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République

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République
Définition de République : Une des formes constitutionnelles de l’État dans lequel le pouvoir est exercé par la population ou ses représentants, généralement élus, et où le chef d'État
Statue de la République à Chicago

Penseurs
Courants
Exemples
Étymologie Du latin res publica, « chose publique »
Synonymes
Antonymes

Citation
Articles internes Autres articles sur République

La république est une des formes constitutionnelles de l'État, qui se conçoit comme consubstantiel du peuple. Toute république doit donc être comprise, définie et fondée par opposition aux conceptions monarchiques ou théocratiques de l'État et de la nation.

Définitions et différences

Dans une monarchie
l'État ou l'administration, le territoire, les populations sont des propriétés privées (res-privata), c'est une possession par fait naturel et le fait du plus fort. Le pouvoir et la propriété se transmettent par héritage familial. Sa pérennité et son identité sont incarnées par une seule personne, le propriétaire légal du territoire (le roi, la reine), de « droit divin » ; le gouvernement de la res-privata "royale" peut prendre diverses formes, de la monarchie pure (gouvernement d'un seul autocratiquement, ou absolutiste), jusqu'à des formes républicaines avec l'existence d'une démocratie quant à la gestion du bien privé royal (cas des monarchies parlementaires).
Dans une théocratie
l'État ou l'administration, le territoire, les populations sa pérennité et son identité sont propriété de Dieu lui-même (chef d'État) comme le Vatican où le pape est assimilable à un premier ministre. Le cas de l'Iran est moins théocratique, mais plus religiocratique par la présence du guide suprême (pouvoir fondamental, chef d'État) devant le pouvoir exécutif (nommé ici présidence). Dans théocratie et religiocratie il peut y avoir une république partielle, gestion du bien divin, et une chose politique et même une démocratie.
Dans une république
l'État ou l'administration n'a de sens que dans la propriété d'un peuple ou de population de la gestion souveraine de la res-publica (bien et chose publique). Dans cette conception, la république est le plus souvent associée à l'affirmation (constitutionnelle ou non) d'un bien commun et d'une chose publique, que son gouvernement tente de préserver. Une simple confédération d'intérêts particuliers ne suffit donc pas à fonder une république.


Sur 194 pays recensés dans le monde, 135 sont déclarés comme des républiques, contre 22 royaumes ou sultanats, 9 fédérations ou unions, 3 principautés : c'est donc la forme d'État la plus répandue.


À noter : le concept d'unité et d'indivisibilité de la République est une conception spécifiquement française. Les républiques fédérales n'ont pas nécessairement la même exigence.

La laïcité, dont le principe est très loin d'être universellement reconnu, ne peut pas davantage être associée automatiquement à la république.

Si le concept est assez large pour inclure des démocraties représentatives, une république n'implique pas forcément une démocratie. Un État de forme républicaine peut par exemple réserver certains droits à un groupe restreint : la république peut alors être dictatoriale ou même totalitaire. Par ailleurs, si la république est associée à la poursuite du bien commun, des régimes politiques d'inspiration libérale, comme la monarchie constitutionnelle anglaise, qui prennent les décisions au nom du bien individuel ou communautaire, ne peuvent pas non plus êtres considérés des régimes républicains dans le sens strict du terme.

Il est plus ambigu de traiter le concept de république Islamique. Cette dénomination peut sembler une contradiction dans les termes, et c'est sans doute évident pour l'Iran qui présente, sous bien des aspects, les caractéristiques concrètes d'une théocratie à fonctionnement partiellement démocratique. En revanche, le cas des Maldives est plus clair : il s'agit effectivement d'une république, mais le terme islamique précise que le système judiciaire est régi par la charia.

République et libéralisme

Philippe Nemo, dans Les Deux républiques françaises[1] (2008) écrit que face à une gauche qui a depuis 1793 une mystique – un millénarisme – et depuis le début du XXe siècle une doctrine construite, le marxisme, face à une droite traditionaliste qui a elle aussi une mystique, les démocrates libéraux ont eu des difficultés à proposer un idéal.

Certes, les doctrines démocrates-libérales ont dominé au début de la Révolution, rayonné ensuite jusque tard dans le XIXe siècle. Cependant, il est de fait que la tradition libérale perd ensuite une grande part de son attractivité. La crise de 1929 paraît, aux yeux de nombreux intellectuels, sonner le glas de l’économie libérale[2]. Les intellectuels mêmes qui sont assez intelligents et informés pour comprendre les dangers et les horreurs des régimes totalitaires, ne se rallient pas pour autant avec netteté à l’idéal « 1789 »[3]. Les anticonformistes des années 1930 considèrent que le monde de ces années vit une terrible régression civilisationnelle. Ils renvoient dos à dos le capitalisme et le marxisme, qu’ils considèrent tous deux comme des matérialismes conduisant au règne de la machine et à la déshumanisation de la société. Ils entendent donc promouvoir une société où la personne humaine et les valeurs spirituelles seront remises au premier plan. Or il est évident, à leurs yeux, que la République démocrate libérale est incapable de produire une telle société. Ils refusent, certes, le révolutionnarisme de l’extrême gauche comme celui de l’extrême droite ; mais ils ne reconnaissent de valeur ni spirituelle ni morale à la République modérée qui a fait accomplir au pays tant de progrès scientifiques, économiques et sociaux.

Sous l’effet des traitements de choc que constituent la Seconde Guerre mondiale puis la Guerre froide, l’Europe se réveille bientôt de la fascination pour les régimes antilibéraux. Toute une génération reprend alors la réflexion sur le modus operandi de l’économie de marché, sur le rôle essentiel que jouent la propriété privée et la liberté des contrats pour permettre une coopération sociale pacifique et efficiente, sur le caractère essentiel à cet égard du droit formel, sur le bien-fondé de la démocratie politique pluraliste, et enfin sur le rôle des libertés intellectuelles. Parmi beaucoup d’autres, il faut citer Michael Polanyi, Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Karl Popper, Walter Eucken, Karl Boehm, Hannah Arendt, Piero Gobetti, Luigi Einaudi, Bruno Leoni, Luigi Sturzo, Alexandre Zinoviev, Ayn Rand… On reconnaît enfin que les sociétés modernes complexes ne peuvent être gérées que dans le cadre d’ordres sociaux polycentriques, c’est-à-dire démocrates libéraux. Ces auteurs ont repris à la gauche la magistrature morale. Ce qui ne rend que plus étranges, par contraste, les difficultés que rencontre cette philosophie politique pour se faire entendre en France.

Citations

  • « Dans une république, paradis de la débilité, l'homme politique est un tyranneau. » (Cioran, Histoire et Utopie, 1960)
  • « Nous sommes devenus républicains, mais si monarchistes encore que nous avons entendu par république une simple transposition de la monarchie. Tout ce qui était au roi, nous l’avons simplement donné au peuple ; tout ce qui était de roi, nous l’avons fait de peuple... L’omnipotence royale est devenue l’omnipotence populaire, la souveraineté nationale ; l’omniscience royale est devenue l’omniscience populaire et cette idée que le gouvernement choisi par le peuple doit penser, croire et dogmatiser par tout le monde ; l’omnipossession royale est devenue l’omnipossession populaire et cette idée que tout le territoire français appartient à tous les Français : la théorie du bon plaisir royal est devenue la théorie du bon plaisir populaire. Il est impossible d’être républicains d’une manière plus parfaitement monarchique. » (Émile Faguet)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. ISBN 2130558887. Voir en ligne le dossier de Contrepoints
  2. Voir notamment l’analyse de Walter Lippmann dans La Cité libre (1937). Voir en ligne
  3. Lors du « Colloque Walter Lippmann », organisé à Paris en août 1938, un bon tiers des présents ne se dit pas « libéral ». Cf. Serge Audier, Le Colloque Lippmann, aux origines du néo-libéralisme, Le Bord de l’eau, 2008, et la critique de Copeau.

Bibliographie

Voir aussi


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