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Jean-Paul II

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Jean Paul II, de son vrai nom Karol Józef Wojtyła, fut le 264e pape de l'Église catholique, servant de 1978 jusqu'à son décès en 2005. Né en Pologne en 1920, il est devenu le premier pape non-italien en 455 ans, et le premier pape polonais de l'histoire. Son pontificat a été l'un des plus longs de l'histoire de l'Église catholique et il a été l'un des leaders spirituels les plus influents du XXe siècle. Jean-Paul II était reconnu pour son charisme, sa théologie profonde, son engagement en faveur de la paix mondiale et des droits de l'Homme, ainsi que pour ses voyages apostoliques à travers le monde, où il a rencontré des millions de fidèles. Il a été canonisé en 2014 par le pape François.

Encyclique Sollicitudo Rei Socialis (1988) : reconnaissance de la libre initiative

L'encyclique Sollicitudo Rei Socialis, publiée en 1988 par Jean Paul II, met en lumière la valeur de la libre initiative dans le contexte des relations socio-économiques mondiales.

  • . Appel à la transformation de l'interdépendance en solidarité. Jean-Paul II appelle à une transformation de l'interdépendance mondiale en solidarité. Il reconnaît que l'interdépendance est un phénomène inévitable dans le monde moderne, mais souligne qu'elle doit se transformer en solidarité fondée sur le principe que les biens de la création sont destinés à tous. Cette transformation vers la solidarité est essentielle pour garantir le bien-être de tous les membres de la société mondiale.
  • . L'importance du droit à l'initiative. Jean-Paul II reconnaît que le mépris du droit à l'initiative peut entraîner un sentiment de frustration et de désespoir, poussant les individus à se désintéresser de la vie nationale et favorisant même une sorte d'émigration psychologique. Ainsi, il souligne que la libre initiative est essentielle pour stimuler l'engagement des individus dans la société et favoriser leur participation active à la vie économique et sociale.
  • . Prévention du désintérêt national. En mettant en avant la valeur de la libre initiative, Jean-Paul II vise à prévenir le désintérêt national et l'émigration. Il reconnaît que lorsque les individus se sentent exclus de la vie économique et sociale, ils sont susceptibles de se désintéresser de la vie nationale, et même de chercher des opportunités à l'étranger. Ainsi, en valorisant le droit à l'initiative, l'encyclique vise à encourager l'engagement des individus dans leur propre société et à prévenir les conséquences négatives de la marginalisation économique et sociale.

Contexte de l'encyclique Centesimus Annus (1991)

L'encyclique Centesimus Annus, publiée en 1991 par Jean-Paul II, intervient dans un contexte marqué par des bouleversements politiques et économiques majeurs, notamment la chute du communisme en Europe de l'Est.

  • . Confiance dans l'entreprise moderne et la liberté individuelle. Dans cette encyclique, Jean-Paul II exprime une forte confiance dans l'entreprise moderne et la liberté individuelle. Il reconnaît que l'entreprise moderne, avec ses aspects positifs, est fondée sur la liberté de la personne humaine, qui trouve sa place dans le domaine économique, tout comme dans d'autres domaines de la vie sociale.
  • . Reconnaissance de la capacité humaine dans l'organisation sociale et économique. Jean-Paul II met en avant la capacité humaine dans l'organisation sociale et économique. Il souligne qu'avec sa capacité de connaissance, d'organisation solidaire et de satisfaction des besoins des autres, l'Homme est le facteur décisif dans l'entreprise moderne. Cette reconnaissance de la dignité et de la capacité de l'Homme à contribuer au bien commun est au cœur de la vision de Jean-Paul II sur l'économie.
  • . Prise de position sur le marché libre comme instrument de répartition des ressources. L'encyclique aborde également la question du marché libre comme instrument de répartition des ressources. Jean-Paul II reconnaît que, tant au niveau national qu'international, le marché libre semble être l'instrument le plus approprié pour répartir les ressources et répondre efficacement aux besoins. Cependant, il souligne que cette affirmation est conditionnée par la solvabilité des besoins, et que le marché libre ne peut répondre qu'aux besoins solvables. Il insiste également sur la nécessité d'autres voies pour satisfaire les besoins réels non accompagnés d'un pouvoir d'achat suffisant.

En conclusion, l'encyclique Centesimus Annus de Jean-Paul II exprime une vision nuancée de l'économie, reconnaissant les aspects positifs du marché libre tout en soulignant la nécessité de préserver la dignité humaine et de répondre aux besoins réels de tous les membres de la société.

L'authenticité religieuse dans l'engagement civil

  • . Fondements de l'engagement civil religieux. L'insistance du Pape Jean-Paul II sur l'authenticité religieuse dans l'engagement civil trouve ses racines dans sa profonde compréhension de la nature de la foi et de son rôle dans la société. Pour lui, la religion ne devrait pas être reléguée à la sphère privée, mais elle devrait plutôt imprégner tous les aspects de la vie humaine, y compris la sphère publique et civile.
  • . Intégration des valeurs religieuses. Dans ses écrits et discours, Jean-Paul II a régulièrement souligné que la foi authentique ne peut pas être séparée de l'engagement civique et social. Il a encouragé les croyants à intégrer leurs valeurs religieuses dans leurs actions quotidiennes, y compris dans leur participation à la vie politique et économique.
  • . Motivation fondamentale de l'engagement. Pour le Pape, l'engagement civil des croyants ne devrait pas être motivé par des intérêts personnels ou partisans, mais plutôt par un profond respect pour la dignité humaine et un désir sincère de promouvoir le bien commun. Il a exhorté les fidèles à être des agents de changement positif dans le monde, en s'appuyant sur les enseignements de leur foi pour guider leurs actions et leurs décisions.
  • . Contrebalancement des tendances Laïques. En mettant l'accent sur l'authenticité religieuse dans l'engagement civil, Jean-Paul II a cherché à contrer les tendances laïques qui cherchent à reléguer la religion à la marge de la société. Il a affirmé que la foi chrétienne offre des principes et des valeurs fondamentaux qui peuvent enrichir et améliorer la vie sociale, économique et politique. Pour lui, la religion doit être pleinement intégrée dans la vie publique, et les croyants doivent être encouragés à jouer un rôle actif dans la construction d'une société plus juste et plus humaine.

Définition du capitalisme selon Jean-Paul II

Le concept de capitalisme selon Jean-Paul II ne se résume pas à une simple approbation ou condamnation. Il reconnaît ses aspects positifs tout en insistant sur la nécessité d'un encadrement éthique et juridique pour garantir un système juste et équilibré. Dans son analyse du capitalisme, il met en lumière ses éléments favorables qui contribuent au développement économique et à l'épanouissement humain.

  • . Rôle de l'entreprise, du marché et de la propriété privée. L'entreprise, le marché et la propriété privée sont considérés par Jean- Paul II comme des piliers essentiels du capitalisme. Il reconnaît leur rôle crucial dans la création de richesse, la production de biens et services, ainsi que dans la promotion de l'initiative individuelle. En tant qu'acteurs économiques, les entreprises sont des moteurs d'innovation, de croissance et d'emploi. En tant que mécanisme de libre concurrence, le marché permet l'allocation efficace des ressources et la satisfaction des besoins des consommateurs. Enfin, la propriété privée est perçue comme un droit fondamental qui encourage la responsabilité individuelle et l'investissement dans l'économie.
  • . Liberté de l'initiative économique et de la créativité humaine. Une caractéristique essentielle du capitalisme, selon Jean Paul II, est la liberté de l'initiative économique et de la créativité humaine. Il valorise la capacité des individus à entreprendre, innover et créer de la valeur dans le cadre d'un marché libre. Cette liberté d'entreprendre permet à chacun de développer ses talents, de réaliser ses aspirations et de contribuer au progrès économique et social. Elle favorise également la diversité des idées, des produits et des services, enrichissant ainsi la société dans son ensemble.

En somme, pour Jean Paul II, la reconnaissance des aspects positifs du capitalisme, tels que le rôle de l'entreprise et la liberté de l'initiative économique, ne doit pas occulter la nécessité d'un encadrement éthique et juridique pour prévenir les abus et garantir le bien-être de tous les membres de la société.

Sauvegardes du capitalisme

Jean-Paul II reconnaît les aspects positifs du capitalisme, mais souligne la nécessité de sauvegardes éthiques et culturelles pour prévenir les problèmes sociétaux.

  • . Responsabilité éthique et culturelle dans les problèmes sociétaux
. Distinction entre système économique et système éthique/culturel. Jean-Paul II fait la distinction entre le système économique et le système éthique et culturel. Il souligne que les problèmes sociétaux ne sont pas uniquement dus au capitalisme en tant que système économique, mais aussi à des faiblesses dans le tissu éthique et culturel de la société. Il met en garde contre la tendance à attribuer tous les problèmes à l'économie, alors que les institutions culturelles et morales ont également un rôle crucial à jouer dans la formation d'une société équilibrée.
. Rôle des institutions dans la formation d'une société équilibrée. Pour Jean-Paul II, les institutions culturelles, telles que les universités et les Églises, ont la responsabilité de promouvoir les valeurs éthiques et morales au sein de la société. Elles doivent enseigner les principes de justice sociale, de solidarité et de respect de la dignité humaine, afin de contribuer à la construction d'une société plus juste et équilibrée.
  • . Réaffirmation de l'importance de la dimension éthique et religieuse
. Protection de l'économie contre la critique morale. Jean-Paul II défend l'économie contre la critique morale excessive, tout en reconnaissant les limites éthiques du capitalisme. Il met en garde contre la tendance à considérer l'économie comme un absolu, soulignant que l'activité économique doit être subordonnée à des considérations éthiques et religieuses plus larges.
. Référence aux principes établis par Pie XI. Jean-Paul II s'inscrit dans la lignée des principes établis par ses prédécesseurs, notamment Pie XI, qui avait déjà contesté l'indépendance de l'économie par rapport à l'éthique. Il rappelle l'importance de placer les valeurs éthiques et religieuses au cœur du système économique, afin de garantir le respect de la dignité humaine et le bien-être de tous les membres de la société.

Littérature secondaire

  • 1980, Andrew Woznicki, "Karol Wojtyla's Existentialist Personalism", New Britain: CT: Mariel
  • 1981,
    • Paul Johnson, "Pope John Paul II and the Catholic Restoration", New York: St. Martin's
    • James Schall, dir., "The Whole Truth about Man: John Paul II to University Faculties and Students", Boston: St. Paul Editions
  • 1982, James Schall, "Church, State, and Society in the Thought of John Paul II", Chicago: Franciscan Herald
  • 1987, Andrew Woznicki, "The Dignity of Man as a Person: Essays on the Christian Humanism of John Paul II", San Francisco: Society of Christ
  • 1996, J. Michael Miller, dir., "The Social Encyclicals of John Paul II", Huntington, IN: Our Sunday Visitor, Inc.
  • 2012, Michael Nowak, "Economics from John Paul 2 to Benedict 16" ("L'économie de John Paul 2 à Benoît 16"), In: Raffaele De Mucci, Kurt R. Leube, "Un austriaco in Italia - An Austrian in Italy : festschrift in honour of professor Dario Antiseri", Soveria Mannelli: Rubbettino, pp755-764