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There Is No Free Lunch
There Ain't No Such Thing As A Free Lunch' ou There Is No Free Lunch, abrégé en TANSTAAFL est une célèbre expression anglaise, popularisée par des auteurs comme l'écrivain Robert Heinlein ou l'économiste Milton Friedman. Elle signifie que la gratuité n'existe pas et qu'il y a toujours quelqu'un qui paye au final.
Origine et diffusion de l'expression
L'expression fait référence à une pratique commerciale qui avait cours aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Les patrons de bar offraient souvent un repas gratuit (free lunch) aux consommateurs qui s'engageaient en échange à acheter au moins une boisson. Le tenancier incitait par là les consommateurs à venir chez lui et à y consommer, compensant ainsi la dépense supplémentaire par une hausse des consommations vendues. Les ligues anti-alcooliques s'y opposèrent, y voyant une incitation à la consommation d'alcool...
C'est en 1966 que Robert Heinlein popularise l'expression dans son célèbre roman de science-fiction, Révolte sur la Lune. Le traducteur français ne comprit pas l'expression et la traduisit mal. Au lieu de souligner le message voulu par Heinlein (la gratuité, ça n'existe pas), il traduit la phrase par « il n'y a rien de mieux qu'un repas gratuit », au sens complètement différent.
À la suite de Heinlein, le prix Nobel d'économie Milton Friedman a été un des grands vulgarisateurs de l'expression, qui depuis est entrée dans le langage courant des économistes.
Une signification libérale
La phrase There is no free lunch souligne ici qu'il n'y a justement pas de repas gratuit et que celui qui paye pour la générosité du tenancier, c'est en fait celui qui a bénéficié de cette générosité. Appliqué à l'économie politique, l'expression permet de comprendre qu'il y a toujours quelqu'un qui paye pour les cadeaux offerts par les politiciens à certaines classes de la population. En particulier, c'est le contribuable lui-même qui va financer les cadeaux fiscaux que les politiciens lui feront sous couvert de générosité exceptionnelle.
L'argent ainsi détourné aurait probablement été employé de façon plus efficace par ceux qui le possédaient et étaient donc intéressés à son usage. Comme le soulignait Milton Friedman, il y a quatre façons de dépenser de l'argent : dépenser son propre argent ou celui des autres, pour son propre usage ou pour celui des autres. Dépenser son propre argent pour soi, c'est la meilleure garantie d'une dépense efficace ; dépenser celui des autres au profit d'autres, c'est encourager une dépense inefficace (aucun intérêt à limiter la dépense, aucun intérêt à dépenser l'argent utilement).
Le message véhiculé avait déjà été exprimé autrement par d'autres auteurs précédemment. Ainsi, l'économiste et homme politique du XIXe siècle Frédéric Bastiat dénonçait-il cette même erreur qui consistait à croire que l'impôt créait de la richesse, formulé par exemple ainsi :
- « L'impôt, c'est le meilleur placement ; c'est une rosée fécondante. Voyez combien de familles il fait vivre, et suivez, par la pensée, ses ricochets sur l'industrie : c'est l'infini, c'est la vie ».
Et Bastiat de souligner que cette générosité apparente n'est, au mieux, que déplacement de richesses, au pire destruction :
- « Quand un fonctionnaire dépense à son profit cent sous de plus, cela implique qu'un contribuable dépense à son profit cent sous de moins. Mais la dépense du fonctionnaire se voit, parce qu'elle se fait ; tandis que celle du contribuable ne se voit pas, parce que, hélas ! on l'empêche de se faire. Vous comparez la nation à une terre desséchée et l'impôt à une pluie féconde. Soit. Mais vous devriez vous demander aussi où sont les sources de cette pluie, et si ce n'est pas précisément l'impôt qui pompe l'humidité du sol et le dessèche. Vous devriez vous demander encore s'il est possible que le sol reçoive autant de cette eau précieuse par la pluie qu'il en perd par l'évaporation ? »[1]
Informations complémentaires
Notes et références
- ↑ Frédéric Bastiat, Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas, III. L'impôt, [lire en ligne]
Voir aussi
Liens externes
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