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Du grec ''an-'' (absence de) et ''[[nomos]]'' (nom, [[loi]], ordre, structure), l''''anomie''' est l'absence de [[droit]]. Souvent confondue avec [[anarchie]]. L'anomie est l'état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social, alors que l'[[anarchie]] est l'absence de [[hiérarchie]] entre les hommes.
Du grec ''an-'' (absence de) et ''[[nomos]]'' (nom, [[loi]], ordre, structure), l''''anomie''' est l'absence de [[droit]]. Souvent confondue avec [[anarchie]], l'anomie est l'état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social, alors que l'[[anarchie]] est l'absence de [[hiérarchie]] entre les hommes.


Ne pas confondre la conception juridique et philosophie de l'anomie, avec la conception sociologique.  
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==Conception juridique et philosophique==
==Conception juridique et philosophique==


Le terme anomie est utilisé pour désigner des sociétés ou des groupes à l'intérieur d'une société qui souffrent du chaos dû à l'absence de règles communément admises de bonne conduite ou, pire, au règne de règles promouvant la [[violence]] et la [[coercition]] plutôt que la coopération.
Le terme anomie est utilisé pour désigner des sociétés ou des groupes à l'intérieur d'une société qui souffrent du chaos du fait de l'absence de règles communément admises de bonne conduite ou, pire, au règne de règles promouvant la [[violence]] et la [[coercition]] plutôt que la coopération.


Il apparaît pour la première fois comme concept sociologique sous la plume du philosophe J.M. Guyau dans ''Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction'' (1885).
Il apparaît pour la première fois comme concept sociologique sous la plume du philosophe J.M. Guyau dans ''Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction'' (1885).
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Voir les écrits de [[Raymond Aron]].
Voir les écrits de [[Raymond Aron]].


==Conception sociologique==
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[[Fichier:Durkheim.jpg|Emile Durkheim, penseur de l'anomie en [[sociologie]]|right|150px]]
[[Émile Durkheim]], sociologue français du XIXe siècle, utilise ce mot dans son livre sur les causes du [[suicide]] pour décrire une condition ou malaise dans les individus, caractérisée par l'absence ou la diminution des standards ou valeurs et le sentiment associé d'aliénation et d'irrésolution. Le recul des normes religieuses et des valeurs conduirait à la destruction et à la diminution de l'ordre social : le manque de lois et de règles ne peut plus garantir l'intégration sociale. Cet état conduit l'individu à avoir peur et être insatisfait, ce qui peut conduire au suicide. L'anomie est en fait assez courante quand la société environnante a subi des changements importants dans l'[[économie]], que ce soit en mieux ou en pire, et plus généralement quand il existe un écart important entre les théories idéologiques et les valeurs communément enseignées et la pratique dans la vie quotidienne.
[[Émile Durkheim]], sociologue français du XIX{{e}} siècle, utilise ce mot dans son livre sur les causes du [[suicide]] pour décrire une condition ou malaise dans les individus, caractérisée par l'absence ou la diminution des standards ou valeurs et le sentiment associé d'aliénation et d'irrésolution. Le recul des normes religieuses et des valeurs conduirait à la destruction et à la diminution de l'ordre social : le manque de lois et de règles ne peut plus garantir l'intégration sociale. Cet état conduit l'individu à avoir peur et être insatisfait, ce qui peut conduire au suicide. L'anomie est en fait assez courante quand la société environnante a subi des changements importants dans l'[[économie]], que ce soit en mieux ou en pire, et plus généralement quand il existe un écart important entre les théories idéologiques et les valeurs communément enseignées et la pratique dans la vie quotidienne.


==Anomie et collectivisme==
==Anomie et collectivisme==


On constate aisément que toutes les [[idéologie]]s [[collectivisme|collectivistes]] se caractérisent par une absence de principes (moraux ou juridiques), la [[justice sociale]] consistant selon leur point de vue à prendre à "ceux qui ont" pour donner à "ceux qui n'ont pas", pour tendre vers un impossible [[égalitarisme]]. De cette absence de principe découle une absence de normes et de règles, autres que celles d'un [[droit positif]] instrument du [[pouvoir]] et expression de la [[loi du plus fort]].
On constate aisément que toutes les [[idéologie]]s [[collectivisme|collectivistes]] se caractérisent par une absence de principes (moraux ou juridiques), la [[justice sociale]] consistant selon leur point de vue à prendre à ceux qui ont pour donner à ceux qui n'ont pas, pour tendre vers un impossible [[égalitarisme]]. De cette absence de principe découle une absence de normes et de règles, autres que celles d'un [[droit positif]] instrument du [[pouvoir]] et expression de la [[loi du plus fort]].


{{Lexique}}{{Portail droit}}
{{Lexique}}{{Portail droit}}

Version actuelle datée du 26 février 2025 à 13:46

Du grec an- (absence de) et nomos (nom, loi, ordre, structure), l'anomie est l'absence de droit. Souvent confondue avec anarchie, l'anomie est l'état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social, alors que l'anarchie est l'absence de hiérarchie entre les hommes.

Ne pas confondre la conception juridique et philosophie de l'anomie, avec la conception sociologique.

Conception juridique et philosophique

Le terme anomie est utilisé pour désigner des sociétés ou des groupes à l'intérieur d'une société qui souffrent du chaos du fait de l'absence de règles communément admises de bonne conduite ou, pire, au règne de règles promouvant la violence et la coercition plutôt que la coopération.

Il apparaît pour la première fois comme concept sociologique sous la plume du philosophe J.M. Guyau dans Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction (1885).

Friedrich Hayek utilise notamment anomie dans ce sens-là.

Voir les écrits de Raymond Aron.

Conception sociologique

Emile Durkheim, penseur de l'anomie en sociologie

Émile Durkheim, sociologue français du XIXe siècle, utilise ce mot dans son livre sur les causes du suicide pour décrire une condition ou malaise dans les individus, caractérisée par l'absence ou la diminution des standards ou valeurs et le sentiment associé d'aliénation et d'irrésolution. Le recul des normes religieuses et des valeurs conduirait à la destruction et à la diminution de l'ordre social : le manque de lois et de règles ne peut plus garantir l'intégration sociale. Cet état conduit l'individu à avoir peur et être insatisfait, ce qui peut conduire au suicide. L'anomie est en fait assez courante quand la société environnante a subi des changements importants dans l'économie, que ce soit en mieux ou en pire, et plus généralement quand il existe un écart important entre les théories idéologiques et les valeurs communément enseignées et la pratique dans la vie quotidienne.

Anomie et collectivisme

On constate aisément que toutes les idéologies collectivistes se caractérisent par une absence de principes (moraux ou juridiques), la justice sociale consistant selon leur point de vue à prendre à ceux qui ont pour donner à ceux qui n'ont pas, pour tendre vers un impossible égalitarisme. De cette absence de principe découle une absence de normes et de règles, autres que celles d'un droit positif instrument du pouvoir et expression de la loi du plus fort.

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