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Aléa moral
L'aléa moral désigne la possibilité qu'un assuré augmente sa prise de risque, par rapport à la
situation où il supporterait entièrement les conséquences négatives des risques auxquels il s'expose. Le système
bancaire actuel est un bon exemple de système où l'intervention de l'État incite les investisseurs à des prises de
risque excessives.
Ce phénomène ressort du domaine de l'économie comportementale.
Les libéraux s'opposent systématiquement à cette déresponsabilisation des individus, qui est le propre d'une société
Assurances en général
Le fait d'être assuré peut modifier le comportement de la personne assurée : un armateur assuré pourra par exemple
choisir un navire moins cher mais en plus mauvais état, un agriculteur indemnisé si sa récolte est faible aura une
incitation à négliger ses cultures et un assuré social peut augmenter ses pratiques à risques (assurance santé) ou
réduire ses efforts pour trouver du travail (assurance chômage).
L'exemple du marché bancaire
Les opérations de sauvetage opérées par les banques centrales en cas de crise financière peuvent amener les banques à
se sentir protégées contre leurs propres imprudences et à prendre dans le futur plus de risques lors de l'octroi de
crédit ou de l'éxécution d'opérations de marché. C'est ce que certain résument par la formule privatisation des
profits, nationalisations des pertes.
Le sauvetage par l'État de banques qui ont été mal gérées est très largement condamné par les libéraux de toute
tendance. Ainsi, les libéraux ont été parmi les opposants les plus bruyants au plan Paulson de 700 milliards $ ou aux
différents sauvetages organisés par l'État fédéral ou ses agences. Ceux qui ont soutenu le plan Paulson comme le
journal The Economist l'ont fait en soulignant le côté exceptionnel et non libéral de la démarche, motivée par
la crainte que la faillite soit pire en terme de coûts pour la "collectivité" que le sauvetage. Cela n'empêchait pas le
journal de noter, avec une dose de cynisme, que l'aléa moral restait d'actualité :
« Les esprits affûtés de Wall Street sont probablement déjà au travail pour tourner à leur avantage les nouveaux engagements pris par l'État. »
— , The Economist, 29 mars 2008
Citations
- « Certains expliquent l'échec des sociétés communistes par le problème d'“aléa moral” qui a conduit à une sorte
d'irresponsabilité généralisée de leurs populations. » (Jean-Pierre Robin[2]
- « La politique monétaire consistant à inonder le marché de liquidités et à brader le prix de l'argent dès que les
professionnels éprouvent des difficultés ne constitue-t-elle pas en tant que telle un pousse au crime, un facteur
déresponsabilisant ? C'est le procès qui est fait à Alan Greenspan, le légendaire patron de la Fed de 1987 à 2006,
accusé d'avoir usé et abusé de cette recette tout au long de son règne. Que ce soit en septembre 1998, lors de la
quasi-faillite du fonds spéculatif LTCM, et à nouveau à partir de 2001, avec l'éclatement de la bulle des valeurs
technologiques, où le prix de l'argent est tombé jusqu'à 1%. Or il ne fait plus de doute que ces taux anormalement bas
ont été à l'origine de la crise des crédits hypothécaires à hauts risques (subprime), laquelle se ramène ainsi à un
problème d'"aléa moral". »[2]
Notes et références
- ↑ La fin des démocraties populaires. Les chemins du post-communisme, François Fejto, avec la collaboration d'Ewa Kulesza-Mietkowski, Seuil, 1992
- ↑ Revenir plus haut en : 2,0 et 2,1 "Renflouer les banques sans perdre son âme ?", Jean-Pierre Robin in Le Figaro, 17 mars 2008, {{lire en ligne|lien=http://www.lefigaro.fr/tauxetdevises/2008/03/17/04004-20080317ARTFIG00499-renflouer-les-banques-sans-perdre- son-ame-.php}}
Voir aussi
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