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Michel Crozier

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Michel Crozier est un sociologue français, né le 6 novembre 1922 à Sainte-Menehould, dans le département de la Marne. Il est diplômé d'HEC. Docteur en droit, en 1949 et Docteur ès lettres en 1969. Il a été Professeur de sociologie à l'Université Paris X-Nanterre, de 1967 à 1968. Il a été chercheur au CNRS et il fut lauréat du Prix Alexis de Tocqueville en 1998 (parrainé par Raymond Barre et Alain Peyrefitte). Depuis 1999, il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques.

Michel Crozier a suivi l'influence d'un autre sociologue français internationalement reconnu, Georges Friedmann ("le travail en miettes") et il a étudié les comportements sociologiques des ouvriers et des syndicats américains, en s'appuyant notamment sur les travaux fonctionnalistes des sociologues américains, Talcott Parsons et Robert Merton.

L'analyse stratégique en sociologie des organisations

Michel Crozier a fondé, en 1962, le Centre de sociologie des Organisations. A cette époque, l'école managériale et l'école de la prise de décision faisaient leur apparition avec des auteurs comme James G. March et Herbert Simon. Michel Crozier publia en 1963, son premier livre de référence, "Le phénomène Bureaucratique", où il analyse le fonctionnement des grandes organisations bureaucratiques en France. Il souhaita montrer que le système bureaucratique français ne correspond pas au modèle d'organisation rationnelle que Max Weber avait décrit dans "Economie et société". Avec Erhard Friedberg, dans "L'acteur et le système", en 1977, il met en évidence l'existence d'un modèle culturel national de bureaucratie et du rôle des stratégies des acteurs dans les dysfonctionnements organisationnels. Les acteurs peuvent manquer d'efficacité et d'initiative à cause des règles, car celles-ci ne prévoient pas toutes les situations possibles. Ainsi, certains individus prennent une parcelle de pouvoir, ce qui n'est pas obligatoirement prévu par les règlements. De fait, l'organisation crée de nouvelles règles pour limiter l'émergence de nouveaux pouvoirs internes incontrôlés. Les nouvelles règles contraignantes s'ajoutent aux précédentes, et s'accumulent sans cesse provoquant l'effet néfaste de la baisse de productivité chez l'employé. La bureaucratie est donc "une organisation qui n'arrive pas à se corriger en fonction de ses erreurs".

Bibliographie

  • 1955, Petits Fonctionnaires au travail, Paris, ED. du CNRS
  • 1963, Le Phénomène bureaucratique, Paris, Le Seuil
  • 1964, Le Monde des employés de bureau
  • 1965, Le monde des employés de bureau : résultats d’une enquête menée dans sept compagnies d’assurances parisiennes, Paris, Seuil
  • 1971, La Société bloquée, Paris, Le Seuil
  • 1977, avec Erhard Friedberg, L'Acteur et le système, Paris: Le Seuil
  • 1979, On ne change pas la société par décret, Paris, Fayard
  • 1980, Le Mal américain, Paris, Fayard
  • 1986, État modeste, État moderne. Stratégies pour un autre changement, Paris, Fayard
  • 1989, L'Entreprise à l'écoute : apprendre le management post-industriel, Paris, Interéditions
  • 1994, avec Hervé Séryex et J. M. Salvet, Du management panique à l’entreprise du XXIe siècle, Paris, Maxima
  • 1995, La Crise de l'intelligence, Paris, Interéditions
  • 2000, À quoi sert la sociologie des organisations ?, Paris, Arslan
  • 2002, Ma belle époque : mémoires. 1, 1947-1969, Paris, Fayard
  • 2004, À contre-courant : mémoires. [2], 1969-2000, Paris, Fayard