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Néobanque

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La néo-banque est apparue sur le marché bancaire à partir des années 2010 afin de faire concurrence au marché des banques traditionnelles. A elle seule, elle symbolise la théorie de l'école autrichienne de la concurrence par le processus de découverte. La néo-banque est quelquefois présentée comme une banque digitale. Ceci est vraie puisque la néobanque est accessible uniquement via une application mobile. Mais, les banques en ligne, filiales des banques traditionnelles sont également des banques mobiles. Par conséquent, la différence majeure ne se situe pas ici. En réalité, une néobanque est un établissement de paiement. Son émergence sur le marché bancaire fait fracture (une création destructrice selon Joseph Schumpeter) sur un marché bancaire hyper réglementé et vieillissant. Ce ne sont pas des "entrepreneurs" bancaires qui ont fait évoluer ce marché mais des innovateurs technologiques qui ont développé des solutions techniques (des briques technologiques) afin de faire correspondre leur offre aux attentes et aux comportements des usagers bancaires, principalement dans la tranche d'âge des jeunes. Leur succès réside principalement sur des critères spécifiques que la banque traditionnelle n'offrait pas ou plus : facilité d'ouverture de compte, indifférence sur son état de patrimoine ou de ses revenus, tarifs compétitifs sur des services de base ou restreints, prise de contrôle directe et immédiate de l'utilisateur sur sa carte (activation et désactivation), moyens de paiement souples grâce à des applications mobiles fluides et ergonomiques. Les néobanques simplifient l’entrée en relation et les interactions avec leurs clients.

Les néobanques s’installent dans le paysage bancaire français, avec aujourd'hui 5 principaux acteurs : Nickel, N26, Revolut, Orange Bank et C-zam. Selon le cabinet KPMG[1], plus d’un tiers (34 %) des nouveaux comptes en France ont été ouverts au sein d’une néobanque au cours du 1er semestre 2018. Et, le chiffre ne cesse de progresser. La logique de développement de ces néobanques est celui qui a fait le succès de nombreuses sociétés sur le monde du web, à savoir une offre premium (payante) et une offre freemium (gratuite), c'est à dire que les utilisateurs plus exigeants paient des services payants, ce qui permet l'accès gratuit pour d'autres utilisateurs consommateurs de services de base (c'est similaire au modèle courant sur internet comme celui de Deezer par exemple dans la musique). Les néobanques, tel que le modèle de développement d'internet l'a conçu depuis les années 2000, se construit à partir d'une base clients de masse pour ensuite affiner des services plus bénéficiaires pour elle sur une frange de cette base. Les organismes de contrôle bancaire considèrent que ce modèle a une faible espérance de vie. Or, leurs moyens d'analyse s'adaptent à la banque traditionnelle, ce qui trompe la pertinence de leur analyse puisqu'ils ne perçoivent pas la vision du modèle économique issu d'internet.

Afin de contrer l'argument que les néobanques ne sont pas des banques, de plus en plus d'entre elles adoptent la technologie BAAS (bank as a service), qui consiste en un API qui intègre leur service à celui d'une banque régulée.

Notes et références

  1. Panorama des néobanques en France sur le site du cabinet KPMG

Liens externes vidéos

  • Interview d’Emmanuel Papadacci, Senior Manager KPMG et spécialiste du marketing bancaire par Adrien de Tricornot, qui évoque le panorama des néobanques dressé par KPM et du modèle économique de leur développement