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Ashoka le Grand

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Ashoka le Grand fut empereur de la dynastie Maurya (304-232 av. J.-C.) qui a régné sur le sous-continent indien de 269 avant JC jusqu'à sa mort. Son royaume s'étendait du Pakistan et de l'Afghanistan à l'ouest jusqu'au Bangladesh et à l'Assam à l'est, et jusqu'au Kerala et à l'Andhra Pradesh à l'est. Ashoka avait établi son siège à Magadha (Bihar). Il fit appel à la liberté, à la responsabilité et à la tolérance politique et religieuse. Il y voyait un moyen d'apaiser les tensions entre les nombreux groupes (brahmanes, sramanas, kshatriya) et les idées (bouddhisme, jaïnisme, Ãjivikisme) qui composaient sa société complexe. On dit de lui qu'il affirmait une pensée de bon sens à savoir que le respect mutuel et la paix valent mieux que la guerre.

La bataille de Kalinga : le tournant de sa vie

Durant sa jeunesse, Ashoka fur entraîné à se battre avec férocité. Lui qui disposait d'un fort tempérament faisait montre de méchanceté et de cruauté. Les légendes allaient bon train sur sa réputation. Il était surnommé Chand Ashoka, ce qui signifie « Ashoka le féroce », par ce qu'il avait fait construire une horrible chambre de torture. En montant sur le trône, Ashoka a étendu son empire à certaines régions de l'Iran actuel, de Perse et d'Afghanistan. Puis, la bataille de Kalinga est intervenue et allait changer sa vie à jamais.

Kalinga était une terre riche et fertile située entre les rivières Godavari et Mahanadi. C'était la seule terre qu'il lui restait à conquérir. Pourtant, les habitants refusaient de se plier à sa violence. Mais, ils n'étaient pas suffisamment forts pour lutter contre l'armée d'Ashoka. Durant la bataille de Kalinga, plus de 100 000 soldats ont perdu la vie et de nombreux civils qui se sont soulevés pour leur propre défense furent déportés. Après sa conquête, Ashoka, alla sur le terrain et fut troublé par le nombre de corps gisants et les gémissements éplorés des familles en deuil. Au milieu des maisons brûlantes qui consumaient leurs dernières cendres, il expulsa au travers de sa gorge enfumée, ce fameux monologue :

« Qu'est-ce que j'ai fait ? Si c'est une victoire, qu'est-ce qu'une défaite alors ? Est-ce une victoire ou une défaite ? Est-ce justice ou injustice ? Est-ce bravoure ou déroute ? Est-ce valeureux de tuer des enfants et des femmes innocents ? Est-ce que je le fais pour élargir l'empire et pour la prospérité ou pour détruire le royaume et la splendeur de l'autre ? L'une a perdu son mari, un autre un père, une autre un enfant ou un enfant à naître…. Qu'est-ce que ces restes de cadavres ? Sont-ce des marques de victoire ou de défaite ? Ces vautours, corbeaux, aigles sont-ils les messagers de la mort ou du mal ? »

La conversion au bouddhisme pour un pouvoir de tolérance

Suite à la bataille de Kalinga[1], Ashoka s'est converti au bouddhisme. Il a adopté le message d'amour, de paix et de gentillesse enseigné par Bouddha. Il fit du bouddhisme une religion d'État, le propagea et le prêcha dans son royaume ainsi que dans d'autres parties du monde. Il a construit des milliers de stupas[2] et de viharas[3] qui peuvent encore être vus aujourd'hui. Durant le reste de sa vie, il a poursuivi une politique de non-violence et de respect de toutes les formes de vie (Ahimsa). Aussi, l'abattage inutile d'animaux a été aboli et la chasse était désormais limitée. Ashoka a également promu le concept de végétarisme.

Ashoka a fait construire de nombreuses universités, des systèmes de transport d'eau et d'irrigation pour le commerce et l'agriculture. Il traitait ses sujets comme ses semblables avec équité, quelles que soient leur religion, leur politique et leur caste. Il fut également remercié pour la construction d'hôpitaux pour animaux et la rénovation de routes principales à travers l'Inde. Cette transformation a conduit les gens à l'appeler Dhammashoka, ce qui signifie Ashoka, l'adepte du Dharma (devoir ou comportement approprié). Ashoka a défini le dharma comme principe de la non-violence, de la tolérance de toutes les sectes et opinions, de l'obéissance aux parents, du respect dû aux brahmanes et aux autres enseignants et prêtres religieux, de la libéralité envers les amis, du traitement humain des serviteurs et de la générosité envers tous.

Dans l'empire bouddhiste Maurya, les citoyens de toutes les religions et de tous les groupes ethniques avaient certains droits à la liberté, à la tolérance et à l'égalité. Les édits d'Ashoka le Grand soulignent l'importance de la tolérance dans la politique publique du gouvernement. Le massacre ou la capture de prisonniers de guerre étaient interdits. L'esclavage fut rendu également inexistant dans l'empire même si les ordres d'Ashoka rencontraient de fortes résistances. Cependant, la politique menée par Ashoka était proche de ce que l'on connaît dans nos périodes modernes. L'empire devenait peu à peu un service d'aide sociale immense dont les moyens devaient êtres financés. Et, ceux-ci ne pouvaient venir que des impôts et autres taxes. C'est ainsi que les finances publiques d'Ashoka ont diminué vers la fin de son règne en raison de son obsession pour la charité et le bien-être. Cinquante ans plus tard, les conséquences de sa politique économique furent terribles ; l'empire Maurya disparut pour toujours.

Notes et références

  1. Dont le nom contemporain est Orissa
  2. Le stūpa, ou stoupa, est une structure architecturale au sommet arrondi (structure hémisphérique) d'origine bouddhiste et jaïna que l'on trouve dans le sous-continent indien, mais aussi dans le reste de l'Asie, où il a suivi l'expansion du bouddhisme. C'est à la fois une représentation aniconique du Bouddha et un monument commémorant sa mort ou parinirvana.
  3. Le Vihāra désigne un lieu d'hébergement pour les moines et les nonnes bouddhistes. Il s'agit à l’origine d'un refuge utilisé comme résidence fixe durant la saison des pluies (vassa ou varṣaḥ) par les premiers moines bouddhistes.