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Morale
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La morale est un ensemble de règles de conduite, de relations sociales qu'une société se donne et qui varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société. Éthique et morale ont des sens proches et sont souvent confondus, l'éthique étant l'étude de la morale.
En un sens philosophique, la morale est la théorie normative des actions humaines. Elle porte principalement sur la finalité de l'action et cherche à résoudre les questions qui peuvent se poser dans la délibération et la prise de décision :
- Que dois-je faire ?
- Qu'aurais-je dû faire ?
- Y a-t-il des limites à mes actions ?
Les philosophes divisent la morale en trois domaines dont les limites ne sont pas toujours parfaitement fixées :
- Méta-éthique : entendue comme la recherche des origines et du sens de nos concepts moraux ;
- Morale ou éthique normative, qui concerne les critères de nos comportements (habitudes, devoirs, conséquences de nos actes) ;
- Morale ou éthique appliquée, application des deux premières à des problèmes spécifiques et controversés (par exemple, avortement, environnement, droits des animaux, etc.).
La morale peut être extérieure (institutionnalisée, religieuse) ou intérieure ("conscience morale").
Morale du devoir et morale d'aspiration
Lon L. Fuller, philosophe américain, développe une distinction fondamentale entre deux sortes de morale.
D’un côté, la morale du devoir (les besoins les plus évidents de la vie en société) ; et de l’autre, la morale d’aspiration (les exigences moralement supérieures). Fuller s’oppose à la distinction entre l’être et de devoir-être, distinction classique de David Hume, qu’Hans Kelsen a développé dans le cadre du droit. Pour Fuller, cette distinction ne saurait être opérante que dans le cadre de la morale du devoir, dont l’injonction relève de la loi (par exemple : « tu ne tueras point », formule qui ne peut être dérivée d’une simple observation de la nature.
A contrario, la morale d’aspiration relève, elle, de l’esthétique. Socrate, par exemple, n’enseignait pas une morale du devoir, mais bien une morale d’aspiration. Max Weber distinguait l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction, et ne disait pas autre chose.
Comme le souligne Philippe Simonnot, l’économie relève, elle aussi, de ces deux morales. La morale du devoir, c’est celle de l’échange. En effet, les obligations (morales ou légales) proviennent d’un échange, qui peut être soit l’échange d’une promesse de l’une des parties pour un acte présent de l’autre, soit un échange de promesses des deux côtés (Même si tout devoir ne provient pas d’une relation de marchandage : la société tient sa cohérence d’un lien envahissant de réciprocité, qui se répand partout. Le devoir répond de l’impératif catégorique kantien.).
La morale d’aspiration, c’est l’économie de l’utilité marginale. Elle a comme but un bien le plus élevé, tant sur le plan moral que sur le plan économique : l’équilibre, le juste milieu.
Pour que la morale du devoir puisse fonctionner, il faut trois conditions indispensables :
- un accord volontaire des parties, qui se créent elles-mêmes des devoirs ;
- une certaine égalité entre les résultats obtenus par les parties (aïe, Condillac a montré que cette condition de Fuller peut être dépassée)
- une relation réversible.
Or, c’est dans la société des marchands que ces trois conditions sont les mieux réunies. La conclusion, étonnante, la voici : c’est seulement dans le capitalisme que la notion d’obligation morale et légale peut atteindre son plein développement.
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