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Susan E. Woodward

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Susan E. Woodward est la fondatrice et présidente de la société Sand Hill Econometrics, Inc. installée aux USA. Elle est une ancienne collègue et co-auteure de feu Armen Alchian. Elle a obtenu son doctorat (Ph.D.), en économie financière à l'université de Californie, à Los Angeles. Elle est une experte en économie financière et a occupé des postes prestigieux dans le milieu universitaire et auprès du gouvernement des États-Unis. Elle a enseigné dans les facultés de l'université de Californie à Los Angeles, à Santa Barbara et à l'École Simon de l'université de Rochester. Elle a également été économiste en chef à la Securities and Exchange Commission, économiste en chef du ministère du Logement et du Développement urbain, et économiste des marchés financiers et des institutions auprès du Conseil des conseillers économiques.

La plasticité de la firme

Susan E. Woodward et Armen Alchian ont défini une théorie de la firme sur la notion de plasticité, à partir de l'approche d'Oliver Williamson. Ils ont donc rassemblé les différentes pièces du puzzle méthodologique pour mieux comprendre l'environnement économique fondamental de l'entreprise, à savoir les caractéristiques humaines de la rationalité (limitée), les comportements d'opportunisme (hasard moral) et la spécificité des actifs (l'état technologique de l'entreprise).

Dans la mesure où les ressources sont vulnérables par une exploitation du hasard moral, la survie de l'entreprise dépend de sa plasticité et de la surveillance des coûts. Ressources ou investissements plastiques désignent le large éventail de décisions discrétionnaires et légitimes que l'utilisateur peut choisir. Ils comparent par exemple deux extrêmes : un laboratoire de recherche et un fabricant d'acier. Dans l'usine de fabrique d'acier, il existe peu d'options pour des comportements discrétionnaires car la technologie est largement déterminée par la nature de l'usine. Les actionnaires (détenteurs de dettes) ont peu de raisons de s'inquiéter de la gestion des managers de l'usine pour laisser-aller dans l'absentéisme des employés, détournements de la production (consommation personnelle) ou de tout autre augmentation du risque potentiel. En revanche, un laboratoire de recherche peut fonctionner sur un projet standard avec une rémunération modeste mais certaine, ou sur le long terme, avec une légère probabilité de gain élevé. Les entreprises de recherche et de développement sont plastiques.

Susan E. Woodward et Armen Alchian insistent ensuite sur le fait que la plasticité doit être combinée avec des coûts de surveillance élevés pour contrer les opportunismes de risque moral. En d'autres termes, une entreprise naît lorsque les fournisseurs de ressources particulières sont empêchés de tirer avantage des acheteurs de ces ressources particulières. Une entreprise est un moyen d'éliminer les problèmes de risque moral et d'aligner les incitations des acheteurs et des vendeurs d'une ressource productive.

Les acheteurs d'une ressource peuvent conclure un contrat incomplet et ouvert qui leur confère l'autorité de commander les propriétaires des ressources sur la façon dont celles-ci doivent être utilisées. Étant donné que les propriétaires de ressources reconnaissent la nature mutuellement bénéfique de cet arrangement, ils acceptent de donner le contrôle productif à l'acheteur. Susan E. Woodward et Armen Alchian soutiennent que lorsque la ressource en question est la main-d'œuvre, elle constitue alors le plus grand risque moral. Par conséquent, les entreprises s'engagent dans un vigoureux contrôle des travailleurs afin de s'assurer qu'ils exécutent leurs commandes. Bien sûr, différents degrés de surveillance sont nécessaires dans différentes industries, selon la plasticité de l'organisation. Néanmoins, même dans les industries aux coûts de contrôle élevés, la surveillance est encore moins coûteuse lorsqu'une transaction est effectuée au sein d'une entreprise plutôt que sur le marché.

Publications

  • 1985, "Limited liability in the theory of the firm", Journal of Institutional and Theorectical Economics, Vol 141, pp601-611
  • 1987, avec Armen Alchian, "Reflections on the Theory of the Firm", Journal of Institutional and Theoretical Economics, Vol 143, n°1, pp110–137
  • 1988, avec Armen Alchian, "The Firm is Dead, Long Live the Firm", Commentaire du livre d'Oliver Williamson, "The Economic Institutions of Capitalism", Journal of Economic Literature, Vol 26, march, pp65-79
  • 2010, avec Robert E. Hall, "The Burden of the Nondiversifiable Risk of Entrepreneurship", American Economic Review, Vol 100, n°3, June, pp1163-1194
  • 2012, avec Robert E. Hall, "Diagnosing Consumer Confusion and Sub-optimal Shopping Effort: Theory and Mortgage-Market Evidence", American Economic Review, December, Vol 102, n°7, pp3249-3276
  • 2017, "Memories of Armen", Journal of Corporate Finance, Vol 44, June, pp385-387

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