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Tino Sanandaji
Tino Sanandaji est né le 17 mai 1980 à Téhéran, en Iran. Sa famille a émigré en Suède en 1989, faisant de lui et de son frère, Nima, des immigrants dès leur plus jeune âge. Cette expérience a fortement influencé la vision de Tino et ses analyses, notamment dans le contexte de ses travaux sur l'immigration. Son parcours ultérieur en Suède a été le creuset de ses idées et engagements, alimentés par son expérience en tant qu'immigrant.
Parcours académique et professionnel
À son arrivée en Suède à 9 ans, Tino Sanandaji a grandi dans les villes de Norrköping et Ale Municipality en Suède. Cette éducation en Suède, combinée à son héritage iranien, a influencé sa compréhension des dynamiques sociales et économiques dans un contexte culturel diversifié.
Sa formation académique a commencé à la Stockholm School of Economics, où il a obtenu un Master en Sciences Économiques et en Administration des Affaires en 2003. Cette période a été cruciale pour le développement de sa compréhension approfondie des concepts économiques, posant ainsi les bases de sa future carrière.
Son engagement académique s'est poursuivi aux États-Unis, à l'Université de Chicago, où il a obtenu son doctorat de la Harris School of Public Policy en 2011. Sa thèse, intitulée "Essays in Entrepreneurship Policy", témoigne de son intérêt profond pour les questions économiques et politiques, particulièrement l'analyse approfondie des politiques publiques et de l'entrepreneuriat.
Depuis 2017, Tino Sanandaji a enrichi le paysage académique suédois en tant que chercheur à l'Institute for Economic and Business History Research de la Stockholm School of Economics. Son rôle en tant que chercheur a renforcé sa voix dans le domaine de l'économie, en particulier sur des sujets tels que l'entrepreneuriat et la fiscalité.
Exploration Critique de la Fiscalité des Entreprises à travers le Prisme de l'Entrepreneuriat
L'article "Entrepreneuriat et théorie de la fiscalité" de Magnus Henrekson et Tino Sanandaji, publié dans Small Business Economics en 2011, aborde le manque de considération dans la littérature sur la fiscalité des entreprises en ce qui concerne l'économie de l'entrepreneuriat. Les auteurs soutiennent que les modèles standards de taxation du capital ne prennent peut-être pas suffisamment en compte les caractéristiques uniques du revenu entrepreneurial et ses implications en matière de taxation. Les auteurs commencent par souligner une observation cruciale : la littérature sur la fiscalité des entreprises n'a pas suffisamment pris en compte l'économie de l'entrepreneuriat. Cette lacune peut conduire à des conclusions tirées des modèles standards de taxation du capital qui ne sont pas applicables lors de l'analyse du revenu entrepreneurial.
Caractéristiques fondamentales de l'entrepreneuriat
L'article identifie trois caractéristiques clés de l'entrepreneuriat qui sont cruciales pour analyser les effets de la taxation, surtout dans le contexte des entreprises gérées par leur propriétaire.
- a. L'Absence d'un marché externe bien fonctionnel. Les efforts entrepreneuriaux manquent souvent d'un marché externe bien fonctionnel. Cette caractéristique spécifique de l'entrepreneuriat implique que les entrepreneurs ne disposent pas d'un mécanisme fluide sur le marché pour échanger leurs efforts. En effet, les efforts entrepreneuriaux sont souvent liés à des projets innovants et uniques, et ils ne trouvent pas toujours un marché externe structuré. Les activités entrepreneuriales peuvent impliquer des idées, des produits ou des services novateurs qui ne correspondent pas facilement aux offres conventionnelles du marché. Cela complique les échanges, car il n'y a pas de cadre préétabli pour évaluer la valeur de ces initiatives. Les entrepreneurs doivent souvent investir davantage d'efforts pour promouvoir, expliquer et vendre leurs idées, produits ou services en l'absence d'un marché externe bien fonctionnel. Cela peut rendre leurs initiatives plus risquées et exigeantes sur le plan financier. L'absence d'un marché externe bien fonctionnel influence directement la manière dont le revenu entrepreneurial est généré et échangé. Cette réalité entrepreneuriale remet en question les hypothèses classiques de la théorie de la fiscalité qui supposent souvent une séparation nette entre le revenu du travail et le revenu du capital, ce qui peut ne pas être le cas pour les entrepreneurs dont les efforts sont indissociablement liés à leurs investissements.
- b. Accès limité au capital externe. Les entrepreneurs peuvent rencontrer des contraintes d'accès au capital externe, ce qui est une caractéristique déterminante et limitante de leurs entreprises. Cette limitation dans l'obtention de financements extérieurs est une réalité qui influence significativement la dynamique des activités entrepreneuriales. Les entrepreneurs, souvent engagés dans des projets novateurs et risqués, peuvent éprouver des difficultés à obtenir des financements externes. Les institutions financières peuvent hésiter à investir dans des projets considérés comme non conventionnels ou incertains. Face à ces contraintes, les entrepreneurs sont souvent contraints de s'appuyer sur leurs propres ressources financières, celles de leur famille ou de leurs amis, plutôt que de pouvoir tirer pleinement parti de financements externes. Cela peut limiter leur capacité à mobiliser des ressources importantes pour faire croître leurs entreprises. L'accès limité au capital externe peut entraver la croissance rapide des entreprises entrepreneuriales. Les opportunités d'expansion, d'innovation et de compétitivité sur le marché peuvent être restreintes en raison d'une base financière limitée. Cette caractéristique influence également la structure financière des entreprises entrepreneuriales. Souvent, les entrepreneurs doivent prendre des décisions importantes sur la manière d'allouer les fonds disponibles, ce qui peut façonner la nature de leurs activités et leurs stratégies de croissance. Aussi, l'accès limité au capital externe peut avoir des implications fiscales importantes. Les entrepreneurs qui dépendent fortement de leurs propres ressources peuvent voir leur situation fiscale influencée par la manière dont ils financent et développent leurs entreprises.
- . c. Complémentarités entre l'innovation, l'effort et le capital. L'article souligne l'importance des complémentarités entre l'innovation, l'effort et le capital dans le contexte des projets entrepreneuriaux. Cette observation met en avant l'idée que ces éléments ne sont pas seulement interconnectés, mais qu'ils forment une synergie essentielle pour le succès des entreprises dirigées par des entrepreneurs. Dans le domaine de l'entrepreneuriat, l'innovation est souvent le moteur principal. Les entrepreneurs sont caractérisés par leur capacité à introduire de nouvelles idées, produits ou services sur le marché, apportant ainsi une valeur ajoutée. L'effort déployé par les entrepreneurs est un facteur catalyseur essentiel pour transformer l'innovation en action concrète. La persévérance, la créativité et la détermination sont des éléments clés de l'effort entrepreneurial qui alimentent la mise en œuvre réussie des idées novatrices. Le capital, qu'il soit financier ou intellectuel, sert de levier pour concrétiser les projets entrepreneuriaux. Il permet d'investir dans la recherche, le développement, la production et la commercialisation, créant ainsi une infrastructure solide pour la réalisation des innovations. L'article suggère que ces trois éléments - l'innovation, l'effort et le capital - ne peuvent pas être considérés de manière isolée. Ils sont interdépendants, chaque élément renforçant et amplifiant l'impact des autres. Par exemple, une idée innovante nécessite des efforts significatifs pour être concrétisée, et l'apport de capital facilite cette transformation. Cette interconnexion a des répercussions sur la manière dont la fiscalité est envisagée pour les firmes entrepreneuriales. Les modèles fiscaux traditionnels, qui peuvent supposer une séparation nette entre les revenus du travail et du capital, peuvent ne pas refléter la réalité de ces projets entrepreneuriaux où ces éléments sont étroitement liés.
Décisions Entrepreneuriales et Fiscalité : Les Enjeux de l'Interconnexion
Cet article examine de près les contraintes spécifiques liées à la prise de décision dans les projets entrepreneuriaux et explore leurs implications directes sur les paradigmes de la fiscalité. En mettant en évidence le lien étroit entre les propriétaires-gérants individuels et leurs entreprises, la difficulté de séparer les décisions d'épargne et d'investissement, ainsi que les décisions conjointes sur l'effort et le capital, l'article remet en question les hypothèses traditionnelles de la théorie fiscale. De plus, il souligne les risques de sous-estimation des distorsions fiscales, propose une analyse novatrice du rendement de l'activité entrepreneuriale en tant que facteur de production distinct, tout en reconnaissant les défis conceptuels liés à la mesure précise du revenu entrepreneurial. Cette exploration complexe invite à une réflexion approfondie sur la manière dont la fiscalité peut mieux s'adapter à la nature unique et interconnectée des activités entrepreneuriales.
- . Contraintes dans la Prise de Décision Entrepreneuriale. L'article met en lumière les contraintes spécifiques liées à la prise de décision dans les projets entrepreneuriaux. Ces contraintes sont attribuables aux caractéristiques distinctes de l'entrepreneuriat et ont des implications importantes sur la façon dont les entrepreneurs prennent des décisions par rapport à leurs activités. En raison des contraintes mentionnées précédemment, le projet entrepreneurial est intimement lié au propriétaire-gérant individuel. Contrairement aux grandes entreprises avec une séparation claire entre propriété et gestion, l'entrepreneur assume souvent les deux rôles, ce qui crée une interconnexion directe entre la personne et l'entreprise. Contrairement aux modèles traditionnels, les entrepreneurs ne peuvent pas facilement dissocier les décisions liées à l'épargne de celles relatives à l'investissement. Ces décisions sont intrinsèquement liées, car l'entrepreneur doit équilibrer la nécessité de financer les opérations actuelles avec la préparation aux futurs investissements. Les entrepreneurs prennent des décisions conjointes sur l'effort et le capital. Cela signifie que les choix liés à la fourniture d'efforts pour faire croître l'entreprise sont intimement liés aux décisions d'investissement financier. Cette interdépendance complexifie la prise de décision par rapport aux modèles conventionnels.
- . Impact sur la Théorie de la Fiscalité. En raison de cette interconnexion entre les décisions d'épargne et d'investissement, le rendement des projets entrepreneuriaux réussis ne peut pas être aisément séparé en revenu du travail et du capital. Contrairement aux travailleurs salariés, les entrepreneurs voient souvent une fusion étroite entre leurs efforts personnels et les rendements financiers de leur entreprise. Ces constatations remettent en question les hypothèses générales de la théorie de la fiscalité, qui souvent suppose une séparation nette entre les revenus du travail et du capital. Dans le contexte entrepreneurial, cette séparation est moins évidente, et cela peut influencer les approches des politiques fiscales appropriées.
- . Sous-estimation des Distorsions dans les Entreprises Entrepreneuriales. Les auteurs avancent l'idée que les formules dérivées du comportement des entreprises publiques, utilisées pour évaluer le coût du capital, peuvent sous-estimer les distorsions lorsqu'elles sont appliquées aux entreprises entrepreneuriales. Cette sous-estimation a des implications sur la neutralité de la taxation du capital, en particulier dans le contexte des entreprises gérées par leur propriétaire. Les modèles fiscaux traditionnels peuvent ne pas refléter pleinement la complexité des interactions entre l'effort, le capital et les rendements entrepreneuriaux.
- . Analyse du Rendement de l'Activité Entrepreneuriale. L'article propose une approche où le rendement de l'activité entrepreneuriale est analysé comme un revenu provenant d'un facteur de production distinct. Cela met en avant la singularité de l'entrepreneuriat en tant que contributeur distinct à la production économique. Cependant, les auteurs reconnaissent les problèmes conceptuels et les difficultés liés à la mesure précise du revenu entrepreneurial. L'activité entrepreneuriale étant souvent complexe et multifacette, déterminer son rendement de manière précise peut être un défi.
En résumé, les contraintes dans la prise de décision entrepreneuriale ont des répercussions significatives sur la fiscalité, remettant en question les modèles traditionnels et soulignant la nécessité d'une approche plus nuancée pour comprendre et taxer les activités entrepreneuriales. L'article de Magnus Henrekson et de Tino Sanandaji met en lumière la nécessité d'intégrer l'économie de l'entrepreneuriat dans l'étude de la fiscalité des entreprises, remettant en question les modèles existants et fournissant une base pour une compréhension plus nuancée des implications fiscales pour les firmes entrepreneuriales gérées par leur propriétaire.
Les défis de la migration de masse
Dans son livre, "Massutmaning" (défi de masse), Tino Sanandaji offre aux lecteurs une vision approfondie de l'histoire de la migration en Suède. Il remonte aux racines de ce phénomène, explorant les mouvements migratoires depuis le XVIe siècle. Cette démarche vise à établir un contexte indispensable à la compréhension des dynamiques migratoires contemporaines.
En se penchant sur les siècles passés, le livre saisit les diverses influences qui ont façonné la composition démographique du pays au fil du temps. Les événements historiques, tels que les mouvements de population, les guerres ou les changements économiques, sont présentés comme des éléments clés ayant contribué à façonner le paysage migratoire suédois.
L'analyse de la migration depuis le XVIe siècle offre également une perspective sur l'évolution des politiques d'immigration en Suède au fil du temps. Comprendre comment le pays a traité les flux migratoires à différentes époques permet d'appréhender les facteurs qui ont influencé la formation de la société suédoise contemporaine.
Publications
- 2004, avec Magnus Henrekson, "Ägarbeskattningen och företagandet: Om skatteteorin och den svenska policydiskussionen",["Fiscalité des propriétaires et entrepreneuriat : sur la théorie fiscale et le débat politique suédois"], Stockholm: SNS Förlag
- 2010,
- a. avec Magnus Henrekson, commentaire du livre de William Baumol, "The Microtheory of Innovative Entrepreneurship", Journal of Economic Literature, Vol 48, n°3, pp769–774
- b. avec Nima Sanandaji, Fabian Wallen, "Fördelning av tid och inkomst" [Répartition du temps et des revenus], Stockholm: Svenskt Näringsliv
- 2011,
- a. avec Magnus Henrekson, "Entrepreneurship and the theory of taxation", Small Business Economics, Vol 37, n°2, pp167–185
- b. avec Magnus Henrekson, "The interaction of entrepreneurship and institutions", Journal of Institutional Economics, Vol 7, n°1, pp47-75
- c. avec Björn Wallace, "Fiscal Illusion and Fiscal Obfuscation", Independent Review, Vol 16, n°2, pp237–246
- 2012,
- a. avec Magnus Henrekson, dir., "Institutional Entrepreneurship", Northampton: Edward Elgar
- b. avec Arvid Malm, Nima Sanandaji, "The evidence in The Spirit Level that increased income equality is responsible for an extremely wide range of social goods is not credible", In: "The Single Income Tax: Final report of the 2020 Tax Commission", London: The TaxPayers’ Alliance, pp238–245
- c. avec Magnus Henrekson, "Optioner, beskattning och innovativt entreprenörskap" ["Stock options, fiscalité et entrepreneuriat innovant"], Ekonomisk Debatt, Vol 40, n°5, pp30–43
- d. "Poverty and causality", Critical Review: A Journal of Politics and Society, Vol 24, n°1, pp51–59
- 2013, "Miljardärentreprenörer – ett alternativt empiriskt mått" [Entrepreneurs milliardaires – une mesure empirique alternative], In: Pontus Braunerhjelm, dir., "Institutioner och incitament för innovation: Entreprenöriella vägval för svensk tillväxt", (Institutions et incitations à l'innovation : choix de voies entrepreneuriales pour la croissance suédoise), Stockholm: Entreprenörskapsforum, pp85–103
- 2014,
- a. avec Magnus Henrekson, "Small business activity does not measure entrepreneurship", Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), Vol 111, n°5, pp1760–1765
- b. "The international mobility of billionaires", Small Business Economics, Vol 42, n°2, pp329–338
- c. avec Andrea Asoni, "Taxation and the quality of entrepreneurship", Journal of Economics, Vol 113, n°2, pp101–123
- d. avec Nima Sanandaji, "SuperEntrepreneurs – and how your country can get them", Surrey: Centre for Policy Studies
- e. avec Magnus Henrekson, "Påverkar skatter på ägarnivån företags och företagares beteende?" [Les impôts au niveau de la propriété affectent-ils le comportement des entreprises et des entrepreneurs ?], Ekonomisk Debatt, Vol 42, n°7, pp45–55 (en suédois)
- 2015, avec Magnus Henrekson, "Superentrepreneurship and global imbalances: closing Europe's gap to other industrialized regions”, In: Antonina Bakardjieva Engelbrekt, Moa Mårtensson, Lars Oxelheim, Thomas Persson, dir., "The EU’s Role in Fighting Global Imbalances", Cheltenham: Edward Elgar Publishing, pp58–88
- 2016,
- a. avec Andrea Asoni, "Identifying the effect of college education on business and employment survival”, Small Business Economics, Vol 46, n°2, pp311–324
- b. avec Magnus Henrekson, "Owner-Level Taxes and Business Activity", Foundations and Trends in Entrepreneurship, Vol 12, n°1, pp1–94
- c. avec Magnus Henrekson, "The Interaction of Entrepreneurship and Institutions", Journal of Institutional Economics, Vol 7, n°1, pp47–75
- 2017,
- a. avec Ola Bengtsson, Magnus Johannesson, "The psychology of the entrepreneur and the gender gap in entrepreneurship", In: Albert N. Link, dir., "Gender and entrepreneurial activity", Cheltenham, UK: Edward Elgar Publishing, pp6-45
- b. "Massutmaning" ("Défi de masse"), Kuhzad Media Stockholm
- 2018, "Tio tusen miljarder: Skuldkalaset och den förträngda baksmällan", (« Dix mille milliards : le festin de la dette et la gueule de bois réprimée »), Häftad, Svenska