Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !
Homme nouveau
L'homme nouveau est une expression qui désigne un changement de mentalité, ou de physique, d'une grande partie ou de la totalité de l'humanité.
En politique
En politique l'homme nouveau fait référence au résultat théorique des utopies concernant l'humanité entière : communisme révolutionnaire, communisme libertaire, écologie politique.
- Pour les communistes révolutionnaires, l'homme nouveau est le résultat obtenu après le passage transitionnel d'une société capitaliste à une société socialiste. L'homme nouveau est supposé bon, fraternel, et égal aux autres.
- Pour les communistes libertaires, l'étape de transition entre capitalisme et socialiste n'a pas lieu d'être. L'homme nouveau est donc censé apparaître spontanément.
- Pour les écologistes, l'expression souvent employée c'est "la prise de conscience". Cette prise de conscience est présentée comme un changement de mentalité devant aboutir à une société où les individus et l'état agissent ensemble pour protéger la nature.
Point de vue
- Pour les conservateurs, l'homme nouveau n'est ni attendu, ni souhaité. Il faut faire avec ce qu'on a et gouverner avec la nature humaine, telle qu'elle est aujourd'hui. Le conservatisme est censé contenir les débordements de la nature humaine dans certaines limites. Il ne parle pas de changer la nature humaine.
- Pour les libéraux, l'homme nouveau n'existe pas. L'individu s'adapte continuellement à la situation et évolue en permanence mais la nature humaine et ses fondamentaux restent inchangés, car l'homme étant un animal physique, il reste soumis aux mêmes impératifs physiques que le règne animal. Il faut donc utiliser la nature humaine dans ce qu'elle a de positif, et non vouloir la changer artificiellement. Aussi les individus peuvent changer de mentalité, mais restent avant tout des individus. Donc au sens libéral du terme, reste dans la même nature.
Philosophie
L'homme nouveau étant un changement radical concernant toute ou presque toute l'humanité, cela suppose l'existence d'une conscience collective dépassant celle de l'individu. Pour les libéraux, cette conscience collective n'existe pas, il n'existe que des consciences individuelles dont certaines partagent les mêmes intérêts, mais restent fondamentalement des consciences individuelles. La possibilité d'une conscience universelle peut se rattacher à des principes religieux : il peut exister une grande similitude entre les religions et les mouvements politiques qui croient en l'homme nouveau.
Cette tendance s'observe notamment dans le fait que les mouvements politiques basés sur l'homme nouveau, s'attaquent souvent au monde entier de façon presque impérialiste. Alors que les mouvements politiques qui ne croient pas en l'homme nouveau concernent souvent une population limitée volontaire.
Par exemple les communistes révolutionnaires, militent pour l'harmonisation fiscale. Les altermondialistes, contre les paradis fiscaux, les écologistes, pour le protocole de Kyoto. Leurs programmes ne s'arrêtent pas aux frontières. Ils s'introduisent de façon illégitime dans la gestion des autres pays. Cet interventionnisme est justement ce que les libéraux rejettent.
Par comparaison, tandis que les altermondialistes essayent de faire la loi dans le monde, les libertariens essayent de créer leur propre pays, en se gardant bien d'intervenir chez les autres. Il parait donc évident que d'un côté, il y a désir de changer le monde, ce qui implique un changement de l'humanité et donc un homme nouveau ; et d'un autre côté la volonté de changer uniquement sa propre vie, ce qui n'implique pas un changement de l'humanité et donc ne nécessite pas l'apparition d'un homme nouveau.
Le changement naturel
Il se peut que l'évolution d'une société antilibérale vers une société libérale, crée un changement très important de mode de vie. La liberté économique apportant plus de confort, les modes de vie changent car les conditions matérielles changent. Or des conditions matérielles peuvent influencer l'état d'esprit des gens. Mais il ne s'agit pas là d'un changement uniforme et unilatéral de la mentalité collective de l'humanité. Il s'agit d'une adaptation individuelle aux nouvelles conditions de vie. Ainsi l'homme du XXIe siècle n'est pas un homme nouveau par rapport à l'homme du XIXe siècle, car même si la technologie a évolué, que le confort a considérablement augmenté, que les limites mentales (les tabous) ont changés, la nature humaine est restée la même.
Le transhumanisme
Le transhumanisme est un cas particulier car il préconise l'évolution de l'homme par la technologie et la science. C'est la seule idéologie qui propose un homme nouveau, différent par le physique et non uniquement par l'esprit.
L'emploi combiné du clonage et des OGM humains peut en effet aboutir à la création d'une autre race humaine, voir d'une autre espèce humaine. Bien que cela reste pour l'instant de la science-fiction, il est tout à fait possible de créer une nouvelle espèce vivante de genre humain, et donc un homme nouveau.
L'homme nouveau transhumaniste diffère parce qu'il n'est pas réellement une transformation de l'humanité, mais la création d'une nouvelle humanité qui ne remplacerait pas celle qui existe aujourd'hui mais se rajouterait à elle. Ainsi les êtres humains ne seraient pas forcés de devenir des hommes nouveaux s'ils ne le désirent pas. L'homme transhumaniste reste avant tout un individu et non un collectif. Dans ce sens, au sens philosophique, il est plus un individu nouveau ou une espèce nouvelle qu'un homme nouveau.
Voir aussi
![]() |
Accédez d'un seul coup d’œil au portail philosophie et épistémologie du libéralisme. |