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Thomas d'Aquin

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Thomas d'Aquin
Philosophe, Théologien

Dates 1225 - 1274
Thomas d'Aquin
Tendance Théologie, jusnaturalisme, Aristotélisme, fondateur du thomisme
Nationalité Italie Italie
Articles internes Autres articles sur Thomas d'Aquin

Citation
Interwikis sur Thomas d'Aquin

Thomas d'Aquin (né à Roccasecca, 1225 - † Abbaye de Fossanova, 1274) est un religieux dominicain, philosophe et théologien d'origine italienne. Il est considéré comme le plus influent penseur médiéval d'Occident.

Biographie de Thomas d'Aquin

Tommaso d’Aquino est issu d'une famille de petite noblesse, la famille d'Aquino, résidant dans le château de Roccasecca. Thomas d'Aquin est élevé comme oblat à l'abbaye bénédictine du Mont-Cassin. Son père espère ainsi y gagner quelque influence locale. Mais l'invasion de l'Italie par Frédéric II contraint Thomas à quitter cet endroit en 1235. Il étudie à l'université de Naples jusqu'en 1244, avant de rejoindre l'ordre des Frères Prêcheurs. Ses parents refusant cette vocation l'enlèvent et le ramènent dans la forteresse familiale.

Il reprend sa liberté un an plus tard et part étudier à Paris, avant de gagner Cologne, suivant ainsi le théologien chrétien et son maître Albert le Grand qui lui a fait découvrir la pensée métaphysique d'Aristote. Avec le soutien du pape Alexandre VI, il devient maître en théologie en 1256. Le reste de sa vie se confond avec son enseignement à Paris et Naples et avec la rédaction de volumineux travaux de réflexion théologique et philosophique. De 1258 à 1260, il se consacre ainsi à la Somme contre les Gentils. Puis, de 1267 à 1273, il rédige son chef-d’œuvre: la Somme théologique.

Il meurt le 7 mars 1274 dans l'Abbaye cistercienne de Fossanova.

Sa philosophie

La foi et la liberté chez Thomas d'Aquin

Thomas d'Aquin, théologien et philosophe du XIIIe siècle, a développé une vision complexe de la relation entre la foi et la liberté. Pour lui, la foi et la liberté sont étroitement liées, et la véritable liberté découle de la foi en Dieu. Voici quelques points clés sur la foi et la liberté dans la pensée de Thomas d'Aquin :

I. La foi comme source de liberté

Thomas d'Aquin soutient que la foi en Dieu est le fondement ultime de la liberté humaine. La croyance en l'existence de Dieu et en sa providence divine donne un sens à la vie humaine et oriente les choix et les actions vers le bien. Selon Thomas d'Aquin, la foi permet à l'homme de comprendre sa véritable nature et sa finalité, ce qui l'aide à prendre des décisions éclairées et à exercer sa liberté de manière responsable. La foi en Dieu libère l'homme des attachements excessifs aux biens matériels et aux plaisirs terrestres, et le guide vers une liberté intérieure plus profonde.

II. La grâce divine et la liberté humaine

Thomas d'Aquin enseigne que la grâce divine, accordée par Dieu, joue un rôle essentiel dans la libération de l'homme du péché et dans le renforcement de sa liberté. La grâce divine aide l'homme à surmonter les inclinations au mal et à agir en accord avec la volonté de Dieu. Selon Thomas d'Aquin, la grâce divine n'annule pas la liberté humaine, mais la perfectionne et la fortifie. L'homme reste libre de choisir entre le bien et le mal, mais la grâce divine lui donne la capacité de choisir le bien de manière plus libre et éclairée.

III. La liberté morale et la loi divine

Pour Thomas d'Aquin, la liberté morale consiste à agir conformément à la loi divine, qui est la loi éternelle de Dieu. Cette loi divine est un guide pour l'action humaine et permet à l'homme de s'orienter vers le bien. La liberté humaine réside dans la capacité de choisir et de conformer sa volonté à la volonté divine. En obéissant à la loi divine, l'homme réalise pleinement sa liberté en alignant sa volonté avec la volonté de Dieu. Cependant, Thomas d'Aquin reconnaît que la liberté humaine est limitée par la concupiscence et les inclinations au mal. La lutte contre ces inclinations nécessite la grâce divine et un effort moral constant.

En conclusion, selon Thomas d'Aquin, la foi en Dieu est le fondement de la véritable liberté humaine. La grâce divine et la conformité à la loi divine sont des éléments essentiels pour vivre une vie libre et vertueuse. La foi libère l'homme des attachements terrestres et le guide vers une liberté intérieure plus profonde.

Foi et raison

Saint Thomas est connu pour avoir réhabilité le travail de la raison, qu'il distingue de la foi. Bien que séparées, toutes deux permettent d'atteindre le salut. Conciliant enseignement aristotélicien et vérité évangélique, sa pensée part de l'étude des êtres finis pour aboutir à la vérité suprême de l'existence divine - cause première des essences ou encore: essence qui est pure existence. En d'autres termes, la Révélation et la raison sont deux voies (distinctes, mais néanmoins liées entre elles) permettant d'atteindre l'unicité de la Vérité. C'est d'ailleurs sur ce point que naîtra sa controverse avec les tenants de l'averroïsme, en particulier Siger de Brabant, pour lesquels une chose peut être tenue pour vraie sur le plan rationnel et fausse sur le plan spirituel, et inversement.

Contre le pessimisme augustinien, pour lequel l'homme et la nature sont entièrement corrompus depuis la Chute, saint Thomas considère qu'ils n'ont été que blessés, si bien que la guérison est toujours possible. C'est à cette guérison que doit s'employer la faculté rationnelle de l'homme.

Sur cette fondation ontologique, le "Docteur angélique" cherche à édifier une morale conforme à la Révélation et à la raison. Tout en conservant leurs caractéristiques naturelles, les vertus cardinales (prudence, justice, force, tempérance) sont subordonnées aux vertus théologales (foi, espérance, charité).

Droit et politique

Typologie thomiste de la loi

Saint Thomas distingue plusieurs ordres légaux :

1° La loi éternelle, qui se confond avec le Verbe divin.

2° La loi naturelle, qui gouverne les créatures de Dieu. Celles-ci se décomposent en créatures non rationnelles, soumises à un déterminisme implacable, et créatures rationnelles (l'homme). Pour ces deux catégories, la loi naturelle est universelle et immuable.

3° La loi humaine, qui spécifie la loi naturelle, et est conçue en vue du bien commun (notion centrale dans la politique de saint Thomas). Elle se subdivise selon deux ordres. D'abord, elle peut déduire des règles particulières à partir de lois générales (par exemple : l'interdiction du meurtre découle de l'interdiction de faire le mal). Ensuite, certaines règles peuvent être adaptées selon des circonstances précises. Au premier genre appartiennent les règles du jus gentium, tandis que le second inclut le droit civil. La loi humaine peut être interprétée suivant deux modes : l'intention du législateur et la coutume.

4° La Loi divine, divisée en Loi ancienne et Loi nouvelle. La première est la Torah. Pour saint Thomas, cette loi était bonne car ordonnée à une fin bonne, mais était imparfaite dans le sens où elle restait incomplète (signe de son imperfection, selon saint Thomas : ce n'est pas Dieu en personne qui l'a donnée, mais des intermédiaires). La loi de l'Ancien Testament contient des préceptes moraux, cérémoniels et sociaux (ces derniers incluant les rapports entre chefs et sujets ; ceux de sujets à sujets ; les rapports entre citoyens et étrangers ; et enfin les rapports domestiques). La Loi nouvelle se différencie de l'ancienne par l'apport de la Grâce, qui justifie et dirige la volonté d'agir en vue du Bien. Tout comme la Loi ancienne, la nouvelle tue aussi - selon l'expression de saint Thomas reprenant saint Paul : "La lettre (i. e. la Loi) tue, l'esprit vivifie" (2 Co 3, 6). Mais elle est Amour, en ce sens qu'elle ne prescrit pas seulement celui-ci, mais constitue elle-même une propension à aimer. Simplifiant les préceptes anciens, elle commande en échange aux chrétiens de pratiquer la charité. Moins complexe que la Loi ancienne, la Loi nouvelle est cependant plus lourde, nous dit saint Thomas. Concernant sa principale caractéristique, il écrit :

La loi nouvelle, c'est-à-dire l'Évangile lui-même, est une loi inscrite dans le coeur. En effet, toute réalité existe et se définit par ce qui en elle est la valeur suprême ; or ce qui, dans la loi de la nouvelle alliance, est la valeur suprême, et en quoi tient toute sa puissance, c'est la grâce de l'Esprit, qui nous est donnée par la foi au Christ.

Organisation de la justice

Généralités

La justice est une vertu cardinale à laquelle saint Thomas attache une importance cruciale, car d'elle dépend le bon fonctionnement de la société humaine. L'ordre légal sera d'autant plus affermi qu'il respecte les critères du Juste. C'est pourquoi saint Thomas écrit : "La force d'une loi dépend de son degré de justice."

Qu'est-ce que la justice ? Elle consiste à rendre à chacun son dû, comme l'enseignait déjà le droit romain (cf. la formule suum cuique tribuere). En cela, il s'écarte encore une fois de saint Augustin, pour qui la justice consistait à venir au secours des malheureux. Saint Thomas répond que ce que préconise Augustin relève de la miséricorde, non de la justice - laquelle implique une proportionnalité dans les actes. Ce refus de superposer totalement justice civile et justice évangélique n’est pas sans conséquence sur l’organisation politique, car Thomas d’Aquin récuse ainsi l’affirmation de saint Augustin selon laquelle il ne saurait exister d’Etat non chrétien. Ordre politique et ordre théologique sont donc clairement distingués.

Saint Thomas définit la justice comme la restitution à chacun de son dû selon une règle d’égalité. Suivant Aristote, il distingue ensuite la justice commutative et la justice distributive. La première est d'ordre "arithmétique" et règle les échanges entre individus ; tandis que la second se veut "géométrique" et constitue en vérité une égalité de rapport (chacun doit recevoir la part conformément à la place qu'il occupe dans un groupe).

Composante économique de la justice

Par ailleurs, la propriété semble juste à saint Thomas. D'abord, Thomas d'Aquin s'intéresse à l'appropriation collective: puisque l’homme a été fait à l’image de Dieu, il est logique et légitime qu’il puisse s’approprier les biens matériels, pourvu qu’il ne cherche pas à les altérer. Ce n'est qu'ensuite qu'il légitime la propriété privée, en invoquant trois raisons :

1° L'homme est plus attentif à ce qui lui appartient en propre qu'à ce qui est commun (Aristote ne disait d'ailleurs pas autre chose).

2° La gestion d'un bien est plus ordonnée quand une seule personne s'en voit confier l'administration plutôt que si régnait l'indivision généralisée.

3° La propriété privée garantit la paix.

L'échange, le commerce donc, apparaît également légitime à saint Thomas. Même si le commerce n’implique pas nécessairement une finalité honnête, rien n’empêche que ce soit le cas (par exemple : nourrir sa famille).

Suivant là encore les pas d'Aristote, mais allant plus loin que le Stagirite, il élabore une théorie du "juste prix". La formation de la valeur peut d’abord s’opérer selon un mode objectif, incluant le coût du travail. Le gain recherché par le commerçant n’est donc pas à envisager comme une fin en soi, mais comme la juste récompense du travail accompli. Cependant, la valeur inclut également un aspect subjectif, qui tient compte de la demande exprimée et que Thomas d'Aquin explique en ces termes :

L’achat et la vente peuvent en certaines circonstances tourner à l’avantage d’une partie et au détriment de l’autre ; par exemple, quand quelqu'un a grandement besoin d’une chose et que le vendeur subisse un préjudice s’il s’en défait. Dans ce cas, le juste prix devra être établi non seulement d’après la valeur de la chose vendue, mais proportionné au préjudice que le vendeur subit du fait de la vente. On pourra alors vendre une chose plus qu'elle ne vaut en elle-même, bien qu'elle ne soit pas vendue plus qu'elle ne vaut pour celui qui la possède.

En s'intéressant à la composante subjective de la formation des prix, tout comme Jean Buridan ou Pierre de Jean Olivi, saint Thomas anticipe (de six siècles !) les théories économiques de l'École autrichienne.

Par ailleurs, concernant l'usure, saint Thomas sépare avec finesse la morale et le droit. Il emploie, à cet égard, un argument qui anticipe la fameuse formule « vices privés, vertus publiques » employée par Bernard Mandeville au XVIIIe siècle[1] :

« Les lois humaines laissent certains péchés impunis en raison de l'imperfection des hommes ; elles priveraient, en effet, la société de nombreux avantages si elles réprimaient sévèrement tous les péchés en appliquant des peines. C'est pourquoi la loi humaine tolère l'usure, non qu'elle estime qu'elle soit conforme à la justice, mais pour ne pas porter tort au grand nombre. »

Ce refus de mêler droit et morale témoigne aussi du principe thomiste selon lequel on ne peut confondre les différents ordres de la réalité : par exemple, la raison politique n'a pas à préjuger de préceptes religieux ou le jugement moral ne peut se confondre avec la justice civile. Saint Thomas indique clairement :

Le jugement à porter sur une réalité ou sur une action doit se prendre de leur propre principe.
L'administration de la Cité en vue du Bien commun

Les sociétés humaines doivent tendre vers le Bien commun. C'est pourquoi le Docteur angélique examine les différents types de régimes.

Considérant que la règle de l'Unité est universelle, il lui semble normal que la Cité soit gouvernée par une seule tête. C'est pourquoi il prône initialement la monarchie. Mais tandis que lorsqu'elle est administrée conformément au Bien commun, elle constitue le meilleur régime politique; quand elle dégénère en tyrannie, elle devient le pire de tous.

Pour y remédier, il énonce les principes du régime mixte: la royauté, tempérée par le gouvernement des vertueux (aristocratie), les chefs étant désignés par le peuple (démocratie).

De plus, saint Thomas perfectionne la théorie du tyrannicide. Le droit de résistance à l'oppression lui apparaît pleinement légitime quand le gouvernant se comporte en tyran. Mais, afin d'éviter que le remède soit pire que le mal, il y met la condition expresse que ce ne soient pas des individus isolés qui, de leur propre initiative, renversent le monarque indigne. Vu que c'est le peuple tout entier qui a institué le monarque, c'est lui aussi qui est habilité à le déposer.

La doctrine de la guerre juste

Pour saint Thomas, la guerre est un phénomène qui doit être circonscrit par des principes de justice. A cet effet, pour qu'elle soit qualifiée de "juste", elle doit répondre à trois critères :

- L’auctoritas principis : l'action guerrière n'est licite que sous la conduite de l'autorité publique et n'a pas à obéir aux intérêts particuliers d'une persona privata;

- La causa justa : l'agression et la convoitise ne peuvent commander une guerre juste. Le jus ad bellum (droit d'entrée en guerre) est légitime quand il s'agit de se défendre contre une offensive.

- et l’ intentio recta : à savoir la défense du bien commun.

Cette notion de guerre juste ne concerne cependant que les peuples chrétiens. Tout comme Saint Augustin qui déclarait « il y a une persécution juste, celle que font les Eglises du Christ aux impies ; l'Eglise persécute par amour et les impies par cruauté[2] », saint Thomas pense que toute guerre agressive contre les impies ou les hérétiques est justifiée. L'Inquisition sera d'ailleurs créée en 1232 par Grégoire IX (bulle Ille humani generis) et l'emploi de la torture codifié par Innocent IV en 1244 (bulle Ad extirpanda). La dernière croisade, conduite par Louis IX (futur saint Louis), sera menée en 1248, du vivant de Thomas d'Aquin.

Postérité du thomisme

Du point de vue strictement religieux

Après le décès de saint Thomas, certaines de ses thèses furent contestées et même condamnées en 1284, avant d’être réhabilitées en 1325, deux ans après sa canonisation.

De la Renaissance jusqu'au XIXe siècle, la pensée thomiste est globalement délaissée, concurrencée par d’autres courants philosophiques, tels que l’empirisme, le criticisme, etc. C’est avec l’encyclique Æterni Patris (« Sur la restauration dans les écoles catholiques de la philosophie chrétienne selon l'esprit du docteur angélique ») de Léon XIII en 1879 qu’elle revient à l’honneur. Il s’agissait pour le Pape de rappeler que la raison pouvait coexister avec la foi sans risque pour cette dernière. A cet effet, Léon XIII déclare saint Thomas le patron des études dans les écoles catholiques (Cum hoc sit). Le 29 juin 1914, dans son motu proprio, le pape Pie X demande aux professeurs de philosophie catholique d'enseigner les principes du thomisme dans les universités et les collèges. Et cette même année, la Congrégation romaine des Séminaires et Universités promulgua une liste de 24 thèses thomistes, considérées comme normæ directivæ tutæ. Après la mort de Pie X, Benoît XV fit réviser le Code de droit canonique, recommandant la doctrine de Thomas et approuvant les 24 thèses (1917).

Le thomisme connut aussi un regain important avec les écrits de philosophes comme Jacques Maritain (l'un des inspirateurs de la démocratie chrétienne) ou encore Étienne Gilson.

Du point de vue libéral

A la croisée des chemins de la religion et de la politique, il faut d'abord rappeler que la pensée de saint Thomas a été l'une des principales sources de l'école de Salamanque au XVIe et XVIIe siècle, tant sur le plan strictement politique que sur celui de l'économie.

Plus généralement, l'importance accordée par saint Thomas à l'exercice de la raison pour découvrir la vérité n'a pas été sans conséquence sur la philosophie politique. En effet, concernant plus spécifiquement la justice (que le Docteur angélique range parmi les vertus cardinales, rappelons-le), cela signifie que l'homme est capable de discerner ce qui est conforme à la norme et ce qui s'en écarte. Le Droit naturel est donc accessible à la créature humaine, en dépit de sa faillibilité.

De plus, en distinguant créatures non raisonnables (ou plutôt non rationnelles) et créatures raisonnables (ou plutôt rationnelles), saint Thomas permet d'extraire ces dernières du déterminisme et les désigne ainsi comme des êtres de liberté.

L'articulation thomiste de la raison, du Droit et de la liberté permettra indirectement une "sécularisation" de la doctrine jusnaturaliste et ouvrira la voie à ses théoriciens modernes tels que Grotius, Pufendorf, Locke. Pour témoigner de la richesse de ce courant, il faut d'ailleurs noter que la source thomiste se retrouve d'une façon, de prime abord, assez inattendue chez un libertarien, athée revendiqué, comme Murray Rothbard, dont le premier chapitre de L’Éthique de la liberté ne laisse planer aucun doute à cet égard.

Citations

  • « (La) discipline qui contraint par la peur des châtiments est la discipline des lois, dont l'établissement s'est trouvé nécessaire pour assurer la paix entre les hommes et développer la vertu. »
  • « On n’est tenu d’obéir aux princes séculiers que dans la mesure requise par un ordre fondé en justice. Et c’est pourquoi, si les chefs ont une autorité usurpée, donc injuste, ou si leurs préceptes sont injustes, leurs sujets ne sont pas tenus de leur obéir, sinon peut-être par accident, pour éviter un scandale ou un danger. »

Citations sur Thomas d'Aquin

  • « Si l'on tentait de reconstituer la lente évolution ayant conduit au nihilisme, l'une des étapes serait associée à Thomas d'Aquin. L'œuvre considérable du Docteur angélique eut une double conséquence. Poursuivant l'effort des Pères de l'Église, il a perverti l'esprit de la philosophie antique qui proposait une sagesse de vie. Il en a fait l'auxiliaire de la théologie. Simultanément, il a introduit la logique rationnelle d'Aristote dans la pensée chrétienne. Innovation qui allait engendrer le rationalisme moderne. Le principe de raison, mis en évidence depuis la philosophie milésienne, n'avait pas eu les mêmes conséquences dans l'Antiquité. Ayant pour vocation de découvrir les lois de la nature afin d'atteindre à la sagesse par la connaissance, la raison antique ne prétendait nullement détenir la Vérité, a fortiori l'imposer. Dans un monde catholique, fondé, lui, sur la croyance en une seule Vérité, et soumis spirituellement à l'autorité absolue de l'Église, il en allait autrement. » (Dominique Venner, Histoire et tradition des Européens, éd. du Rocher. 2004)

Textes

Bibliographie

  • Saint Thomas d'Aquin, Bref Résumé de la foi chrétienne: Compendium Theologiae. Avant-propos, traduction et notes par J. Kreit, Introduction par A. Lizotte, glossaire par B. Decossas. Paris: Nouvelles Editions Latines
  • Saint Thomas d'Aquin, Commentum in Quatuor Libros Sententiarum, Parmae, 1858
  • 1912, "Summa theologica", Vol 1, traduction en anglais par les "Fathers of the English Dominican Province", London: Gates & Washbourne
  • 1925, "Summa theologica", Vol 22, traduction en anglais par les "Fathers of the English Dominican Province", London: Gates & Washbourne
  • Saint Thomas d'Aquin, Du gouvernement Royal traduit par Claude Roguet et l'abbé Poupon, Paris, Éditions de la Gazette française, 1926
  • 1948, "Opera omnia", Vol 1, New York: Misurgia
  • 1949, "On Kingship: To the King of Cyprus", Toronto: Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 'traduit en anglais par Gerald B. Phelan, révisé avec une introduction de I. Th. Eschmann)
  • 1950, "Opera omnia", Vol 25, New York: Misurgia
  • Saint Thomas d'Aquin, In Aristotelis Libros de Caelo et Mundo Expositio, Marietti, 1952
  • Saint Thomas d'Aquin, In Decem Libros Ethicorum Aristotelis ad Nicomachum Expositio, Marietti, 1934
  • Saint Thomas d'Aquin, In Duodecim Libros Metaphysicorum Aristotelis Expositio, Marietti, 1964
  • Saint Thomas d'Aquin, In Libros Politicorum Aristotelis Expositio, Marietti, 1951
  • Saint Thomas d'Aquin, La Fin dernière ou la Béatitude, traduction par A.-D. Sertillanges, O.P., Éditions de la Revue des Jeunes, 1936
  • Saint Thomas d'Aquin, La Prudence, traduction et notes par Thomas Deman, O.P., Éditions de la Revue des Jeunes, 1949
  • Saint Thomas d'Aquin, La Tempérance, traduction par J.-D. Folghera, O.P., Éditions de la Revue des Jeunes, tome I, 1928
  • Saint Thomas d'Aquin, Opuscula philosophica, Marietti, 1954
  • Saint Thomas d'Aquin, Quæstiones disputatæ, Marietti, 1949
  • Saint Thomas d'Aquin, Quæstiones quodlibetales, Marietti, 1949
  • Saint Thomas d'Aquin, Somme contre les Gentils, Lethielleux, tome I, 1961 ; tome II, 1954 ; tome III, 1951 ; tome IV, 1957
  • Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, traduite en français et annotée par F. Lachat, Paris, Vivès, 16 volumes, 1854-1861
  • Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, Paris, Cerf, tomes I et II, 1984 ; tome III, 1985 ; tome IV, 1986
  • Saint Thomas d'Aquin, Summa Theologiæ, Ottawa, 1941, 1942, 1944, 1945
  • Saint Thomas d'Aquin, Super Epistolas sancti Pauli Lectura, Marietti, 1953

Littérature secondaire

Pour voir les publications qui ont un lien d'étude, d'analyse ou de recherche avec les travaux et la pensée de Thomas d'Aquin : Thomas d'Aquin (Littérature secondaire)

Notes et références

  1. Question 78 de la deuxième section de la seconde partie de la Somme
  2. Lettre à Boniface (chargé de la répression des donatistes) écrite en 417.

Voir aussi

Liens externes


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