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École autrichienne
L'École autrichienne (dite aussi « école de Vienne » ou « école psychologique ») est une école de pensée en économie élaborée suite à la publication des Principes d'économie politique de Carl Menger en 1871. Ses principaux représentants sont, outre Carl Menger, Eugen von Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek et Murray Rothbard. L'école de Vienne ne doit pas être confondue avec le Cercle de Vienne (Ernst Mach), différent dans sa position épistémologique.
Adoptant l'individualisme méthodologique comme fondement, cette école de pensée étudie les processus logiques de l'action humaine (praxéologie) et rejette l'application à l'économie des méthodes d'observation utilisées dans les sciences. Elle prône le libre-échange, souligne l'importance de l'entreprise, de la propriété privée, rejette la théorie de la valeur-travail au nom de la subjectivité de la valeur et formule la théorie marginaliste de la valeur.
Historique
Selon Ludwig von Mises, l'expression « École autrichienne » fut accolée à un petit groupe d'économistes de nationalité autrichienne par leurs adversaires allemands de l'École historique allemande.[1]
On considère habituellement que la tradition autrichienne est issue de Carl Menger, que l'on associe généralement à Léon Walras et William Stanley Jevons dans l’« invention » du marginalisme. En réalité, ces trois auteurs ont non seulement abouti au marginalisme de manière indépendante, mais de plus ils ont soutenu des positions différentes sur de nombreux sujets, et sont à l’origine de trois écoles de pensée tout à fait distinctes (école de Vienne, école de Lausanne et école de Cambridge). Par ailleurs, la tradition autrichienne se rattache aux scolastiques espagnols du XVIe siècle, à travers les économistes classiques français (Turgot, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat).
Qu'est-ce qui peut expliquer qu'un mouvement de pensée devienne une école ?[3] Katherine Gundolf en présente une des caractéristiques, c'est-à-dire une liaison universitaire entre directeur de thèse et doctorants, soit un indicateur prédictif que le doctorant soit un jour également directeur de thèse et forme d'autres doctorants. L'avantage de cet organigramme est de mettre en lumière la filiation. Cependant, il présente de nombreux défauts. Tout d'abord, il intègre des auteurs brillants mais qui ne sont pas intégralement installés dans le paradigme de l'école autrichienne (par exemple Joseph Schumpeter ou George Shackle). Ensuite, il laisse de côté de nombreux doctorants qui ont apporté un plus à l'école autrichienne (par exemple, Fritz Machlup, Murray Rothbard). Enfin, la lisibilité a ses limites puisqu'il faudrait ajouter des niveaux supplémentaires avec les nouveaux universitaires de l'école autrichienne. Mais le principal défaut de cette arborescence est de croire que la transmission de la pensée de l'école autrichienne se fasse uniquement et principalement par le biais de la liaison directeur de thèse-thésard. Friedrich Hayek est un élève de Ludwig von Mises sans qu'il fut néanmoins, son étudiant.
Sous l’impulsion de Carl Menger, de ses deux premiers disciples Eugen von Böhm-Bawerk et Friedrich von Wieser ainsi qu'un certain nombre d'économistes talenteux (Franz Cuhel, Richard von Strigl, Eugen Philippovich von Philippsberg, Emil Sax), la tradition économique autrichienne connaît un essor remarquable dans les trois premières décennies du vingtième siècle, pour se diviser ensuite en plusieurs courants. Wieser s’oriente rapidement vers un rapprochement avec la théorie walrasienne de l’équilibre général, voie sur laquelle le suivront des auteurs comme Schumpeter et dans une moindre mesure Friedrich Hayek.
Dans les années trente, les économistes autrichiens fuyant la montée du nazisme trouvent refuge dans le monde anglo-saxon, principalement le Royaume-Uni et les États-Unis, et beaucoup se rapprochent plus ou moins des thèses dominantes de leurs pays d’accueil. D’autres, au premier rang desquels Ludwig von Mises, restent fidèles à la pensée de Menger en ce qu’elle a d'authentiquement original, et forment à leur tour des disciples fidèles qui assurent la persistance jusqu’à nos jours d’une école autrichienne spécifique.
L’école autrichienne s’est développée à travers un certain nombre de controverses portant sur la nature même de la discipline économique. La première de ces controverses, connue sous le nom de Methodenstreit, oppose Menger à l'école historique allemande menée par Gustav Schmoller, qui soutient qu’il n’existe pas de lois générales des phénomènes économiques et que la science économique se réduit à l'histoire des faits économiques. Sur l’autre aile, elle se double d’une opposition permanente à Léon Walras et aux néoclassiques, initiée par Menger et poursuivie par Böhm-Bawerk et Mises. La troisième, lancée par Menger contre la conception objective de la valeur, se prolonge contre Karl Marx et le socialisme avec Böhm-Bawerk, Mises et Hayek. Enfin la quatrième, contre les approches macro-économiques (Keynes ; Milton Friedman), est lancée par Mises et développée par Hayek. Ces controverses sont encore vivaces et mettent la tradition autrichienne en conflit avec presque toutes les autres écoles de la pensée économique contemporaine.
Il ne faut pas confondre l'école autrichienne avec des économistes qui se sont affublés du titre de néo-autrichiens, par exemple John R. Hicks, en s'appuyant sur les travaux d'Eugen Böhm-Bawerk. Il s'agit là d'un écart de la véritable pensée de l'école autrichienne.
La conception autrichienne de l’économie
Surtout connue pour ses positions politiques libérales, qui condamnent toute intervention de l’État dans l’économie, l’école autrichienne se caractérise en réalité principalement par ses positions épistémologiques et méthodologiques concernant la nature de la discipline économique.
La matière qu’étudie l’économie est faite de phénomènes sociaux complexes résultant de l’action des êtres humains. Cette action consiste à mettre en œuvre des moyens pour atteindre des fins, les relations entre fins et moyens aussi bien que les fins elles-mêmes étant établies de façon subjective par chaque individu et font intervenir son libre arbitre et sa raison.
L’école autrichienne affiche donc une conception purement subjective de la valeur. La valeur d’une chose est l’intensité du désir qu’un être humain particulier éprouve pour cette chose, et non un attribut de la chose elle-même. Ce n’est pas une grandeur mesurable. Elle varie d’individu à individu à un instant donné, et varie selon les circonstances et le moment pour un même individu. On ne peut ni comparer ni a fortiori ajouter les valeurs pour des individus différents.
Chaque acte économique a un très grand nombre d’effets, et chaque phénomène économique observable résulte de la conjonction des effets d’un très grand nombre de causes. Il en résulte que l’économie est une discipline radicalement différente des sciences physiques : l’expérimentation y est impossible, mais les phénomènes fondamentaux nous sont directement accessibles, seule la complexité de leurs interactions faisant obstacle à l’analyse.
Pour les économistes autrichiens, la méthode de raisonnement applicable à l’économie est donc de partir de notre connaissance de nous-mêmes en tant qu’êtres humains agissants pour en dériver par simple déduction logique les lois qui régissent les phénomènes. Cette méthode a priori est celle des mathématiques et de la logique, et s’oppose à la méthode expérimentale ou hypothético-déductive des sciences physiques (dualisme méthodologique).
Par exemple, la proposition « l’homme agit » est incontestablement vraie puisque nier que l’homme agit serait déjà une action (contradiction performative). Dans L'Action humaine, Mises montre que cet « axiome de l’action » implique nécessairement les catégories de fin, de moyen, de causalité, d’incertitude, de préférence temporelle, et, de proche en proche, de valeur, de coût, d’intérêt, etc., et engendre enfin toute la théorie économique.
Mais ces lois économiques sont purement qualitatives et décrivent les effets d’une cause prise isolément. Les phénomènes concrets, qui résultent de la conjonction d’une infinité de causes indépendantes, sont essentiellement imprévisibles. En particulier, le raisonnement mathématique leur est inapplicable, d'autant plus que les données économiques importantes : le choix, l'intention, la rareté... ne sont pas mesurables.
Cette conception est appelée « réalisme abstrait » : abstrait car elle prend en compte les caractéristiques des êtres humains réels et de leurs actions une par une et non dans leur ensemble ; réaliste parce que les caractéristiques retenues sont effectivement présentes chez les humains réels, contrairement aux hypothèses constitutives de l’homo œconomicus de la théorie néoclassique.
Pour les « Autrichiens », une explication d’un phénomène économique n’est valide que si elle rattache logiquement ce phénomène à ses causes ultimes, qui sont par définition les actions d’êtres humains (individualisme méthodologique). La tradition autrichienne récuse donc la distinction entre microéconomie et macroéconomie, et tient pour vides de sens les agrégats comme le niveau général des prix, le taux d’inflation ou le produit intérieur brut, ainsi bien sûr que les relations fonctionnelles entre ces grandeurs.
Les positions substantielles
L’école autrichienne étudie les processus de changement et non les équilibres, qu’elle considère comme des constructions imaginaires impossibles dans la réalité et donc peu dignes d’intérêt scientifique. Ses apports originaux se situent principalement dans les domaines où elle se sépare de l’économie néoclassique, c’est-à-dire ceux où le passage du temps, l’incertitude, les limitations intrinsèques de l’esprit humain et son libre arbitre jouent un rôle crucial, en particulier :
- La théorie de la monnaie et du crédit ;
- La théorie de la production et du capital ;
- La théorie des fluctuations économiques (Austrian Business Cycle Theory : ABCT) ;
- La théorie de l’entrepreneur
- La théorie sur le calcul économique.
Il faut néanmoins se garder de voir ces apports comme de simples variantes ou des compléments par rapport aux autres théories, en oubliant que la tradition autrichienne repose sur des bases épistémologiques radicalement différentes qui introduisent de profondes incompatibilités.
La diversité des approches autrichiennes est souvent négligée par la sociologie économique en concentrant son opposition systématique à l'orthodoxie néoclassique. Au moment de la querelle sur les méthodes, il y eut des influences mutuelles entre Max Weber et la position autrichienne. Mais, par la suite, les approches de la sociologie économique n'ont pas porté d'attention sur les particularités de l'économie autrichienne, se développant comme une branche distincte de l'école néoclassique avec des caractéristiques spécifiques. Or, les thèmes d'étude de l'école autrichienne moderne sur le temps, l'incertitude, la connaissance ou les processus dynamiques du marché, sont des thèmes d'importance pour la sociologie économique. Par ailleurs, les conceptions de l'action individuelle et l'ordre social dans l'économie autrichienne sont pertinentes dans une perspective socio-économique qui tentent de surmonter la division entre les facteurs sociaux et économiques. C'est la raison pour laquelle de nouveaux travaux émergent unissant ces deux points de regard enrichissants (Gertraude Mikl-Horke, 2008[4], Anders Liljenberg).
S'inspirant de Fritz Machlup[5], Frédéric Sautet, dans son article sur la pensée autrichienne dans le Dictionnaire du libéralisme, cite douze propositions essentielles de l'École autrichienne :
- seuls les individus choisissent et ont des objectifs (individualisme méthodologique)
- l'étude du marché porte sur l'échange et les institutions qui l'encadrent
- les données ultimes des sciences sociales sont ce que les gens croient et pensent
- le système de prix économise l'information que les acteurs doivent utiliser dans leurs décisions (les prix ont une fonction anticipatrice)
- le marché concurrentiel est un processus de découverte entrepreneuriale (les prix ne contiennent pas toute l'information existante, d'où possibilité d'opportunités de gains qu'ils ne reflètent pas)
- la propriété privée des moyens de production est une condition nécessaire pour le calcul économique rationnel (sans elle, pas d'échange, sans échange, pas de prix)
- la notion de défaillance du marché est principalement institutionnelle et ignore le processus de découverte (le marché est imparfait, mais se perfectionne constamment)
- l'interventionnisme est contre-productif et instable (l'intervention produit des effets négatifs qui appellent à davantage d'interventionnisme)
- la monnaie n'est pas neutre (la création monétaire perturbe l'allocation des ressources)
- la notion d'agrégats masque les phénomènes réels (la solution des problèmes macroéconomiques est dans la microéconomie, car tout agrégat résulte de choix individuels)
- le capital est une structure de biens hétérogènes et spécifiques
- les phénomènes sociaux sont souvent le résultat de l'action humaine mais pas de ses desseins
Les positions politiques
La plupart des économistes de l’école autrichienne soutiennent le libéralisme dans le domaine économique.
Le libéralisme de l’économie autrichienne a d’abord des racines philosophiques. Les économistes autrichiens, tout comme leurs précurseurs, se réclament explicitement des philosophes libéraux. Réciproquement, les philosophes libéraux qui ont abordé l’économie, comme John Locke, David Hume, Condillac, Montesquieu ou Benjamin Constant, ont pris dans ce domaine des positions voisines de celles des autrichiens.
D’autre part, les économistes autrichiens ont donné à leur libéralisme des bases utilitaristes en s’attachant à démontrer que les actions des gouvernements dans le domaine économique ont le plus souvent des effets à la fois néfastes et contraires aux intentions de leurs auteurs.
Principaux économistes autrichiens
École autrichienne originale : Carl Menger (1840-1921), Eugen von Böhm-Bawerk (1851-1914), Friedrich von Wieser (1851-1926), Ludwig von Mises (1881-1973), Friedrich von Hayek (1899-1992), Fritz Machlup (1902 - 1983)
Branche américaine: Frank Albert Fetter (1863-1949), Henry Hazlitt (1894-1993), Ludwig Lachmann (1906-1990), Hans Sennholz (1922-2007), Murray Rothbard (1926-1995), Don Lavoie (1950-2001), Israel Kirzner, Roger Garrison, Hans-Hermann Hoppe, Walter Block, Gene Callahan, Peter Boettke, Jörg Guido Hülsmann, George Reisman, Deborah Walker, Antal E. Fekete, Harry C. Veryser, Simon Bilo
Branche sud-américaine : Adrián Ravier (Argentine)
Branche européenne : Martti Vihanto (Finlande), Jesus Huerta de Soto (Espagne), Alexander H. Shand, GR Steele (Grande Bretagne), Ludwig van den Hauwe
Branche russe : Gennady Lebedev
Branche asiatique : Katsuichi Yamamoto (1896-1987) (Japon), Tsutomu Hashimoto (Japon), Toshio Murata (Japon), Chiaki Nishiyama (Japon), Hiroyuki Okon (Japon)
Économistes français : Thierry Aimar, Gérard Bramoullé, Jean-Pierre Centi, Jacques Garello, Pierre Garello, François Guillaumat, Georges Lane, Henri Lepage, Pascal Salin, Frédéric Sautet, Philippe Simonnot.
Précurseurs
Références : Murray Rothbard, (1976) "New Light on the Prehistory of the Austrian School", dans The Foundations of Modern Austrian Economics, Pub: Kansas City: Sheed and Ward, Inc.
Péninsule ibérique (École de Salamanque)
- Francisco de Vitoria (c. 1480-1546),
- Luis Saravia de la Calle (c. 1544)
- Diego de Covarrubias y Leiva (1512-77)
- Francisco Garcia (d. 1659)
- Juan de Medina (1490-1546)
- Martin de Azpilcueta (1493-1587)
- Domingo de Soto (1495-1560)
- Tomás de Mercado (d. 1585)
- Domingo de Bañez (1527-1604)
- Luis de Molina (1535-1600)
En France
- Jean Buridan
- Pierre de Jean Olivi (1248-98)
- Étienne Bonnot de Condillac (1715-1780)
- Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781)
- Jean-Baptiste Say (1767-1832)
- Frédéric Bastiat (1801-1850)
- Charles Coquelin (1802-1851)
En Italie
- Bernard de Sienne (1380-1444)
- Gian Francesco Lottini (1512-1572)[6]
- Bernardo Davanzati (1529-1606)
- Geminiano Montanari (1633-87)
- Ferdinando Galiani (1728-1787)
- Francesco Ferrara (1810-1900)
Autres pays
- Aristote
- Herrman H. Gossen (All.), Hugo Grotius (1583-1645) (PB), Samuel Pufendorf (1632-94) (Sue)
- Richard Cantillon (1680-1734) (Irlande)
- Gustave de Molinari (1819-1911) (Belgique)
- Frank A. Fetter (1863-1949) (USA)
La naissance de l'école autrichienne
Œuvres fondatrices
- Carl Menger : Principes d'économie politique (Grundsätze der Volkswirtschaftslehre, 1871)
- Carl Menger : Recherches sur les méthodes des sciences sociales, en particulier de l’économie politique (Untersuchungen über die Methode der Sozialwissenschaften, und der politischen Őkonomie insbesondere, 1883)
- Eugen von Böhm-Bawerk : Théorie positive du capital (Kapital und Kapitalzins, 1884)
- Ludwig von Mises : La théorie de la monnaie et du crédit (Theorie des Geldes und der Umlaufsmittel, 1912)
- Ludwig von Mises : L’Action Humaine (Human Action, a Treatise on Economics, 1949)
- Murray Rothbard : Man, Economy, and State (1962)
Les premières générations de l'école autrichienne
- Carl Menger (1840-1921)
- Johan von Komorzynski, (1843-1911),
- Emil Sax, (1845–1927)
- Eugen von Böhm-Bawerk (1851-1914)
- Friedrich von Wieser (1851-1926)
- Robert Meyer (1855-1914) Contrairement à l'ensemble des économistes de l'école autrichienne, Robert Meyer était un "champion" de l'étatisme à part entière sur les questions de politique sociale et économique (1887, Das Wesen des Einkommens: Eine volkswirtschaftliche Untersuchung [La nature du revenu: une étude économique], Berlin)
- Viktor Mataja (1857 - 1934) (étudiant de Carl Menger)
- Gustav Gross (1856 - 1935) (étudiant de Carl Menger)
- Eugen Philippovich von Philippsberg, (1858-1917)
- Siegmund Feilbogen (1858-1928)
- Hermann von Schullern-Schrattenhofen (1861-1931)
- Franz Cuhel, (1862-1914)
- Richard Schüller, (1870–1972)
- Hans Mayer, (1879-1955)
- Ludwig von Mises (1881-1973)
- Franz X. Weiss (1885-1936), dans la lignée d'Eugen von Böhm-Bawerk mais opposé au libéralisme de Ludwig von Mises
- 1910, Die moderne Tendenz in der Lehre vom Geldwert, Zeitschrift für Volkswirtschaft, Sozialpolitik und Verwaltung, Vol 19
- Leo Schönfeld-Illy (1888-1952)
- Ewald Schams (1889-1955)
- Richard von Strigl (1891-1942)
Les premiers convoyeurs des idées autrichiennes
- James Bonar (1852-1941)
- 1888, "The Austrian Economists and Their View on Value", Quarterly Journal of Economics, octobre, Vol 3
- Repris en 1996, In: Bettina Bien Greaves, dir., Austrian Economics: An Anthology, Irvington, New York: Foundation for Economic Education, pp11-32
- Repris en 1992, In: Mark Blaug, dir., "Eugen von Böhm-Bawerk (1851-1914) and Friedrich von Wieser (1851-1926), Aldershot: Edward Elgar Publishing, pp1-31
- 1893, Philosophy and Political Economy in Some of Their Historical Relations, London
- 1894, «Austrian School of Economists», In: R. H. Inglis Palgrave dir., Dictionary of political economy, Londres, Macmillan, vol. 1, p73
- 1928, commentaire du livre de Friedrich von Wieser, "Social Economics", Economic Journal, Vol 38, n°151, pp437-439
- 1888, "The Austrian Economists and Their View on Value", Quarterly Journal of Economics, octobre, Vol 3
- William Smart (1853-1915), 1891, An Introduction to the Theory of Value. on the Lines of Menger, Wieser, and Böhm-Bawerk, London: Longmans, Green and Company
- Henri Saint-Marc 1855-1896
- 1892, "Étude sur l'Enseignement de l'Économie Politique dans les Universités d'Allemagne et d'Autriche", Paris: L. Larose et Forcel
L'école autrichienne aujourd'hui
Partout dans le monde, de nombreux étudiants découvrent les principes de l'école autrichienne[7]. La technologie de l'information avec le succès d'internet accroît cette tendance. Où étudier l'école autrichienne d'économie ?
Citations
- « L’École Autrichienne d’économie m’a fourni les armes intellectuelles me permettant de défendre ma tendance naturelle à dire « non » à toutes les formes d’intervention de l’État. Mises incite à se conformer aux principes et à débattre sereinement et calmement en faveur de la supériorité d’un marché décentralisé et orienté vers le consommateur, en opposition à l’économie centralisée et planifiée par des bureaucrates. » (Ron Paul, Mises Et l’École Autrichienne)
- « L'École autrichienne promeut la propriété privée, les marchés libres, une monnaie saine, et de façon générale la société libérale. (...) L'École autrichienne érige la défense du système économique libéral la plus solide qu'on ait jamais vue. » (Ron Paul, Liberty Defined)
- « La force essentielle du paradigme autrichien est de nous inviter à sortir de l’ornière de l’univers mécanique de la pensée néo-classique, en introduisant une dimension philosophique et métaphysique dans la réflexion économique. Les limites sont dans la difficulté d’application et son caractère peu opérationnel pour les agents économiques, ce qui pourrait expliquer son manque de succès auprès du grand public et son caractère confidentiel et élitiste. » (Jean-Louis Caccomo)
- « Les économistes autrichiens restent très minoritaires, étrangers et opposés à la vision dominante des manuels. C’est en partie parce que leur approche est subtile et complexe et pas facile à expliquer aux étudiants. Ou parce qu’ils rejettent une grande partie de ce qui passe pour la « science » économique et sont donc considérés comme « non scientifiques » par le grand public. Ou parce qu’ils sont considérés comme une secte, réticents à accepter la critique. » (Eamonn Butler, Introduction à l’École autrichienne)
- « Au-delà du domaine universitaire, l’École autrichienne a surtout réussi depuis à prendre pied, de plus en plus, dans l'opinion profane cultivée, et par là exercer une influence toujours croissante sur l'opinion publique américaine. Alors que pour les personnes employées en-dehors de l'activité universitaire (qui sont dans la vie normale) les résultats de l'économie mathématique et de la recherche empirico-quantitative sont dépourvus d'intérêt et n'ont aucun sens (personne n'est prêt à payer volontairement pour les acheter), les économistes autrichiens avaient à dire des choses que les êtres humains "normaux" peuvent comprendre, et dont ils pouvaient apprécier le sens et l'importance. Et ce que les autrichiens avaient à dire : simple, éprouvé et logiquement nécessaire, frappait dans ce public-là une corde de plus en plus sensible au vu de la crise toujours plus évidente de l'État-providence et du discrédit croissant qu'elle valait aux écoles interventionnistes de l'establishment, keynésiens et monétaristes. (...) Cependant, à la fin du vingtième siècle, malgré tous ses succès au cours des deux dernières décennies, l'École autrichienne n'a pas encore réussi une véritable percée, et il est à craindre qu'un effondrement économique du système (démocrate-social) d'État-providence occidental doive d'abord se produire, avant que l'heure de l'économie autrichienne ne commence à sonner. » (Hans-Hermann Hoppe, L'école autrichienne et son importance pour la science économique moderne)
- « Rallumée par l'attribution du prix Nobel d'économie en 1974 à Friedrich Hayek, l'École autrichienne d'économie politique, super-rationaliste, tradition de Carl Menger, Eugen von Böhm-Bawerk et, avant tout, de Ludwig von Mises, mentor de Hayek et maître de Murray Rothbard, a connu un renouveau éclatant. Écartée pendant des décennies des postes de prestige de l'Université subventionnée à cause de ses implications indigestes pour les gens de pouvoir, reléguée à une survie peu encombrante dans le milieu interlope, non universitaire, des intellectuels du monde réel, l'École autrichienne a constamment repris de l'élan, devenant un véritable mouvement de masse, conquérant de plus en plus de bastions universitaires de même qu'un nombre toujours croissant de partisans à la base. » (Hans-Hermann Hoppe, Le rationalisme autrichien à l'ère du déclin du positivisme, in "The Economics and Ethics of Private Property", chap. 11)
Notes et références
- ↑ [1] L'École autrichienne, par Ludwig von Mises, discours prononcé le 2 mai 1962 au New York University Faculty Club.
- ↑ Katherine Gundolf, 2015, "Israël M. Kirzner. L’entrepreneur alerte", In: Karim Messeghem, Olivier Torrès, dir., "Les grands auteurs en entrepreneuriat", Ems Management Et Societes, p159
- ↑ Alban Bouvier, 2012, "Qu'est-ce qu'une ecole en sciences ? en quel sens y a-t-il une école autrichienne en économie ?, In: Raffaele De Mucci, Kurt R. Leube, "Un austriaco in Italia = An Austrian in Italy : festschrift in honour of professor Dario Antiseri", Soveria Mannelli: Rubbettino, pp27-58
- ↑
- Gertraude Mikl-Horke, 2008, "Austrian economics and economic sociology: past relations and future possibilities for a socio-economic perspective, Socio-econic review, 6 (2), pp201-226
- ↑ Voir son article Austrian Economics (1982).
- ↑ L'apport de Gian Francesco Lottini à la théorie de la valeur temporelle peut être décomposé en plusieurs points importants : 1. Identification précoce de l'agio ou de la théorie de la décote : Lottini, en 1574, a déjà mis en évidence le concept d'"agio" ou de "décote" dans la valeur temporelle des biens. Cela signifie qu'il a reconnu que les biens présents ont une valeur plus élevée que les biens futurs de qualité, de quantité et de forme égales. Cette découverte précoce montre que Lottini a contribué à l'élaboration de la théorie de la valeur temporelle bien avant Eugen von Böhm-Bawerk. 2. Soutien à la théorie de la valeur temporelle : Lottini a contribué à la consolidation de la théorie de la valeur temporelle en mettant en avant l'idée que la valeur des biens futurs diminue à mesure que la période nécessaire à leur réalisation s'allonge. Cette perspective renforce la croyance de Bohm-Bawerk en une axiomatique unique régissant la différence de valeur entre les biens présents et futurs. 3. Influence historique : Lottini a joué un rôle historique important en établissant ces idées bien avant les économistes modernes. Sa contribution, bien que datant du XVIe siècle, a contribué à jeter les bases de la réflexion sur la valeur temporelle des biens, qui a ensuite été développée par des économistes tels que Eugen von Bohm-Bawerk. En résumé, Lottini a apporté une contribution précieuse à la théorie de la valeur temporelle en identifiant le concept d'agio et en mettant en évidence la relation entre la valeur des biens et la période nécessaire à leur réalisation. Ses idées ont influencé la pensée économique ultérieure, notamment celle de Bohm-Bawerk.
- ↑
Traduction du syntagme "Ecole autrichienne d'économie" dans les autres langues En japonais : En grec : En albanais : オーストリア学派の経済学 Αυστριακή σχολή της οικονομίας Shkolla Austriake të Ekonomisë En allemand : En bulgare En catalan Österreichische Wirtschaftsschule Австрийска икономическа школа Escola Austríaca En arabe : En bosniaque et en croate : En espagnol : المدرسة النمساوية للاقتصاد Austrijska škola ekonomije Escuela austríaca En anglais : En italien : En néerlandais : Austrian school of economics Scuola austriaca Oostenrijkse school En portugais : En chinois : En danois : Escola Austríaca 奧地利經濟學派 Den østrigske skole En coréen : En russe : 오스트리아 학파 Австрийская школа
Bibliographie sur l'école autrichienne
Liens externes
en Français
- (fr) Eugen von Böhm-Bawerk, « Les Économistes autrichiens », Catallaxia.
- (fr) Gérard Dréan, « L'école autrichienne d'économie, une présentation (1) : Histoire », Contrepoints, 16/05/2012.
- (fr) Gérard Dréan, « L’école autrichienne d’économie, une présentation (2) : Une autre conception de l’économie », Contrepoints, 17/05/2012.
- (fr) Gérard Dréan, « L’école autrichienne d’économie, une présentation (3) : Méthodologie et idéologie », Contrepoints, 20/05/2012.
- (fr) Gérard Dréan, « L’école autrichienne d’économie, une présentation (4) : Retour vers le futur ? », Contrepoints, 22/05/2012.
- (fr) David Gordon, « Les origines philosophiques de la théorie économique autrichienne », Institut Coppet, 6 février 2012.
- (fr) Jean Philippe Bonardi, Processus de marché et rôle de l'entrepreneur : l'apport de l'école autrichienne au management stratégique
- (fr) Ludwig von Mises, « LES DÉBUTS HISTORIQUES DE L'ÉCOLE ÉCONOMIQUE AUTRICHIENNE (première partie) », Le Québécois Libre, n° 192 (10 septembre 2006).
- (fr) Ludwig von Mises, « LES DÉBUTS HISTORIQUES DE L'ÉCOLE ÉCONOMIQUE AUTRICHIENNE (seconde partie) », Le Québécois Libre, n° 193 (17 septembre 2006).
- (fr) Ludwig von Mises, « LES DÉBUTS HISTORIQUES DE L'ÉCOLE ÉCONOMIQUE AUTRICHIENNE (troisième partie) », Le Québécois Libre, n° 194 (24 septembre 2006).
- (fr) Ludwig von Mises, « L'École autrichienne », Catallaxia.
- (fr) L’Ècole Autrichienne, Jesús Huerta de Soto, Lectures
- (fr) [video] Jörg Guido Hülsmann, « Histoire de l’école autrichienne d’économie », Institut économique Molinari, 11 janvier 2012.
en Anglais
- (en)Why Austrian Economics Matters Par Llewellyn H. Rockwell, Jr.
- Matthew Hisrich, Back to the Future: Discovering the importance of Austrian Economics as minor literature, The Flint Hills Center for Public Policy
- Amir Azad, The Austrian School of Economics
- (en) [video]Relevance of the Austrian School of Economics in the 21st Century interview de Peter Boettke
- (en) [video] Israel Kirzner, « The History of Austrian Economics », YouTube, FEE TV, 15 août 2011.
en espagnol
- "El Pensamiento Austriaco y sus Implicaciones de Politica Economica", texte de José Luis Feito sur le site El Instituto Independente le 29 août 2006
en italien
- "La scuola austriaca: l’approccio soggettivista", "L'école autrichienne: l'approche subjectiviste", texte de Lorenzo Malatesta écrit en 2015, supervisé par Lorenzo Infantino, pour son diplôme d'économie et de gestion
en allemand
- Die Österreichische Schule und ihre Bedeutung für die moderne Wirtschaftswissenschaft, Hans-Hermann Hoppe, 1996.
Revues académiques
- The Quarterly Journal of Austrian Economics
- The Review of Austrian economics (site)
- Procesos de mercado
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