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Vincent Bolloré

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Vincent Bolloré, né le 1er avril 1952 à Boulogne-Billancourt (92), est l'actionnaire majoritaire du groupe éponyme, Bolloré, créé en février 1822 par ses aïeux, sur les bords de l'Odet près de Quimper. L'eau dans la rivière a beaucoup coulé depuis l'émergence de la "Manufacture à papier Bolloré" jusqu'à la gigantesque multinationale contemporaine,

Chef d'une entreprise familiale vieille de deux-cents ans

En effet, parmi tous les entrepreneurs français, Vincent Bolloré; 4ème descendant de la dynastie[1], représente aujourd'hui, une figure incontournable et typique du capitalisme de connivence. Mais, décrier l'histoire de cette entreprise familiale par un raccourci d'amitiés politiques qui auraient favorisé son essor économique par des appels d'offre publiques chèrement conquis, fait oublier que cette organisation a su surmonter, depuis deux-cents ans, les revers de fortune, les guerres mondiales la privant de salariés qualifiés et de clients fortunés ou les dissensions familiales dans la gestion d'entreprise et dans la recherche d'une stabilité actionnariale. Jean Bothorel, dans son livre, "Vincent Bolloré, une histoire de famille", indique que l'entreprise a toujours bien réagi pour éviter une agonie qui, quelquefois, se présentait avec une morbidité quasi certaine.

Le patron de Bolloré a pris les commandes du groupe industriel en 1981, date à laquelle il rachète à Rothschild les "Papeteries Bolloré" pour quatre misérables francs symboliques. Il a su frapper monnaie au bon moment pour conduire un ensemble d'entreprises qui étonne par sa diversification aussi hétérogène mais qui ostensiblement attire le public et les bénéfices grâce à la production des chaines télévisées nationales et internationales (Groupe Canal+ avec ses filiales, C8 : anciennement Direct8, la chaîne d'info Cnews) en passant par le monde des médias internes de la publicité (Videndi[2]) ; de la construction de batteries électriques (Blue Solutions) au développement de la voiture électrique (Bolloré Bluecar) ; de la gestion des ports (Bolloré Ports) aux plantations de palmiers pour l'huile de palme (Socfin-Bolloré) en Afrique et en Asie du sud-est ; des transports (Bolloré Transport & Logistics) dont la livraison du fioul domestique (Bolloré Energie) aux télécommunications innovantes par Wimax (Bolloré Télécom) : de la fabrication de papier plastique (Bolloré Films Plastiques) aux supports papiers classiques des journaux gratuits (Direct Matin) ou de l'édition de livres pour nos jeunes enfants (édition école des loisirs). Vincent Bolloré a l'ambition d'occuper les cerveaux quel que soit l'âge de ses clients, quel que soit le circuit de distribution utilisé, quelle que soit la fébrilité écologique de l'innovation énergétique et technologique convoitée. Bien malgré lui, car il aime plutôt négocier dans la discrétion des salons feutrés sous les lambris de la république ou dans un transat de son yacht, il n'arrête pas de faire parler de ses conquêtes économiques acquises comme des combats en défrayant la chronique que ce soit pour son rachat de Delmas, sa mainmise sur Rivaud[3], son "aller-retour" chez Bouygues et Lazard ou son entrée, sonnée au clairon du fantassin, chez Havas[4] et Aegis.

Un entrepreneur qui sait lire les marchés comme un avocat qui scrute les arcanes des lois

La puissance de cet entrepreneur fait peur à beaucoup de journalistes qui craignent pour la liberté d'expression quand le pouvoir économique côtoie de si près le pouvoir financier, politique et judiciaire. Nicolas Vescovacci et Jean-Pierre Canet, dans leur livre écrit en 2018, déclarent que l'homme d'affaires aurait tendance à jouer de sa facilité déconcertante à jouer de l’intimidation en envoyant un huissier frapper à leurs portes pour les empêcher de s'exprimer sur la réussite démesurée de ce rare tycoon français. Sa puissance de feu financière est certes impressionnante mais la justice, jusqu'à présent a su tenir bon, pour réparer les diffamations potentielles sans, jusqu'à ce jour, condamner le milliardaire, seulement à le débouter de ses tactiques contre-offensives.

Vincent Bolloré est un entrepreneur thymo-linguistique hors norme qui sait lire les marchés publics et financiers comme rarement un homme d'affaires n'a su le faire lors de ces quarante dernières années. En 1997, il furète dans les moindres détails les cotes boursières des entreprises les plus sous-évaluées par le marché des actions et découvre la mine d'or qui est susceptible d'être explorée et d'exploser à la hausse en Bourse à plus ou moins brève échéance. Minutieusement et amicalement, il s'empare alors, en décembre 1997, de 8,7% des parts du groupe Bouygues, dirigé par Martin Bouygues, autre descendant d'une grande dynastie du capitalisme de connivence.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Son fils, Cyrille Bolloré, né en 1985, est actuellement le président directeur général du Groupe Bolloré depuis mars 2019. Il incarne donc le 5ème descendant de l'empire Bolloré.
  2. Fin 2021, le Groupe Bolloré détenait 29,5 % du capital de Vivendi, société intégrée dans les médias et les contenus.
  3. En octobre 1996, Vincent Bolloré réussit un putsch magnifique sur l'empire Rivaud, ce qui lui permet d'augmenter de plusieurs milliards de francs ses disponibilités financières.
  4. À la fin de 2016, le Groupe Bolloré détenait 60 % du capital d’Havas, l’un des plus grands groupes mondiaux de conseil en communication.

Publications

  • 2000, Renaud Lecadre, Nathalie Raulin, "Vincent Bolloré. Enquête sur un capitaliste au-dessus de tout soupçon", Paris: Denoël
  • 2007, Jean Bothorel, "Vincent Bolloré, une histoire de famille", Picollec
  • 2016, Raphaël Garrigos, Isabelle Roberts, "L'Empire. Comment Vincent Bolloré a mangé Canal+", Paris: Seuil
  • 2018, Nicolas Vescovacci, Jean-Pierre Canet, "Vincent Tout-Puissant", Paris: Lattes