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Liberté des Modernes
Par liberté des Modernes, Benjamin Constant entend la liberté individuelle, par opposition à la liberté des Anciens qui était de nature politique et collective :
« Le but des anciens était le partage du pouvoir social entre tous les citoyens d'une même patrie : c'était là ce qu'ils nommaient liberté. Le but des modernes est la sécurité dans les jouissances privées ; et ils nomment liberté les garanties accordées par les institutions à ces jouissances. »
Le citoyen ne pouvant plus de nos jours participer activement au pouvoir collectif, sa liberté "doit se composer de la jouissance paisible de l'indépendance privée" :
« La liberté individuelle, je le répète, voilà la véritable liberté moderne. La liberté politique en est la garantie ; la liberté politique est par conséquent indispensable. Mais demander aux peuples de nos jours de sacrifier comme ceux d'autrefois la totalité de leur liberté individuelle à la liberté politique, c'est le plus sûr moyen de les détacher de l'une et quand on y serait parvenu, on ne tarderait pas à leur ravir l'autre. »
— Benjamin Constant, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes[1]
Benjamin Constant, dans un des derniers chapitres de ses Principes de politique (Livre XVI), montre en quoi fonder une république moderne sur les conceptions politiques des républiques de l'Antiquité est impossible, et il exhibe un certain nombre de différences majeures à l'appui de sa thèse :
- les cités-États antiques étaient de taille beaucoup plus limitée que les États modernes
- la guerre potentiellement permanente a cédé la place à la paix (« Il n'est plus question maintenant d'envahir des pays entiers pour en réduire les habitants en esclavage et s'en partager les terres », par exemple)
- les progrès du commerce font de l'argent « le frein le plus puissant au despotisme »
- enfin des changements comme l'abolition de l'esclavage traduisent un adoucissement des mœurs.
Notes et références
- ↑ Benjamin Constant, De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, [lire en ligne]
Citations
- Constant explique dans ces pages lumineuses, aussi brèves que puissantes, en quel sens il existe deux conceptions de la liberté et, avec elles, deux conceptions de la démocratie : une démocratie directe, à l’ancienne, comme dans le modèle de Sparte qu’admire tant Rousseau (qui est largement visé ici par Constant), et une démocratie moderne, adaptée aux grandes nations, qui ne peut bien évidemment être à ses yeux que représentative et libérale. (...) Les citoyens ne s’occupant plus directement de la loi, ils acceptent d’entrer dans le régime d’une démocratie qui n’est plus participative à l’ancienne, mais représentative, ce qui leur permet de vaquer librement à leurs occupations professionnelles et, plus largement, à toutes les formes de vie et de créativité au sein de la société civile et de la famille. (Luc Ferry, Dictionnaire amoureux de la philosophie)
Voir aussi
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