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Friedrich Lutz

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Friedrich Lutz
Économiste

Dates 1901-1975
Tendance Libéral classique
Nationalité Allemagne Allemagne
Articles internes Autres articles sur Friedrich Lutz

Citation
Interwikis sur Friedrich Lutz

Friedrich Lutz (né le 29 décembre 1901 à Sarrebourg[1]; décédé le 4 octobre 1975 à Zurich) est un économiste allemand. Il fut président de la société du Mont-Pèlerin de 1964 à 1967, succédant à John Jewkes et cédant sa place à Bruno Leoni.

Le parcours intellectuel qui l'amène de l'Allemagne vers les États-Unis puis en Suisse

Il a étudié l'économie aux universités de Heidelberg et de Berlin de 1920 à 1921. Quelques années plus tard, en 1925, il a obtenu son doctorat à Tübingen. Il décide alors de consacrer ses compétences dans le monde des affaires pratiques. En 1932, il réussit brillamment son habilitation à diriger les thèses à Fribourg-en-Brisgau avec une thèse qui porte sur le problème du cycle économique dans l'économie nationale. Grâce à une bourse de la fondation Rockefeller, il passe un an, entre 1934 et 1935, à étudier en Angleterre. En 1937 et en 1938, il séjourne à Chicago et à Cambridge (Massachusetts) à des fins de recherche. En 1937, il épouse l'économiste britannique Vera Constance Smith, avec qui il décide d'émigrer aux États-Unis en 1938 suite à la montée au pouvoir d'Hitler. En effet, l'environnement du national-socialisme dans les universités allemandes l'empêche de briguer un poste en raison de ses positions jugées trop libérales.

Il a recommencé sa carrière universitaire aux États-Unis. Il a été professeur adjoint à l'Université de Princeton (New Jersey) de 1938 à 1947 et professeur titulaire de 1947 à 1952. Au printemps 1953, il accepta une sollicitation de l'Université de Zurich, pour la chaire de professeur d'économie sociale théorique et d'histoire de l'économie sociale, poste qu'il a occupé jusqu'à sa retraite en 1972.

De 1954 à 1975, il a été membre du conseil d'administration de l'Institut Walter Eucken. Dans la seconde moitié des années 1950, il a été consultant auprès de la Banque des règlements internationaux. De 1965 à 1975, il a dirigé l'Institut suisse de recherche internationale. Pendant la même période, il a été membre du conseil consultatif scientifique du ministère fédéral allemand de l'économie. Les publications de Friedrich Lutz ont porté sur les taux d'intérêt, la théorie monétaire ainsi que sur la politique réglementaire de la concurrence.

L'influence de l'école de Fribourg sur la pensée de Fritz Lutz

Friedrich A. Lutz a enseigné comme maître de conférences à l'Université de Fribourg dans les années 1930. Il faisait partie de cette communauté d'économistes et de juristes, qui cherchait à comprendre comment organiser l'économie et le droit en les conciliant avec le principe de liberté pour obtenir finalement un équilibre social. Cette école fut dénommée plus tard « École de Fribourg »[2]. Cette question centrale de l'économie sociale de marché a marqué durablement sa pensée et son travail. C'est lorsqu'il faisait ses études d'économie au début des années 1920 qu'il rencontre à Berlin, le maître de conférences Walter Eucken. Celui-ci était en train d'obtenir son diplôme de professeur en 1921 et il donnait alors des cours d'économie théorique. Il adoptait une méthodologie nouvelle et attirante intellectuellement pour Friedrich Lutz. En effet, le professeur Walter Eucken s'est détourné de la méthode de l'école historique allemande et s'est orienté vers les fondements théoriques d'un système d'économie de marché. Cette rencontre a eu une influence décisive sur la vie intellectuelle ultérieure de Friedrich Lutz.

Il était un invité régulier dans la demeure de son mentor avec qui il est resté ami tout au long de sa vie. Lorsque Walter Eucken a reçu un poste de professeur à l'Université de Tübingen en 1925, Friedrich Lutz l'a rejoint. À la fin de l'année, il a soutenu avec lui sa thèse de doctorat qui portait sur le concept du capital. Quatre ans plus tard, soit en 1929, Walter Eucken, qui enseignait alors à l'Université de Fribourg, lui proposa un poste d'assistant, qu'il accepta malgré les pertes financières qui étaient associées à ce changement puisqu'il travaillait dans le secteur privé du monde des affaires. Au cours des étés 1948 et 1949, il enseigne à l'Université de Fribourg, alors qu'il est toujours en poste à l'université de Princeton aux États-Unis. Après la mort de Walter Eucken en 1951, il reprend sa chaire en 1952.

De 1948 à 1975, il fut le co-rédacteur en chef du magazine Ordo dont le nom est évocateur de l'ordo-libéralisme. Les articles sont en grosse majorité en langue allemande et le reste est en anglais.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Sarrebourg est située en Lorraine, en France, mais à l'époque de la naissance de Fritz Lutz, la région appartenait à l'Allemagne depuis la défaite de la France contre la Prusse en 1870.
  2. Elle a développé un concept de régulation communément appelé « ordolibéralisme » qui considère l'État comme une autorité de régulation indépendante. Parmi ses membres les plus populaires figuraient l'économiste Walter Eucken et le juriste Franz Böhm.

Publications

  • 1932, "Das Konjukturproblem in der Nationalokonomie" ("Le problème du cycle économique dans l'économie nationale"), Jena: Gustav Fischer
  • 1936, "Das Grundproblem der Geldverfassung" ("Le problème fondamental de la création de la monnaie"), Berlin
  • 1940, "The Structure of Interest Rates", Quarterly Journal of Economics, Vol 55, pp36-63
  • 1943, "Professor Hayek's Theory of Interest", Economica, Vol 10, pp302-310
  • 1945,
    • a. "The Criteria of Maximum Profits in the Theory of the Firm", QJE
    • b. "Corporate Cash Balances in Manufacturing and Trade"
  • 1948,
    • a. "Théorie du capital et théorie de la production", Economie Appliquée, n°1
    • b. "La monnaie et les taux d'intérêt", Economie Appliquée, n°2-3
  • 1949, "Geldpolitik und Wirtschaftsordnung" [La politique monétaire et l'ordre économique], ORDO, Vol 2, pp207-228
  • 1951,
    • a. avec Vera C. Smith Lutz, "Theory of Investment of the Firm",
    • b. avec Lloyd W. Mints, dir., "Readings in Monetary Theory", Homewood, Ill.: Irwin
  • 1954, "The Case for Flexible Exchange Rates", BNLQR
  • 1956, "The Theory of Interest",
    • seconde édition en 2006, London: Aldine
  • 1961,
    • a. avec D. C. Hague, dir., "The Theory of Capital", Macmillan, London
    • b. "Die Liquidität des Banksystems und die Zinssätze" ("La liquidité du système bancaire et les taux d'intérêt"), WWA
  • 1967,
    • a. "Le Gold Exchange Standard et l'inflation importée", In: Emil Claassen, dir., "Les fondements philosophiques des systèmes économiques", Paris: Payot, pp395-401
    • b. "Verstehen und Verständigung in der Wirtschaftswissenschaft" [Compréhension et communication en économie]
      • Repris en 2008, In: Nils Goldschmidt, Michael Wohlgemuth, dir., "Grundtexte zur Freiburger Tradition der Ordnungsökonomik" [Textes fondamentaux sur la tradition de l'école économique de Fribourg], Tübingen: Mohr Siebeck, pp279-296
  • 1969, "On Neutral Money," In: Erich Streissler, dir., "Roads to Freedom", London: Routledge and Kegan Paul, pp105-116

Littérature secondaire

  • 1957, Eberhard M. Fels, commentaire du livre de Friedrich A. Lutz, "Zinstheorie", The American Economic Review, Vol 47, n°5, Sep., pp702-703
  • 2019, Lachezar Grudev, "Friedrich A. Lutz’ Epistemological and Methodological Messages During the German-Language Business Cycle Debate", Journal of Contextual Economics – Schmollers Jahrbuch, Vol 139, n°1, pp1–27
  • 2023, Lachezar Grudev, "Friedrich A. Lutz: A Forgotten Monetary Economist and Social Philosopher", The Independent Review, Vol 28, n°2, Fall
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