la liberté des recherches, que pour faire triompher la vérité, il faut en empêcher l'examen. »
- Préface de La cité libre
- « J'ai voulu examiner ces programmes sociaux non seulement sous leur forme fasciste et communiste, mais aussi dans le collectivisme progressif des États démocratiques, en essayant de déterminer si une société peut être planifiée et dirigée pour vivre dans l'abondance et en paix. Il s'agissait pour moi de savoir, non pas si un tel résultat était désirable, mais s'il était réalisable. Je pensai d'abord que malgré toutes les difficultés qu'il y aurait à trouver des organisateurs suffisamment sages et désintéressés, une classe dirigeante bien éduquée parviendrait peut-être à réaliser cet idéal. Mais je finis par m'apercevoir qu'un tel ordre social n'est même pas réalisable en théorie, qu'il serait non seulement difficile à administrer, mais encore dépourvu de toute signification et qu'il est aussi illusoire que le mouvement perpétuel. Je finis par comprendre qu'une société dirigée doit être belliqueuse et pauvre, et que si elle n'est ni belliqueuse ni pauvre elle est indigireable. Je compris alors qu'une société prospère et pacifique doit être libre. Si elle n'est libre, elle ne saurait être ni prospère ni pacifique... C'était là la vérité essentielle qu'avaient enseignée les libéraux du XVIIIe siècle au début de l'ère moderne. »
- Préface de La cité libre
- « Dans une société libre, l’État n'administre pas les affaires des hommes. Il administre la justice parmi des hommes qui conduisent leurs propres affaires. »
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