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Ronnie, sur la citation de Locke : ''"N'ayant aucun pouvoir sur sa propre vie, un homme ne peut par pacte ou consentement se rendre esclave de quelqu'un d'autre"'' . Est-ce que ça signifie que notre propre corps ne nous appartient pas ? Dans ce cas, peut-on en déduire une incohérence avec la page sur le suicide ? Ou la vente d'organe ? Ou bien la ''vie'' n'est pas assimilable à la vie du corps ?  --[[Utilisateur:Thomas|Thomas]] 13 jan 2006 à 11:14 (CET)
Ronnie, sur la citation de Locke : ''"N'ayant aucun pouvoir sur sa propre vie, un homme ne peut par pacte ou consentement se rendre esclave de quelqu'un d'autre"'' . Est-ce que ça signifie que notre propre corps ne nous appartient pas ? Dans ce cas, peut-on en déduire une incohérence avec la page sur le suicide ? Ou la vente d'organe ? Ou bien la ''vie'' n'est pas assimilable à la vie du corps ?  --[[Utilisateur:Thomas|Thomas]] 13 jan 2006 à 11:14 (CET)
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En effet, il y a dissension entre certains libertariens. Certains (dont je suis) affirment la propriété de soi (et donc du corps), d'autres non. Mais comme dirait [[Lemennicier]], si mon corps ne m'appartient pas, à qui appartient-il ? Est-ce une libre pâture ? Pour l'esclavage volontaire, il est théoriquement possible, mais il n'a aucune valeur juridique : l'"esclave" peut toujours librement briser son esclavage, un tel contrat sans "clause de sortie" est nul.[[Utilisateur:Dilbert|Dilbert]] 13 jan 2006 à 11:25 (CET)
En effet, il y a dissension entre certains libertariens. Certains (dont je suis) affirment la propriété de soi (et donc du corps), d'autres non. Mais comme dirait [[Bertrand Lemennicier|Lemennicier]], si mon corps ne m'appartient pas, à qui appartient-il ? Est-ce une libre pâture ? Pour l'esclavage volontaire, il est théoriquement possible, mais il n'a aucune valeur juridique : l'"esclave" peut toujours librement briser son esclavage, un tel contrat sans "clause de sortie" est nul.[[Utilisateur:Dilbert|Dilbert]] 13 jan 2006 à 11:25 (CET)


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Version du 18 octobre 2010 à 01:34

Discussion sur liberaux.org

Questions

  • Dilbert, quand tu écris "du latin médieval sclavus < slavus", que veux dire le '<' ? Si c'est une évolution ou un doute, ne peut on pas le noter plus clairement. Sekonda 3 déc 2005 à 11:47 (CET) (ignare de service)

Ronnie, sur la citation de Locke : "N'ayant aucun pouvoir sur sa propre vie, un homme ne peut par pacte ou consentement se rendre esclave de quelqu'un d'autre" . Est-ce que ça signifie que notre propre corps ne nous appartient pas ? Dans ce cas, peut-on en déduire une incohérence avec la page sur le suicide ? Ou la vente d'organe ? Ou bien la vie n'est pas assimilable à la vie du corps ? --Thomas 13 jan 2006 à 11:14 (CET)


En effet, il y a dissension entre certains libertariens. Certains (dont je suis) affirment la propriété de soi (et donc du corps), d'autres non. Mais comme dirait Lemennicier, si mon corps ne m'appartient pas, à qui appartient-il ? Est-ce une libre pâture ? Pour l'esclavage volontaire, il est théoriquement possible, mais il n'a aucune valeur juridique : l'"esclave" peut toujours librement briser son esclavage, un tel contrat sans "clause de sortie" est nul.Dilbert 13 jan 2006 à 11:25 (CET)


Tout d'abord, la citation de Locke renvoie à l'idée que notre vie est un don de Dieu - c'est l'un des points d'appui de son argumentation. Notons que l'article sur l'esclavage de l'Encyclopédie, que je cite, pose également que nous ne pouvons céder notre corps parce que nous n'en sommes pas propriétaires.

Que l'on soit croyant ou pas importe d'ailleurs peu : en réalité, il n'y a pas de "propriété sur le corps", puisque nous sommes chacun notre corps. Ensuite, pour répondre à Dilbert, la propriété ne s'applique stricto sensu qu'aux choses. C'est pourquoi parler de "propriété de son corps" n'est au mieux qu'une métaphore (du reste, il y a une erreur logique à prétendre légitimer la propriété, si l'on commence par vouloir la démontrer en posant "chacun est propriétaire de son corps", cela supposerait d'ailleurs qu'il est licite de se vendre comme une simple chose; curieuse manière de combattre l'esclavage que de cautionner l'esclavage volontaire !), au pire une confusion terminologique. Donc, refuser cette expression ne revient pas à dire, comme feint de le croire Lemennicier, que le corps serait une "pâture libre". Non, cela signifie uniquement que l'individu n'est pas un objet appropriable. Mais nous n'allons pas recommencer ce débat, ce n'est pas le lieu.

Enfin et surtout, je précise que, si je cite Locke, c'est afin de montrer que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'interdiction libérale de l'esclavage repose historiquement sur d'autres bases que la "propriété de soi" (je ne nie évidemment pas que l'idée de la self-ownership ait été revendiquée, mais ce n'est pas l'argument qui a prévalu). L'esclavage est illicite tout simplement parce qu'il dénie à l'homme la qualité de sujet de droit, en le relèguant au rang d'objet cessible. Mes précisions relèvent d'un simple souci d'exactitude afin de ne pas déformer l'histoire des idées.

Voilà, voilà.

Ronnie Hayek 14 jan 2006 à 11:34 (CET)


C'est Rothbard qui donne la bonne raison pour laquelle l'esclavage volontaire est impossible : l'inaliénabilité de la volonté, plutôt que la "réification" de la personne. Quant à la propriété de soi, cela pourrait être matière à un article ou un complément dans propriété. Les différences d'opinion à ce sujet sont d'ordre ontologique : "je suis mon corps" est un postulat ontologique. "Je ne suis pas mon corps, mais mon corps m'appartient" en est un autre. Ce dernier me satisfait davantage, il a l'avantage de pouvoir expliquer des actions telles que le don ou la vente d'organes ou des dispositions post-mortuaires. De plus il est en accord avec toutes les traditions philosophiques et religieuses (triade corpus-anima-spiritus ou nama-rupa-prajna en Inde). Donc il faut être conscient qu'il est possible aussi bien de nier que d'affirmer la propriété de soi. "Chacun est propriétaire de son corps", ne suppose pas qu'on puisse se vendre comme une simple chose, car le corps, dans son entièreté, n'est pas séparable du reste de la personne : non qu'une telle vente soit illicite (puisqu'on peut vendre une partie du corps, ou disposer de son corps après sa mort), mais une telle vente est simplement impossible physiquement (tant que la personne est en vie, bien sûr). A nouveau tout dépend des hypothèses ontologiques qu'on adopte. Le principal du point de vue libéral est d'aboutir aux mêmes conclusions.Dilbert 15 jan 2006 à 10:31 (CET)


Comme tu l'écris, le corps n'est pas séparable de la personne. C'est aussi pourquoi l'expression "propriété du corps" est erronée. ;-)

Utilisateur:Ronnie HayekRonnie Hayek 15 jan 2006 à 11:19 (CET)