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Stanislas-Auguste Poniatowski

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Stanislas-Auguste Poniatowski
Personnage historique

Dates 1732-1798
Stanisław II August Poniatowski in coronation clothes.PNG
Tendance Royaliste
Nationalité Flag of Poland.jpg Pologne
Articles internes Autres articles sur Stanislas-Auguste Poniatowski

Citation
Interwikis sur Stanislas-Auguste Poniatowski

Stanislas II Auguste ou Stanislas-Auguste Poniatowski (polonais : Stanisław August Poniatowski), né le 17 janvier 1732 à Wołczyn aujourd'hui en Biélorussie, mort le 12 février 1798 à Saint-Pétersbourg, a été, de 1764 à 1795, le dernier roi de la Pologne indépendante. Il reste controversé. Protecteur des arts et des sciences, il a soutenu des réformes progressistes dans l’esprit des Lumières mais il n’a pu empêcher la destruction de la Pologne.

Les débuts

Issu de la vieille noblesse polonaise, il grandit à Dantzig avant de s’installer avec sa famille à Varsovie. Il fait son premier voyage à l’étranger en 1748, visitant l’Allemagne et les Provinces-Unies. En 1753-1754, il visite la Hongrie, Vienne, Paris et Londres.

Il doit sa carrière à l'influence de ses oncles, les puissants Czartoryski, qui l'envoient à Saint-Pétersbourg en 1755 dans la suite de l'ambassadeur de Grande-Bretagne, Hanbury Williams, qui a été son mentor et son ami. Il rencontre la future impératrice Catherine II qui s'entiche de ce beau jeune homme. Il s’était ainsi décrit à la grande-duchesse : « Né avec une vaste et ardente ambition, les idées de gloire et d’utilité pour ma patrie sont devenues comme le canevas de tous mes projets et de toute ma vie. » Chassé de Russie par une intrigue, il revient comme ambassadeur de Saxe de 1757 à 1758.

Les années d’espérance

Grâce à l’appui de ses oncles et de la Russie, qui envoie soldats et argent, il se fait élire roi après le décès d’Auguste III de Saxe, par la Diète le 7 septembre 1764. Il note dès le lendemain de son couronnement : « Il est impossible de faire vite et bien de grandes choses dans un pays affaibli par la licence et le désordre de deux siècles, où l’on veut conserver sa liberté et qui est entouré de voisins jaloux et puissants. » Les Czartoryski ayant fait voter d’utiles réformes par la Diète de Convocation, le roi les perfectionne, s’appuyant sur la petite noblesse. L’administration militaire est réorganisée et enlevée aux Hetmans. Les ressources fiscales sont augmentées et une monnaie saine frappée. Une commission du Bon Ordre redresse les abus dans l’administration de la capitale. Surtout la Diète de Convocation au lieu de dissoudre la Confédération en décrète le maintien, abolissant de fait le liberum veto.

Le premier partage

Mais Russes et Prussiens s’inquiètent d’un relèvement du pays et réclament en 1766 le rétablissement du liberum veto et le roi s’incline devant la force. La Confédération est dissoute. Les deux puissances exigent aussi l’égalité politique pour les dissidents religieux pour placer Stanislas dans une position difficile, les Czartoryski n’y étant pas favorables. L’ambassadeur russe, le prince Repnine obtient la convocation d’une diète extraordinaire dite Diète de Repnine (1767-1768), n’hésitant pas à faire enlever et conduire en Russie trois sénateurs. Tous les vices fondamentaux des institutions sont proclamés lois cardinales. Le pays sombre dans l’anarchie. Des gentilshommes forment la confédération de Bar « pour la Foi et la Liberté » (1768) et n’hésitent à déposer le roi en 1770. Aux prises avec les Turcs, Catherine II ne peut empêcher les Prussiens et les Autrichiens d’occuper chacun une partie de la Grande Pologne (1772).

Ce premier partage est officialisé par la Diète de 1773. Après avoir envisagé de résister, Stanislas cède une fois de plus. Le pouvoir exécutif est confié à un Conseil permanent de 36 membres qui enlève au roi les Affaires étrangères. Humilié, placé sous le protectorat russe, Stanislas réussit néanmoins à s’imposer au Conseil par son expérience des affaires et son labeur. Il se consacre particulièrement aux questions d’éducation. La Compagnie de Jésus étant dissoute, il en fait attribuer les biens à une Commission de l’Éducation nationale qui va être animée par Michel Poniatowski, primat de Pologne et frère du roi, le chancelier Chreptowicz et le jeune Ignace Potocki. Les universités de Cracovie et Wilno ont pour tâche de former les professeurs de l’enseignement secondaire. L’esprit des Lumières souffle sur la Pologne où les réformes en faveur des bourgeois et des paysans sont réclamées au nom de la Liberté, de la Sûreté et de la Propriété. Les nobles sont autorisés à exercer le commerce et les métiers sans déroger.

La grande Diète et la Constitution du 3 mai 1791

La Grande Diète de 1788 décide de rompre avec la Russie et se rapproche de la Prusse en dépit des conseils de Stanislas. Elle abolit le Conseil permanent, vote le principe d’une armée de cent mille hommes. Le « parti patriotique » prône des réformes et l’alliance de la noblesse et de la bourgeoisie. On traduit les Considérations de Rousseau sur le gouvernement de Pologne, on adapte la brochure de Sieyès sur le tiers état.

Le début de la Révolution française a un impact considérable : une délégation des cités royales, des bourgeois tous en noir, présentent des revendications au roi le 2 décembre 1789. La Diète décide alors la mise en place de l’Offrande perpétuelle, impôt frappant nobles et ecclésiastiques. Un traité défensif est signé avec la Prusse en mars 1790. Pour succéder à Stanislas et obtenir le soutien d’une dynastie étrangère, l’électeur de Saxe est désigné comme futur roi.

Les nonces en fonction décident de se proroger de deux ans, et de nouveaux élus viennent siéger à leurs côtés dans la Diète « doublée » de la fin 1790. En secret, un complot est organisé, en accord avec le roi, pour mettre en place une Constitution.

Le 3 mai 1791, le roi est acclamé dans la salle des États, et le comte Potocki le conjure de sauver la patrie. Stanislas-Auguste révèle alors le projet de Constitution déjà approuvé par un grand nombre de nonces et de sénateurs. Le texte est aussitôt adopté par la Diète. Les cités royales obtiennent de se gouverner elles-mêmes et la noblesse admet à la Diète des représentants des villes. Les nobles sans terre étaient écartés des affaires publiques et le Sénat voyait ses pouvoirs réduits.

La fin de la Pologne

La Prusse inquiète, la Russie gardant un silence inquiétant, l’électeur de Saxe n’ose pas accepter la succession. Les opposants forment la confédération de Targowica et en appellent aux Russes. Les Prussiens se gardent bien de respecter leur alliance défensive et le pays est envahi par l’armée russe. Le commandant en chef de l’armée polonaise, le prince Joseph Poniatowski, le futur maréchal d’Empire, écrit au roi son oncle : « Si Votre majesté eût, au début de cette campagne si insuffisamment préparée au point de vue militaire, fait appel au pays entier, si elle fût montée à cheval à la tête de sa noblesse, si elle eût armé les villes, émancipé les paysans, ou bien nous aurions péri avec honneur, ou la Pologne aurait repris son rang de grande puissance. »

Espérant conserver l’intégrité territoriale de la République, le roi finit par adhérer à la Confédération de Targowica le 23 juillet tandis que les Russes entrent à Varsovie. Les Confédérés annulent toutes les décisions de la Grande Diète, pillent le Trésor et se partagent les places. Songeant une fois de plus à abdiquer, le roi essaie de sauver ce qu’il peut des réformes. Un second partage est accompli par les Prussiens et les Russes. Tous les efforts de Poniatowski vont être réduits à néant par l’insurrection nationale qui éclate en mars 1794 conduite par Kosciuszko : le roi est écarté, les radicaux souhaitant abolir la royauté et la noblesse. Après l’échec de l’insurrection, Stanislas-Auguste est contraint par Catherine II d’abandonner Varsovie le 7 janvier 1795 puis d’abdiquer le 25 novembre 1795 et son royaume est entièrement partagé.

Les dernières années

Il passe les dernières années de sa vie dans le somptueux Palais de Marbre de Saint-Pétersbourg, ancienne demeure du favori de la Grande Catherine, le comte Orlov, mis à sa disposition, et qui lui tient lieu de prison dorée. Vivant d’une pension accordée par l’impératrice, il passe son temps à écrire ses Mémoires. À sa mort, il a droit à des funérailles royales et est enterré à l’église catholique Saint-Catherine de la capitale russe. En 1938, le gouvernement soviétique, souhaitant détruire l’édifice, remit les restes du souverain à la république polonaise. L’église de son lieu de naissance devint sa seconde sépulture. Finalement, en 1990, il fut de nouveau inhumé à la cathédrale Saint-Jean de Varsovie.

Liens externes

Sources

  • Ambroise Jobert, Histoire de la Pologne, QSJ n° 591, PUF 1974


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