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Karl Brunner

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Karl Brunner
économiste

Dates 1916 - 1989
Tendance Monétarisme
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Karl Brunner

Citation
Interwikis sur Karl Brunner

Karl Brunner était un économiste suisse-américain né le 16 février 1916 et décédé le 9 mai 1989. Il a joué un rôle crucial dans le développement de la pensée économique, en particulier dans le domaine de la politique monétaire et du monétarisme fiscal. Il était connu pour ses contributions à la théorie monétaire, sa défense des règles de croissance monétaire et ses critiques de la nouvelle économie classique. Il a également abordé des questions philosophiques et évolutionnistes dans son travail.

Critique de la nouvelle économie classique

  • . Interprétation de l'analyse de l'équilibre par la nouvelle économie classique. Karl Brunner remet en question l'interprétation de l'équilibre par la nouvelle économie classique. Il souligne que cette école d'économie suppose que tous les prix se rééquilibrent parfaitement par rapport à toutes les réalités des chocs. Cependant, selon Karl Brunner, cette conception d'équilibre ne reflète pas la réalité des marchés, où les prix peuvent être rigides et ne pas s'ajuster immédiatement aux conditions économiques changeantes.
  • . Inadéquation de la nouvelle économie classique pour expliquer la rigidité des prix. Karl Brunner critique également l'incapacité de la nouvelle économie classique à expliquer la rigidité des prix. Pour lui, cette école néglige les mécanismes qui conduisent à la persistance des prix rigides dans l'économie, ce qui rend difficile la compréhension des fluctuations économiques et l'élaboration de politiques appropriées.
  • . Limites et lacunes de la perspective de la nouvelle économie classique. Enfin, Karl Brunner identifie plusieurs limites et lacunes dans la perspective de la nouvelle économie classique. Il remet en question l'efficacité des hypothèses de cette école pour expliquer le comportement économique réel, notamment en ce qui concerne la prise en compte de l'incertitude, de l'imperfection des marchés et de l'irrationalité des agents économiques. De plus, il souligne que cette perspective néglige souvent les aspects évolutionnistes et institutionnels de l'économie, limitant ainsi sa capacité à fournir des explications complètes et précises des phénomènes économiques observés.

Application de la théorie des prix relatifs à l'économie agrégée

Dans son analyse de l'économie agrégée, Karl Brunner a mis en avant l'importance des prix relatifs et leur rôle crucial dans la transmission de la politique monétaire. Il a développé une approche du monétarisme qui repose sur l'idée que les changements dans la masse monétaire affectent les prix relatifs des biens et des actifs, ce qui induit des substitutions dans les comportements des agents économiques.

Plus précisément, Brunner a montré comment les variations de la masse monétaire peuvent influencer les prix des actifs existants par rapport aux prix des biens de consommation. Lorsque la masse monétaire augmente, par exemple, cela peut entraîner une augmentation des prix des actifs, tels que les actions ou les biens immobiliers, par rapport aux prix des biens de consommation. Cette augmentation relative des prix des actifs peut encourager les investissements dans ces actifs, au détriment de la consommation. De même, une diminution de la masse monétaire peut avoir l'effet inverse.

En modifiant les incitations à investir et à consommer, les variations de la masse monétaire influencent les décisions d'investissement et de consommation des agents économiques, ce qui peut à son tour impacter l'activité économique dans son ensemble. Cette analyse des prix relatifs constitue donc le mécanisme de transmission de la politique monétaire selon Brunner.

Analyse de la politique monétaire discrétionnaire

  • . Critiques de la politique monétaire discrétionnaire. Karl Brunner s'oppose à la politique monétaire discrétionnaire, qui consiste à prendre des décisions au cas par cas en fonction des conditions économiques actuelles. Il souligne que cette approche peut entraîner une instabilité et une incertitude économique, car elle repose sur des jugements subjectifs des décideurs politiques plutôt que sur des règles préétablies. Brunner souligne que la politique monétaire discrétionnaire peut conduire à des décisions erronées, à des manipulations politiques et à des inefficacités économiques.
  • . Évaluation des phases de stabilité et de croissance sous la politique discrétionnaire. Karl Brunner évalue les résultats de la politique monétaire discrétionnaire en examinant les phases de stabilité et de croissance économique qui en résultent. Il reconnaît que cette approche peut parfois conduire à des périodes de stabilité et de croissance économique, mais il souligne que ces résultats dépendent souvent de circonstances politiques temporaires plutôt que d'une politique monétaire cohérente et efficace. De plus, il met en garde contre le risque de cycles économiques exacerbés et de perturbations à long terme causés par une politique discrétionnaire mal avisée.
  • . La question de la nature de l'ordre monétaire dans la politique discrétionnaire. Un aspect clé de la critique de Brunner de la politique monétaire discrétionnaire concerne la nature de l'ordre monétaire sous cette approche. Il soutient que la politique monétaire discrétionnaire ne fournit pas un cadre stable et prévisible pour les décisions économiques, ce qui peut perturber les marchés financiers, compromettre la confiance des agents économiques et entraîner des distorsions dans l'allocation des ressources. Ainsi, Karl Brunner plaide en faveur d'un ordre monétaire basé sur des règles claires et prévisibles, plutôt que sur la décision sans règles des autorités monétaires.

Philosophie des sciences et méthodologie économique

  • . Évaluation de la qualité cognitive des théories économiques. Karl Brunner accorde une grande importance à l'évaluation de la qualité cognitive des théories économiques. Il soutient que la validité d'une théorie ne peut pas être jugée uniquement sur la base du réalisme de ses hypothèses, mais plutôt sur sa capacité à générer des implications cohérentes et vérifiables qui correspondent aux observations empiriques. Ainsi, il insiste sur la nécessité d'une analyse rigoureuse des théories économiques pour déterminer leur pertinence et leur utilité dans la compréhension des phénomènes économiques réels.
  • . Approche falsificationniste et influence de Karl Popper dans sa pensée. Karl Brunner s'inspire largement de la philosophie falsificationniste de Karl Popper dans sa méthodologie économique. Selon cette approche, une théorie ne peut pas être prouvée de manière définitive, mais elle peut être réfutée par des preuves empiriques contraires. Brunner adopte cette perspective pour évaluer les théories économiques, soulignant que la capacité d'une théorie à résister à des tests de falsification renforce sa crédibilité et sa validité.
  • . Importance de la confrontation des implications théoriques avec les données empiriques. Karl Brunner met en avant l'importance cruciale de confronter les implications théoriques des modèles économiques avec les données empiriques disponibles. Il insiste sur le fait que l'élaboration et la validation des théories économiques nécessitent une analyse empirique rigoureuse pour vérifier si les prédictions théoriques correspondent aux résultats observés dans le monde réel. Ainsi, il encourage une approche méthodologique qui intègre étroitement la théorie et l'observation empirique pour progresser dans la compréhension des phénomènes économiques et pour informer les décisions politiques et la pratique économique.

L'origine de la monnaie selon Karl Brunner

  • . Explication de Brunner et Meltzer sur l'origine de la monnaie. Karl Brunner et Allan Meltzer ont développé une théorie sur l'origine de la monnaie dans leur analyse économique. Selon eux, la monnaie est apparue en tant que moyen de faciliter les échanges dans un environnement caractérisé par une information imparfaite et des coûts de transaction variables. Leur explication repose sur l'idée que la monnaie émerge comme une solution à ces problèmes inhérents aux échanges directs.
  • . Rôle de l'information imparfaite dans l'émergence de la monnaie comme moyen d'échange. Dans un contexte où les agents économiques ne disposent pas d'une connaissance parfaite sur la qualité des biens échangés et où les coûts de recherche d'information sont variables, l'utilisation de la monnaie permet de réduire les coûts de transaction. La monnaie devient ainsi un moyen de faciliter les échanges en offrant une unité de compte commune et en réduisant la nécessité de trouver des contreparties avec des besoins d'échange mutuellement compatibles.
  • . Comparaison avec d'autres théories sur l'origine de la monnaie. La théorie de Brunner et Meltzer sur l'origine de la monnaie diffère de certaines autres théories, telles que la théorie de l'évolution de la monnaie basée sur la fonction de réserve de valeur ou la théorie de l'échange de marchandises. Contrairement à ces approches, qui mettent l'accent sur des caractéristiques spécifiques des biens monétaires ou des besoins de stockage de valeur, la théorie de Brunner et Meltzer insiste sur l'importance de l'information imparfaite et des coûts de transaction dans l'émergence de la monnaie.

Perspective évolutionniste de l'agent économique

  • . Développement de l'approche évolutionniste. Karl Brunner a contribué au développement d'une approche évolutionniste de l'agent économique, qui met l'accent sur l'évolution des comportements et des institutions économiques au fil du temps. Cette perspective prend en compte les processus de changement, d'adaptation et de sélection dans l'économie, en soulignant l'importance des facteurs évolutionnaires dans la formation des comportements économiques et des structures institutionnelles.
  • . Concept de l'homme comme agent économique (REMM). Karl Brunner et William Meckling ont introduit le concept de REMM, qui désigne l'homme comme un agent économique "Resourceful, Evaluating, Maximizing Man" (Homme Ressourceux, Évaluant, Maximisant). Selon cette conception, l'homme est doté de capacités cognitives pour évaluer les informations disponibles, maximiser ses objectifs et s'adapter aux changements de l'environnement économique. Cependant, contrairement à l'hypothèse de maximisation traditionnelle de la nouvelle économie classique, Brunner et Meckling soulignent que le comportement rationnel peut être limité par des contraintes cognitives, des coûts d'information et des incertitudes, ce qui conduit à des règles de comportement plus simples et heuristiques.
  • . Contraste avec d'autres conceptions de l'homme. La perspective évolutionniste de Karl Brunner contraste avec d'autres conceptions de l'homme, telles que les modèles strictement rationnels de la théorie néoclassique, lesquels sous-estiment souvent les limites de la rationalité humaine. En mettant l'accent sur l'adaptation et l'apprentissage au fil du temps, cette approche offre des aperçus précieux pour l'analyse politique et sociologique, en aidant à comprendre la manière dont les institutions économiques et sociales évoluent et s'adaptent en réponse à des pressions environnementales et des changements institutionnels.

Informations complémentaires

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Karl Brunner, voir Karl Brunner (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1991, David Laidler, "Karl Brunner's Monetary Economics: An Appreciation", Journal of Money, Credit, and Banking, Vol 23, pp633-658
  • 1996, Thomas Lys, dir., "The Selected Essays of Karl Brunner. Vol 1, Economic Analysis and Political Ideology", Edward Elgar.




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