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Assurance maladie aux États-Unis
L'assurance maladie aux États-Unis est, contrairement aux lieux communs, en bonne partie étatisée.
Contexte
Les États-Unis sont loin d'être une société libre, encore moins « ultralibérale » comme certains le prétendent. À titre d'exemple, les dépenses publiques y représentent 36 % du PIB en 2022[1], un pourcentage certes nettement moins élevé qu'en France (57 % en 2022[2]), mais très significatif néanmoins. Une part importante de ces dépenses publiques concerne le secteur militaire, en raison des « guerres contre le terrorisme » menées à l'étranger.
Système de santé américain
En particulier, le système de santé et d'assurance maladie est loin être un système libre, et présente de nombreux dysfonctionnements qui sont, non pas une conséquence du marché libre, mais des interventions étatiques. Des règlementations coûteuses sur les assurances ou l'exercice de la médecine, des montants délirants accordés en dommages-intérêts pour les patients (donc des assurances responsabilité civile faramineuses pour les médecins et hôpitaux), des pratiques inefficientes (telles que la césarienne fortement pratiquée...), etc.
La France a tendance à s'inspirer de ce qu'il y a de pire aux États-Unis : les systèmes de type HMO (Health Maintenance Organizations), avec généraliste et réseau de soins imposés au patient. Ce n'est heureusement pas l'unique système qui existe aux États-Unis. Ce système, apparu il y a une trentaine d'années, est aujourd'hui vivement critiqué et tombe dans le discrédit, puisque les économies réalisées sont plus que douteuses et qu'une liberté fondamentale, la liberté de choix, a été retirée au patient. Il produit les effets suivants, visibles aussi en France : pénurie accentuée, flicage des médecins et des patients, les riches et les pistonnés trouvant malgré cela les moyens de sauter les queues, développement d'un marché noir, incitation supplémentaire à l'expatriation des plus productifs (médecins ou patients), etc.
On avance souvent comme preuve de la faillite de ce système que des dizaines de millions de personnes ne sont pas assurées. Or, on sait que c’est presque toujours par choix, car elles savent pouvoir compter sur un système d'assurance santé public gratuit (Medicaid), destiné à l'origine aux personnes handicapées.
Autre argument peu convaincant : les dépenses de santé seraient beaucoup plus élevées aux États-Unis qu'en Europe (15 % du PIB contre 8 % en moyenne dans l'OCDE). Cela ne prouve absolument rien sur l'état de santé de la population (de même que les Américains dépensent plus pour leurs automobiles que les Européens, ce qui ne prouve rien, mais plutôt qu'ils ont des moyens que les Européens n'ont peut-être pas). Il est impossible de distinguer les dépenses de santé qui sont en quelque sorte du confort et de l'amélioration de la qualité de vie, de celles qui relèvent d'une morbidité réelle. Des dépenses de santé élevées ne signifient pas un état de santé général inférieur, au contraire. En outre, les coûts administratifs des organismes de santé sont élevés en raison d'une réglementation envahissante, notamment HIPAA (Health Insurance Portability and Accountability Act), loi votée par le Congrès des États-Unis en 1996.
Il faut signaler qu'aux États-Unis, il existe la liberté de choix de caisses de Sécurité sociale privée, autrement dit d'assurance maladie. Les contraintes étatiques ne visent, principalement, que le secteur médical (du fait de l'existence d'un juridisme très important aux États-Unis lié aux risques d'opérations chirurgicales et à leurs conséquences éventuelles ou probables), en raison du caractère extrêmement procédurier des Américains.
En 2000, lors de son intronisation au poste de président des États-Unis, Georges W. Bush avait promis de libéraliser la Social Security (soit la retraite par répartition, et non la sécurité sociale), mais les élections de 2006, où les Démocrates ont obtenu la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, ont stoppé cette réforme.
Avec Barack Obama, cette libéralisation du système de l'assurance maladie a été abandonnée, puisque la réforme de l'assurance maladie obligatoire ou Obamacare a été votée le 21 mars 2010, par 219 voix contre 212. Cette réforme basée sur des conceptions keynésiennes, affiche un coût colossal de 1000 milliards de dollars sur dix ans, et a été assortie de fortes amendes pour les personnes refusant de l'appliquer. Voir l'article racine : Abrogation du monopole de la Sécurité Sociale.
Citations
- « En France, l’individu moyen vous dira que la santé et l’éducation sont « gratuites », mais qu’elles coûtent cher en Amérique. Tandis que l’intellectuel américain moyen affirmera qu’elles sont « libres » en Amérique, alors qu’en France l’État possède un monopole sur ces secteurs. Dans les deux cas, les mots « libre » et « gratuit » semblent rendre ces deux propositions plutôt positives. Mais dans les deux cas, il s’agit d’un complet mensonge. Parce qu’en France ces services sont loin d’être gratuits ; les contribuables les financent. Et ils ne sont pas « libres » aux États-Unis, dans le sens américain du terme ; santé et éducation sont si liées au gouvernement qu’elles ressemblent à des secteurs étatiques. » (Bill Bonner, L'inéluctable faillite de l'économie américaine)
Notes et références
Liens externes
- (fr) [pdf]Deux mythes sur le système de santé américain par l'Institut économique de Montréal
- (fr)La tarte à la crème (anti-)américaine
- (fr)Pas de sécu aux USA – Vraiment ? (Contrepoints)
- (fr)La Sécurité Sociale Aux Usa, Assurance maladie (for)
- (fr)Fausses visions sur le système privé de santé américain sur Contrepoints
- (en) [video]Video Youtube : Radical Health care reform, an anarchist approach par Gary Chartier du Center for a Stateless Society
- (fr)Assurance maladie : "l'exceptionnalisme américain" par Pierre Lemieux (02/04/2012)
- (fr)La faillite sans gloire d’Obamacare par Stéphane Montabert (13/08/2016)
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