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Leadership féminin
En raison de doutes sur la capacité de leadership des femmes, celles-ci sont généralement tenues à l'écart d'un niveau élevé de pouvoir par rapport aux hommes. Les femmes doivent souvent et injustement faire face au défi de prouver leur capacité et leurs performances en leadership en comparaison avec leurs homologues masculins. Elles doivent assumer le dilemme de ce rôle de leader féminin en se comportant d'une façon extrêmement compétente tandis que dans le même temps, elles doivent rassurer les suiveurs qu'elles sont conformes aux attentes concernant un comportement approprié des femmes. L'exigence de ce double standard pour afficher une compétence supplémentaire est particulièrement difficile pour les femmes afin de faire reconnaître leur capacité élevée et leurs réalisations exceptionnelles.
Le syndrome d'appendice du leadership
Antonia Frasier[1], note les exemples de leadership féminin dans l'histoire de l'humanité qui souffrent du syndrome d'appendice (Appendage Syndrome of leadership), c'est à dire que ces femmes sont venues au pouvoir par leur liens familiaux (mariage, femme, enfant, cousine, nièce) en s'associant avec un leader mâle (Cléopâtre, Catherine de Médicis, Catherine de Russie, etc.). Il faudra attendre le milieu du XXème siècle pour observer des femmes qui atteignent le pouvoir et exercent leur leadership politique sans ce syndrome d'appendice (Sirimavo Bandaranaike à Ceylan, maintenant Sri Lanka, en 1960, Indira Gandhi en Inde en 1966, Golda Meir en Israel, Margaret Thatcher au Royaume Uni). Antonia Frasier montre aussi que ces femmes leaders consolident leur position de pouvoir en montrant à leurs subordonnés qu'elle sont aussi capables, sinon plus, que les hommes d'exercer le pouvoir, en adoptant des comportements singeant ceux des mâles leaders autoritaires, soit en s'équipant d'attributs et accessoires vestimentaires (le sac à main remplaçant l'armure des chevaliers d'antan), soit en exécutant des actes aussi barbares que les pires atrocités commises par les tyrans et en adoptant des attitudes de séduction et de relations sexuelles efficaces pour leur maintien au pouvoir (Lucrèce Borgia à Rome, Cléopâtre en Egypte).
Prise en compte du genre sexuel dans l'analyse du leadership
Ces dernières années ont vu apparaître un certain nombre de recherches mettant en exergue le style de leadership en fonction du genre sexuel pouvant jouer sur la motivation[2]. Il est indéniable que la relation entre hommes et femmes fait ressortir un registre de comportements[3] et d'émotions qui dépassent le cadre d'une simple différence du genre sexuel. L'attirance probable qui peut s'exercer entre ces deux genres laisse à penser que ce facteur est important dans l'étude du leadership et de son émergence[4]. Ces éléments différentiels sont aussi entretenus par des rappels de contenus culturels[5]. Certaines études présentent que les différences de styles de communication en fonction du sexe contribuent à une plus ou moins bonne efficacité de leadership[6]. Certains chercheurs[7] ont suggéré que les femmes possèdent un avantage sur les hommes dans le milieu du travail en raison de leur plus grand promptitude a adopter un leadership collaboratif et un leadership de renforcement d'autonomie. Le leadership féministe s'est aussi préoccupé de la composition des groupes de travail en fonction de leur taille et de la répartition entre hommes et femmes ayant un effet sur le leadership[8].
Contestation d'un leadership de genre sexuel
Par contre, d'autres études[9] se sont réellement interrogées si la différence du genre sexuel était un facteur important pour comprendre le style de leadership. La définition de ce qui est masculin et ce qui est considéré comme féminin varie dans l'espace et dans le temps. L'attribution de la masculinité de leadership et de la féminité de leadership se fonde davantage sur la construction de modèles mentaux des observateurs que sur une définition réelle de la vraie nature du leadership observé. R. P. Vecchio conteste[10] cette différence d'analyse des genres sexuels du leadership. Toute cette discussion suggère que le leadership doit être efficace et qu'il est régi par un "one best way". Les dichotomies leadership masculin et féminin (à savoir, la considération, l'attention aux processus et l'attachement aux personnes équivalent au leadership féminin tandis que la structure et les tâches seraient prioritairement l'objet du leadership masculin) rend le concept du leadership beaucoup trop simpliste. Les hommes et les femmes sont capables d'agir avec autant d'assurance et autant de sympathie envers leurs concitoyens.
Notes et références
- ↑ Antonia Frasier, 1990, "The Warrior Queens: The Legends and the Lives of the Women Who Have Led Their Nations in War", New York: Anchor
- ↑ * Douglas F. Cellar, Keith Goudy, Daniel O'Brien, Stuart Sidle, 2001, "Effects of Leader Style, Leader Sex, and Subordinate Personality on Leader Evaluations and Future Subordinate Motivation", Journal of Business and Psychology, Vol 16, n°1, Sep., pp61-72
- ↑ * 1979, Harry A. King, E. Keith Milner, Edward L. Pizzini, "Relationship between Sex and Leadership Behavior of Department Heads in Physical Education", Research in Higher Education, Vol 10, n°2, pp113-121
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- Russell L. Kent, Sherry E. Moss, 1994, "Effects of Sex and Gender Role on Leader Emergence", The Academy of Management Journal, Vol 37, n°5, Oct., pp1335-1346
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- Janice H. Harris, 1977, "Sexual Antagonism in D. H. Lawrence's Early Leadership Fiction", Modern Language Studies, Vol 7, n°1, Spring, pp43-52
- ↑ * Holly O'Donnell, 1985, "Leadership Effectiveness: Do Sex and Communication Style Make a Difference?", The English Journal, Vol 74, n°3, Mar., pp65-67
- ↑ 2003, L. L. Carli, A. H. Eagly, "The female leadership advantage: An evaluation of the evidence", Leadership Quarterly, 14(6), 807-834
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- ↑ * Gregory H. Dobbins, Stephanie J. Platz, 1986, "Sex Differences in Leadership: How Real Are They?", The Academy of Management Review, Vol 11, n°1, Jan., pp118-127
- ↑ R. P. Vecchio, 2002, "Leadership and gender advantage", The Leadership Quarterly, 13(6), pp643-671
Publications
- 1976, K. M. Bartol, D. A. Butterfield, "Sex effects in evaluating leaders", Journal of Applied Psychology, 61, pp446–454
- 1999, N. J. Adler, "Global leaders: Women of influence", In: G. N. Powell, dir., "Handbook of gender & work", Thousand Oaks, CA: Sage, pp239–261
- 2000, E. W. Book, "Why the best man for the job is a woman: The unique female qualities of leadership", New York: Harper Business