Arthur Moyse

Arthur Moyse, né le 21 juin 1914 dans le comté de Wexford, décédé le 22 février 2003, était un anarchiste et artiste autodidacte britannique. Il fut longtemps présent dans les cercles activistes et artistiques de Londres. De sa participation précoce à des activités anti-fachistes, notamment la bataille historique de Cable Street en 1936, à ses années d'après-guerre en tant que conducteur d'autobus et à son rôle significatif dans le mouvement anarchiste, le parcours de Moyse reflète une passion profonde. Ses efforts artistiques ont prospéré aux côtés de son activisme, le conduisant à devenir un dessinateur prolifique et critique d'art. Il a investi son énergie créative dans une multitude de dessins, de peintures et de collages, contribuant largement à des publications alternatives dans divers pays. Notamment, sa contribution constante et précieuse à Freedom, le journal anarchiste créé par Sidney Parker et basé à Whitechapel, l'a établi comme une figure respectée au sein de la communauté anarchiste londonienne. Arthur Moyse est décédé à l'âge de 88 ans. Les circonstances entourant sa mort ont révélé la clôture d'un chapitre non seulement dans sa vie, mais aussi dans l'histoire vibrante des scènes activistes et artistiques de l'anarchisme londonien. À mesure que le déclin physique de Moyse devenait évident, aggravé par la perte de son dernier petit chien, Vicki, il s'est retiré de la sphère publique. L'activiste et artiste, autrefois vibrant, a passé ses dernières années en solitaire, entouré de ses collections accumulées de bandes dessinées, de premières éditions et de magazines ornés de ses illustrations.

Jeunesse et Origine

Arthur Moyse naquit de parents irlandais de la classe ouvrière, il a navigué dans une vie empreinte d'activisme, de créativité et d'un engagement inébranlable envers ses principes anarchistes. Son père, un marin marchand, perdit la vie en mer, marquant un tournant poignant dans la vie d'Arthur. Vers la même époque que la disparition en mer de son père, il prit la décision de s'installer à Londres. Ce moment difficile contribua probablement à forger sa résilience et à renforcer son attachement aux idéaux de justice équitable. Le restant de la famille d'Arthur déménagea à Shepherd's Bush, un quartier de l'ouest de Londres, où il passa le reste de sa vie. Ce déménagement géographique a influencé son identité et son engagement, ancrant son existence dans la diversité et la vitalité de la scène londonienne. Ce quartier de Shepherd's Bush, avec son mélange de cultures et de classes sociales, devint le cadre de ses premières expériences et le point de départ de son parcours singulier en tant qu'activiste et artiste.

Satire et Subversion: L'Art Mordant d'Arthur Moyse dans 'Forward to the Loo'

L'approche artistique d'Arthur Moyse, telle que révélée dans le texte "Forward to the Loo", dans la revue The Freedom en 1980, se caractérise par une ironie mordante et une critique satirique à l'égard de divers aspects de l'art contemporain, de la politique et des institutions culturelles.

• 1. Satire politique et sociale : Arthur Moyse utilise l'art comme moyen de satiriser les événements politiques et sociaux de son époque. En évoquant l'exposition Dada de 1920, il souligne le rôle politique de certains artistes et utilise le ton sarcastique pour mettre en lumière le caractère vicieux de leurs actions.

• 2. Ironie dans l'évaluation artistique : Son approche de l'évaluation artistique est imprégnée d'ironie. Il critique Stanley Spencer de manière sarcastique, suggérant que la renommée de l'artiste est purement paroissiale et le compare à des artistes internationaux comme le peintre mexicain, Diego Rivera.

• 3. Subversion des normes artistiques : Arthur Moyse adopte une attitude subversive en soulignant des expositions artistiques inattendues, telles que celles organisées dans des toilettes publiques. Cette approche non conventionnelle semble être célébrée par Moyse comme une alternative humoristique face à l'austérité des institutions artistiques établies.

• 4. Critique des médias et de l'éducation artistique : À travers son sarcasme envers The Observer et son prétendu désir d'éduquer le public, Arthur Moyse remet en question l'intégrité des médias dans la transmission de l'appréciation artistique, soulignant ainsi son scepticisme envers les institutions éducatives et médiatiques.

• 5. Sarcastique envers les personnalités publiques : Arthur Moyse utilise l'humour sarcastique pour commenter des personnalités telles que Sir Anthony Blunt et Sir Hugh Casson, dépeignant ces figures publiques avec une ironie qui suggère une certaine désillusion envers le monde de l'art et de la culture.

• 6. Appréciation de l'authenticité artistique : Dans ses louanges pour l'exposition d'Algernon Newton, Arthur Moyse semble apprécier l'authenticité artistique qui représente une vision honnête d'un Londres en déclin. Cela suggère une préférence de Moyse pour des œuvres qui capturent une réalité plus crue et moins embellie.

Dans l'ensemble, l'approche artistique d'Arthur Moyse se caractérise par une attitude iconoclaste, une subversion des normes établies et une critique cinglante des tendances artistiques contemporaines, tout en reconnaissant et appréciant des expressions artistiques authentiques.

Publications

• 1980, “Forward to the loo”, Freedom Anarchist weekly (Freedom Press, London), Vol 41, n°23, 22 novembre 1980, pp11-12

Littérature secondaire

• 2003, David Peers, "Arthur Moyse. Anarchist and artist who loved to draw for alternative publications", The Guardian, 13 mars 2003

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