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Mao Zedong
Mao Zedong (1893-1976) était un révolutionnaire communiste chinois, le principal leader de la République populaire de Chine depuis sa fondation en 1949 jusqu'à sa mort en 1976. Fondateur et dirigeant du Parti communiste chinois (PCC), il a mené des campagnes politiques et économiques majeures, notamment le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle, qui ont profondément transformé la Chine mais ont également provoqué des bouleversements sociaux et économiques dévastateurs. Mao est une figure controversée, admirée pour avoir unifié la Chine mais critiquée pour ses politiques autoritaires et leurs conséquences humaines tragiques.
Politique de la lutte des classes sous Mao Zedong
La politique de la lutte des classes a été un élément central de la gouvernance de Mao Zedong après la prise de pouvoir par le Parti communiste chinois en 1949. Elle a influencé profondément les décisions politiques et économiques du régime, ainsi que la vie quotidienne des citoyens chinois. Cette stratégie a été mise en œuvre de manière systématique et a eu des conséquences durables sur la société chinoise.
Perpétuation de la lutte des classes après la prise de pouvoir
- . Idéologie de la lutte des classes comme outil de gouvernance
Mao Zedong croyait fermement que la lutte des classes était une force motrice essentielle pour maintenir la révolution en vie et consolider le pouvoir communiste. Après la victoire de la révolution en 1949, Mao n’a pas abandonné cette idéologie. Au contraire, il l’a intensifiée, estimant que la lutte des classes devait continuer même après l'établissement d'un État socialiste. Il considérait que les vestiges de l'ancienne société bourgeoise et les influences capitalistes persistaient et devaient être éradiqués pour éviter la restauration du capitalisme.
Cette croyance s’est traduite par une série de campagnes politiques visant à remanier la société et à éliminer les éléments perçus comme contre-révolutionnaires. Mao utilisait la lutte des classes comme un outil pour mobiliser les masses, consolidant ainsi son pouvoir et maintenant un contrôle strict sur la population. Cette approche radicale avait pour but de transformer la culture, l'économie et les relations sociales en Chine, alignant toutes les sphères de la vie avec l'idéologie communiste.
- . Implication dans les politiques internes du Parti
La lutte des classes ne se limitait pas à la société en général ; elle était également omniprésente au sein du Parti communiste chinois (PCC). Mao voyait des ennemis potentiels même parmi les cadres du Parti et insistait sur la nécessité de surveiller et de purger les éléments déviants. Il croyait que certains membres du Parti étaient susceptibles de dévier vers le révisionnisme, c’est-à-dire d'adopter des idées et des pratiques capitalistes sous le couvert du socialisme.
Cette suspicion constante a conduit à des campagnes de rectification et à des mouvements de masse qui visaient à renforcer l'orthodoxie idéologique au sein du Parti. Mao utilisait ces purges internes pour éliminer ses rivaux et consolider son pouvoir. Les membres du Parti étaient régulièrement soumis à des sessions de critique et d'autocritique, où ils devaient dénoncer leurs propres erreurs idéologiques ainsi que celles de leurs camarades. Cette atmosphère de suspicion a eu pour effet de renforcer la discipline au sein du Parti, mais aussi de créer une peur omniprésente de la persécution.
Répression des "révisionnistes" et des "capitalistes" présumés
- . Purges au sein du Parti communiste
L’une des manifestations les plus notables de la politique de lutte des classes de Mao fut les purges systématiques au sein du Parti communiste. Mao identifiait régulièrement des « révisionnistes » et des « capitalistes » présumés qui, selon lui, menaçaient la pureté idéologique du Parti et la direction de la révolution. Ces purges prenaient souvent la forme de campagnes politiques, telles que la campagne anti-droitiste de 1957, où des milliers d’intellectuels et de cadres du Parti furent dénoncés, persécutés et envoyés dans des camps de travail.
Les purges avaient pour but de maintenir un contrôle rigoureux sur le Parti et d’éliminer toute opposition potentielle à la direction de Mao. Cependant, elles provoquaient également une atmosphère de méfiance et de peur, dissuadant les membres du Parti de critiquer ou de proposer des alternatives aux politiques en cours. Cette dynamique a contribué à une culture de l’uniformité idéologique et a inhibé l’innovation et le débat constructif au sein du Parti.
- . Atmosphère de suspicion et de peur
La répression des révisionnistes et des capitalistes présumés a engendré une atmosphère de suspicion généralisée et de peur à travers tout le pays. Les campagnes politiques de Mao encourageaient les citoyens à dénoncer les comportements déviants de leurs collègues, voisins et même membres de leur famille. Cette pratique de la délation a fracturé les communautés et détruit la confiance sociale, alors que chacun redoutait d’être accusé de déviation idéologique.
L'atmosphère de peur était renforcée par la brutalité des purges et des campagnes de rectification, qui pouvaient entraîner des arrestations, des humiliations publiques, des violences physiques et des exécutions. Cette culture de la terreur visait à garantir l’obéissance totale et à prévenir toute forme de résistance contre le régime maoïste.
En somme, la politique de la lutte des classes sous Mao Zedong a eu des répercussions profondes et durables sur la société chinoise. Utilisée comme outil de gouvernance, elle a permis à Mao de maintenir son contrôle autoritaire, mais au prix d'une répression sévère et d'une fragmentation sociale importante. Cette approche a engendré une dynamique de méfiance et de peur, inhibant ainsi le développement politique et économique de la Chine.