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Toshio Murata

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Toshio Murata
Économiste

Dates Né en 1923
Tashio-Murata.jpg
Tendance Liberal
Nationalité Japon Japon
Articles internes Autres articles sur Toshio Murata

Citation
Interwikis sur Toshio Murata

Toshio Murata ( 村田 稔雄 ) est né à Kochi, en 1923, sur l'île de Shikoku, au Japon.

Il a travaillé, durant toute sa vie, de façon inlassable pour faire diffuser les idées autrichiennes et libertariennes au Japon. Il fut le traducteur des principaux ouvrages de Ludwig von Mises (l'Action Humaine, The Ultimate Foundation of Economic Science, "Economic Policy: Thoughts for Today and Tomorrow") ainsi que celui de son épouse, Margit von Mises, "My Years with Ludwig von Mises". Il a aussi permis les traductions des ouvrages de Floyd Harper (Why Wage raises) et des "Aventures de Jonathan Gullible" en japonais, participant pour ce dernier travail, avec Yoko Otsuji, au programme lancé par Ken Schoolland.

Après la guerre, il désira devenir professeur. Ne possédant cependant qu'une licence d'anglais des affaires non validée, il devint tout de même enseignant en cours du soir dans un lycée commercial et il trouva également un poste d'enseignant à temps partiel dans une école confessionnelle pour filles à Kochi. Il reprit ses études à l'université en avril 1952 partageant sa vie entre études et professorat. Il a obtenu une maîtrise à l'Université de New York, en 1960, avec un mémoire écrit sous la direction de Ludwig von Mises. De 1962 à 1969, il enseigna à l'université de Yokohama à Kanto Gakuin. Il enseigna ensuite l'économie pendant de nombreuses années à l'université du commerce de Yokohama au Japon où il finît sa carrière en 1999 en tant que président.

Sa vocation aux idées libérales dans le grand puzzle de sa vie

Une première motivation personnelle de Toshio Murata aux idées libérales, provient de l'histoire que lui racontait régulièrement sa grand-mère. En octobre 1886, son grand-père maternel fut chargé d'une mission secrète par Taisuke Itagaki, le chef du Parti libéral au Japon, pour réunir secrètement les membres du parti au nord du Japon. A cette époque, le gouvernement japonais autoritaire interdisait tout contact ou toute communication entre les membres des divers partis politiques. Son grand-père avait eu l'idée de cacher sa mission politique en se déguisant en touriste avec toute sa famille [1] et ils effectuèrent le chemin de Kochi à Fukushima. La mission de son grand-père réussit le 24 ​​Octobre 1886 pour former deux partis politiques rivaux qui ont coopéré pour la formation de la Diète impériale (le parlement) en 1890. Malheureusement, son grand-père ne verra pas son succès puisqu'il mourut du typhus sur le chemin du retour.

Sa deuxième compréhension des idées libérales lui vint un jour, lors d'un déjeuner, avec le major en charge de l'émission des billets pour le gouvernement Wang Zhao Ming, qui lui dit: "Réjouis-toi, nous allons émettre de nouveaux billets avec plusieurs zéros!". Il apprit, peu de temps après la fin de la guerre, par un journal chinois, que le major et ses sous-officiers avaient pris la fuite et rejoint l'Armée rouge chinoise. En tant que communistes, ils travaillaient secrètement afin de nuire à l'armée japonaise. Toshio Murata comprit, alors, que la création d'une hyperinflation du Yuan, était un outil "économique" destructeur beaucoup plus efficace qu'une arme militaire en augmentant la quantité de papier-monnaie. Il se rappelle de l'encombrement des billets. Les filles n'ayant pas de petits amis, dit-il, transportaient leur salaire dans un pousse-pousse. Un jour, la standardiste de l'Agence d'approvisionnement appela son ami pour l'aider à transporter son salaire à sa maison. Comme un forçat, il le porta sur son dos, dans un sac à grandes mailles où tout le monde pouvait voir le contenu. Mais, aucun voleur n'était intéressé par ce papier-monnaie sans valeur. Au début de 1946, l'inflation avait atteint son stade final. De longues files de personnes, avec des colis encombrants du papier-monnaie, attendaient de déposer devant les guichets des banques. Sur chaque emballage, le nombre de billets de banque et le nom de la banque émettrice étaient écrits. Les agents de la banque scrutaient les paquets, sans les ouvrir et sans vérifier l'exactitude du nombre de billets sans quoi, ils auraient paralysé leur activité et auraient fait perdre davantage la valeur du dépôt car la valeur du papier-monnaie diminuait sans discontinuer du matin au soir. Le système de contrôle des prix qui fut mis en place, après la guerre, aboutit également à un échec.

Le troisième épisode de sa découverte des idées autrichiennes et libérales lui vint par sérendipité. Alors quil enseignait à l'école confessionnelle des filles, un missionnaire américain de l'Eglise presbytérienne lui demanda de traduire en japonais un pamphlet rédigé par L. Nelson Bell, "Un regard médical sur la naissance virginale du Christ". Il demanda la permission de la traduction à l'auteur et au cours d'un échange de courrier, il le sollicita sur sa recherche d'un système économique qui pourrait garantir à la fois la liberté de pensée et la prospérité économique. Sa lettre fut insérée, en 1955, dans le Journal presbytérien diffusé aux Etats-Unis. En réponse, il reçut plusieurs livres de lecteurs dont l'un fourni par James Francis Miller, un étudiant en droit à l'université de Lexington, dans le Kentucky. Il lui envoya un exemplaire du livre de Ludwig von Mises, "l'action humaine". En plus, il avait demandé à la Foundation for Economic Education d'ajouter le nom de Toshio Murata à la liste de diffusion du magazine "The Freeman". L'ouvrage de Ludwig von Mises plut tout de suite au néo-autrichien japonais car il se différenciait des manuels scolaires communs qui se contentent de donner de brèves définitions de termes techniques. "L'action Humaine" a une profondeur philosophique que nota Toshio Murata. Il découvrit que toutes les conditions économiques sont étroitement liées à l'axiome de l'action humaine et il comprit que la théorie de la valeur subjective et l'individualisme méthodologique expliquent comment les prix du marché sont déterminés et pourquoi le contrôle des prix ne peut pas fonctionner. Il apprit que la propriété privée est indispensable à la liberté de pensée, et que le capital ainsi que les idées créatives peuvent apporter la prospérité économique. Enfin, il fut convaincu qu'il existe un système économique qui peut garantir à la fois la liberté de pensée et la prospérité économique.

Le quatrième point marquant dans le parcours romanesque et pourtant si réel de Toshio Murata vient de sa rencontre avec plusieurs mentors. En Octobre 1955, suite à la lecture du livre de Ludwig von Mises, il désire faire connaître à l'ensemble du territoire japonais ces idées géniales et originales. Il publia un bulletin de quatre pages, intitulé "Liberté et économie", avec des articles traduits provenant de la Foundation for Economic Education. Il tenta de rencontrer au Japon les universitaires qui connaissaient les idées de l'école autrichienne. C'est pourquoi il rencontra le Professeur Toh'ichiro Ichitani, doyen de la faculté d'économie de l'Université d'Osaka. Dans la fin des années 1930, ce dernier avait été professeur invité à Vienne, en Autriche, et y avaient étudié sous les auspices de Ludwig von Mises. Il avait traduit en japonais deux ouvrages de Friedrich Hayek, "la théorie pure du capital" et "la route de la servitude". Déçu par son mentor aux idées keynesiennes et opposant aux principes du libre marché, Toshio Murata profite toutefois du soutien de Toh'ichiro Ichitani pour se rendre à Vienne d'avril à Octobre 1956 en tant que professeur visiteur. En avril 1957, le président de la FEE, Leonard Read rapporta les activités de Toshio Murata dans les Notes de la FEE. Il se trouva que le président de la Iwai & Co., une société commerciale de premier plan au Japon était abonné au Magazine The Freeman. C'est alors, tout naturellement et simplement que Yujiro Iwai envoie un télégramme à Toshio Murata l'invitant à lui rendre visite à son bureau à Osaka. Suite à leur conversion, son protecteur décida de l'aider pour que Toshio Murata puisse aller étudier l'économie de libre marché aux Etats-Unis. Contrairement à la croyance conventionnelle, les universités japonaises étaient truffées d'économistes marxistes qui eux, envoyaient leurs étudiants dans les universités de Moscou.

Pionnier Austro-japonnais du marketing en biens immobiliers

Suite à la publication de l'édition japonaise du livre de Floyd A. Harper, "Pourquoi les salaires augmentent", en Décembre 1958. Toshio Murata reçut les encouragements sur une carte postale du Professeur Katsuichi Yamamoto[2]. Celui-ci fut le premier à avoir introduit au japon, en 1932, la théorie du calcul économique de Ludwig von Mises. Le 27 Juillet 1959, Toshio Murata reçoit un courrier de l'université de New York qui accepte de financer son année universitaire (bourse William Volker). Leonard Read, le président de la Foundation for Economic Education l'accepte comme le premier étudiant étranger bénéficiant d'une bourse complète. Durant l'année scolaire de 1959 à 1960, il participa aux séminaires de Ludwig von Mises à la New York University.

De retour au Japon, il se spécialisa dans le marketing en transaction immobilière à l'université de Yokohama. La gestion des biens immobiliers faisait partie de ses fonctions quand il était à l'hôpital militaire durant la guerre. En effet, bien que mobilisé pour utiliser les armes, fort heureusement, son inscription à l'école de commerce de Yokohama lui permit de passer l'examen d'entrée à l'académie de comptabilité de l'armée à Beijing. Il devint responsable de la paie pour l'acquisition du matériel dans un régiment de l'armée à Shanghai à la fin de 1944. Plus tard, il fut transféré dans un hôpital de campagne à Hangzhou, dans la province du Zhejiang. Là, il apprît les rudiments de ce qui allait devenir sa future spécialité.

Il remercia, aussi, Bettina Bien Greaves, lorsqu'il était aux Etats-Unis pour avoir su accorder de son temps libre afin de l'emmener voir les centres commerciaux et les grands magasins; ce qui l'a aidé à la fois à comprendre la révolution de la distribution et l'urbanisme commercial moderne. Tout en roulant dans la région de New York, elle lui expliquait les caractéristiques et les prix estimés des maisons. En 1965, le président du "Real Estate Weekly Journal", installé à Tokyo, le nomma conseiller, poste qu'il garda jusqu'en 1999. Toshio Murata reste célèbre au japon pour avoir compilé, en 1973, le premier dictionnaire américano-japonais des termes immobiliers.

Explications du miracle japonais sans passer par les mythes et le MITI

Le parcours de Toshio Murata est marqué par la guerre. En Décembre 1943, il était étudiant en deuxième année à l'Ecole Supérieure de Commerce de Yokohama, lorsque l'armée japonaise le "réquisitionne" pour l'intégrer dans un corps militaire de mitrailleuses lourdes sur les territoires occupés en Chine. Sa ville natale et de résidence est gravement endommagée par les bombardements, le 4 Juillet 1945. Huit mois après la fin de la Seconde Guerre mondiale, au printemps 1946, il ramena ses hommes de l'Hôpital de l'Armée sur le terrain de Hang-zhou, en Chine jusqu'au Japon. A la descente du train à Hiroshima, ils découvrirent une ville détruite, dévastée par une bombe de forte puissance et incendiaire. Il n'y avait plus de bâtiments, de maisons ou d'arbres en vue. Subsistaient que quelques abris de fortune ici et là. La reconstruction du Japon a dû commencer, pour ainsi dire, de «Ground Zero» par une force mentale de résilience des survivants japonais.

L'économie japonaise dévastée tente de se développer en jouant sur l'infériorité des coûts salariaux par rapport à l'économie américaine. Mais, si la quantité est présente, la qualité fait défaut. Beaucoup de commentateurs se moquent en déclarant “qu'après la guerre, seules les femmes et les bas nylons sont plus résistants”. Mais, la créativité japonaise a fait toute la différence contrairement au mythe du copiage. En 1947, Honda crée le vélo à moteur, la Honda Kabu, en observant les consommateurs fourbus de se rendre à leur travail en vélo. Elle élargit, par la suite, sa production à l'automobile. En 1973, son marché s'étend largement sur le sol américain grâce à ses réservoirs plus grands et par la consommation d'énergie plus faible que les véhicules américains non préparés à la crise. En 1980, la production automobile de l'industrie japonaise dépasse celle de l'industrie américaine. Du fait de la levée de boucliers protectionnistes, les industriels japonais ont recherché d'autres arrangements institutionnels et contractuels que la simple exportation en commençant par produire sur le sol américain, puis en Europe.

Au sortir de la guerre, la politique économique du Japon est interventionniste et volontariste. Elle a pour intention d'encourager le développement économique. Le gouvernement a restructuré son ministère du Commerce et de l'Industrie en mai 1949, en formant un nouveau Ministère du Commerce International et de l'Industrie (MITI). L'espoir du MITI fut d'orienter la production japonaise par des règlements administratifs et il a tenté d'avoir un impact dans l'industrie de ​​l'acier, dans le pétrole et dans le commerce international. Cependant, son influence n'a pas été complète, et n'a pas toujours été très bénéfique. Les règlements administratifs du MITI étaient présentés comme non contraignants en apparence, mais généralement les entreprises se sont sentis obligées de suivre la politique économique et de subir les "tracasseries administratives". Plus tard, les directives administratives furent aussi utilisées comme obstacles à la déréglementation.

En 1950, le président du Kawasaki Steel, Yataro Nishiyama, annonça son intention de construire une usine avec deux nouveaux hauts fourneaux. Le MITI émît de très fortes objections craignant une surabondance de l'acier et provoquant un gaspillage inutile par duplication de l'investissement. Dans sa volonté planificatrice, le MITI cherchait à équilibrer la production, afin d'éviter les excédents et les pénuries. Les fonctionnaires du MITI soulignèrent que 19 des 37 des hauts fourneaux existant avaient ralenti leur production par manque de commandes. Mais, la force d'un entrepreneur est de ne pas se décourager. Yataro Nishiyama rétorqua qu'un tiers des fours existants avait plus de 30 ans d'âge. L'avantage de la construction de nouveaux hauts-fourneaux serait de réduire sensiblement le coût de l'acier. Il obtenu gain de cause et put emprunté à la Banque japonaise de développement et auprès de la Banque du Japon. Les agences gouvernementales comme le MITI, contemplent et observent les infrastructures existantes. Les hommes d'affaires, de leurs côtés, risquent leurs fonds propres et anticipent sur les besoins des consommateurs qu'ils voudront bien payer dans l'avenir. La base du développement économique réside dans ce fait. Si Yataro Nishiyama avait du accepter la planification industrielle du MITI, le développement de son entreprise aurait été contrôlé avant qu'il ne commence, et donc n'existe.

La présence anti-concurrentielle du MITI dans l'industrie de l'acier et du pétrole fut très importante. Mais, il est faux de croire qu'un consensus entre toutes les sociétés existait suivant aveuglément les décisions administratives et protectionnistes du MITI. Par exemple, en 1986, Taiji Sato, le président de la société Lions Petroleum décida d'importer du pétrole pour le vendre à un prix inférieur à celui fixé de faon discrétionnaire, par le MITI et le "cartel de la récession". L'importation de pétrole n'était pas alors interdite. Mais quand MITI eut connaissance de cette information, il décida de bloquer les camions-citernes, et empêcha les banques de prêter de l'argent à Lions Petroleum pour financer l'expédition. De plus, les fonctionnaires du MITI persuadèrent le gouvernement japonais de faire pression sur les gouvernements étrangers afin d'annuler les contrats d'achat de pétrole par la Lions Petroleum.

En définitive, la politique industrielle menée par le MITI a plus entravé la croissance qu'elle ne l'a encouragée. Le MITI n'a pas été si puissant que cela et son pouvoir s'est considérablement réduit au fil du temps. Dans le monde du commerce international kaléidoscopique et de très grande envergure, la politique industrielle nationale ne peut faire guère mieux que de prétendre à subventionner les industries défaillantes et mourantes au détriment des industries et des services gênés par cette intervention politique nationale. La véritable explication du succès économique du Japon d'après-guerre repose non pas sur la "politique industrielle" du MITI mais dans les vertus d'une économie de libre marché et de libre échange associé à une âpreté au travail avec un niveau élevé d'épargne, à la réduction des dépenses publiques, à un entrepreneuriat innovant combiné avec des techniques de marketing ingénieuses.

Annexes

Notes et références

  1. Sa femme et ses trois jeunes enfants y compris la mère de Toshio Murata, agée alors de 5 ans, ont participé à ce voyage
  2. Après avoir critiqué le contrôle économique par le gouvernement japonais, le Professeur Katsuichi Yamamoto fut suspendu de son poste de professeur en 1942. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il devint un des membres fondateurs du Parti libéral japonais, et il eut une influence sur les décisions du cabinet Hatoyama, en mettant le cap économique vers le libre marché.

Publications

  • 1972, ミーゼス研究(一) : オーストリア学派とミーゼス (Professor Mises and Austrian School of Economics) (Professeur Mises et l'école autrichienne d'économie), Journal of Yokohama College of Commerce (横浜商大論集), 6(1), 31 octobre, pp1-23
  • 1978, ミーゼス研究(四) : ミーゼスと限界効用の法則 (Ludwig von Mises and Law of Marginal Utility) (Ludwig von Mises et la loi de l'utilité marginale), Journal of Yokohama College of Commerce (横浜商大論集) 12(1), 20 décembre, pp1-21
  • 1980, traduction en japonais des conférences de Ludwig von Mises lors de son voyage en Argentine en 1959 et publiées en 1979, "Economic Policy: Thoughts for Today and Tomorrow", Hirofumi
  • 1991, traduction en japonais de la troisième édition de l'Human Action, (1966) de Ludwig von Mises, "Ningen-Koi-Gaku", Tokyo: Shunju Sha, Inc.
  • 2002, traduction en japonais du livre de Ludwig von Mises, "The Ultimate Foundation of Economic Science", Hyoronsha Japanese economy