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Élie Halévy
Élie Halévy | |||||
Historien, philosophe | |||||
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Dates | 1870 - 1937 | ||||
Tendance | Libéral de gauche | ||||
Nationalité | France | ||||
Articles internes | Autres articles sur Élie Halévy | ||||
Citation | |||||
Interwikis sur Élie Halévy | |||||
Élie Halévy, né le 6 septembre 1870 et mort le 21 août 1937, est un historien et philosophe français, spécialiste de l'utilitarisme anglais et de l'histoire du Royaume-Uni au XIXe siècle.
Biographie
Il grandit dans une famille d'origine juive mais convertie au protestantisme. Après des études à l’École Normale Supérieure à Paris, il a reçu son doctorat de philosophie en 1901 avec une thèse portant sur La Théorie platonicienne de la connaissance et Les Origines de la philosophie radicale.
En 1892, Émile Boutmy le fait venir à l'École libre des sciences politiques (future Sciences Po) pour enseigner l'histoire des idées politiques. Il enseigne alors « L'évolution des idées politiques dans l'Angleterre au XIXe siècle ». En 1900, il y enseigne également sur le socialisme.
Quand arrive la Première Guerre mondiale, il a déjà 44 ans mais se porte volontaire comme infirmier. S'il ne critique pas la guerre, défensive, « il persiste à la juger absurde, s’abstenant de participer aux opérations de propagande et de sombrer dans l’anti-germanisme »[1].
Spectateur attentif des bouleversements de l'entre deux guerres, il tente de conserver « un optimisme raisonné, nourri de sa confiance en la « grandeur, décadence et persistance du libéralisme en Angleterre » et en la force morale, philosophique et politique de l’idéal démocratique, qu’il appelle et s’emploie à réarmer intellectuellement »[1].
Il s'éteint à Sucy-en-Brie en région parisienne, en 1937.
Pensée
Il est surtout connu pour ses travaux sur l'histoire politique et intellectuelle de l'Angleterre et de la France. Sa pensée était influencée par le libéralisme politique et ses analyses historiques étaient souvent teintées d'une perspective politique libérale. Observateur aigu de la politique et de la société de son époque, il a contribué de manière significative à notre compréhension de l'histoire politique et intellectuelle de la France et de l'Angleterre.
Halévy est particulièrement célèbre pour son ouvrage L'Ère des tyrannies, publié en 1901, dans lequel il a analysé l'évolution politique et sociale de l'Angleterre au XIXe siècle. C'est l'un des premiers, dans ce même texte à identifier l'essence commune du communisme et du fascisme, deux des totalitarismes du XXe siècle.
Il a également écrit sur des sujets tels que le socialisme, la démocratie, et la Révolution française. Penseur fondamentalement libéral et individualiste, il était très préoccupé par les questions de liberté individuelle et de droits de l'homme.
Sa pensée a été redécouverte récemment et l'intégrale de ses œuvres a été publiée par les Belles Lettres à partir de 2015.
Influence
Élie Halévy était à la fois préoccupé par les idées sociales et proche du libéralisme. Sur ce point son rôle est à rapprocher à celui de Graham Wallas dont après la guerre de 1914, il fut l'ami [2]. Si Graham Wallas a contribué à éloigner Walter Lippmann du socialisme, Élie Halévy a joué un rôle similaire dans l’évolution de Raymond Aron[3].
Tout comme Wallas, il était en faveur du libre-échange. Raymond Aron note dans ses mémoires qu'il lui aurait confié que « seul le libre-échangiste a le droit de se dire pacifique »[4]. Aprés la guerre de 1914, il lui fut proposé un poste à la Société des Nations [5] qu'il a refusé afin de se consacrer à la fin de son histoire de l'Angleterre au dix-neuvième siècle. Il donna des conférences au Royal Institute of International Affairs, un think tank anglais spécialisé dans les relations internationales.
Il fut l'un des premiers à rapprocher le fascisme et le communisme dans des conférences qui furent publiées en 1938 sous le titre de L'Ère des tyrannies. Trois membres de l’association des amis d’Élie Halévy, présidée par Célestin Bouglé, ont participé en 1938 au Colloque Walter Lippmann : Raymond Aron, Robert Marjolin et Étienne Mantoux.
Citations
- « Les socialistes croient à deux choses qui sont absolument contradictoires: la liberté et l'organisation. »
- « On peut raisonner d’abord de la façon suivante : puisqu’il est reconnu que les mobiles égoïstes sont prédominants dans la nature humaine et que, d’ailleurs, l’espèce humaine vit et subsiste, il faut admettre que les égoïsmes s’harmonisent d’eux-mêmes et produisent mécaniquement le bien de l’espèce. »[6]
- « La solitude, voilà ta seule rivale. Être seul, mettre ses pensées en ordre, regarder le passé sans regret, l'avenir sans agitation, la société, le monde »
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Lire et relire Halévy
- ↑ il remercie souvent en début de ses livres Graham Wallas un homme qu'il connaissait depuis les années 1890
- ↑ Baverez, 1993, p.101
- ↑ in Mémoires, édition 1983 p. 212
- ↑ André Siegfried, nécrologie : Elie Halévy, Revue d'économie politique, mars avril 1938, p.432
- ↑ La Formation Du Radicalisme Philosophique, Vol. 1: La Jeunesse de Bentham
Publications
- 1907, « La doctrine économique de Saint-Simon », La Revue du Mois, décembre, pp641-676
- 1908, « La doctrine économique des Saint-Simoniens », La Revue du Mois, 31, pp39-75
- 1928, "The Growth of Philosophic Radicalism", Faber and Gwyer, London
- tome 1 : La jeunesse de Bentham 1776-1789
- tome 2 : L'évolution de la doctrine utilitaire de 1789 à 1815
- tome 3 : Le radicalisme philosophique
- Traduction en anglais en 1952, "The Growth of Philosophic Radicalism", London: Faber
- 1966, "The Era of Tyrannies", New York, New York University Press
- L'ère des tyrannies. études sur le socialisme et la guerre
- Histoire du peuple anglais au XIXe siècle
Littérature secondaire
- 1986, Raymond Aron, "Elie Halévy (1870—1937) and the Defence of Liberalism", In: John A. Hall, dir., "Rediscoveries: Some Neglected Modern European Political Thinkers", Oxford: Clarendon Press, pp179-194
- 1999, Jacques Julliard, "Élie Halévy, le témoin engagé", Revue d'histoire intellectuelle, 17, pp. 27-44, [lire en ligne]
- 2012, Nicolas Baverez, "Élie Halévy", In: Mathieu Laine, dir., Dictionnaire du libéralisme, Paris: Larousse, pp289-290
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