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Mouvement des enclosures
Le mouvement des enclosures fait référence à la réforme agraire qui a transformé, en Angleterre une agriculture traditionnelle dans le cadre d'un système de coopération et de communauté d'administration des terres (généralement champs de superficie importante sans limitation physique) en système de propriété privée des terres (chaque champ étant séparé du champ voisin par une barrière). Les enclosures marquent la fin des droits d'usage, en particulier des communs, par suite de l'extinction des droits communs seigneuriaux.
On peut trouver plusieurs raisons à ce mouvement d'enclosure :
- une raison juridique : les potentats locaux souhaitaient conserver l'exclusivité des terres mais l'absence de cadastre nécessite de matérialiser les limites foncières ;
- une raison « naturelle » : les haies permettent de parquer les animaux et de se protéger des bêtes errantes ;
- une raison « environnementale » : les haies absorbent l'eau et les fossés ayant permis la surélévation desdites haies drainent cette eau. On crée soit des haies d'arbres fruitiers (pour améliorer la production agricole) soit des ronciers pour mieux encore défendre les parcelles.
Le mouvement des enclosures a commencé en Angleterre au XVIe siècle. Des champs ouverts et pâturages communs cultivés par la communauté, ont été convertis par de riches propriétaires fonciers en pâturages pour des troupeaux de moutons, pour le commerce de la laine alors en pleine expansion. Il s'est ensuivi un très fort appauvrissement de la population rurale de l'époque.
Le mouvement des enclosures peut être vu comme un mouvement de désintégration sociale (voir la citation de Thomas More ci-dessous). Il s'est accompagné de progrès importants des pratiques culturales, et est considéré par certains comme marquant la naissance du capitalisme.
Citations
- « Vos moutons, que vous dites d'un naturel doux et d'un tempérament docile, dévorent pourtant les hommes... » (Thomas More, Utopia, 1516)
- « En rejetant hors de l’activité agricole toute une main d’œuvre inutile qui dut aller chercher du travail en ville, dans les manufactures puis les usines, il fut mis fin à une mauvaise distribution de la main d’œuvre provoquée par un marché agricole faussé par l’inexistence de la pleine propriété, et fut stimulée la production dans d’autres secteurs. (...) Et il faut aussi voir que les pauvres ne furent pas véritablement perdants dans cette mutation, contrairement aux apparences : à partir des enclosures, et bien que ne participant plus à la production agricole, ils cessent de mourir de faim, alors qu’ils étaient les premières et principales victimes des famines. » (Philippe Fabry[1])
Notes et références
Voir aussi
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