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Les Compagnons de la marguerite

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Les Compagnons de la marguerite
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Réalisé par : Jean-Pierre Mocky
Acteurs
Claude Rich (Jean-Louis Matouzec dit Matou)
Michel Serrault (inspecteur Papin)
Francis Blanche (inspecteur Maurice Leloup)
Genre
Comédie
Année de sortie
1966
Synopsis
Matouzec est restaurateur de manuscrits anciens à la Bibliothèque nationale. Il se découvre bien vite un talent de faussaire et se plait à falsifier des documents d'état civil. Il fonde une société secrète permettant à des couples malheureux de faire disparaitre les preuves de leurs mariages.
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Les Compagnons de la marguerite (1966) est un film de Jean-Pierre Mocky

Fiche technique

  • Scénario : Jean-Pierre Mocky, Alain Moury
  • Photographie : Léonce-Henri Burel
  • Musique : Gérard Calvi
  • Distribution : Claude Rich (Jean-Louis Matouzec dit Matou), Michel Serrault (inspecteur Papin) Francis Blanche (inspecteur Maurice Leloup) Paola Pitagora (Martine Leloup) Catherine Darcy (Françoise Matouzec) Roland Dubillard (Flamand) René-Jean Chauffard (commissaire Rudel) Micha Bayard (Paulette Papin)
  • Production : Atica, Balzac Films, Boréal Films, Le Film d’Art, Mercurfilm

Le faussaire malgré lui

Jean-Louis Matouzec, habile employé de la Bibliothèque nationale, où il se voue à la restauration des documents historiques, souffre de son union avec une épouse indifférente qui passe son temps devant la télévision mais refuse de divorcer.

A l’occasion d’un mariage, il est amené à rétablir le registre rendu illisible par suite d’une maladresse grâce à ses talents de faussaire de l’État. Une illumination se fait en lui. Il va échanger sa femme contre une autre plus adaptée à son tempérament par petite annonce. Cet échange légal sans frais évite les tracas et les coûts du divorce en modifiant les registres d’état-civil.

La Brigade des us et coutumes, intriguée, dépêche son meilleur limier, l’inspecteur Leloup qui feint d’entrer dans le jeu de Matouzec. Mais le piège se retourne contre le policier qui se voit contraint d’abandonner sa moitié au profit de l’ex-madame Matouzec. Devenu un cocu administratif, Leloup essaie de prendre Matou en flagrant délit puisqu’il est impossible de distinguer le vrai du faux.

Le succès de l’échange entraîne la création d’une société secrète, les Compagnons de la Marguerite qui se fixe pour noble but de rendre le bonheur conjugal accessible aux déshérités et se réunit à l’Amicale des joueurs de biniou. Avec la complicité de l’inspecteur Papin qui profite de l’occasion pour devenir veuf et refiler son épouse trop autoritaire à son supérieur hiérarchique, Matou étend ses opérations à la France entière. Les tentatives pour l’arrêter tournent à la confusion des forces de l’ordre.

Pourtant, Leloup parvient enfin à coincer l’audacieux faussaire mais la seule preuve est fournie par son témoignage, or Matou a supprimé l’acte de naissance de l’inspecteur qui n’existe plus légalement !

Une farce anarcho-libérale

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Avec ses interprètes délirants (Francis Blanche et Michel Serrault en tête), sa galerie de gueules incroyables (Legris, Pérès, Zardi, Lenoir, etc.), les comédies satiriques faites un peu n’importe comment par Mocky ont illuminé le cinéma français des années 1960 et ce film est, avec Un drôle de paroissien, sans doute le meilleur de son auteur.

Le scénario est excellent, les dialogues pétillants (pour les amateurs de mauvais calembours) et l’interprétation remarquable dans la caricature, Claude Rich trouvant un rôle à sa mesure dans ce personnage subversif malgré lui. L’affrontement entre l’aimable Matou (sic) et le fulminant inspecteur Leloup qui ne peut s’empêcher de hululer à toute occasion vaut son pesant de cacahuètes.

L’administration en général et la police en particulier font une fois de plus les frais de la verve libertaire de l’auteur : chargé d’abattre les pigeons par mesure prophylactique, les joyeux policiers les font ensuite rôtir dans leurs locaux pour mieux s’en délecter (comme quoi les pigeons sont souvent victimes des poulets). Pour coincer le faussaire, ils adoptent les déguisements les plus grotesques : un moment cachés dans des bustes de Marianne qui les rendent aveugles et maladroits, ils se heurtent les uns les autres ou n’arrivent plus à se dépêtrer de leur si astucieuse couverture.

La déposition finale de Francis Blanche qui offre un parfait résumé de l’intrigue est un grand moment comique. Le film dénonce avec esprit l’avalanche de lois contraires à la liberté individuelle : sécurité sociale, assurance auto, permis de conduire, permis de chasse, etc. Comme le déclare un des personnages c’est la loi de la fourmilière.

Le seul mouchard de l’histoire, fils de bonne famille et promis à un brillant avenir de technocrate, trouve qu’on ne fait pas assez de lois : à ses yeux, l’on ne devrait rien pouvoir faire sans autorisation administrative. Joyeusement immorale, jusque dans sa conclusion ironique, cette comédie bafoue les liens indissolubles du mariage pour mieux affirmer le droit de l'individu à rechercher librement le bonheur et l’amour.

Citations

  • - Mais vous êtes un faussaire de génie ! - Oh, madame, un faussaire de l’État...
  • Quand les bien-pensants parlent, on entend l'âne qui brait, disait Saint Louis, roi de France.
  • - Je fais Sciences Po, je suis un futur technocrate, et pour moi on ne fait pas assez de lois ! - Il a raison, il faut tout interdire ! - Quand personne ne pourra plus rien faire sans l'autorisation spéciale de l'administration, alors nous pourrons dire que la France est un pays bien administré.
  • Tout est devenu obligatoire : l'assurance auto, la sécurité sociale, les cotisations retraite, le permis de chasse, le permis de conduire, le permis de construire, et même le permis d'inhumer. C'est comme des fourmis, qui meurent si elles ne respectent pas la loi de la fourmilière.

Liens externes


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