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Kurt Richebächer
Kurt Richebächer (prononcé Reek-a-bah-kur) (né en Allemagne en 1918- décédé à Cannes le 24 août 2007) était un analyste financier, banquier et économiste. Plusieurs de ses articles sont parus dans le bulletin, "The Richebächer Letter", et laissaient apparaître des influences de l'école autrichienne d'économie. Il a souvent eu des positions "bearish" [prévisions de baisse de l'activité économique] aux États-Unis, en Asie et dans l'économie mondiale. Il a toujours gardé une grande méfiance sur les excès spéculatifs de Wall Street et sur les politiques monétaires laxistes des banques centrales, menant, par exemple à la bulle financière des subprimes.
Sa biographie
Son père l'avait envoyé en Grande-Bretagne, avant la Seconde Guerre mondiale, pour améliorer sa maîtrise de la langue anglaise. A Londres, il a développé une fascination pour l'étude de l'économie. Puis, il est retourné à Berlin pour terminer sa formation et obtenir un doctorat en économie, après la fin de la guerre.
Il est devenu un commentateur des médias sur l'économie. En 1957, il retourna à Londres pour devenir un chroniqueur économique et analyste financier. En 1964, il fut nommé au poste de chef économiste et directeur de la Dresdner Bank, à Francfort. Gardant toute sa liberté de pensée, il fut souvent critique à l'égard de la politique économique du gouvernement de Helmut Schmidt. Son supérieur hiérarchique, Jürgen Ponto, continua de le soutenir, malgré les pressions politiques. Pourtant, en 1977, Jürgen Ponto est victime d'un enlèvement par le mouvement d'extrême gauche. Il est tragiquement assassiné. Kurt Richebächer décide alors de quitter la DresdnerBank et il propose ses services d'analyste en tant que pigiste.
Ses analyses financières influencées par l'école autrichienne
Sans être un prophète du malheur, il doutait de l'optimisme ambiant des analystes financiers. Bien avant l'éclatement de la bulle financière, il écrivit en 2006, "le déclin immobilier aux Etats-Unis finira par entraver la croissance et [par] mener l'économie à la récession, avec de vastes effets négatifs sur l'emprunt et les dépenses de consommation"[1]. Sur le plan quantitatif, les chiffres parlaient d'eux-même, il s'étonnait que personne ne se préoccupe qu' "Au second trimestre 2006, ils [les prêts immobiliers] se montaient à 93 000 milliards de dollars. La croissance des prêts immobiliers sur les cinq dernières années équivalait quasiment à leur croissance au cours des cinq décennies préalables." [2]. Comment 50 ans d'accumulation de crédit pouvait être dépassé par 5 ans de prêts immobiliers ? La disproportion était énorme et ne pouvait aboutir qu'à une bulle financière. Il a également mis en avant un élément épistémique expliquant le développement rapide de la bulle à l'économie américaine dans son ensemble. Les ménages privés ont appris à utiliser leur endettement pour contracter d'autres emprunts. Beaucoup de chefs de famille (homme ou femme) ont utilisé la hausse des prix des maisons comme nantissement afin de financer d'autres emprunts. Ils "se sont rués dans la dette comme jamais auparavant afin de nourrir d'autres sortes de dépenses. Par conséquent, l'économie américaine tout entière s'est transformée en une immense bulle".[3]. Comme le prévoit, la théorie de l'école autrichienne d'économie, la crise éclate lorsque les agents économiques s'aperçoivent que leur investissement est une impasse et qu'ils ne peuvent plus continuer ainsi. Mais, explique Kurt Richebächer, la réactivité du marché immobilier est plus lente que celle du marché financier. "Contrairement aux marchés financiers, sa réponse initiale à un changement de situation ne concerne pas le prix, mais la durée où les maisons non vendues restent sur le marché, jusqu'à ce que les prix soient réduits, pour réaliser les ventes désirées. Les vendeurs tendent à résister aux ajustements de prix à la baisse aussi longtemps qu'ils le peuvent. Au lieu de cela, le marché devient illiquide. Il ne fait aucun doute que les vendeurs s'en apercevront et ajusteront leurs conditions de prêt."[4]. Bien sûr, cette crise n'est pas le fruit du hasard. La banque centrale, au prétexte d'éviter une crise économique profonde mais dont la durée aurait été plus courte que la crise immobilière présente, a été l'initiatrice, dès 2001 de la bulle financière qui a éclaté en 2008[5]
Durant sa carrière, Kurt Richebächer fut reconnu par de nombreuses personnalités et il se lia avec beaucoup d'économistes comme Paul Volcker, président de la Federal Reserve des Etats Unis ou Otto Pohl, directeur de la banque centrale d'Allemagne de l'ouest. Kurt Richebächer a écrit pour le Wall Street Journal, Barron's, l'édition américaine de la Fleet Street Letter et d'autres publications financières bien établies. En France, Le Figaro lui a consacré un article sa prédiction sur la crise asiatique. Durant les dernières années de sa vie, il vécut en France, à Cannes. Il continua d'écrire dans le bulletin d'informations financières ""The Richebächer Letter" et contribua à la partie éditoriale du site libertarien "dailyreckoning.com".
Notes et références
- ↑ Kurt Richebächer, 2006, Un optimisme douteux, La chronique Agora, Jeudi 21 Décembre
- ↑ Kurt Richebächer, 2006, Un optimisme douteux, La chronique Agora, Jeudi 21 Décembre
- ↑ Kurt Richebächer, 2006, Un optimisme douteux, La chronique Agora, Jeudi 21 Décembre
- ↑ Kurt Richebächer, 2006, Un optimisme douteux, La chronique Agora, Jeudi 21 Décembre
- ↑ "Pour la première fois de l'histoire, une banque centrale a systématiquement orchestré une bulle du crédit et des actifs, dans le but explicite de précipiter la croissance économique" Kurt Richebächer, 2006, Une récession est en route, La Chronique Agora, 27 septembre
Publications
- 2006,
- a. Un optimisme douteux, La chronique Agora, Jeudi 21 Décembre
- b. La restructuration américaine...à la baisse, La Chronique Agora, 31 octobre
- c. Une récession est en route, La Chronique Agora, 27 septembre
Littérature secondaire
- 2007, Wilfred Hahn, A Tribute: Dr. Kurt Richebacher, The Global Spin, 29 août
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