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État minimal

Alors que les anarcho-capitalistes croient à la possibilité d'un marché diversifié de la sécurité, les minarchistes pensent que la sécurité représente un monopole naturel, que l'État offre des économies d'échelle, et que les agences de protection privées en viendront à fusionner, se fédérer, ou à se combattre, ce qui aboutira à une unique agence dominante. Selon Robert Nozick, l'agence dominante correspond à un État ultraminimal produit par un processus de main invisible (sans contrat social lockéen). L'agence dominante réussit, grâce à son monopole de facto, à faire respecter l'interdiction d'utiliser des procédures de justice non approuvées par elle. L'État ultraminimal se transforme en État minimal en offrant une protection gratuite à ceux qui sont désavantagés par son monopole de facto sur les procédures de justice.

Certains anarcho-capitalistes tels que Murray Rothbard contestent ce type de scénario. Ils ne voient pas d'une part comment peut surgir un état ultraminimal ("immaculée conception" de l’État, selon Rothbard), ni d'autre part pourquoi une agence dominante émergerait nécessairement, et qu'est ce qui empêcherait par la suite l'émergence de concurrents à cette agence. D'autre part, les anarcho-capitalistes doutent que l'état minimal reste minimal indéfiniment (et l'exemple des Etats-Unis d'Amérique, "état minimal" au XVIIIe siècle, en est une bonne preuve) :

Les partisans de l’État limité défendent souvent l'idéal d'un État au-dessus de la mêlée qui ne prendrait pas parti ni ne ferait étalage de sa puissance, d'un "arbitre" qui trancherait avec impartialité entre les différentes factions de la société. Mais quelle raison les hommes de l’État auraient-ils de se comporter ainsi ? Étant donné leur pouvoir sans contrepoids, l’État et ses dirigeants agiront de manière à maximiser leur pouvoir et leur richesse et par conséquent, dépasseront inévitablement leurs prétendues "limites". Ce qui est important, c'est que l'utopie de l’État limité et du libéralisme ne fournit aucun mécanisme institutionnel pour contenir l’État à l'intérieur de ces limites. Pourtant, l'histoire sanguinaire de l’État aurait dû prouver qu'on use nécessairement, et donc qu'on abuse, de tout pouvoir quel qu'il soit, dès lors qu'on l'a reçu en partage ou qu'on s'en est emparé. (Murray Rothbard)