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Thierry Verstraete

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Thierry Verstraete est professeur à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de l’Université de Bordeaux et professeur affilié à la Kedge Business School (Talence). Il est docteur en Sciences de Gestion, diplômé de l’habilitation à diriger des recherches et agrégé de l’enseignement supérieur. Thierry Verstraete est titulaire de la Chaire Entrepreneuriat de la Fondation Université de Bordeaux.

Il dirige l’équipe de recherche en Entrepreneuriat de l’IRGO (Institut de Recherche en Gestion des Organisations). Sur le plan pédagogique, il est responsable du Master "Création, Reprise d’Entreprise et Entrepreneuriat" de l’IAE de Bordeaux et co-responsable de la Licence Professionnelle "Entrepreneuriat" du département Techniques de Commercialisation de l’IUT Montesquieu.

Ses principaux centres d’intérêt sont l’entrepreneuriat, la transmission d’entreprise et le Business model.

Écarts de Représentation dans la Transmission d'Entreprise : Le rôle du Business Model

Thierry Verstraete a travaillé sur la problématique de la transmission d'entreprise. Il a essayé de comprendre et d'analyser les écarts de représentation entre le repreneur externe et le cédant lors de la transmission d'entreprise.

Cadre conceptuel

L'objectif principal de ses recherches est de relever et de qualifier ces écarts, en mettant l'accent sur l'utilisation du concept de Business Model pour examiner les représentations. Il a établit une méthodologie de recherche qui est axée sur une approche exploratoire basée sur l'analyse de trois cas de transmission de petites et moyennes entreprises (PME)[1]. Il a collecté des données à travers des entretiens avec les cédants et les repreneurs, ainsi qu'en examinant des documents pertinents. Une analyse qualitative est ensuite réalisée pour identifier les différences dans la représentation de l'entreprise par les protagonistes. Sa recherche a visé à fournir une base solide pour la conception ultérieure d'une méthode destinée aux consultants en transmission d'entreprise, afin de réduire les écarts de représentation et d'améliorer la réussite de l'opération de transmission.

Méthodologie de recherche

Dans le contexte de cette recherche, Thierry Verstraete a mobilisé le concept du Business Model[2] pour examiner les représentations que le repreneur et le cédant ont de l'entreprise acquise. En analysant les composantes du Business Model perçues par chaque partie, il a pu mettre en évidence les écarts de représentation et faire comprendre les conséquences potentielles de ces divergences.

Pour mener sa recherche, il a sélectionné, avec son collègue Alain Meiar, trois cas de transmission de petites et moyennes entreprises (PME) afin de représenter une diversité de secteurs d'activité, de tailles d'entreprises et de contextes de transmission. La collecte des données s'est déroulée à travers des entretiens approfondis menés avec les cédants et les repreneurs des entreprises étudiées. Les entretiens ont été structurés autour de questions spécifiques visant à comprendre la perception et la représentation de l'entreprise par chaque partie. Les réponses ont été enregistrées et retranscrites pour une analyse ultérieure. L'analyse des données recueillies a été réalisée de manière qualitative. Elle s'est appuyée sur une approche inductive, permettant d'identifier les thèmes et les motifs émergents relatifs aux écarts de représentation. Les récits des cédants et des repreneurs ont été examinés pour déterminer les différences de perspectives et les divergences dans la compréhension de l'entreprise acquise.

Cinq formes d'écarts de représentation entre le repreneur externe et le cédant

L'analyse des entretiens a permis d'identifier cinq formes d'écarts de représentation entre le repreneur externe et le cédant lors de la transmission d'entreprise. Ces écarts sont les suivants :

1. Écart de perception de la valeur : Le repreneur et le cédant peuvent avoir des perceptions différentes de la valeur de l'entreprise, ce qui peut entraîner des désaccords lors de la négociation du prix de vente.

2. Écart de vision stratégique : Le repreneur peut avoir une vision stratégique différente de celle du cédant, notamment en termes de développement, d'innovation ou de positionnement sur le marché. Cela peut entraîner des divergences dans la manière de diriger l'entreprise après la transmission.

3. Écart de compétences clés : Le repreneur et le cédant peuvent avoir des compétences et des expériences différentes, ce qui peut influencer leur perception des compétences clés nécessaires à la réussite de l'entreprise. Ces différences peuvent créer des tensions lors de la transition de la direction.

4. Écart de culture d'entreprise : La culture d'entreprise, les valeurs et les normes peuvent différer entre le repreneur et le cédant, ce qui peut avoir un impact sur la gestion des employés, les relations interpersonnelles et la dynamique organisationnelle.

5. Écart d'information : Le repreneur peut ne pas avoir accès à toutes les informations pertinentes sur l'entreprise lors du processus de due diligence, ce qui peut entraîner des lacunes dans sa compréhension de l'entreprise et de ses défis potentiels.

Les Écarts de Représentation dans la Transmission d'Entreprise : Clé du Succès et Méthode de Réduction

L'analyse et la discussion des résultats mettent en évidence l'importance de ces écarts de représentation dans le processus de transmission d'entreprise. Ces différences de perception et de compréhension peuvent entraîner des difficultés de communication, des conflits et des obstacles à la réussite de l'opération. Selon les chercheurs, il est essentiel de prendre en compte ces écarts de représentation et de les aborder de manière proactive pour favoriser une transmission réussie. Une meilleure communication, une compréhension mutuelle et la mise en place de mécanismes de collaboration peuvent contribuer à réduire ces écarts et à faciliter l'intégration du repreneur dans l'entreprise. En outre, Thierry Verstraete ajoute que l'utilisation du concept de Business Model s'est révélée pertinente pour scruter les représentations du repreneur et du cédant. En comprenant les différentes dimensions du modèle d'affaires de l'entreprise, il devient possible d'identifier les points de divergence et de travailler à les résoudre.

Ces résultats soulignent l'importance d'une approche méthodique et d'une prise de conscience des écarts de représentation dans le processus de transmission d'entreprise. Ils fournissent également des éléments de réflexion pour la conception d'une méthode destinée aux consultants en transmission d'entreprise afin de réduire ces écarts et d'améliorer les chances de réussite de l'opération de transmission.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. * 2020, avec Alain Meiar, "Les écarts de représentation du Business Model de l’entreprise transmise : recherche exploratoire auprès de trois binômes de cédants-repreneurs", Management international / International Management / Gestiòn Internacional, Vol 24, n° hors-série, pp125–138
  2. Le concept de Business Model désigne la façon dont une entreprise crée, fournit et capture de la valeur. Il englobe les éléments clés de la stratégie, de l'organisation, des ressources et des activités d'une entreprise.
    • 2002,
      • J. Magretta, "Why business models matter", Harvard Business Review, May, pp86-92
      • Henry William Chesbrough, Richard S. Rosenbloom, "The role of the business model in capturing value from innovation", Industrial and Corporate Change, Vol 11, n°3, pp529-555
    • 2010, Charles Baden-Fuller, Mary S. Morgan, "Business Models as Models", Long Range Planning, Vol 43, pp156-171

Publications

  • 1998, "Les dimensions cognitive, praxéologique et structurale de l'organisation de type entrepreneurial", Revue Internationale de Systémique, vol 12, n°4-5
  • 1999, "Entrepreneuriat. Connaître l’entrepreneur, comprendre ses actes", L’Harmattan, collection Economie et Innovation
  • 2000, dir., "Histoire d’entreprendre – Les réalités de l’entrepreneuriat", Editions Management et Société
  • 2002, "Essai sur la singularité de l’entrepreneuriat comme domaine de recherche", Editions de l’ADREG
  • 2003, "Proposition d’un cadre théorique pour la recherche en entrepreneuriat : PhE = f [ (C x S x P) Ì (E x O) ]", Editions de l’ADREG
  • 2005, avec Alain Fayolle, "Paradigmes et entrepreneuriat", Revue de l’entrepreneuriat, vol 4, nº1, pp33-52
  • 2016, avec François Bousquet, Valérie Barbat, "Influence des préférences de l’entrepreneur sur la dynamique de l’ancrage territorial", Gestion 2000, Vol 33, pp53-74
  • 2017,
    • a. avec F. Krémer, E. Jouison, "Learning and teaching the business model: the contribution of a specific and dedicated web application", Journal of Entrepreneurship Education, 20(2)
    • b. avec E. Jouison-Lafitte, F. Krémer, M. Hlady-Rispal, "Assessing business model relevance for business leaders in the construction industry", Int. J. Entrepreneurship and Small Business, 30(1)
  • 2018,
    • a. avec François Bousquet, Valérie Barbat, "La théorie des conventions pour comprendre l’ancrage territorial des PME", Revue de ’Entrepreneuriat, Vol 17, n°3-4
    • b. avec F. Krémer, G. Néraudau, "Utilisation du cinéma en contexte pédagogique pour comprendre l’importance des conventions dans la conception d’un business model", Revue de l’Entrepreneuriat, Vol 17, n°2
    • c. avec G. Néraudau, E. Jouisson-Laffitte, "Lecture conventionnaliste du cas des établissements Thunevin", Revue Internationale PME, Vol 31, n°1
  • 2019, avec François Bousquet, Valérie Barbat, "La théorie des conventions pour comprendre l’ancrage territorial des PME", Revue de l’Entrepreneuriat, Vol 317, n°3, pp75-102


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