Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


« Progrès » : différence entre les versions

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 13 : Ligne 13 :


Plus proche de nous, le philosophe [[Karl Popper]] a défendu une philosophie des sciences fondée sur le falsificationnisme, dans laquelle la liberté de critique est essentielle au progrès de la connaissance. Une théorie scientifique ne peut pas être prouvée par la répétition de résultats conformes, mais peut être infirmée par un résultat négatif : pour reprendre le fameux exemple, mille merles noirs ne prouveront jamais que tous le sont, mais un unique merle blanc infirmera la proposition. La science n'est donc possible que quand la possibilité de critiquer est reconnue; la valeur d'une théorie tient à l'existence de cette liberté de critique. Popper élargit cette notion à la société toute entière et défend dans ''Misère de l'historicisme'' et ''[[La Société ouverte et ses ennemis]]'' (1945) la [[société ouverte]] ou libérale dans laquelle justement la critique est possible. Cette critique passe entre autres par le droit de vote.
Plus proche de nous, le philosophe [[Karl Popper]] a défendu une philosophie des sciences fondée sur le falsificationnisme, dans laquelle la liberté de critique est essentielle au progrès de la connaissance. Une théorie scientifique ne peut pas être prouvée par la répétition de résultats conformes, mais peut être infirmée par un résultat négatif : pour reprendre le fameux exemple, mille merles noirs ne prouveront jamais que tous le sont, mais un unique merle blanc infirmera la proposition. La science n'est donc possible que quand la possibilité de critiquer est reconnue; la valeur d'une théorie tient à l'existence de cette liberté de critique. Popper élargit cette notion à la société toute entière et défend dans ''Misère de l'historicisme'' et ''[[La Société ouverte et ses ennemis]]'' (1945) la [[société ouverte]] ou libérale dans laquelle justement la critique est possible. Cette critique passe entre autres par le droit de vote.
On pourrait également développer cette perspective avec les travaux de [[Michael Polanyi]]


== « Progressisme » ==
== « Progressisme » ==

Version du 27 juillet 2008 à 12:37

Le concept de progrès est un terme polysémique, utilisé dans de nombreux champs de la pensée, parmi lesquels la philosophie, l'histoire, la politique ou l'économie.

La société ouverte, condition du progrès de la connaissance

Les sociétés ouvertes ou sociétés libérales, laissant toutes les opinions s'exprimer, se sont révélées être les plus favorables au progrès. Plusieurs penseurs ont mis en évidence ce fait : John Milton au XVIIe siècle s'oppose à la censure qui étouffe la vérité. En effet, les censeurs sont des hommes comme les autres, pas plus capables donc de discerner dans les idées nouvelles celles qui sont les plus justes[1] :

« Il m'est impossible de comprendre par quelle adresse on pourrait renfermer dans vingt têtes, quelques bonnes qu'on les suppose, le jugement, le savoir, l'esprit et l'érudition de tout un peuple »
    — John Milton, Areopagitica

Milton souligne en outre que laisser toutes les voix s'exprimer, c'est permettre à la vérité d'émerger. La liberté d'expression, consubstantielle à la société libérale, est la condition du progrès des connaissances. Pour Milton, il faut accepter de laisser apparaître aussi les idées fausses pour qu'émergent aussi les idées vraies. Car dans le débat d'idées, la vérité s'imposera.

Dans Qu'est-ce que les Lumières, Kant a lui aussi souligné l'importance de l'« usage public de la raison » pour se délivrer des préjugés et faire progresser la connaissance. C'est un droit inhérent à l'homme que l'État ne saurait restreindre. En effet, cette liberté est la condition du progrès et, la limiter, ce serait « un crime contre la nature humaine, dont la destination originelle consiste précisément en cette progression »[2]. La liberté d'opinion doit donc s'appliquer sans restriction à tout: sciences, religion, politique, législation, etc.

Wilhelm von Humboldt dans son Essai sur les limites de l'action de l'État (1792) approfondit cette réflexion en montrant que seule la vérité qui a triomphé du doute a de la valeur. Pour cela, la liberté de critique ne doit pas être restreinte et le doute toujours autorisé. John Stuart Mill reprendra des idées proches dans De la liberté.

Plus proche de nous, le philosophe Karl Popper a défendu une philosophie des sciences fondée sur le falsificationnisme, dans laquelle la liberté de critique est essentielle au progrès de la connaissance. Une théorie scientifique ne peut pas être prouvée par la répétition de résultats conformes, mais peut être infirmée par un résultat négatif : pour reprendre le fameux exemple, mille merles noirs ne prouveront jamais que tous le sont, mais un unique merle blanc infirmera la proposition. La science n'est donc possible que quand la possibilité de critiquer est reconnue; la valeur d'une théorie tient à l'existence de cette liberté de critique. Popper élargit cette notion à la société toute entière et défend dans Misère de l'historicisme et La Société ouverte et ses ennemis (1945) la société ouverte ou libérale dans laquelle justement la critique est possible. Cette critique passe entre autres par le droit de vote.

On pourrait également développer cette perspective avec les travaux de Michael Polanyi

« Progressisme »

Searchtool-80%.png Article détaillé : Progressisme.

Le progressisme est l'idéologie du progrès perpétuel. Par extension, c'est aussi la volonté d'instaurer un progrès social, des réformes, par opposition au conservatisme.

Une pensée est qualifiée de progressiste, par exemple, lorsqu'elle conçoit le présent comme un progrès par rapport à une époque passée jugée plus primaire, plus difficile, ou encore plus ignorante.

Notes et références

  1. John Milton, Areopagitica in Écrits politiques, traduction Marie-Madeleine Martinet, Belin, 1993, p.101
  2. Emmanuel Kant, Qu'est-ce que les Lumières, édition Flammarion 1991, p.48

Voir aussi

B0.jpg Discussions sur le forum
Le progrès fait rage (for)
La marche inexorable vers le progrès (for)
Progrès (for)
Progrès (2) (for)
La dynamique du progrès (for)

Liens internes

Bibliographie

  • 1985, Nathan Rosenberg et L.E. Birdzell Jr., How the West Grew Rich, New York: Basic Books
  • 1998, Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, PUF
  • 2001, Guy Sorman, Le Progrès et ses ennemis, Fayard, ISBN 221362464X
  • 2004, Pierre-André Taguieff - Le Sens du progrès. Une approche historique et philosophique, Paris, Flammarion, « Champs », ISBN 2082103420


6784-Tatice-Chronometre.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail sur l'histoire du libéralisme et de la liberté.


Philosophie.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail philosophie et épistémologie du libéralisme.


5244-cameleonhelp-buddylivegreen.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail écologie.