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Joseph Spengler
Joseph John Spengler (né à Piqua, dans l'Ohio, le 19 novembre 1902 - décédé le 2 janvier 1991 à Durham, en Caroline du Nord) était un économiste, statisticien et historien américain, spécialiste de l'histoire de la pensée économique. Il était professeur émérite d'économie à l'université Duke.
Activités académiques
Il était diplômé de la Piqua High School et a d'abord étudié le journalisme à l'université, mais a abandonné après sa première année pour devenir journaliste spécialisé dans le crime. Un an plus tard, il reprend ses études dans l'enseignement supérieur, d'abord en sociologie et en sciences politiques, puis en économie. Il a obtenu tous ses diplômes universitaires, du premier jusqu'à son doctorat (B.A., M.A. et PhD) à l'Ohio State University. Sa thèse de doctorat, en 1930, a porté sur une étude comparative des taux de fécondité des femmes nées aux États-Unis avec ceux des immigrées. Après un passage en tant qu'enseignant à l'université de l'Arizona, il a rejoint rapidement l'université Duke en 1932, d'abord en tant que professeur invité, puis en tant que membre permanent à partir de 1934. Il y est resté jusqu'à sa retraite en 1972 en tant que professeur d'économie. Avec Earl J. Hamilton, Joseph Spengler a créé le programme d'études supérieures en histoire économique ainsi que le groupe de recherche d'histoire en économie politique (HOPE).
Durant la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé pour l'Office of Price Administration en tant que directeur des prix pour la région du Sud-Est des États-Unis et, au fil des ans, il a occupé plusieurs autres postes consultatifs auprès du gouvernement américain et au sein de l'Organisation des Nations Unies. Son intérêt pour les aspects démographiques de l'économie, déjà présents dans sa thèse de doctorat est devenu un axe majeur de ses recherches et de ses écrits tout au long de sa carrière. Son premier livre, La France face à la dépopulation, publié en 1938, examinait les causes culturelles et politiques du déclin de la population française avant la Seconde Guerre mondiale. Il a également écrit en 1980 un ouvrage sur l'économie du vieillissement individuel et démographique.
Dans sa discussion sur les possibilités d'une théorie réaliste de l'entrepreneuriat (1949), il soutenait que l'entrepreneuriat est un concept pluriel. Il a suggéré que la fonction entrepreneuriale peut être conçue comme un ensemble de tâches devant être accomplies par un groupe entrepreneurial. Cette communauté d'entrepreneurs et d'individus ne doit pas être confondue, comme le prétend l'État, selon la fausse hypothèse que les deux institutions sont identiques. Un État démocratique, affirmait-il en 1947, repose sur la seule prémisse que les hommes réfléchis trouvent acceptable que l'État est l'agent de la communauté et qu'il lui est formellement et effectivement subordonné.
Les traces des politiques du laissez-faire qui tendent à s'effacer
Dans un de ses articles, écrit en 1949, traitant de l'origine de la politique économique du laissez-faire au XIXe siècle, Joseph Spengler a soulevé un point historiographique important. Il prévient que des biais d'interprétation vont aller en s'accroissant au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire en ce qui concerne la prépondérance du laissez-faire au XIXe siècle. En effet, les historiens qui s'appuient principalement sur des sources écrites risquent d'être trompés par le rôle joué par l'État à ce moment-là. Ils risquent de découvrir relativement plus de preuves d'interventionnisme que ce qui était caractéristique de l'époque. Joseph Spengler répond à ce paradoxe assez facilement. Il est évident que les actes étatiques reposent sur des traces administratives écrites alors que les événements conformes au laissez-faire sont beaucoup moins traduits sous une forme scripturale. Cette doctrine économique a eu peu besoin d'énonciation, tandis que les rapports gouvernementaux, les brochures et les livres faisant campagne pour l'interventionnisme étatique étaient abondants. De plus, les bureaucrates et les organisations philanthropiques sont des gardiens diligents de leurs propres archives, tandis que la preuve du laissez-faire tend à disparaître avec le temps, puisqu'elle était composée en grande partie d'accords et de transactions privées. Par conséquent, ces facteurs de biais cognitifs vont s'accentuer dans le temps en faisant croire aux futures générations que la politique du laissez-faire fut marginale et donc inintéressante à reproduire.
Informations complémentaires
Publications
- Pour une liste détaillée des œuvres de Joseph Spengler, voir Joseph Spengler (bibliographie)
Littérature secondaire
- 1938, Robert Cecil Cook, dir., "Spengler, Joseph John", In: "Who's Who in American Education: A Biographical Dictionary of Eminent Living Educators of the United States", Volume 8
- 1942, John G. Gazley, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", The Journal of Economic History, Vol 2, n°2, Nov., pp218-219
- 1943,
- W. B. Btzzell, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", The Southwestern Social Science Quarterly, Vol 23, n°4, March, pp402-404
- Alexander Gray, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", Economica, New Series, Vol 10, n°38, May, pp204-207
- M. S. Heath, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", Social Forces, Vol 21, n°3, Mar., pp366-367
- George H. Hildebrand, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", The American Economic Review, Vol 33, n°1, Part 1, Mar., pp196-203
- J. P. Miller, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", Journal of Farm Economics, Vol 25, n°2, May, pp525-528
- E. B. Reuter, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", Journal of Political Economy, Vol 51, n°3, Jun., p274
- J. Salwyn Schapiro, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", The American Historical Review, Vol 48, n°3, Apr., pp556-557
- 1944,
- John G. Eldridge, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", Southern Economic Journal, Vol 10, n°3, Jan., pp258-260
- Ernest Rubin, commentaire du livre de Joseph Spengler, "French Predecessors of Malthus. A Study in Eighteenth-Century Wage and Population Theory", The American Journal of Economics and Sociology, Vol 3, n°4, Jul., p661
- 1972. Robert S. Smith et al., dir., "Population Economics: Selected Essays of Joseph J. Spengler", Duke University Press
- 1974, Bernard Benjamin, commentaire des livres de Joseph Spengler, "Victorian Social Conscience - Population Problems in the Victorian Age, Vols. I and II", Population Studies, Vol 28, n°3, Nov., pp548-549
- 1983,
- Irvin Sobel, "Joseph J. Spengler: The Institutionalist Approach to the History of Economics", Research in the History of Economic Thought and Methodology, Vol 1, pp243–270
- Irvin Sobel, "Joseph Spengler: The Institutionalist Approach to Our Profession and Its Ideas", Eastern Economic Journal, Vol 9, n°4, Oct. - Dec., pp337-350
- 1986, Leonard Silk, "The Economics of Joseph J. Spengler", Demography India, 14 (1), pp137–145
- 1992, Allen C. Kelley, "Joseph J. Spengler (November 19, 1902-January 2, 1991)", Proceedings of the American Philosophical Society, Vol 136, n°1, March, pp142–147