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Romance du leadership

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L'examen de la littérature sur le leadership et les travaux empiriques ont révélé que les dirigeants et les questions concernant le leadership procurent les explications les plus favorisées pour comprendre les résultats positifs et négatifs dans, et autour, les organisations. En outre, les recherches ont démontré que les gens sur-évaluent la performance des leaders lorsque ces résultats peuvent leur être attribués. Il existe donc un effet de halo pour les qualités de leadership. Si un individu est perçu comme un leader efficace, ses défauts personnels et les pauvres performances organisationnelles sont mises de côté sans attention particulière.

Cette soi-disant "Romance du Leadership" est fortement est largement produite par notre consommation de la presse populaire. Que ce soit sous la forme de portraits ou d'images de grands personnages du leadership ou dans des articles révélant des secrets inédits sur l'efficacité du leadership, ces images reflètent notre appétit de consommer des produits qui promettent d'enrichir et d'améliorer nos vies. Ces images du pouvoir du leadership nous fascinent culturellement et elles servent aussi à nous focaliser sur les personnages et les caractéristiques des leaders eux-mêmes : le prestige, le charisme ou l'héroïsme. A notre insu, la société fabrique des stéréotypes culturels du "grand leader”. En tant que "suiveurs", nous réagissons et nous sommes plus influencés par nos constructions de la personnalité du leader que nous le sommes de la « vraie » personnalité du leader. La romance du leadership explique en partie la perte de responsabilité individuelle. Nous solidifions et nous pérennisons notre perception du leadership négatif en imaginant un lien cognitif de "causalité" entre nos propres attitudes et comportements et celles que le leader vient de faire ou est en train de faire. Autrement dit, si nous échouons, c'est que le leader nous a fait échouer.

James Meindl, décédé subitement en 2004, a laissé derrière lui un héritage fructueux sur la recherche universitaire qu'il a appelé « la romance du leadership ». Cette romance attribue le succès aux efforts des leaders alors qu'il existe certainement d'autres facteurs (de bons produits, de bonnes procédures, des clients fidèles, de bons employés, etc.), qui contribuent à la réussite de l'organisation. Un leader ne peut pas contrôler directement l'ensemble de ces éléments, pourtant tous les honneurs lui sont dus. La théorie de la "Romance du Leadership" nous encourage, en tant que consommateurs de leadership, de remettre sans cesse en question la construction sociale du leader, et l'a priori 'positif' du leadership.

Le cas inverse se produit en cas d'échec. La "romance du leadership" nous amène également trop facilement à blâmer les dirigeants pour les résultats négatifs, même en l'absence de toute preuve réelle qu'ils sont blâmables. Les exemples abondent dans le monde sportif parmi les entraîneurs et sélectionneurs des équipes de haut niveau. Pourtant, il est évident que même lorsque les affaires d'un dirigeant périclitent, cela ne signifie pas qu'il soit un mauvais leader. Parfois, ce sont les suiveurs qui aiment aussi le mythe du héros. Ce ne ne sont pas seulement les leaders qui font de l'auto-promotion, ce sont leurs employés qui les idolâtrent (ou les diabolisent) et qui préfèrent les explications simplistes plutôt que de s'atteler à chercher et à comprendre des raisons qu'ils n'arrivent pas à comprendre facilement et totalement.

Bibliographie

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  • 1987, S. B. Ehrlich, James R. Meindl, "The romance of leadership and the evaluation of organizational performance", Academy of Management Journal, Vol 30, pp91–109
  • 1992, Boas Shamir, "Attribution of influence and charisma to the leader: The Romance of Leadership revisited", Journal of Applied Social Psychology, 22, pp386-407
  • 1995, James R. Meindl, "The romance of leadership as a follower‐centric theory: A social constructionist approach", The Leadership Quarterly, 6(3), pp329‐341
  • 2001, S. A. Haslam, M. J. Platow, J. C. Turner, K. J. Reynolds, P. J. McGarty, S. Johnson, "Social identity and the romance of leadership: The importance of being seen to be ‘doing it for us.’", Group Processes and Intergroup Relations, Vol 4, pp191−205
  • 2004, James R. Meindl, "The romance of teams: Is the honeymoon over?", Journal of Occupational and Organizational Psychology, 77, pp463-466
  • 2005,
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    • B. Jackson, "The enduring romance of leadership studies", Journal of Management Studies, 42(6), pp1311–1324
  • 2006, Rajnandini Pillai, Mary Uhl-Bien, "The Romance of Leadership and the Social Construction of Followership", In: Michelle C. Bligh, Boas Shamir, Rajnandini Pillai, Mary Uhl-Bien, dir., "Follower-centered perspectives on leadership: A tribute to the memory of James R. Meindl", Greenwich, CT: Information Age Publishing, pp187‐209
  • 2006, Karl Weick, "Romancing, Following, and Sensemaking: James Meindl’s Legacy, In: Michelle C. Bligh, Boas Shamir, Rajnandini Pillai, Mary Uhl-Bien, dir., "Follower-centered perspectives on leadership: A tribute to the memory of James R. Meindl", Greenwich, CT: Information Age Publishing