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Trous structurels

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La théorie des trous structurels a été développée par Ronald Burt (1992) pour expliquer comment tirer parti de la concurrence dans les réseaux sociaux et dans les relations croisées. Les trous structurels dans les réseaux sociaux existent lorsqu'il y a un manque de contact direct ou de lien entre deux ou plusieurs individus. En dehors des relations entre les individus, la théorie fut étendue aux relations entre des organisations, des sociétés, des groupes, des entrepreneurs ou les autres entités qui tissent les réseaux sociaux pour comprendre comment ils sont liés les uns aux autres et comment il est possible de bénéficier de ces liens ou de leur absence. Cette approche se différencie de la théorie des liens faibles telle que Mark Granovetter l'a décrite (1973) car il ne s'agit pas d'analyser la force de la relation entre deux entités mais plutôt de détecter le gouffre qui existe ou l'absence de lien entre les entités.

Selon Ronald Burt (2004), les opinions et les comportements sont plus homogènes au sein des groupes qu'entre ceux-ci. Ainsi, les personnes qui sont connectées entre les différents groupes sont plus familières avec d'autres façons de penser et de se comporter ce qui peut améliorer leur créativité[1] ou de leur apporter de nouvelles bonnes idées[2]. Pratiquement cela fournit une meilleure performance dans les organisations pour l'innovation, la reconnaissance managériale, la prise de décision entrepreneuriale ou pour créer une nouvelle entreprise (spin off).

C'est donc dans l'exploration des trous et entre ces réseaux étroits et denses, qu'un individu est susceptible de trouver le plus grand avantage à combler le trou avec un autre individu et/ou d'accéder à des informations et/ou des ressources non redondantes au sein des réseaux. Les entrepreneurs qui ont de nombreux trous structurels dans leurs réseaux bénéficient d'une riche source d'informations. Donc, au sein d'une organisation, une personne qui opère à proximité de trous structurels a le plus de chances d'avoir de bonnes idées car ceux-ci donner à un entrepreneur ou un intrapreneur un accès à des idées hétérogènes et à des ressources qui ne se chevauchent pas. En opérant à la périphérie du réseau, cet individu est plus susceptible d'être un pont et un lien vers des informations non redondantes provenant d'autres réseaux. Mais, pour que les acteurs de son réseau bénéficient de son positionnement, il faut que cette personne ait la capacité à traduire et à transférer l'idée d'opportunité.

Notes et références

  1. C. Liu, S. Chiu, C. Chiu, 2010, "Intranetwork relationships, creativity, knowledge diversification, and network position", Social Behavior and Personality: An International Journal, Vol 38, n°9, pp1173–1190
  2. Dans le domaine du webmarketing, la stratégie des trous structurels permet de déterminer les sites Web idéaux pour le placement de bannières publicitaires afin d'améliorer le taux de clics.

Bibliographie

  • 1992, Ronald S. Burt, "Structural Holes: The Social Structure of Competition", Cambridge, MA: Harvard University Press
  • 2000, G. Ahuja, "Collaboration networks, structural holes, and innovation: A longitudinal study", Administrative Science Quarterly, Vol 45, n°3, pp425–455
  • 2004, Ronald S. Burt, "Structural holes and good ideas", American Journal of Sociology, Vol 110, n°2, pp349–399
  • 2007, R. Cowan, N. Jonard, "Structural holes, innovation and the distribution of ideas", Journal of Economic Interaction and Coordination, Vol 2, n°2, pp93–110
  • 2010, S. Rodan, "Structural holes and managerial performance: Identifying the underlying mechanisms", Social Networks, Vol 32, n°3, pp168–179
  • 2012, J. Aarstad, "Do Structural Holes and Network Connectivity Really Affect Entrepreneurial Performance?", Journal of Entrepreneurship, Vol 21, n°2, pp253-268
  • 2013, D. Hunter III, R. Chinta, "Structural holes and banner ad click-throughs", Technology & Investment, Vol 4, pp30.44