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Peter Thomas Bauer

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Peter Thomas Bauer
Économiste

Dates 1915 - 2002
Peter Thomas Bauer
Tendance Libéral classique
Nationalité Hongrie Hongrie puis Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Peter Thomas Bauer

Citation « L'aide publique au développement est une excellente méthode pour transférer de l'argent des pauvres des pays riches aux riches des pays pauvres »
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Peter Thomas Bauer ou Peter Bauer (né à Budapest, en Hongrie, le 6 novembre 1915- décédé le 2 mai 2002) est un économiste spécialiste d'économie du développement. Membre de la Société du Mont-Pèlerin, il est surtout connu pour s'être opposé à la théorie selon laquelle l'aide publique au développement serait le meilleur moyen de soutenir les pays en voie de développement et pour avoir mis en lumière l'importance des droits de propriété.

Biographie de Peter Thomas Bauer

Peter Bauer achève des études de droit à Budapest puis part pour l'Angleterre en 1934. Il étudie à Cambridge et obtient un diplôme universitaire de premier cycle en économie au Gonville and Caius College. Il suit en particulier des cours de John Maynard Keynes et de Joan Robinson, une économiste qui tente d'unifier keynésianisme et marxisme. Cela ne l'empêche pas de développer des idées libérales au cours de ces années pendant lesquelles il s'oppose régulièrement à Robinson et à ses idées[1].

Diplômé, il commence par travailler dans le secteur privé puis devient professeur d'économie. Il rejoint la London School of Economics en 1960. Il y enseigne jusqu'en 1983, date à laquelle il prend sa retraite.

La même année, Margaret Thatcher, à l'époque Premier ministre, obtient sa nomination comme pair à vie avec le titre de Baron Bauer. Il est également reçu à la British Academy. Il était déjà membre de la prestigieuse Société du Mont-Pèlerin, société de réflexion de penseurs libéraux.

Ses recherches en économie du développement ont eu une grande influence sur les politiques menées par de nombreux pays et institutions internationales, notamment la Banque mondiale.

Il a reçu en 2002 le Prix Milton Friedman pour l'avancement des libertés du Cato Institute.

Il cite Friedrich Hayek comme penseur qui a exercé le plus d'influence sur sa pensée, en particulier grâce à La Route de la servitude et à L'Utilisation de la connaissance dans la société[1].

Ses travaux ont eu une grande influence sur ceux de William Easterly ou de Dambisa Moyo, qui a dédié un livre à Bauer, L'Aide fatale (2009).

Pour une autre façon de penser le développement

La plupart des travaux de Peter Bauer en économie concernent l'économie du développement et les politiques d'aide internationale. Dans une période où la planification socialiste était généralement considérée comme la réponse obligée aux besoins de développement des pays sous-développés, il a été la voix solitaire défendant le recours au marché libre. Il a cherché toute sa vie a convaincre les autres experts du développement que la planification centralisée, l'aide au développement, le contrôle des prix et le protectionnisme font perdurer la pauvreté au lieu de l'éliminer, et que plus l'intervention publique ne fait que politiser la vie économique et réduire les libertés individuelles. Dans son livre écrit en 1981, "Egalité, tiers-monde et délire économique", il conteste et réfute de manière convaincante les points de vue largement répandus sur le développement économique, sur le colonialisme, sur le processus d'aide étrangère, sur l'objectif d'égalitarisme et sur la fatalité de « l'explosion démographique ».

Dès les années 1950, Peter Bauer a publié des travaux qui éclairaient d'un jour nouveau la réalité de l'aide internationale aux pays pauvres. Il constate d'abord que ces aides, loin d'extraire les habitants de la pauvreté, les y enfoncent davantage. De surcroît, les dirigeants politiques locaux sont ceux qui bénéficient largement de ces subventions, puisqu'il s'agit en vérité d'aide intergouvernementale.

Surtout, Bauer observe que les recettes économiques recommandées par les gouvernements occidentaux à ces États du « Tiers monde » sont imprégnées de préjugés dirigistes et anti-économiques, empêchant de la sorte l'émergence de la prospérité.

Il appliquait ce raisonnement critique de l'intervention étatique au contrôle des naissances, fondé selon lui sur une vision paternaliste dans laquelle les pauvres seraient incapables de faire par eux-mêmes les bons choix et devraient être guidés; l'État doit à l'inverse de ces politiques liberticides laisser les individus décider par eux-mêmes de ce qui est bien pour eux.

La diversité économique et les perspectives individuelles dans la gestion de la surpopulation

Lors de l'évaluation de la surpopulation et de la pression démographique, Peter Bauer indique[2] qu'il est essentiel de reconnaître les différences de capacités économiques et de perspectives individuelles. Ces différences peuvent avoir un impact significatif sur la manière dont différents groupes de population perçoivent et expérimentent la surpopulation, ainsi que sur leur capacité à prospérer dans des environnements démographiquement denses.

  • . Impact sur les opportunités économiques. Les individus et les groupes avec des capacités économiques plus fortes peuvent être en mesure de tirer parti des opportunités économiques même dans des environnements densément peuplés. Par exemple, les migrants mentionnés par Peter Buer comme les Chinois en Malaisie, les Indiens en Afrique de l'Est et les Libanais en Afrique de l'ouest, ont réussi à prospérer économiquement malgré des conditions démographiques perçues comme défavorables. Leur capacité à créer des entreprises, à innover et à s'adapter à de nouvelles conditions économiques a été un facteur déterminant de leur succès.
  • . Perspectives individuelles et aspirations. Les perceptions de la surpopulation peuvent varier en fonction des perspectives individuelles et des aspirations. Alors que certains groupes de population peuvent considérer une région comme étant surpeuplée en raison de ressources limitées ou d'une concurrence accrue pour les opportunités, d'autres groupes peuvent percevoir cette même région comme offrant des possibilités de croissance et de prospérité. Les aspirations des individus peuvent également influencer leur volonté de migrer vers des régions densément peuplées en quête d'opportunités économiques.
  • . Adaptabilité et résilience. Les individus et les groupes dotés de capacités économiques et d'adaptabilité peuvent être plus résilients face à des environnements démographiquement denses. Leur capacité à innover, à s'adapter aux conditions changeantes et à trouver des solutions créatives aux défis rencontrés peut leur permettre de prospérer même dans des contextes perçus comme étant surpeuplés.
  • . Besoins spécifiques des populations. Il est également crucial de reconnaître que différentes populations peuvent avoir des besoins spécifiques en termes d'espace, de ressources et d'infrastructures. Les politiques visant à gérer la surpopulation et la pression démographique doivent donc tenir compte de ces besoins et s'efforcer de fournir des solutions adaptées aux différentes réalités économiques et sociales des populations concernées.

En conclusion, nous dite Peter Bauer, prendre en compte les différences de capacités économiques et de perspectives individuelles est essentiel pour une évaluation équilibrée de la surpopulation et de la pression démographique. Cela permet de mieux comprendre les dynamiques complexes qui influencent la manière dont différentes populations perçoivent et s'adaptent à des environnements densément peuplés, et de développer des politiques plus efficaces et équitables pour répondre à ces défis.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Entretien avec Peter Thomas Bauer, John Blundell
  2. « Les Chinois en Malaisie, les Indiens en Afrique de l’Est et les Libanais en Afrique de l’Ouest, généralement des migrants sans capital et sans grande éducation formelle, ont très vite dépassé de loin les performances économiques de la population autochtone. [...] Ces différences dans la qualité et la performance économiques sont également pertinentes pour la surpopulation et la pression démographique. Il y a une forte émigration en provenance des Antilles, considérées comme gravement surpeuplées. Pourtant, les Libanais sont impatients d'émigrer vers les Antilles, et les rares qui y sont admis prospèrent généralement et accumulent des capitaux. Ainsi, même au niveau technique actuel, les Antilles ne sont pas surpeuplées en termes de Libanais, alors qu’elles le sont en termes d’Antillais. Peter T. Bauer, 1957, "Economic Analysis and Policy in Underdeveloped Countries" ("Analyse économique et politique dans les pays sous-développés"), Durham, Caroline du Nord: Duke University Press, pp74-76

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Peter Bauer, voir Peter Bauer (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1961, Ian M. Little, Commentaire du livre de Peter Bauer: Indian Economic Policy and Development. Economic Journal 72: 835-38
  • 1989, Alan A. Walters, "Peter Tamas Bauer", In: John Eatwell, Murray Milgate, Peter Newman, dir., "The New Palgrave: Economic Development", Norton, New York

Citations

  • « Je considère que l'élargissement des choix possibles est le principal objectif et critère du développement économique. Je juge une mesure principalement sur ses effets probables sur l'univers des possibles ouverts aux individus »[1]
  • « L'aide publique au développement est une excellente méthode pour transférer de l'argent des pauvres des pays riches aux riches des pays pauvres »[2]
  • « Nous ne devrions pas parler d'inégalités mais de différences; différence est un terme neutre et inégalité un terme connoté. Les inégalités sont généralement confondues avec les injustices. Cela conduit à l'idée que les pauvres sont pauvres car les riches sont riches, c'est à dire que les riches ont tiré leur fortune des pauvres, ce qui est faux »[3].

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Cité par Amartya Sen, Development as Freedom, p.290, citation originale: I regard the extension of the range of choice, that is, an increase in the range of effective alternatives to the people, as the principal objective and criterion of economic development; and I judge a measure principally by its probable effects on the range of alternatives open to individuals.
  2. "an excellent method for transferring money from poor people in rich countries to rich people in poor countries". Elle est également citée sous une forme légèrement différente dans L'Oxford Dictionnary of Political Quotations : "Aid is a process by which the poor in rich countries subsidize the rich in poor countries"
  3. "Blundell"

Voir aussi

Liens externes


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