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Yvonne Foinant
Yvonne Foinant | |||||
Entrepreneur | |||||
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Dates | 1892 - 1990 | ||||
Tendance | |||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Yvonne Foinant | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Yvonne Foinant | |||||
Yvonne Foinant (1892 - 1990), née Bergeot, est une femme chef d'entreprise française, dirigeante des établissements Savarin et Foinant dans la sidérurgie. Pionnière du syndicalisme patronal, elle fut la première femme en France à proposer, en 1945, la représentation professionnelle des femmes cheffes d'entreprise au sein des organisations de gouvernance entrepreneuriale en créant l'association FCE (Femmes cheffes d'entreprise).
Biographie
Elle rejoint en 1913, en tant que secrétaire, les établissements Savarin et Foinant, spécialisés dans l’outillage. Ce sont son mari, Edmond Foinant, et son beau-frère, Maurice Savarin, qui gèrent et possèdent la société. Alors qu'ils sont mobilisés pour la Première Guerre mondiale en 1914, elle prend temporairement la direction et développe l'entreprise en travaillant pour l'armée française. Son succès commercial pendant la guerre amène les dirigeants à la garder associée à l'entreprise une fois la guerre finie. Yvonne Foinant prend la direction commerciale de la société dès 1918.
Quand son époux meurt en 1928, c'est elle qui prend la direction de la société, direction qu'elle conservera jusqu'en 1972. Sous sa direction, l'usine déménage à Charleville. La société grandit, recrute, et lance de nouveaux produits.
Femme de tête et engagée dans le féminisme, elle fait campagne dans les années 1930 pour le droit de vote des femmes.
En 1969, elle reçoit la croix de commandeur de la Légion d'honneur. A sa mort, elle laisse une partie de sa fortune à la Fondation de France pour soutenir les femmes isolées de plus de 70 ans. Une rue porte son nom à Malzéville, près de Nancy.
Engagement dans le syndicalisme patronal
Alors que le monde politique fut très lent pour reconnaître la place éclairée que les femmes occupaient dans la vie active de la société (droit de vote en 1945, éligibilité politique), le monde économique et entrepreneurial était précurseur en faisant une large place aux femmes pour exercer leurs responsabilités dans des activités commerciales, des directions d'entreprises et pour un droit de parole au sein des instances économiques. C'est en 1883 que les femmes obtiennent le droit d’être électrice et éligible aux Tribunaux de Commerce. En 1898, elles peuvent se faire élire comme membres au sein des Chambres de Commerce, et ce droit est étendu à l’éligibilité en 1924.
C'est dans ce contexte émergent de compréhension du rôle entrepreneurial des femmes dans l'ensemble de la société, et suffisamment audible auprès de sa composante masculine, qu'Yvonne Foinant est apparue à la Chambre de Commerce de Paris en se faisant élire en décembre 1945, puis en 1947 au Comité Directeur du CNPF, principale organisation patronale française créée le 21 décembre 1945, devenue depuis le MEDEF.
Dix ans plus tard, elle entra au Conseil Économique et Social en tant que responsable de la section Production Industrielle et Énergie. Ce fut la première femme à y siéger. Elle fut par la suite la première présidente de l'association Femmes cheffes d’entreprise en France et en Europe, qu'elle créa en 1945. Elle avait pour vocation d’inciter la prise de responsabilité des femmes dans les mandats patronaux, d’informer et de former ses membres, de sortir de leur isolement en partageant leurs expériences au travers de liens privilégiés de solidarité et d’amitié. L'envergure de l'association devient européenne, en 1949 puis mondiale en 1965. Estimant que l'union fait la force, elle aimait répéter son cri de ralliement : "Seules nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles".
Mais, c'est un euphémisme de déclarer qu'Yvonne Foinant a perçu les difficultés des femmes à se faire admettre dans les groupements professionnels et à entrer dans les fonctions officielles. Car, elle a du contourner bien des perfidies bloquant son avancée dans ce monde qui, autrefois, était considéré réservé uniquement aux hommes. Sa formations initiale est assez inattendue, mais elle est évidente avec son caractère d'acier ; elle était Maître de Forges à Charleville Mézières.
Publications
- 1957, "La femme chef d’entreprise", Les Annales - Revue mensuelle des lettres françaises, Vol 64, n°85, Novembre
Bibliographie
- 1996, Catherine Rigollet, Les conquérantes : du Moyen Âge au XXe siècle, ces femmes méconnues qui, en France, firent prospérer des empires., Nil éditions
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