https://www.wikiberal.org/api.php?action=feedcontributions&user=Domi2&feedformat=atomWikiberal - Contributions [fr]2024-03-29T07:07:31ZContributionsMediaWiki 1.37.1https://www.wikiberal.org/index.php?title=Catallaxie&diff=239682Catallaxie2024-03-02T17:58:09Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>La '''catallaxie''' est un concept économique et philosophique majeur de l'[[école autrichienne]], développé entre autres par [[Ludwig von Mises]] et [[Friedrich Hayek]]. C'est la science des [[échange]]s, soit la branche de la [[connaissance]] qui étudie les phénomènes du [[marché]]. <br />
<br />
== Origine et définition du terme Catallaxie ==<br />
<br />
Le mot Catallaxie a été forgé à partir du concept de "catallactique" - qui nomme la [[science]] des [[échanges]], soit la branche de la connaissance qui étudie les phénomènes du [[marché]], c'est-à-dire la détermination des rapports d'échange mutuels des biens et des services négociés sur le [[marché]], leur origine dans l'[[praxéologie|action humaine]] et leurs effets sur l'action ultérieure.<br />
<br />
La catallaxie est un terme savant tiré du grec ''katallatein'' (ou ''katallassein'') signifiant « échanger », mais aussi et surtout: « faire de l'ennemi un ami ». Daniel Levy et Jay Cochran préconisent de ne pas opérer une translittération du « k » en un « c » dans la traduction du mot grec. Ils ajoutent une justification étymologique puisque le kaph (&#x1090A;), la vieille lettre phénicienne (représentée sous une forme moderne du "k" couché sur le dos) est le symbole d'une main tendue ou d'une palme, similaire à la métaphore de l'action d'un échange. La lettre phénicienne &#x10902; équivalente à notre « c », d'autre part, était le symbole d'un chameau ou d'un objet de richesse. Ainsi, l'orthographe « katallactics » en anglais ou « Katallaxie » en français avec un «k» symbolise de façon précise un processus d'échange volontaire, ou la Katallaxie (katallactics), dans une autre définition, désigne l'acte de transformer un ennemi en ami.<br />
<br />
Si le terme est ''a priori'' né chez chez [[Richard Whately]]<ref>[https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.187494/page/n13/mode/2up?view=theater&q=Whately Human Action: A Treatise on Economics. London: William Hodge and Company, Limited. p. 3]</ref>, ce sont [[Ludwig von Mises]] et [[Friedrich Hayek]] qui ont développé et popularisé le terme.<br />
<br />
[[Friedrich Hayek]] a ainsi choisi de créer la catallaxie, avec un et non un k, pour désigner, selon ses propres termes, « l'ordre engendré par l'ajustement mutuel de nombreuses économies individuelles sur un [[marché]]. Une catallaxie est ainsi l'espèce particulière d'[[ordre spontané]] produit par le [[marché]] à travers les actes des gens qui se conforment aux règles juridiques concernant la [[propriété]], les dommages et les contrats ». (in ''[[Droit, législation et liberté]]'', t. 2 ''Le Mirage de la Justice sociale'', p. 131)<br />
<br />
Pour [[Georges Lane]]<ref>[https://web.archive.org/web/20150901224052/http://www.tvlibertes.com/politique-eco-n51-deuxieme-volet-de-la-desinformation-economique/ Deuxième volet de la désinformation économique]</ref>, l'intérêt du concept est de se démarquer, dans une approche ''ex ante'', des concepts de [[macro-économie]] ou d'[[équilibre]], qui sont ''ex post'' et ignorent l'[[échange]] volontaire et le [[droit]].<br />
<br />
== Spécificité du marché dans l'école autrichienne ==<br />
<br />
Une différence notable existe entre le courant néo-classique et l'[[école autrichienne]] sur leur analyse du marché.<br />
<br />
Les économistes néo-classiques observent le [[marché]] comme un lieu de transaction, de négociation voire de confrontation entre des offreurs et des demandeurs. Ils tiennent compte des [[coûts de transaction]] ou de négociation. Et, pour beaucoup d'économistes néo-classiques, ces coûts sont considérés comme des coûts objectifs.<br />
Ils s'intéressent à l'efficience de l'allocation des ressources sur ce marché et au calcul du [[Économie du bien-être|bien-être social]].<br />
Une partie des économistes néo-classiques soutiennent des politiques de régulation de la [[concurrence]]. Ils portent généralement un jugement défavorable sur certaines pratiques d’[[entreprise]]s qui tentent de retenir leur clientèle ([[discrimination tarifaire]], ventes liées, ventes groupées, ventes par lot, etc). Il existe toutefois des économistes néo-classiques qui font exception comme [[George Stigler]], [[Aaron Director]], [[Sam Peltzman]] et un certain nombre d'économistes de l'[[École de Chicago]].<br />
<br />
Les économistes autrichiens voient le marché comme un processus relationnel entre individus. Il est normal, selon [[Israel Kirzner]], qu'un [[entrepreneur]] soit en alerte constante et recherche à retenir ses clients par une politique de fidélisation. Il ne s'agit pas d'une forme de pouvoir qui doit être corrigée par une politique étatiste de régulation du marché mais d'un processus de connaissance mutuelle. Les interventionnistes considèrent qu'il y a des coûts pénalisant le bien-être social. [[Murray Rothbard]] démontre qu'il ne peut y avoir de calcul et d’agrégation collective des utilités individuelles. Les coûts des acteurs économiques sont des [[coûts subjectifs]].<br />
<br />
Dans l'analyse néo-classique, la [[demande]] est externe et distincte de l'[[offre]]. Dans l'approche autrichienne, la clientèle est un actif immatériel de l'[[entreprise]]. Elle constitue quelquefois un élément de renommée pour celle-ci. Il ne peut y avoir antagonisme entre l'offre et la demande.<br />
<br />
Sur le « marché relationnel » où la '''catallaxie''' émerge, la raison de l’échange porte moins sur le « produit » que sur la « solution » à apporter aux différents acteurs (acheteurs et vendeurs). Il ne s'agit plus de la transaction du marché néo-classique, qui porte, souvent, uniquement sur un produit isolé, mais sur un bouquet de caractéristiques liées à des biens et des services. <br />
<br />
L'économie se concentre sur l’étude du marché parce qu'il est possible d’observer le phénomène d'ordre du marché qui jaillit d'un ensemble d'actions apparemment « anarchique » et « non planifié ». Le marché est le lieu destiné à la rencontre coopérative et pacifique des hommes pour la satisfaction réciproque des besoins ; il n'est pas une structure, un système, une organisation, mais un réseau de relations volontaires entre des sujets consentants. Lorsque nous nous trouvons en présence de relations non volontaires entre des sujets pour lesquels le consentement a été extorqué, cela n'est pas du domaine de la catallaxie mais du [[pouvoir]] politique.<br />
<br />
== Catallarchie ==<br />
<br />
La catallarchie désigne l'application de la catallaxie à l'organisation de la société tout entière : la société humaine est un système dynamique capable de s'organiser spontanément sans intervention directe, de la même façon qu'une économie de marché libre parvient à définir des prix et permettre des [[échange]]s.<br />
<br />
C'est [[Patri Friedman]], petit-fils de [[Milton Friedman]], qui emploie ce terme (''catallarchy'').<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« La catallaxie est une manière d’accorder sa confiance sans pour autant devenir ami, de s’associer sans se connaître, de faire société sans exiger des valeurs communes. Comme Socrate, le marché sait qu’il ne sait pas. Il va donc s’évertuer à favoriser l’émergence d’un ordre spontané sans chercher à contrôler ni même à recenser les détails des échanges quotidiens. À l’inverse, l’économie dirigée repose sur l’illusion qu’une institution centrale serait en mesure de tout connaître et donc de tout organiser de manière verticale, broyant inévitablement les choix individuels. Voilà pourquoi le [[planisme]] est, aux yeux de Hayek, le début du [[totalitarisme]]. »'' ([[Gaspard Koenig]], ''La fin de l'individu'', 2019)<br />
* ''« Cette conception des [[marché]]s est fondamentalement de nature « transactionnelle ». Le marché y est pensé comme un « lieu » où se confrontent des offres et des demandes portant sur des produits ayant une existence propre en dehors des protagonistes. De cette confrontation découle la formation d'un [[prix]] auquel s’effectue la transaction sur le droit de [[propriété]] du produit. Le système de prix constitue le seul mécanisme de [[coordination]] entre l’offre et la demande. A cette conception du marché sont associés des critères d’appréciation de son bon fonctionnement (c’est-à-dire de sa capacité à assurer l’optimisation du bien-être social) centrés sur l’efficience de l’allocation des ressources. D’où l’importance de s’assurer de ce que les acheteurs puissent librement s’adresser aux fournisseurs en mesure de proposer les offres les plus compétitives. »'' (Philippe Moati et Anne Corcos, CREDOC<ref>[http://www.credoc.fr/pdf/Rech/C220.pdf Des marchés transactionnels aux marchés relationnels : Une approche théorique pour repenser l’impact des politiques de rétention de clientèle, CAHIER DE RECHERCHE N° 220, NOVEMBRE 2005]</ref>)<br />
<br />
== Informations complémentaires ==<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
{{références}}<br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
* [[1993]], [[Carlo Lottieri]], La catallaxie ou la loi de la jungle? La théorie sociale de Hayek et les critiques des constructivistes, [[Journal des Economistes et des Etudes Humaines]], volume IV, n°1, pp43-64<br />
<br />
* [[1999]], Daniel M. Levy, "Katallactic Rationality: Exploring the Links between Cooperation and Language", American Journal of Economics and Sociology, 58(4), pp729–747<br />
<br />
* [[2004]], Jay Cochran, [https://departments.gmu.edu/rae/archives/VOL17_4_2004/6_Cochran.pdf?gmuw-rd=sm&gmuw-rdm=ht Of Contracts and the Katallaxy]{{pdf}}, [[Review of Austrian Economics]], 17 (4)<br />
<br />
* [[2011]], [[Adam Martin]], [http://docs.sieo.org/SIEO_4_2011_Martin.pdf "The Catallactic Point of View"], [[Studies in Emergent Order]], Vol 4, pp133-148<br />
<br />
* [[2012]], [[Jean-Philippe Feldman]], "Catallaxie", In: [[Mathieu Laine]], dir., "Dictionnaire du libéralisme", Paris: Larousse, pp125-126<br />
<br />
* [[2014]], Mariana Piaia Abreu, [https://misesjournal.org.br/misesjournal/article/view/581/289 "Cataláxia: A Escola Austríaca versus o Mainstream"], MISES: Revista Interdisciplinar de Filosofia, Direito e Economia Volume II, Número 1 (Edição 3) Janeiro-Junho, pp81-98 {{pt}}<br />
<br />
=== Voir aussi ===<br />
* [[Friedrich Hayek]]<br />
* [[Catallaxia]]<br />
<br />
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{{Lexique}}<br />
<br />
[[Catégorie:Concept philosophique]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9raux_de_gauche&diff=233392Libéraux de gauche2023-12-18T12:45:37Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Le [[libéralisme]] est un ensemble de courants qui vise à faire reconnaître la primauté de l'[[individu]]. Parmi [[Nomenclature|les libéraux]], les '''libéraux de gauche''' se distinguent en insistant sur la nécessité d'une certaine égalité des conditions de départ pour tous.<br />
<br />
== Caractéristiques des libéraux de gauche ==<br />
Les libéraux de gauche soulignent les limites du principe de première appropriation, qui fait partie du [[droit naturel]], en s'appuyant sur une argumentation ''a contrario'' du paragraphe 33 du ''Traité du gouvernement civil'' de [[John Locke]] <ref>Voir la légitimité de [https://www.wikiberal.org/wiki/John_Locke#L.27appropriation_individuelle l'appropriation individuelle] chez John Locke</ref>. Ils proposent pour rétablir l'égalité des conditions initiales de nombreux mécanismes souvent complexes : [[allocation universelle]], “[[propriété]]” collective, principe de compensation, loyer, etc.<br />
<br />
Ce qu’ils essaient de faire est de résoudre un conflit : les ressources sont rares et il faut les répartir entre les individus. Comment résoudre ce conflit ? Pour eux, la solution apportée par le [[droit naturel]] n’est pas la bonne. Bien qu’ils acceptent le reste du droit naturel, ils cherchent à le concilier avec un principe de répartition des ressources qui serait plus égalitaire (notion subjective et qui varie d’un libéral de gauche à un autre).<br />
<br />
Historiquement, on qualifie parfois de libéraux de gauche ceux des libéraux qui en France siégeaient à [[gauche]] à l'Assemblée nationale : [[Frédéric Bastiat]], [[Yves Guyot]], etc., la gauche française à l'époque n'étant pas dans sa totalité collectiviste ni étatiste. <br />
<br />
Certains libéraux, tels [[Jean-François Revel]], se considèrent comme des hommes de gauche, attachés à une [[justice sociale]] qui ne soit pas de la simple redistribution, mais plutôt l'abolition de [[privilège]]s étatiques indus.<br />
<br />
==Applications concrètes==<br />
La [[Gauche libérale]] a illustré cette vision des choses, avec la situation politique française. [[Fichier:Ppf-03-09.jpg|right|thumb|Illustration Gauche libérale]]<br />
<br />
Cette carte dessine le paysage politique français sur deux axes :<br />
* en abscisse, le traditionnel droite-gauche, incontournable curseur médiatique du positionnement politique,<br />
* en ordonnée, le degré de libéralisme des partis politiques, à savoir l'importance qu'ils accordent à la liberté individuelle ou au dirigisme.<br />
Cette représentation montre donc le libéralisme comme une deuxième dimension de la vie politique. Le contraire du libéralisme, ce n'est ni la gauche ni la droite, c'est l'étatisme, le dirigisme et le constructivisme.<br />
<br />
Bien entendu, les idées politiques ne se limitent pas non plus à cette cartographie en deux dimensions, mais cette représentation se révèle nettement plus précise que le traditionnel positionnement linéaire droite - gauche.<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est une idéologie de droite ==<br />
En toute rigueur, le [[libéralisme]] ne peut être classé ni à droite ni à [[gauche]]. En déduire qu'il est « [[centrisme|centriste]] » serait aussi une erreur, sauf à dire qu'il est éloigné tant des tendances redistributives de la gauche (et aussi de la droite) que des tendances autoritaires de la droite (et aussi de la gauche), ces deux types de tendances reposant sur l'[[étatisme]] et l'[[interventionnisme]], réprouvés par les libéraux :<br />
:''« Les [[conservatisme|conservateurs]] veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Les [[social-démocratie|sociaux-démocrates]] veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. »'' ([[David Boaz]], ''Libertarianism: A Primer'')<br />
<br />
Si on tient à tout prix à coller des étiquettes [[politique]]s sur les libéraux, on aura :<br />
* plutôt à droite, les [[libéraux conservateurs]] ;<br />
* plutôt à [[gauche]], les libéraux de gauche ;<br />
* plutôt centristes (dans le bon sens du terme), les [[libéraux classiques]], qui historiquement s'opposent tant aux [[conservateur]]s de droite qu'aux socialistes ;<br />
* inclassables, les [[libertarien]]s, qui tendent vers l'[[anarchisme]] ou l'État minimal.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il existe des courants de [[gauche]], il faut le souligner, qui, au plan économique, sont des partisans des [[liberté économique|libertés économiques]]. A la fin du 19ème siècle, les solidaristes, par exemple, ne considèrent pas antithétique par nature avec le libre [[marché]] de construire une société plus solidaire. On a tendance à couper les courants de pensée dans un axe gauche-droite, suivant leur position sur le [[libéralisme économique]]. Mais même au sein du parti socialiste d’avant 1914, il existait un courant assez libéral en [[économie]] qui s’opposait aux dirigistes. C’est le cas de l’opposition entre Jaurès et Jules Guesde. Jaurès a écrit un article faisant l’éloge du chef d’[[entreprise]]. Malheureusement, il a été assassiné, il eut mieux valu que ce fût Guesde ! Jaurès ne récusait pas du tout une économie libérale. »'' ([[Philippe Nataf]])<br />
:<br />
* ''« Si elles étaient établies, la réalité et la viabilité d’un libéralisme de gauche aussi authentiquement libéral que de gauche contribuerait assurément à dédroitiser et recentrer une tradition libérale au champ élargi et à la dynamique revivifiée. En tête de leurs conditions théoriques de possibilité figure l’existence d’une gauche dont l’engagement anti-[[totalitarisme|totalitaire]] serait également anti-[[collectivisme|collectiviste]]. Qui ne se fourvoie pas dans l’illusion syncrétique d’une « troisième voie » entre [[capitalisme]] et [[socialisme]], ne s’en tienne pas à la dimension [[politique]] du [[libéralisme]] pour oser en finir avec les excès de l’[[interventionnisme]] assistanciel, redistributif et ultra-règlementariste de l’[[État-providence]] – et adhère sans restriction aux principes [[individualisme|individualistes]] de [[responsabilité]] individuelle, de [[liberté]] [[contrat|contractuelle]] et de respect du [[droit]] de [[propriété]]. Sur la base du paradigme libéral, le libéralisme de gauche illustrerait alors la possibilité intellectuelle d’en déduire des conséquences et applications pratiques autres que celles du libéralisme de pur [[laissez-faire]]. Son pari : dans la ligne des idées d’un [[Karl Popper]] suggérant dès 1958 de « réduire ce qui semble tant faire question dans l’État welfare : la bureaucratisation et la mise en tutelle de l’[[individu]] » (''En quoi croit l’Occident ?''), parvenir à concilier l’éradication des principes et effets pervers de l’État providence avec l’exigence d’accompagner le libre [[marché]] de dispositifs qui en suppriment la brutalité et la clôture pour les moins bien lotis. Il s’agirait de « rendre tout un chacun capable de prendre ses responsabilités et de faire preuve d’initiative pour affirmer sa compétence sur le marché au lieu de se comporter comme un « raté » et de recourir à l’assistance de l’[[État]] », pour reprendre les termes d’Habermas dans ''Après l’État-nation''. »'' ([[Alain Laurent]])<br />
:<br />
* ''« Si j’avais le malheur de ne voir dans le capital que l’avantage de capitalistes, et de ne saisir ainsi qu’un côté, et, assurément, le côté le plus étroit et le moins consolant de la science économique, je me ferais Socialiste ; car de manière ou d’autre, il faut que l’inégalité s’efface progressivement, et si la liberté ne renfermait pas cette solution, comme les socialistes je la demanderais à la loi, à l’État, à la contrainte. »'' ([[Frédéric Bastiat]], [http://fr.wikisource.org/wiki/Gratuit%C3%A9_du_cr%C3%A9dit/Lettre_14 Gratuité du crédit])<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
<br />
* [[2000]], [[Thierry Leterre]], ''La Gauche et la peur libérale'', Presses de Sciences Po, ISBN 2724608038<br />
<br />
* [[2006]], <br />
** V. Bourdeau, "Les républicains du 19eme siècle étaient-ils des libertariens de gauche?", Raisons politiques, vol 23, pp93-108<br />
** [[Nicolas Tenzer]] et [[Monique Canto-Sperber]], ''Faut-il sauver le libéralisme?''<br />
<br />
* [[2008]], <br />
** [[Monique Canto-Sperber]], ''Le libéralisme et la gauche'', Hachette Littératures<br />
** David Trenchard et [[Jan Narveson]], [http://www.libertarianismo.org/livros/rhteol.pdf#327 "LEFT LIBERTARIANISM"], In: [[Ronald Hamowy]], dir., [http://www.libertarianismo.org/livros/rhteol.pdf "The Encyclopedia of Libertarianism"], [[Cato Institute]] - Sage Publications, pp288-289<br />
<br />
== Tentative de recensement ==<br />
La liste suivante de "libéraux de gauche", ou assimilés comme tels, se base sur les travaux d'[[Alain Laurent]] (''La Philosophie libérale'' et ''Les grands courants du libéralisme'') et ceux de [[Peter Vallentyne]] et [[Hillel Steiner]].<br />
<br />
===XVI<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Hugo Grotius]]<br />
<br />
===XVIII<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Joseph Priestley]]<br />
* [[Jeremy Bentham]]<br />
* [[Thomas Jefferson]]<br />
* [[Thomas Spence]]<br />
* [[Thomas Paine]]<br />
* [[Thomas Hodgskin]]<br />
<br />
===XIX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Frédéric Bastiat]]<br />
* [[Carlo Cattaneo]]<br />
* [[Antoine Cherbuliez]]<br />
* [[Henry George]]<br />
* [[Yves Guyot]]<br />
* [[Elie Halévy]]<br />
* [[Frédéric Passy]]<br />
* [[Herbert Spencer]]<br />
* [[John Stuart Mill]]<br />
* [[Antonio De Viti De Marco]]<br />
<br />
===XX<sup>e</sup> siècle===<br />
* [[Alain]]<br />
* [[Norberto Bobbio]]<br />
* [[Luigi Einaudi]]<br />
* [[David Ellerman]]<br />
* [[Anthony Giddens]]<br />
* [[Géolibertarianisme|Géolibertariens]] : [[Peter Vallentyne]]<br />
* [[Piero Gobetti]]<br />
* [[Élie Halévy]]<br />
* [[Bertrand de Jouvenel]]<br />
* [[John Maynard Keynes]] qui se serait défini comme un "néo-libéral" <ref>Voir [[Néolibéralisme]].</ref>, mais qui est considéré comme anti-libéral par les libéraux de gauche.<br />
* [[Serge-Christophe Kolm]]<br />
* [[Thierry Leterre]]<br />
* [[Roderick Long]]<br />
* [[Mutualisme|Mutualistes]] : [[Kevin Carson]], [[Gary W. Chartier]]<br />
* [[Ruwen Ogien]]<br />
* [[Ordo-libéralisme|Ordolibéraux]] : [[Walter Eucken]], [[Wilhelm Röpke]], [[Hans Großmann-Doerth]]<br />
* [[Michael Otsuka]]<br />
* [[Karl Popper]]<br />
* [[Virginia Postrel]]<br />
* [[John Rawls]] qui affirma pourtant lui-même ne pas être un libéral <ref>Voir Alain Laurent.</ref><br />
* [[Gaetano Salvemini]]<br />
* [[Amartya Sen]]<br />
* [[Mario Vargas Llosa]]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références | colonnes = 2}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
<br />
=== Lien interne ===<br />
* [[Gauche libérale]]<br />
* [[Géolibertarianisme]]<br />
* [[Nomenclature]]<br />
* [[Libéraux classiques]]<br />
* [[Libéralisme social]]<br />
* [[Social-libéralisme]]<br />
* [[Socialisme#Socialisme_libéral|Socialisme libéral]]<br />
<br />
=== Lien externe ===<br />
<br />
* {{fr}}[https://www.catallaxia.org/wiki/Alain_Laurent:Lib%C3%A9ral_de_gauche Un extrait de ''La philosophie libérale'' d'Alain Laurent]<br />
* {{fr}}[https://doi.org/10.3917/rpec.151.0099 L'entrepreneur dans le libertarisme de gauche, une discussion critique], Jean-Sébastien Gharbi<br />
<br />
* {{en}} [http://all-left.net/ Alliance of the Libertarian Left]<br />
* {{en}} [http://www.youtube.com/watch?v=v6PO4i-3xmw&feature=related Video de Gary Chartier sur le capitalisme : Advocates of freed markets should oppose capitalism]<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25389 Libéralisme De Gauche, Kezako?] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Liberaux de gauche}}<br />
[[Catégorie:Libéraux de gauche|*]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Logements_vacants&diff=231501Logements vacants2023-12-05T11:45:01Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Dans la définition officielle de l'INSEE<ref>[https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1059 Insee]</ref>, un '''logement vacant''' est un logement à la fois inoccupé et répondant à l'un des cinq critères suivantes :<br />
* Proposé à la vente ou à la location<br />
* Déjà attribué à un acheteur (compromis ou promesse de vente par exemple) ou à un locataire<br />
* En attente de règlement de succession<br />
* Conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés,<br />
* Sans affectation précise par le propriétaire (logement vétuste, etc.).<br />
<br />
Même si l'importance du parc de logements vacants est très surestimée, c'est généralement une des excuses les plus employées pour justifier des réquisitions de logements.<br />
<br />
== Chiffres du logement vacant ==<br />
[[Fichier:Logements vacants en France (Crédits Observatoire des Territoires).png|300px|thumb|Carte du taux de logements vacants par commune en France selon l'observatoire des Territoires. Rouge = taux élevé (cliquer pour agrandir)]]<br />
Le logement vacant de long terme, auquel il est généralement fait référence dans le débat public, représente donc une infime minorité de ces logements vacants officiels. La grosse majorité le sont pour une courte période, entre deux ventes, entre deux locations, ou le temps d'une succession. Les chiffres officiels soulignent ainsi que seuls 16 % des logements vacants dans la définition Insee sont durablement vacants<ref>[https://immobilier.lefigaro.fr/article/voici-les-vrais-chiffres-des-logements-vacants-a-paris_1e145994-2a81-11ec-9f82-e13792c0478f/ Voici les vrais chiffres des logements vacants à Paris]</ref>, i.e. pour plus que quelques mois entre deux transactions.<br />
<br />
Cet impact de définition est très visible dans les grandes villes : « Dans une ville comme Paris, où le marché de l’immobilier est dynamique et la mobilité (départs et arrivées) élevée, ces deux approches entraînent un important écart d’estimation : 117 082 logements vacants selon le recensement (soit 8,5 % du parc de logements en 2017) et 18 648 logements vacants selon le fichier LOVAC en 2020. » Dit autrement, alors qu'à Paris on parle généralement de 9 % de logements vacants, la réalité des logements vacants de long terme est de 1,3 % selon les chiffres officiels de l'APUR<ref>[https://www.apur.org/fr/nos-travaux/18600-logements-durablement-vacants-paris Apur.fr]</ref><br />
<br />
La quasi totalité des logements vacants de long terme se situe dans des zones à la demande locative déprimée, comme la diagonale du vide. Les données de l'Observatoire des Territoires (organisme officiel) soulignent que la proportion de logements vacants (dans une définition large) dans le parc [[immobilier]] total est particulièrement élevée dans des zones à l'attrait économique faible, et à l'inverse très bas dans les zones dynamiques. Voir la carte à droite (cliquer pour agrandir). L'INSEE formule le même constat : « la majorité des logements vacants (60 %) se situent dans une commune hors unité urbaine ou dans une unité urbaine de moins de 100 000 habitants »<ref name="TF1">[https://www.tf1info.fr/immobilier/8-des-logements-francais-sont-ils-vacants-2274063.html TF1]</ref>.<br />
<br />
En 2016, l'Inspection générale des finances et le Conseil général de l’environnement et du développement durable jugeait dans un rapport qui fit référence que « le parc privé de logements durablement vacants [est] surestimé. [..] Le gisement mobilisable de logements vides est marginal »<ref>[https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0009102/010243-01_rapport.pdf;jsessionid=A6A38E16A933D856B4A672427CF07CFB Rapport IGF]</ref>.<br />
<br />
On notera aussi que le taux de vacance dans le [[logement social]] est supérieur à 3 %<ref>[https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.fondation-abbe-pierre.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Fcontent-files%2Ffiles%2Frml-nord-pdc-2013.pdf%2Findex.html#federation=archive.wikiwix.com&tab=url Fondation Abbé Pierre]</ref>, alors que celui-ci n'est pas sujet au risque de vacance avant une vente, propose des loyers faibles et dispose de longues listes d'attente. Il serait donc probablement impossible de réduire significativement le taux de vacance locative dans le marché privé, si même le logement social ne peut descendre sous les 3 %.<br />
<br />
Le nombre de logements vacants dans le monde est bien souvent largement supérieur à celui de la France, et l'illustration d'une répartition inadaptée des logements sur le territoire. Ainsi, aux États-Unis où la mobilité est bien plus élevée, 19 millions de logements sont vacants, soit 14 % des habitations du pays<ref>[http://immobilier-finance-gestion.over-blog.com/2014/11/60-millions-de-logements-inoccupes-le-classement-mondial.html 60 millions de logements inoccupés : le classement mondial]</ref>.<br />
<br />
== Usage politique de la notion de logements vacants ==<br />
Même si les chiffres de logements vacants appellent à beaucoup de nuance (cf. supra), ils sont très largement utilisés, souvent de manière malhonnête, pour justifier des « solutions » [[étatisme|étatistes]].<br />
<br />
=== Fiscalité ===<br />
On peut ainsi mentionner la taxe d'habitation sur les logements vacants (THLV), créée dans les années 1990, et alourdie en [[2013]] puis [[2023]]. Conçue pour réduire le nombre de logements vacants, elle n'a eu aucun effet en la matière : selon les chiffres de l’Insee, le nombre de logements vacants avait augmenté de 36 % en 10 ans entre 2002 et 2012. Entre autres raisons expliquant cet échec, la [[fiscalité]] ne répond pas à la cause sous-jacente expliquant les réticences de certains propriétaires à louer leur bien, en particulier la « crainte d’un locataire indélicat » difficilement expulsable<ref>[https://www.europe1.fr/economie/Taxe-sur-les-logements-vacants-la-peur-du-bide-701612 Taxe sur les logements vacants : la peur du bide], europe1.fr, 15 décembre 2014</ref>.<br />
<br />
=== Attaques sur le droit de propriété ===<br />
Les logements vacants sont utilisés comme cache-sexe de mouvements voulant attaquer le [[droit de propriété]]. Pour sa campagne présidentielle de 2007, [[Ségolène Royal]] entendait ainsi « préempter les logements vides spéculatifs » comme « solution» face à la [[crise du logement]]. En 2023, c'est la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi qui a recours à la même excuse (« 8 logements sur 100 sont vides »<ref name="TF1"/>) pour la mettre en rapport avec le fait que des étudiants ne peuvent pas se loger.<br />
<br />
Ces différentes attaques sont généralement suivies d'appel à réquisitionner ou préempter les logements vacants ou plus largement, entre autres attaques sur le [[droit de propriété]]. Loin d'être limitée à la [[gauche]], cette tentation est même présente chez les élus [[Emmanuel Macron|macronistes]] comme le ministre du Logement Olivier Klein<ref>[https://www.letelegramme.fr/france/la-requisition-des-logements-vacants-peut-etre-un-levier-mais-seulement-en-dernier-ressort-affirme-olivier-klein-4045496.php « La réquisition des logements vacants peut être un levier, mais seulement en dernier ressort », affirme Olivier Klein]</ref>.<br />
<br />
== Quelles solutions durables au problème du manque de logement ? ==<br />
[[Crise du logement|La pénurie de logements]], en particulier dans le parc locatif, est une réalité indéniable en [[France]] aujourd'hui. Avec leur part extrêmement limitée (1 %), les logements durablement vacants ne peuvent être au mieux qu'une piste mineure. Les libéraux soulignent de longue date le besoin absolu d'encourager la construction de logements, ou plutôt de cesser de limiter la construction, en libérant l'offre foncière. On peut lire des [[Logement#Les_propositions_libérales|solutions précises ici]].<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Marché immobilier]]<br />
* [[Contrôle des loyers]]<br />
* [[Crise du logement]]<br />
<br />
{{Portail économie}}<br />
<br />
[[Catégorie:Immobilier]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Extr%C3%AAme_droite&diff=231496Extrême droite2023-12-05T11:37:10Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>L''''extrême droite''' est un terme qui sert en politique à désigner les mouvements ou personnes représentant le spectre le plus à droite sur le [[marché politique]]. Sa définition étant généralement très variable, et le qualificatif généralement associé à une critique des idées visées, le terme est hautement polysémique.<br />
<br />
== Caractéristiques de l'extrême droite ==<br />
Les principales caractéristiques utilisées pour qualifier un mouvement d'extrême droite sont les suivantes :<br />
* Le rejet de l'[[immigration]], voire la xénophobie, et globalement la défense d'une [[société fermée]] ;<br />
* Le recours à l'[[autoritarisme]] politique ;<br />
* Une posture antisystème, réelle ou dans le discours<br />
<br />
<br />
Cette classification reste néanmoins très partielle, et beaucoup préfèrent se référer au [[diagramme de Nolan]] pour positionner politiquement des idées, personnes ou mouvements. En effet, on peut tout à fait considérer que les mouvements [[altermondialisme|altermondialistes]] des années 2000, ou le mouvement américain antifa, défendant un protectionnisme agressif, un pouvoir public invasif, et le recours à la violence, entrent dans les cases typiques de mouvement d'extrême droite. Un théorème humoristique, le [[théorème de Mario]], décrit ainsi que « quand un personnage disparaît à l'extrême gauche de l'écran, il réapparait à l'extrême droite ».<br />
<br />
== Erreur courante : le libéralisme est d'extrême droite ==<br />
Le qualificatif d'extrême droite est régulièrement utilisé pour tenter de discréditer le [[libéralisme]]. En france, le [[Libertarianisme|libertarien]] [[Argentine|argentin]] [[Javier Milei]], président de la République depuis 2023, est ainsi régulièrement considéré comme étant d'extrême droite, pas seulement à gauche ou à l'extrême gauche, mais aussi dans des publications supposément modérées et factuelles comme ''Le Monde'', reprenant le qualificatif de l'AFP<ref>[https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/20/elections-en-argentine-le-candidat-ultraliberal-et-antisysteme-javier-milei-elu-president_6201137_3210.html Élection en Argentine : le candidat d’extrême droite Javier Milei élu président]</ref>. À en croire l'autocrate vénézuélien Nicolas Maduro, ce serait même « l'extrême droite néo-nazie »<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/reactions-neonazi-raciste-javier-milei-cible-par-les-chefs-d-etat-de-gauche-en-amerique-latine Réactions. “Néonazi”, “raciste” : Javier Milei ciblé par les chefs d’État de gauche en Amérique latine], ''Courrier International'', 22 novembre 2023</ref><br />
<br />
Cette association du libéralisme à l'extrême droite n'a aucun sens : d'une part, le libéralisme se réclame de principes à l'opposé de l'extrême droite ; d'autre part, l'extrême droite défend des programmes inspirés par l'[[étatisme]]. Ainsi, le libéralisme se réclame du [[libre-échange]] et globalement de la [[société ouverte]], défend une société du mouvement par opposition à une société figée, ou une limitation stricte du pouvoir politique, et non un recours à l'autoritarisme, etc.<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Rassemblement National]]<br />
* [[Diagramme de Nolan]]<br />
* [[Théorème de Mario]]<br />
* [[Racisme]]<br />
* [[Nationalisme]]<br />
* [[Antisémitisme]]<br />
<br />
{{Portail politique}}<br />
<br />
[[Catégorie:Concept politique]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Privil%C3%A8ge_blanc&diff=231490Privilège blanc2023-12-05T11:31:27Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Le '''privilège blanc''' est un concept hautement polémique issu du [[woke|mouvement woke]], et utilisé initialement par l'universitaire Peggy McIntosh. Il est souvent utilisé pour indiquer qu'en raison de leur race les personnes blanches bénéficieraient de certains avantages et privilèges dans la société par rapport aux personnes de couleur. <br />
<br />
Le privilège blanc n'implique pas que toutes les personnes blanches ont une vie facile, mais souligne qu'elles pourraient, sans même en être conscientes, profiter d'avantages structurels en raison de leur race : accès à de meilleures opportunités économiques, à un traitement plus équitable par les institutions, ou à une représentation plus positive dans les [[média]]s.<br />
<br />
Cette théorie du « privilège blanc » est très critiquée, à plusieurs titres. Elle relève de l'[[essentialisme]] voire du [[racisme]] inversé : la théorie du privilège blanc est foncièrement essentialiste en réduisant les individus à leur race et en généralisant les expériences des personnes blanches sans prendre en compte leur diversité. Au lieu d'ignorer la race ([[égalité en droit]] pour chacun), les tenants du [[woke|wokisme]] remplacent un racisme par un autre.<br />
<br />
Le privilège blanc nourrit aussi le ressentiment et la division : la théorie du privilège blanc est très critiquée car elle peut susciter du ressentiment entre les groupes raciaux, en créant une perception de culpabilité chez les personnes blanches, et de victimisation chez les personnes de couleur. Au lieu de chercher à avancer la cause commune, la notion de privilège blanc oppose et divise la population, fait peser sur des personnes, sans aucun lien avec eux, les crimes de leurs ancêtres sur le [[colonialisme]], et à l'inverse elle cache des sujets comme la traite des esclaves intra-africaine ou en terre d'[[islam]].<br />
<br />
Enfin, loin d'être juste un concept théorique, c'est aussi le fondement idéologique d'une [[cancel culture]] à la pratique réelle et aux résultats désastreux. Au nom de concepts comme le privilège blanc, on en vient à punir des [[individu]]s pour le crime d'être blanc, hétérosexuel, etc., à distribuer subventions et avantages en fonction de la couleur de peau, et non de la qualité du projet, nourrissant ainsi une baisse réelle de la qualité. Comme le souligne l'essayiste [[Samuel Fitoussi]] dans ''Woke Fiction'', cette baisse est particulièrement sensible dans le domaine de la culture, où existent des quotas volontaires de scénaristes par couleur de peau, sexualité, etc. et où les productions perdent de leur saveur et deviennent aseptisées (pas de personnage blanc sauvant un personnage noir, pas de scène de séduction asymétrique, etc.).<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2023]], [[Samuel Fitoussi]], ''Woke Fiction, comment l'idéologie change nos films et nos séries'', ed. Cherche-Midi, [https://www.amazon.fr/dp/2749177707/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=1e051465745dc78d65136f27aebd6442&creativeASIN=2749177707 Acheter sur Amazon]<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Woke]]<br />
* [[Intellectual Dark Web]]<br />
* [[Discrimination positive]]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
[[Catégorie:Sujet de société]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Jean-Luc_M%C3%A9lenchon&diff=231486Jean-Luc Mélenchon2023-12-05T11:24:26Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Jean-Luc Mélenchon<br />
| type = [[:Catégorie:personnages politique|Homme politique]]<br />
| dates = [[1951]] - <br />
| image = [[Fichier:Jean-Luc Mélenchon en 2017.jpg|200px|Jean-Luc Mélenchon en 2017]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]], extrême gauche<br />
| nationalité = {{France}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Jean-Luc Mélenchon''', né le [[19 août]] [[1951]] à Tanger, est un homme politique français d'extrême gauche.<br />
<br />
== Biographie ==<br />
Jean-Luc Mélenchon naît dans une famille pied-noir, à Tanger (actuel [[Maroc]]). Il revient en [[France]], dans le Jura, en [[1962]], obtient une licence de lettres modernes et une licence de philosophie en [[1972]]. Pendant ses études, il est très actif à l'UNEF et dans l'Organisation Communiste Internationaliste, une organisation trotskiste à l'extrême gauche de l'échiquier politique. Dès 1968 il est en première ligne des mouvements étudiants dans la région, et dirige l'Organisation communiste internationaliste à Besançon. Il est évincé du mouvement et rejoint rapidement le Parti socialiste en 1976.<br />
<br />
Professionnellement, il travaille un an comme ouvrier avant de rejoindre l'[[éducation|éducation nationale]]. Il devient enseignant en [[1976]]. En [[1978]], suite à une rencontre avec le socialiste Claude Germon, il quitte le Jura et rejoint Massy, en région parisienne, où il est directeur de cabinet de Claude Germon, maire de Massy. Il monte rapidement les échelons de la fédération de l'Essonne, dont il devient premier secrétaire en [[1981]] (jusqu'en [[1986]]). Il se positionne alors comme un défenseur farouche de la [[laïcité]].<br />
<br />
En 1986, il est élu sénateur et se fait connaître comme un tenant de l'aile (très à) gauche du Parti socialiste. Il dénonce régulièrement la « gauche molle ». En 1990, sa motion recueille 1,35 % des suffrages au congrès du Parti. En 1992, il vote en faveur du traité de Maastricht. En 1997, il se présente comme seul candidat face à François Hollande pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste et recueille 9 % des voix. Son courant au Parti, « gauche socialiste », recueille entre 7 % et 13 % des suffrages exprimés lors des congrès du Parti jusqu'à sa disparation en 2002. Il s'y marginalise de plus en plus, seul sénateur à voter contre le passage à l'euro en 1998. En 2000, il participe néanmoins au gouvernement Jospin, à l'enseignement professionnel. Il s'affirme à nouveau contre la majorité du parti en 2005, en faisant compagne contre le projet de Constitution européenne. De plus en plus radical, il acte bientôt le fait de quitter la gauche de gouvernement pour l'extrême gauche.<br />
<br />
En 2009, il lance le Parti de gauche. Aux Européennes de 2009, il obtient 8 % des suffrages. La campagne présidentielle de 2012 qui suit lui offre un tremplin, avec une percée médiatique sur fond de positions outrancières, qui caractériseront son positionnement ultérieur, de même que celui de La France Insoumise. S'inscrivant dans une veine populiste, il publie un livre ''Qu'ils s'en aillent tous !''. En 2012, il réussit à obtenir le soutien du Parti communiste français (PCF) pour la présidentielle. Il termine 4<sup>e</sup> avec 11 % des suffrages. Candidat dans la circonscription de Marine Le Pen pour les législatives qui suivent, il ne se qualifie pas pour le second tour. Débute alors une période d'opposition très à gauche contre la présidence Hollande, qui divise le camp de la [[gauche]]. En 2017, il arrive à nouveau en 4<sup>e</sup> place, avec un score qui a grimpé à 20 % des voix.<br />
<br />
Depuis 2017, il incarne l'opposition d'extrême gauche à [[Emmanuel Macron]], avec son parti La France Insoumise (LFI). Il se démarque à nouveau par son choix régulier de l'outrance et de l'opposition systématique, avec un programme fortement teinté d'[[étatisme]] et de [[communisme]] repackagé. En 2022, il réussit à s'imposer devant les autres candidats potentiels à gauche, et termine en troisième place de la présidentielle, avec 22 % des suffrages. Grâce à une « [[OPA]] » sur la gauche (union au sein de la NUPES), il réussit à obtenir plusieurs dizaines de députés LFI.<br />
<br />
Son choix de l'opposition systématique et d'un positionnement toujours plus extrême à gauche l'isole. En octobre 2023, selon un sondage Odoxa, 62 % des Français ont une opinion négative de lui. Il est la personnalité politique la plus rejetée en France<ref>[https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/sondage-jean-luc-melenchon-devient-la-personnalite-politique-qui-suscite-le-plus-de-rejet-dans-lopinion Sondage : Jean-Luc Mélenchon devient la personnalité politique la plus rejetée avec 62 % d’opinions défavorables]</ref>.<br />
<br />
== Positions politiques ==<br />
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon n'est largement qu'une resucée des programmes de la gauche de la gauche et de l'extrême gauche, avec retour de la [[retraite par répartition]] à 60 ans, [[planification]], [[fiscalité]] confiscatoire, etc. Il veut la construction de 200 000 [[logement social|logements sociaux par an]], etc.<br />
<br />
Alors qu'il s'est longtemps positionné comme un défenseur ardent de la [[laïcité]], il a largement évolué, adoptant dans les années 2010 et 2020 un positionnement largement critiqué pour son « [[islamogauchisme]] », terme politique qui désigne les compromissions d'une certaine [[gauche régressive]] avec l'[[islam]]isme. Les analystes parlent de « virage à 180 degrés »<ref>[https://www.bfmtv.com/societe/education/laicite-jean-luc-melenchon-a-fait-un-virage-a-180deg-ces-dernieres-annees-pour-gilles-kepel-politologue-specialiste-de-l-islam-contemporain_VN-202309050840.html Laïcité: "Jean-Luc Mélenchon a fait un virage à 180° ces dernières années", pour Gilles Kepel (politologue spécialiste de l'islam contemporain)], BFM TV</ref>, largement motivé par le « [[clientélisme]] »<ref>[https://www.causeur.fr/la-france-insoumise-islamo-gauchisme-melenchon-clientelisme-233398 LFI: La France islamo-gauchiste ?], ''Causeur'', 20 mai 2022</ref>{{,}}<ref>[https://www.lejdd.fr/Politique/accuses-de-complaisance-avec-lislamisme-politique-les-insoumis-sur-le-gril-4001095 Accusés de complaisance avec l'islamisme politique, les Insoumis sur le gril]</ref>. Premier à dénoncer l'« [[islamophobie]] », terme hautement polémique, Jean-Luc Mélenchon est jugé par beaucoup comme sorti du « champ républicain » pour défendre des intérêts religieux<ref>[https://www.leparisien.fr/politique/jean-luc-melenchon-et-la-laicite-lhistoire-secrete-dun-revirement-28-10-2023-XIWHXTFA3FDAJLECZBF3Q4COFQ.php Jean-Luc Mélenchon et la laïcité, l’histoire secrète d’un revirement], ''Le Parisien'', 28 octobre 2023</ref> <br />
<br />
D'un point de vue institutionnel, il réclame une Sixième République. Son respect de l’[[État de droit]] interroge : il appelle les membres de son parti à venir « défendre » le siège alors qu'une perquisition légale y est en cours<ref name="FranceInfo">[https://www.francetvinfo.fr/politique/la-france-insoumise/recit-la-republique-c-est-moi-retour-sur-la-perquisition-du-siege-de-la-france-insoumise-qui-vaut-un-proces-a-jean-luc-melenchon_3619991.html Récit "La République, c'est moi !" : retour sur la perquisition du siège de La France insoumise qui vaut un procès à Jean-Luc Mélenchon], France Info, 19 septembre 2019</ref>. Il tente physiquement et verbalement d'empêcher la perquisition en criant « La République, c'est moi ! », expression qui restera célèbre. Mis en examen pour « actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire, rébellion et provocation », il est condamné à trois mois de prison avec sursis et 8000 euros d'amende<ref>[https://www.leparisien.fr/politique/jean-luc-melenchon-condamne-a-trois-mois-de-prison-avec-sursis-pour-rebellion-et-provocation-09-12-2019-8212674.php Jean-Luc Mélenchon condamné à trois mois de prison avec sursis pour rébellion et provocation], ''Le Parisien'', 9 décembre 2019</ref><br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Gauche régressive]]<br />
<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
{{Portail politique}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Melenchon, Jean-Luc}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=G%C3%A9rard-Michel_Thermeau&diff=231481Gérard-Michel Thermeau2023-12-05T11:12:14Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Gérard-Michel Thermeau<br />
| type = [[:Catégorie:Historiens|Historien]]<br />
| dates = [[1961]] - <br />
| image = [[Fichier:Gérard-Michel Thermeau.jpg|200px|Gérard-Michel Thermeau]]<br />
| nationalité = {{France}}<br />
| tendance = [[Libéralisme|Libéral classique]]<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Gérard-Michel Thermeau''', né le [[15 juin]] [[1961]] à Saint-Étienne, est un historien français. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Il est professeur agrégé, docteur en histoire.<br />
<br />
Il publie depuis 2002 des ouvrages sur l'histoire économique et sociale de la région stéphanoise, et centrés notamment sur les [[entrepreneur]]s. Il a participé à la collection Les Patrons du Second Empire aux éditions Picard/Cénomane comme auteur principal du volume 11, dédié à la Loire et à Saint-Étienne. Il a également dirigé une ''Histoire de Saint-Étienne'' publiée par Actes graphiques en 2010.<br />
<br />
Il est président d'honneur d'Histoire et Patrimoine de Saint-Étienne, association qu'il a présidée et à l'origine d'une ''Histoire de Saint-Étienne'' dont il dirigea la publication.<br />
<br />
Il collabore également fréquemment avec le journal ''[[Contrepoints]]'', avec de nombreuses séries dont des portraits de présidents de la République, des critiques sur le cinéma, ou des portraits de personnages historiques.<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2002]], "A l'aube de la révolution industrielle (1800-1815) : Saint-Étienne et son agglomération", Publications de l'Université de Saint-Étienne<br />
* [[2010]], ''Les Patrons du Second Empire'', volume 11 : Loire - Saint-Étienne, éditions Picard/Cénomane<br />
* [[2011]], ''Une histoire de Saint-Étienne'', dir., Actes graphiques<br />
* [[2015]], ''Les maires de la "grande ville ouvrière": Une autre histoire de Saint-Étienne (1778-2015)'', avec Jean-Michel Steiner, Publications de l'Université de Saint-Étienne<br />
* [[2016]], ''Stéphanois d'ailleurs, Stéphanois de cœur'', Actes graphiques<br />
* [[2020]], ''Stéphanois d'autrefois'', Actes graphiques <br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/author/dardanus Articles de Gérard-Michel Thermeau sur Contrepoints]<br />
<br />
{{Portail histoire}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Thermeau, Gerard Michel}}<br />
[[Catégorie:Libéraux français]]<br />
[[Catégorie:Historiens]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Voltaire&diff=229154Voltaire2023-11-16T11:22:55Z<p>Domi2 : /* La morale de Voltaire */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Voltaire<br />
| type = [[:Catégorie:Philosophes|Philosophe]]<br />
| dates = [[1694]] - [[1778]]<br />
| image = [[Fichier:Buste de Voltaire.jpg|200px|Buste de Voltaire]] <br />
| tendance = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Voltaire''', de son vrai nom '''François Marie Arouet''', né le [[21 novembre]] [[1694]] à [[Paris]] et mort le [[30 mai]] [[1778]] dans cette même ville, est un écrivain et philosophe français des [[Lumières françaises|Lumières]]. Il est l'une des figures les plus importantes de la période des [[Lumières françaises|Lumières en France]].<br />
<br />
== Biographie brève de Voltaire ==<br />
Né dans une famille de la bourgeoisie parisienne, Voltaire a reçu une éducation classique, étudiant la [[philosophie]], la littérature et le [[droit]]. Très tôt, il a montré des talents littéraires et un esprit vif, qui l'ont amené à écrire des pièces de théâtre, des poèmes, et à devenir un satiriste prolifique.<br />
<br />
Son esprit caustique l'a souvent mis en conflit avec les autorités de l'époque, le menant même à être emprisonné à la Bastille en [[1717]]. Cependant, son incarcération ne l'a pas empêché de continuer à écrire et à développer ses idées.<br />
<br />
Voltaire est célèbre pour son œuvre philosophique, politique et littéraire. Son conte philosophique ''Candide, ou l'Optimisme'' ([[1759]]) est sans doute son œuvre la plus connue, une satire qui critique l'[[optimisme]] déraisonné de l'époque. Il a également écrit des essais importants, tels que ''Lettres philosophiques'' ([[1734]]), où il plaidait pour la [[tolérance]] religieuse et critiquait les institutions religieuses et politiques de son temps.<br />
<br />
Il est admis à l'Académie française en [[1746]].<br />
<br />
Il était un défenseur passionné de la [[liberté d'expression]] et a consacré une grande partie de sa vie à lutter pour les droits de l'homme ou la séparation de l'[[Église]] et de l'[[État]]. Il a entretenu une correspondance abondante avec d'autres penseurs des [[Lumières françaises]], dont [[Denis Diderot]] et [[Jean-Jacques Rousseau]].<br />
<br />
Voltaire a vécu une grande partie de sa vie en exil en raison de ses écrits controversés et de ses opinions radicales. Il a résidé en Angleterre, à Genève et dans d'autres régions d'Europe. Son retour en France en 1749 a marqué une période de célébrité et de reconnaissance.<br />
<br />
Sa contribution à la philosophie politique et à la pensée critique a été important, et son influence sur les idées des Lumières a été majeur.<br />
<br />
Voltaire est décédé à Paris en 1778, laissant derrière lui un héritage intellectuel important pour les générations futures.<br />
<br />
== Voltaire, libéral ? ==<br />
Sa pensée présente assurément de grandes proximités avec la pensée libérale, sur la liberté d'expression, bien sûr, au premier chef, mais aussi la critique du [[despotisme]], ou la défense de la tolérance, exprimée avec talent lors de l'affaire Calas. Il s'appuyait largement sur la conception du [[droit naturel]] de [[John Locke]], le rapprochant largement du [[libéralisme]]. Polémiste de premier plan, il ne développa cependant pas un système philosophique d'une grande cohérence. Il fut ainsi proche des [[despotisme éclairé|despotes éclairés]] de l'Europe du XVIII<sup>e</sup>, et n'hésitait pas à utiliser ses relations haut placées pour utiliser le pouvoir politique contre ses ennemis, comme contre Élie Fréron.<br />
<br />
Sa détestation franche de Rousseau le rend également sympathique aux yeux des libéraux. Il ne cessa de critiquer la volonté [[égalitarisme|égalitariste]] de Rousseau, écrivant dans ses ''Questions sur l'Encyclopédie'' ([[1770]]) : ''« Quelle est donc l’espèce de philosophie qui fait dire des choses que le sens commun réprouve du fond de la Chine jusqu’au Canada ? N’est-ce pas celle d’un gueux qui voudrait que tous les riches fussent volés par les pauvres, afin de mieux établir l’union fraternelle entre les hommes ? »''.<br />
<br />
Sa pensée économique était elle aussi très en ligne avec les [[libéralisme économique|idées économiques des libéraux]]. Il se fit ainsi un ardent défenseur de [[Anne Robert Jacques Turgot|Turgot]]<ref>[https://www.institutcoppet.org/voltaire-et-leconomie-politique/ Voltaire et l’économie politique], Institut Coppet</ref> lors du débat sur la [[libéralisation]] du [[commerce]] des grains : <br />
{{citation bloc|Comment donc ! disait un vieillard plein de sens, il y a soixante ans que je lis des édits ; ils nous dépouillaient presque tous de la liberté naturelle en style inintelligible ; et en voici un qui nous rend notre liberté, et j’en entends tous les mots sans peine ! voilà la première fois chez nous qu’un roi a raisonné avec son peuple ; l’humanité tenait la plume, et le roi a signé. Cela donne envie de vivre : je ne m’en souciais guère auparavant. Mais, surtout, que ce roi et son ministre vivent.|Voltaire}}<br />
<br />
== La morale de Voltaire ==<br />
<br />
{{citation bloc|Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la [[mort]] pour que vous ayez le droit de le dire.}}<br />
<br />
Cette phrase qui lui est souvent attribuée est apocryphe. Elle n'apparaît nulle part dans son œuvre publiée. Elle fut en fait formulée en 1906 dans ''The Friends of Voltaire'', livre anglais de Evelyn Beatrice Hall écrivant sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre, pour résumer sa position : "I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it", avant d'être traduite en français.)<br />
<br />
Dans la pensée du philosophe anglais [[John Locke]], Voltaire trouve une doctrine qui s'adapte parfaitement à son idéal positif et [[Utilitarisme|utilitaire]]. [[John Locke]] apparaît comme le défenseur du [[libéralisme]] en affirmant que le [[Contrat social|pacte social]] ne supprime pas les droits naturels des individus. En outre, c'est l'expérience seule qui nous instruit ; tout ce qui la dépasse n'est qu'hypothèse ; le champ du certain coïncide avec celui de l'utile et du vérifiable.<br />
<br />
Voltaire tire de cette doctrine la ligne directrice de sa [[Éthique|morale]] : la tâche de l'homme est de prendre en main sa destinée, d'améliorer sa condition, d'assurer, d'embellir sa vie par la science, l'industrie, les arts et par une bonne « police » des sociétés. Ainsi, la vie en commun ne serait pas possible sans une convention où chacun trouve son compte. Bien que s'exprimant par des lois particulières à chaque pays, la [[justice]], qui assure cette convention, est universelle. Tous les hommes sont capables d'en concevoir l'idée, d'abord parce que tous sont des êtres plus ou moins [[raison|raisonnables]], ensuite parce qu'ils sont tous capables de comprendre que ce qui est utile à la société est utile à chacun. La vertu, « commerce de bienfaits », leur est dictée à la fois par le sentiment et par l'intérêt. Le rôle de la morale, selon Voltaire, est de nous enseigner les principes de cette « police » et de nous accoutumer à les respecter.<br />
<br />
Étranger à tout esprit religieux, Voltaire se refuse cependant à l'[[athéisme]] d'un [[Diderot]] ou d'Holbach. Il ne cessa de répéter son fameux distique :<br />
<br />
{{citation bloc|L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer<br> <br />
''Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.}}<br />
<br />
De nos jours encore, cette interrogation subsiste, transférée sur la raison des « bonnes valeurs » des constantes universelles. <br />
<br />
Ainsi, selon Voltaire, l'ordre de l'univers peut-il nous faire croire à un « éternel géomètre ». Toutefois, s'il reste attaché au déisme, il dénonce comme dérisoire le providentialisme (dans ''Candide'' par exemple) et repose cette question formulée dès [[Augustin d'Hippone|Saint Augustin]] et qu'il laisse sans réponse : « Pourquoi existe-t-il tant de mal, tout étant formé par un [[Dieu]] que tous les théistes se sont accordés à nommer bon ? ».<br />
<br />
On lui attribue par ailleurs aussi cette phrase : « Nous pouvons, si vous le désirez, parler de l'existence de Dieu, mais comme je n'ai pas envie d'être volé ni égorgé dans mon sommeil, souffrez que je donne au préalable congé à mes domestiques ».<br />
<br />
Il a en tout cas lutté contre le fanatisme, celui de l'Église [[catholique]] comme celui du [[protestantisme]], symboles à ses yeux d'intolérance et d'injustice. Tracts, pamphlets, tout fut bon pour mobiliser l'opinion publique européenne. Il a aussi misé sur le rire pour susciter l'indignation : l'humour, l'ironie deviennent des armes contre la folie meurtrière qui rend les hommes malheureux. Les ennemis de Voltaire avaient d'ailleurs tout à craindre de son persiflage, mais parfois les idées nouvelles aussi. Quand en [[1755]], il reçoit le ''Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes'' de [[Jean-Jacques Rousseau]], Voltaire, qui désapprouve l'ouvrage, répond en une lettre aussi habile qu'ironique :<br />
<br />
:« J'ai reçu, monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, je vous en remercie. [...] On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. [...] » (''Lettre à Rousseau'', 30 août 1755)<br />
<br />
Le « patriarche de Ferney » représente éminemment l'[[humanisme]] militant du XVIII<sup>e</sup> siècle. Comme l'a écrit Sainte-Beuve : « [...] tant qu'un souffle de vie l'anima, il eut en lui ce que j'appelle le bon démon : l'indignation et l'ardeur. Apôtre de la raison jusqu'au bout, on peut dire que Voltaire est [[mort]] en combattant. »<br />
<br />
Sa correspondance compte plus de 23 000 lettres connues tandis qu'il laisse à la postérité un gigantesque ''Dictionnaire philosophique'' qui reprend les axes principaux de son œuvre, une trentaine de ''contes philosophiques'' et des articles publiés dans l'''Encyclopédie'' de Diderot et d'Alembert. De nos jours, son théâtre, qui l'avait propulsé au premier rang de la scène littéraire (''Mérope'', ''Zaïre'' et d'autres), ainsi que sa poésie (''La Henriade'', considérée comme la seule épopée française au XVIII<sup>e</sup> siècle) sont oubliés.<br />
<br />
C'est à Voltaire, avant tout autre, que s'applique ce que [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] disait des philosophes du XVIIIe siècle, qu'ils avaient « pour cri de guerre : [[raison]], [[tolérance]], humanité » .<br />
<br />
== Citations de Voltaire ==<br />
* ''« Celui qui brûle de l’ambition d’être édile, tribun, préteur, consul, dictateur, crie qu’il aime la patrie, et il n’aime que lui-même. Chacun veut être sûr de pouvoir coucher chez soi, sans qu’un autre homme s’arroge le pouvoir de l’envoyer coucher ailleurs. Chacun veut être sûr de sa fortune et de sa vie. Tous formant ainsi le même souhait, il se trouve que l’intérêt particulier devient l’intérêt général : on fait des vœux pour la république, quand on n’en fait que pour soi-même. »'' (''Dictionnaire Philosophique'', art. Patrie, section III)<br />
* ''« Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. »''<br />
* ''« Comment un peuple peut-il se dire libre, quand il ne lui est pas permis de penser par écrit ? »''<br />
* ''« La grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux. »''<br />
<br />
== Citations sur Voltaire ==<br />
* ''« Voltaire s'est trompé lorsque — en 1764 — il écrivit dans l'article « Patrie » de son ''Dictionnaire philosophique'' : « Être un bon patriote, c'est souhaiter que sa propre communauté s'enrichisse par le commerce et acquière de la puissance par les armes ; il est évident qu'un pays ne peut profiter qu'aux dépens d'un autre, et qu'il ne peut vaincre qu'en infligeant des pertes à d'autres peuples. » Voltaire, comme beaucoup d'auteurs avant lui et après lui, estimait superflu de se familiariser avec la pensée économique. S'il avait lu les ''Essais'' de son contemporain [[David Hume]], il y aurait appris combien il est faux d'identifier la guerre et le commerce extérieur. Voltaire, le grand démolisseur de superstitions invétérées et de fables populaires, a ainsi été victime de la fable la plus désastreuse. »'' ([[Ludwig von Mises]], L'Action humaine, chap. XXIV)<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
{{Autres projets|<br />
catallaxia=Voltaire|<br />
librairal=|<br />
}}<br />
<br />
* [[1908]], John Churton Collins, "Voltaire, Montesquieu and Rousseau in England", London: Eveleigh Nesh<br />
<br />
* [[1965]], Ariel Durant, Will Durant, "The Age of Voltaire: A History of Civilization in Western Europe from 1715 to 1756", New York: Simon & Schuster<br />
<br />
* [[1966]], Karl Weintraub, "Visions of Culture: Voltaire, Guizot, Burckhardt, Lamprecht, Huizinga, Ortega y Gasset", University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1975]], A. Owen Aldridge, "Voltaire and the Century of Light", Princeton, NJ: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1988]], Peter Gay, "Voltaire’s Politics: The Poet as Realist", 2nd ed. New Haven, CT: Yale University Press<br />
<br />
* [[1990]], [[Sean Gabb]], [http://libertarian.co.uk/wp-content/uploads/2019/08/libhe003.pdf "Voltaire: Crusader For Justice"], Libertarian Heritage, n°3, Londres: [[Libertarian Alliance]]<br />
<br />
* [[2000]], Bettina Liebowitz Knapp, "Voltaire Revisited", New York: Twayne<br />
<br />
* [[2008]], [[Wendy McElroy]], "Voltaire (1694–1778)", In: [[Ronald Hamowy]], dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", [[Cato Institute]] - Sage Publications, pp523-524<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/51361-textes-lib%C3%A9raux-de-voltaire/ Textes Libéraux De Voltaire] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2011/12/30/62562-voltaire-et-la-raison-liberee-de-la-religion Voltaire et la raison libérée de la religion]<br />
* {{fr}}{{pdf}}[http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2013/10/Ecrits-%C3%A9conomiques-de-Voltaire.pdf Écrits économiques de Voltaire]<br />
<br />
{{Portail histoire}}<br />
{{Portail philosophie}}<br />
<br />
[[Catégorie:Libéraux français]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Voltaire&diff=229153Voltaire2023-11-16T11:21:27Z<p>Domi2 : /* Voltaire, libéral ? */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Voltaire<br />
| type = [[:Catégorie:Philosophes|Philosophe]]<br />
| dates = [[1694]] - [[1778]]<br />
| image = [[Fichier:Buste de Voltaire.jpg|200px|Buste de Voltaire]] <br />
| tendance = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Voltaire''', de son vrai nom '''François Marie Arouet''', né le [[21 novembre]] [[1694]] à [[Paris]] et mort le [[30 mai]] [[1778]] dans cette même ville, est un écrivain et philosophe français des [[Lumières françaises|Lumières]]. Il est l'une des figures les plus importantes de la période des [[Lumières françaises|Lumières en France]].<br />
<br />
== Biographie brève de Voltaire ==<br />
Né dans une famille de la bourgeoisie parisienne, Voltaire a reçu une éducation classique, étudiant la [[philosophie]], la littérature et le [[droit]]. Très tôt, il a montré des talents littéraires et un esprit vif, qui l'ont amené à écrire des pièces de théâtre, des poèmes, et à devenir un satiriste prolifique.<br />
<br />
Son esprit caustique l'a souvent mis en conflit avec les autorités de l'époque, le menant même à être emprisonné à la Bastille en [[1717]]. Cependant, son incarcération ne l'a pas empêché de continuer à écrire et à développer ses idées.<br />
<br />
Voltaire est célèbre pour son œuvre philosophique, politique et littéraire. Son conte philosophique ''Candide, ou l'Optimisme'' ([[1759]]) est sans doute son œuvre la plus connue, une satire qui critique l'[[optimisme]] déraisonné de l'époque. Il a également écrit des essais importants, tels que ''Lettres philosophiques'' ([[1734]]), où il plaidait pour la [[tolérance]] religieuse et critiquait les institutions religieuses et politiques de son temps.<br />
<br />
Il est admis à l'Académie française en [[1746]].<br />
<br />
Il était un défenseur passionné de la [[liberté d'expression]] et a consacré une grande partie de sa vie à lutter pour les droits de l'homme ou la séparation de l'[[Église]] et de l'[[État]]. Il a entretenu une correspondance abondante avec d'autres penseurs des [[Lumières françaises]], dont [[Denis Diderot]] et [[Jean-Jacques Rousseau]].<br />
<br />
Voltaire a vécu une grande partie de sa vie en exil en raison de ses écrits controversés et de ses opinions radicales. Il a résidé en Angleterre, à Genève et dans d'autres régions d'Europe. Son retour en France en 1749 a marqué une période de célébrité et de reconnaissance.<br />
<br />
Sa contribution à la philosophie politique et à la pensée critique a été important, et son influence sur les idées des Lumières a été majeur.<br />
<br />
Voltaire est décédé à Paris en 1778, laissant derrière lui un héritage intellectuel important pour les générations futures.<br />
<br />
== Voltaire, libéral ? ==<br />
Sa pensée présente assurément de grandes proximités avec la pensée libérale, sur la liberté d'expression, bien sûr, au premier chef, mais aussi la critique du [[despotisme]], ou la défense de la tolérance, exprimée avec talent lors de l'affaire Calas. Il s'appuyait largement sur la conception du [[droit naturel]] de [[John Locke]], le rapprochant largement du [[libéralisme]]. Polémiste de premier plan, il ne développa cependant pas un système philosophique d'une grande cohérence. Il fut ainsi proche des [[despotisme éclairé|despotes éclairés]] de l'Europe du XVIII<sup>e</sup>, et n'hésitait pas à utiliser ses relations haut placées pour utiliser le pouvoir politique contre ses ennemis, comme contre Élie Fréron.<br />
<br />
Sa détestation franche de Rousseau le rend également sympathique aux yeux des libéraux. Il ne cessa de critiquer la volonté [[égalitarisme|égalitariste]] de Rousseau, écrivant dans ses ''Questions sur l'Encyclopédie'' ([[1770]]) : ''« Quelle est donc l’espèce de philosophie qui fait dire des choses que le sens commun réprouve du fond de la Chine jusqu’au Canada ? N’est-ce pas celle d’un gueux qui voudrait que tous les riches fussent volés par les pauvres, afin de mieux établir l’union fraternelle entre les hommes ? »''.<br />
<br />
Sa pensée économique était elle aussi très en ligne avec les [[libéralisme économique|idées économiques des libéraux]]. Il se fit ainsi un ardent défenseur de [[Anne Robert Jacques Turgot|Turgot]]<ref>[https://www.institutcoppet.org/voltaire-et-leconomie-politique/ Voltaire et l’économie politique], Institut Coppet</ref> lors du débat sur la [[libéralisation]] du [[commerce]] des grains : <br />
{{citation bloc|Comment donc ! disait un vieillard plein de sens, il y a soixante ans que je lis des édits ; ils nous dépouillaient presque tous de la liberté naturelle en style inintelligible ; et en voici un qui nous rend notre liberté, et j’en entends tous les mots sans peine ! voilà la première fois chez nous qu’un roi a raisonné avec son peuple ; l’humanité tenait la plume, et le roi a signé. Cela donne envie de vivre : je ne m’en souciais guère auparavant. Mais, surtout, que ce roi et son ministre vivent.|Voltaire}}<br />
<br />
== La morale de Voltaire ==<br />
<br />
{{citation bloc|Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la [[mort]] pour que vous ayez le droit de le dire.}}<br />
<br />
Cette phrase qui lui est souvent attribuée est apocryphe. Elle n'apparaît nulle part dans son œuvre publiée. Elle fut en fait formulée en 1906 dans ''The Friends of Voltaire'', livre anglais de Evelyn Beatrice Hall écrivant sous le pseudonyme de S. G. Tallentyre, pour résumer sa position : "I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it", avant d'être traduite en français.)<br />
<br />
Dans la pensée du philosophe anglais [[John Locke]], Voltaire trouve une doctrine qui s'adapte parfaitement à son idéal positif et [[Utilitarisme|utilitaire]]. [[John Locke]] apparaît comme le défenseur du [[libéralisme]] en affirmant que le [[Contrat social|pacte social]] ne supprime pas les droits naturels des individus. En outre, c'est l'expérience seule qui nous instruit ; tout ce qui la dépasse n'est qu'hypothèse ; le champ du certain coïncide avec celui de l'utile et du vérifiable.<br />
<br />
Voltaire tire de cette doctrine la ligne directrice de sa [[Éthique|morale]] : la tâche de l'homme est de prendre en main sa destinée, d'améliorer sa condition, d'assurer, d'embellir sa vie par la science, l'industrie, les arts et par une bonne « police » des sociétés. Ainsi, la vie en commun ne serait pas possible sans une convention où chacun trouve son compte. Bien que s'exprimant par des lois particulières à chaque pays, la [[justice]], qui assure cette convention, est universelle. Tous les hommes sont capables d'en concevoir l'idée, d'abord parce que tous sont des êtres plus ou moins [[raison|raisonnables]], ensuite parce qu'ils sont tous capables de comprendre que ce qui est utile à la société est utile à chacun. La vertu, « commerce de bienfaits », leur est dictée à la fois par le sentiment et par l'intérêt. Le rôle de la morale, selon Voltaire, est de nous enseigner les principes de cette « police » et de nous accoutumer à les respecter.<br />
<br />
Étranger à tout esprit religieux, Voltaire se refuse cependant à l'[[athéisme]] d'un [[Diderot]] ou d'Holbach. Il ne cessa de répéter son fameux distique :<br />
<br />
{{citation bloc|L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer<br> <br />
''Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.}}<br />
<br />
De nos jours encore, cette interrogation subsiste, transférée sur la raison des « bonnes valeurs » des constantes universelles. <br />
<br />
Ainsi, selon Voltaire, l'ordre de l'univers peut-il nous faire croire à un « éternel géomètre ». Toutefois, s'il reste attaché au déisme, il dénonce comme dérisoire le providentialisme (dans ''Candide'' par exemple) et repose cette question formulée dès [[Augustin d'Hippone|Saint Augustin]] et qu'il laisse sans réponse : « Pourquoi existe-t-il tant de mal, tout étant formé par un [[Dieu]] que tous les théistes se sont accordés à nommer bon ? ».<br />
<br />
On lui attribue par ailleurs aussi cette phrase : « Nous pouvons, si vous le désirez, parler de l'existence de Dieu, mais comme je n'ai pas envie d'être volé ni égorgé dans mon sommeil, souffrez que je donne au préalable congé à mes domestiques ».<br />
<br />
Il a en tout cas lutté contre le fanatisme, celui de l'Église [[catholique]] comme celui du [[protestantisme]], symboles à ses yeux d'intolérance et d'injustice. Tracts, pamphlets, tout fut bon pour mobiliser l'opinion publique européenne. Il a aussi misé sur le rire pour susciter l'indignation : l'humour, l'ironie deviennent des armes contre la folie meurtrière qui rend les hommes malheureux. Les ennemis de Voltaire avaient d'ailleurs tout à craindre de son persiflage, mais parfois les idées nouvelles aussi. Quand en [[1755]], il reçoit le ''Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes'' de [[Jean-Jacques Rousseau]], Voltaire, qui désapprouve l'ouvrage, répond en une lettre aussi habile qu'ironique :<br />
<br />
:« J'ai reçu, monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain, je vous en remercie. [...] On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre bêtes ; il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. [...] » (''Lettre à Rousseau'', 30 août 1755)<br />
<br />
Le « patriarche de Ferney » représente éminemment l'[[humanisme]] militant du XVIIIe siècle. Comme l'a écrit Sainte-Beuve : « [...] tant qu'un souffle de vie l'anima, il eut en lui ce que j'appelle le bon démon : l'indignation et l'ardeur. Apôtre de la raison jusqu'au bout, on peut dire que Voltaire est [[mort]] en combattant. »<br />
<br />
Sa correspondance compte plus de 23 000 lettres connues tandis qu'il laisse à la postérité un gigantesque ''Dictionnaire philosophique'' qui reprend les axes principaux de son œuvre, une trentaine de ''contes philosophiques'' et des articles publiés dans l'''Encyclopédie'' de Diderot et d'Alembert. De nos jours, son théâtre, qui l'avait propulsé au premier rang de la scène littéraire (''Mérope'', ''Zaïre'' et d'autres), ainsi que sa poésie (''La Henriade'', considérée comme la seule épopée française au XVIII{{e}} siècle) sont oubliés.<br />
<br />
C'est à Voltaire, avant tout autre, que s'applique ce que [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] disait des philosophes du XVIIIe siècle, qu'ils avaient « pour cri de guerre : [[raison]], [[tolérance]], humanité » .<br />
<br />
== Citations de Voltaire ==<br />
* ''« Celui qui brûle de l’ambition d’être édile, tribun, préteur, consul, dictateur, crie qu’il aime la patrie, et il n’aime que lui-même. Chacun veut être sûr de pouvoir coucher chez soi, sans qu’un autre homme s’arroge le pouvoir de l’envoyer coucher ailleurs. Chacun veut être sûr de sa fortune et de sa vie. Tous formant ainsi le même souhait, il se trouve que l’intérêt particulier devient l’intérêt général : on fait des vœux pour la république, quand on n’en fait que pour soi-même. »'' (''Dictionnaire Philosophique'', art. Patrie, section III)<br />
* ''« Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. »''<br />
* ''« Comment un peuple peut-il se dire libre, quand il ne lui est pas permis de penser par écrit ? »''<br />
* ''« La grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux. »''<br />
<br />
== Citations sur Voltaire ==<br />
* ''« Voltaire s'est trompé lorsque — en 1764 — il écrivit dans l'article « Patrie » de son ''Dictionnaire philosophique'' : « Être un bon patriote, c'est souhaiter que sa propre communauté s'enrichisse par le commerce et acquière de la puissance par les armes ; il est évident qu'un pays ne peut profiter qu'aux dépens d'un autre, et qu'il ne peut vaincre qu'en infligeant des pertes à d'autres peuples. » Voltaire, comme beaucoup d'auteurs avant lui et après lui, estimait superflu de se familiariser avec la pensée économique. S'il avait lu les ''Essais'' de son contemporain [[David Hume]], il y aurait appris combien il est faux d'identifier la guerre et le commerce extérieur. Voltaire, le grand démolisseur de superstitions invétérées et de fables populaires, a ainsi été victime de la fable la plus désastreuse. »'' ([[Ludwig von Mises]], L'Action humaine, chap. XXIV)<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
{{Autres projets|<br />
catallaxia=Voltaire|<br />
librairal=|<br />
}}<br />
<br />
* [[1908]], John Churton Collins, "Voltaire, Montesquieu and Rousseau in England", London: Eveleigh Nesh<br />
<br />
* [[1965]], Ariel Durant, Will Durant, "The Age of Voltaire: A History of Civilization in Western Europe from 1715 to 1756", New York: Simon & Schuster<br />
<br />
* [[1966]], Karl Weintraub, "Visions of Culture: Voltaire, Guizot, Burckhardt, Lamprecht, Huizinga, Ortega y Gasset", University of Chicago Press<br />
<br />
* [[1975]], A. Owen Aldridge, "Voltaire and the Century of Light", Princeton, NJ: Princeton University Press<br />
<br />
* [[1988]], Peter Gay, "Voltaire’s Politics: The Poet as Realist", 2nd ed. New Haven, CT: Yale University Press<br />
<br />
* [[1990]], [[Sean Gabb]], [http://libertarian.co.uk/wp-content/uploads/2019/08/libhe003.pdf "Voltaire: Crusader For Justice"], Libertarian Heritage, n°3, Londres: [[Libertarian Alliance]]<br />
<br />
* [[2000]], Bettina Liebowitz Knapp, "Voltaire Revisited", New York: Twayne<br />
<br />
* [[2008]], [[Wendy McElroy]], "Voltaire (1694–1778)", In: [[Ronald Hamowy]], dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", [[Cato Institute]] - Sage Publications, pp523-524<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/51361-textes-lib%C3%A9raux-de-voltaire/ Textes Libéraux De Voltaire] {{for}}<br />
|lien2=<br />
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}}<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2011/12/30/62562-voltaire-et-la-raison-liberee-de-la-religion Voltaire et la raison libérée de la religion]<br />
* {{fr}}{{pdf}}[http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2013/10/Ecrits-%C3%A9conomiques-de-Voltaire.pdf Écrits économiques de Voltaire]<br />
<br />
{{Portail histoire}}<br />
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[[Catégorie:Libéraux français]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Wikip%C3%A9dia&diff=225262Wikipédia2023-10-24T08:09:36Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>'''Wikipédia''' est un site internet libre, gratuit, universel, multilingue et écrit collaborativement. <br />
<br />
Ce travail collaboratif est réalisé par des volontaires, sur un site web (pour la version francophone) utilisant la technologie [[Wiki]], ce qui signifie que des articles peuvent y être ajoutés, complétés ou modifiés par pratiquement quiconque.<br />
<br />
Alors que Wikipedia aborde tous les sujets, et que ses contributeurs sont de tous horizons, [[Wikibéral]] est spécialisé dans la pensée [[libéralisme|libérale]] et [[libertarien]]ne (avec mention aussi des pensées proches, ou adverses) et n'a pas l'ambition de déborder de ce domaine ; de plus ses contributeurs sont des libéraux ou des libertariens engagés.<br />
<br />
== Les raisons de l'existence de Wikibéral ==<br />
<br />
Pourquoi une encyclopédie à part, alors que Wikipédia (cofondé par un [[libertarien]] américain, [[Jimmy Wales]]) existe et pourrait avoir vocation à diffuser des articles sur les mêmes sujets que Wikibéral ?<br />
<br />
Malgré sa recherche de la "neutralité de point de vue", Wikipédia ne traduit en dernier ressort qu'une opinion dominante, obtenue soit par consensus autour d'une position "moyenne", soit par l'influence d'une majorité qui réussit à gommer ce qui lui déplaît et qui s'écarte trop d'une norme implicite. Si la neutralité est facile à atteindre dans certaines matières qui ne donnent pas lieu à discussion, elle est souvent illusoire en sciences sociales, en politique ou en philosophie.<br />
<br />
Las des nombreuses et interminables guerres d'édition auxquelles Wikipedia donne lieu, et constatant que la pensée dominante que délivre Wikipédia dans sa version francophone est plutôt collectiviste, les contributeurs de Wikibéral préfèrent s'exprimer sur leur espace propre, dédié au [[libéralisme]]. Certains contribuent ou ont contribué à Wikipédia, mais de manière beaucoup moins active dans les domaines politiques. Illustration des tropismes antilibéraux de Wikipédia, un article sur un parti fictif d'extrême gauche n'a été supprimé que de justesse, les votants ayant voté uniquement par réflexe politique, sans même lire l'article, [[Nouvelle alternative prolétarienne]], créé par un membre de liberaux.org <br />
<br />
La version anglophone de Wikipédia semble poser moins de problèmes aux libéraux, certains articles relatifs au [[libéralisme]] ayant même été nominés pour leur qualité, et d'autres pouvant s'apparenter à ce que propose Wikibéral, exposant clairement le point de vue libéral sur une question. Bien sûr, il n'est pas question de faire passer un point de vue pour une vérité encyclopédique, les points de vue sont présentés comme tels.<br />
<br />
== La [[Aide:La neutralité de point de vue|neutralité de point de vue]] ==<br />
<br />
Les contributeurs de Wikipedia, conscients de la vulnérabilité des articles face à des attaques de groupes de pression, insistent fréquemment sur le fait que Wikipedia n'est pas une démocratie, que les assertions doivent être prouvées, vérifiables. Les suppressions d'articles sont décidées suivant des procédures qui s'apparentent sur la forme à des votes mais sont censées être des recherches de consensus. Des articles ont pu être supprimés ou conservés contre l'avis brut de la majorité.<br />
<br />
La principale garantie de neutralité sur Wikipedia repose sur la règle d'attribution de point de vue : tout point de vue peut être intégré tant qu'il peut être attribué de façon vérifiable à une personne connue ou reconnue. La place et l'importance attribuées au point de vue doit correspondre à son poids réel.<br />
<br />
== Les ennemis de Wikipedia ==<br />
<br />
Mécaniquement Wikipedia, qui est une encyclopédie ouverte à tous, aliène les contributeurs aux points de vue les plus marqués. Ceux-ci refoulés, à tort ou à raison, peuvent devenir les ennemis de wikipedia.<br />
<br />
Des libéraux ont pu être dégoûtés de Wikipedia mais on trouve en fait ses ennemis dans tous les camps politiques possibles, de même que les partisans de Wikipedia se trouvent dans toutes les tendances politiques.<br />
<br />
== [[Wikibéral]] et Wikipédia ==<br />
<br />
Une objection fréquente concernant [[Wikibéral]] est que, bien qu'il se réclame du [[libéralisme]], son accès est contrôlé, et que n'importe qui (notamment un [[antilibéralisme|antilibéral]]) ne peut y écrire ce qu'il veut, contrairement à Wikipédia. [[Wikibéral]] ne serait donc pas libéral, car pas "ouvert à tous"... Où est donc la [[liberté d'expression]] que défendent les libéraux ?<br />
<br />
Les contributeurs de Wikibéral répondent que "[[libéral]]" ne signifie pas laxiste, et [[liberté]] ne signifie pas [[anomie]]. D'une part, une telle encyclopédie ne peut fonctionner sans un minimum de [[règles]], visant notamment à prévenir le vandalisme, toujours possible et d'autant plus efficace que Wikibéral n'est pas surveillé en permanence par de gentils administrateurs comme peut l'être Wikipédia. D'autre part, la [[liberté d'expression]] s'exerce dans le cadre du droit de [[propriété]] : un tel site ne tombe pas du ciel, il est financé par une association, qui définit souverainement la façon dont il sera géré.<br />
<br />
En fait, Wikibéral a vocation à devenir complémentaire à Wikipédia sur un ensemble de sujets politiques, économiques ou philosophiques, souvent abordés de façon superficielle par Wikipédia (et parfois de façon tendancieuse et "orientée"). <br />
<br />
En outre, la politique d'admissibilité des articles de Wikipédia devient à la fois arbitraire et drastique. Par exemple, il ne suffit plus, comme au commencement de Wikipédia, qu'un auteur ait publié deux livres à compte d'éditeur pour qu'un article à son sujet soit admissible. Ce qui fait que ne sont pas admissibles sur Wikipédia des articles sur [[Marc Crapez]], [[Olivier Delamarche]], [[Mencius Moldbug]], [[Simone Wapler]], etc., etc. (alors qu'une grande complaisance à l'égard des économistes de gauche, même "non admissibles", règne dans le Wikipédia francophone).<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* [http://fr.wikipedia.org/ Wikipédia] {{fr}}<br />
* [http://en.wikipedia.org/ Wikipedia] {{en}}<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
[[Catégorie:Wikiberal:aide]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Javier_Milei&diff=225082Javier Milei2023-10-23T08:03:14Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Javier Milei<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Homme politique]]<br />
| dates = [[1970]] - <br />
| image = [[Fichier:Javier Milei VIVA22 (cropped).jpg|200px|Javier Milei]]<br />
| nationalité = {{Argentine}}<br />
| tendance = [[Libertarianisme|Libertarien]]<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Javier Milei''', né le [[22 octobre]] [[1970]], est un homme politique et économiste [[Argentine|argentin]]. Député de Buenos Aires à l'Assemblée nationale depuis 2021, il est candidat à l'élection présidentielle argentine d'octobre-novembre 2023.<br />
<br />
== Biographie ==<br />
Il naît dans une famille modeste de Buenos Aires (son père était chauffeur de bus et sa mère mère au foyer). Il étudie à l'université Belgrano, puis devient économiste dans le secteur privé, jusqu'à être le principal économiste de la banque HSBC en Argentine. Il rejoint un think tank tout en continuant à écrire des études académiques et à enseigner. Il est l'auteur de plus d'une cinquantaine d'articles ''peer reviewed''.<br />
<br />
Intellectuel public et connu pour ses talents de débatteur à partir des années 2010, il s'engage en politique à partir de la fin des années 2010. En 2020, il rejoint Avanza Libertard, un parti politique libéral. Il amène le parti, au sein de la coalition ''La Libertad Avanza'', à la troisième place des législatives argentines de 2021. Il y gagne un siège de député pour Buenos Aires.<br />
<br />
Sa popularité croissante l'amène à se déclarer candidat à la présidentielle argentine de 2023, où il est donné en tête d'après les sondages.<br />
<br />
Ancien rockeur, il cultive un look excentrique, avec ses cheveux ébouriffés, une veste en cuir, et un discours radical. Ses apparitions publiques sont régulièrement menées avec une tronçonneuse à la main, pour signifier son envie de couper drastiquement dans des dépenses publiques hors de tout contrôle en Argentine.<br />
<br />
Son discours libéral radical, [[Libertarianisme|libertarien]] par de nombreux aspects, séduit largement pour la présidentielle de 2023 dans une Argentine ravagée par l'[[hyperinflation]] (plus de 12 % mensuel en [[2023]]) et l'excès de [[dépense publique]]. Il propose en particulier d'abandonner officiellement le peso argentin pour le remplacer par le dollar américain. Dans les faits, le dollar argentin est déjà largement la monnaie utilisée par l'économie argentine. Le 22 octobre 2023, il termine en deuxième place du premier tour de l'élection présidentielle argentine, avec 30 % des suffrages exprimés<ref>[https://resultados.gob.ar/elecciones/1/0/1/-1/-1 Resultados por Agrupaciones políticas]</ref> et se qualifie pour un second tour face au péroniste Sergio Tomas Massa.<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{fr}}[https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/40924-argentine-socialiste-bient%C3%B4t-libertarienne/page/14/ Discussions sur Javier Milei sur le forum Liberaux.org]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2023/04/21/455104-javier-gerardo-milei-diable-ou-sauveur-du-liberalisme Javier Gerardo Milei : diable ou sauveur du libéralisme ?], Contrepoints<br />
:<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Milei, Javier}}<br />
[[Catégorie:Libéraux argentins]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=H16&diff=224959H162023-10-22T16:32:41Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>'''H16''' est un blogueur libéral français. Son identité réelle est inconnue. C'est l'un des blogueurs les plus connus en France, et il a publié plusieurs ouvrages parallèlement à son activité de blogueur.<br />
<br />
Ses tribunes sont régulièrement reprises par la presse francophone, comme Atlantico ou [[Contrepoints]].<br />
<br />
== Publications ==<br />
* [[2013]], <br />
** ''Égalité – Taxes – Bisous'', Les Belles Lettres<br />
** ''Petit dictionnaire incorrect mais vaillamment illustré'', Les Belles Lettres<br />
* [[2015]], ''Petit traité d'anti-écologie à l'usage des lecteurs méchants'', ISBN 2251607048, [https://www.amazon.fr/dp/2251607048/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=9f59ad1ec38f1a52618ac87a7a6b1118&creativeASIN=2251607048 Acheter en ligne]<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[http://h16free.com/ Blog d'H16]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
[[Catégorie:Libéraux français]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Croisades&diff=224958Croisades2023-10-22T16:30:58Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Les '''croisades''' étaient une série d'expéditions militaires entreprises par des Européens, principalement au Moyen Âge, pour reconquérir la Terre sainte, notamment Jérusalem, aux mains des musulmans. Ces campagnes militaires ont eu lieu entre la fin du XI<sup>e</sup> siècle et le XIII<sup>e</sup> siècle. Les Croisades ont eu un impact significatif sur l'histoire de l'Europe et du Moyen-Orient, stimulant les échanges culturels, religieux et commerciaux entre l'Orient et l'Occident. Elles ont également influencé l'art, l'architecture et les pratiques commerciales de l'époque. Les Croisades ont été un événement majeur de l'histoire médiévale et ont laissé une empreinte durable dans la mémoire collective de l'humanité.<br />
<br />
== Influence des croisades sur le commerce ==<br />
<br />
Les croisades ont joué un rôle significatif dans l'histoire du commerce de l'Antiquité, rétablissant les relations entre l'Europe et l'Orient, et ayant des répercussions sur divers aspects du commerce et de la société de l'époque. L'un des aspects les plus importants des croisades du point de vue du commerce a été le rétablissement des relations commerciales entre l'Europe et l'Orient. Les croisés ont emprunté des routes commerciales bien établies pour atteindre les territoires de l'Est, facilitant ainsi le commerce entre les deux régions. Cela a contribué à renforcer les liens commerciaux existants et à en créer de nouveaux.<br />
<br />
Les croisades ont également stimulé les avancements dans le commerce et la production en Europe. L'Europe a connu une période de croissance économique pendant les croisades, notamment grâce à l'augmentation des activités commerciales et à l'ouverture de nouveaux marchés en Orient. Cette prospérité a favorisé le développement de l'industrie et de la production, avec une demande croissante pour les produits manufacturés, les matières premières et les biens de luxe.<br />
<br />
La religion a joué un rôle central dans les croisades et a également influencé le commerce de l'époque. L'utilisation de magnifiques brocarts et de produits de luxe dans les églises, les cathédrales et les monastères a stimulé le commerce des biens artistiques et artisanaux. La foi religieuse a favorisé l'essor de l'art et de l'artisanat, ainsi que la production de biens de grande valeur. Les croisades ont donc influencé à la fois la piété religieuse et le commerce.<br />
<br />
Elles ont également permis aux Européens d'apprendre des Syriens et des Arabes installés en Sicile, qui était alors un centre important de la culture et du commerce arabes. Les Européens ont pu acquérir des connaissances et des compétences en matière de commerce, d'artisanat et d'agriculture en interagissant avec ces cultures. Cet échange culturel a contribué à l'enrichissement des connaissances et des pratiques commerciales en Europe.<br />
<br />
Les villes italiennes, telles que Venise, Gênes et Pise, sont devenues des centres commerciaux prospères grâce aux croisades. Ces villes ont fourni des flottes pour les expéditions des croisés et ont été récompensées par des concessions commerciales en Syrie et en Palestine. Les marchands italiens ont établi des réseaux commerciaux étendus, transportant des épices, de la soie, du vin, des raisins secs et d'autres marchandises entre les ports orientaux et les marchés occidentaux. Cette compétition féroce entre les cités italiennes a également contribué à l'essor du commerce dans la région.<br />
<br />
Les croisades ont ainsi eu un impact majeur sur l'histoire du commerce en stimulant les échanges entre l'Europe et l'Orient, en favorisant l'essor de la production et de l'industrie, en influençant les pratiques commerciales liées à la religion et en contribuant à l'enrichissement culturel et commercial de l'Europe.<br />
<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Croisades&diff=224957Croisades2023-10-22T16:30:30Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Les '''Croisades''' étaient une série d'expéditions militaires entreprises par des Européens, principalement au Moyen Âge, pour reconquérir la Terre sainte, notamment Jérusalem, aux mains des musulmans. Ces campagnes militaires ont eu lieu entre la fin du XI<sup>e</sup> siècle et le XIII<sup>e</sup> siècle. Les Croisades ont eu un impact significatif sur l'histoire de l'Europe et du Moyen-Orient, stimulant les échanges culturels, religieux et commerciaux entre l'Orient et l'Occident. Elles ont également influencé l'art, l'architecture et les pratiques commerciales de l'époque. Les Croisades ont été un événement majeur de l'histoire médiévale et ont laissé une empreinte durable dans la mémoire collective de l'humanité.<br />
<br />
== Influence des croisades sur le commerce ==<br />
<br />
Les croisades ont joué un rôle significatif dans l'histoire du commerce de l'Antiquité, rétablissant les relations entre l'Europe et l'Orient, et ayant des répercussions sur divers aspects du commerce et de la société de l'époque. L'un des aspects les plus importants des croisades du point de vue du commerce a été le rétablissement des relations commerciales entre l'Europe et l'Orient. Les croisés ont emprunté des routes commerciales bien établies pour atteindre les territoires de l'Est, facilitant ainsi le commerce entre les deux régions. Cela a contribué à renforcer les liens commerciaux existants et à en créer de nouveaux.<br />
<br />
Les croisades ont également stimulé les avancements dans le commerce et la production en Europe. L'Europe a connu une période de croissance économique pendant les croisades, notamment grâce à l'augmentation des activités commerciales et à l'ouverture de nouveaux marchés en Orient. Cette prospérité a favorisé le développement de l'industrie et de la production, avec une demande croissante pour les produits manufacturés, les matières premières et les biens de luxe.<br />
<br />
La religion a joué un rôle central dans les croisades et a également influencé le commerce de l'époque. L'utilisation de magnifiques brocarts et de produits de luxe dans les églises, les cathédrales et les monastères a stimulé le commerce des biens artistiques et artisanaux. La foi religieuse a favorisé l'essor de l'art et de l'artisanat, ainsi que la production de biens de grande valeur. Les croisades ont donc influencé à la fois la piété religieuse et le commerce.<br />
<br />
Elles ont également permis aux Européens d'apprendre des Syriens et des Arabes installés en Sicile, qui était alors un centre important de la culture et du commerce arabes. Les Européens ont pu acquérir des connaissances et des compétences en matière de commerce, d'artisanat et d'agriculture en interagissant avec ces cultures. Cet échange culturel a contribué à l'enrichissement des connaissances et des pratiques commerciales en Europe.<br />
<br />
Les villes italiennes, telles que Venise, Gênes et Pise, sont devenues des centres commerciaux prospères grâce aux croisades. Ces villes ont fourni des flottes pour les expéditions des croisés et ont été récompensées par des concessions commerciales en Syrie et en Palestine. Les marchands italiens ont établi des réseaux commerciaux étendus, transportant des épices, de la soie, du vin, des raisins secs et d'autres marchandises entre les ports orientaux et les marchés occidentaux. Cette compétition féroce entre les cités italiennes a également contribué à l'essor du commerce dans la région.<br />
<br />
Les croisades ont ainsi eu un impact majeur sur l'histoire du commerce en stimulant les échanges entre l'Europe et l'Orient, en favorisant l'essor de la production et de l'industrie, en influençant les pratiques commerciales liées à la religion et en contribuant à l'enrichissement culturel et commercial de l'Europe.<br />
<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Industrie_textile&diff=224956Industrie textile2023-10-22T16:26:27Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>L''''industrie textile''' désigne le secteur économique qui englobe la fabrication de tissus, de vêtements, d'articles textiles et d'autres produits apparentés. Elle englobe la production de fibres textiles, le tissage, le tricotage, la teinture, l'impression et la confection de vêtements, d'articles de maison et d'autres produits en textiles. Cette industrie joue un rôle essentiel dans l'habillement, la mode, l'ameublement et de nombreux autres domaines, contribuant de manière significative à l'économie mondiale.<br />
<br />
== Le développement de la production de tissus aux alentours du XIII<sup>e</sup> et du XIV<sup>e</sup> siècles ==<br />
<br />
L'une des caractéristiques marquantes du XIII<sup>e</sup> et du XIV<sup>e</sup> siècles fut le développement significatif de la production, en particulier dans le secteur de la fabrication de tissus. Le commerce entre l'Orient et l'Occident a conduit à une augmentation de la demande de produits manufacturés, et cela a stimulé la production à grande échelle dans différentes régions d'Europe.<br />
<br />
La production de tissus était l'un des secteurs les plus dynamiques. Les tisserands européens se sont adaptés pour produire des textiles qui étaient prisés en Orient, en particulier en Égypte et dans les régions voisines. Les Européens ont appris à fabriquer des tissus de qualité, correspondant aux goûts et aux besoins des marchés orientaux. Cette adaptation a permis une expansion significative de la production textile en Europe.<br />
<br />
La demande de tissus occidentaux était particulièrement forte dans des régions clés de l'Orient, notamment au Caire. Les tissus européens, fabriqués pour répondre aux normes de qualité orientales, ont trouvé un marché florissant en Égypte. Le Caire est devenu un centre majeur pour le commerce de ces textiles occidentaux.<br />
<br />
Cependant, cette prospérité a également attiré des concurrents. Des villes comme Lucca, en [[Italie]], ont émergé en tant que centres de production de textiles compétitifs. Lucca et d'autres villes ont développé leurs propres industries textiles, rivalisant avec les tissus produits ailleurs en Europe. Cette concurrence a stimulé l'innovation et la qualité des produits, créant un environnement commercial dynamique.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
<br />
* [[1914]], [[T. S. Ashton]], S. J. Chapman, "The Sizes of Businesses, Mainly in the Textile Industries", Journal of the Royal Statistical Society, Vol 77, n°5, Apr., pp469-555<br />
<br />
== Voir les articles connexes ==<br />
<br />
* [[Francis Cabot Lowell]]<br />
<br />
* [[Samuel Slater]]<br />
<br />
* [[Luddisme]]<br />
<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Didier_Raoult&diff=224429Didier Raoult2023-10-18T13:08:48Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Didier Raoult<br />
| type = [[:Catégorie:Scientifiques|Scientifique]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Didier Raoult au 1er Cercle franco-chinois.png|200px|Didier Raoult]]<br />
| tendance = <br />
| citation = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Didier Raoult''', né le [[13 mars]] [[1952]] à Dakar (Sénégal), est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités et praticien hospitalier au sein de l'université d'Aix-Marseille et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'en 2021, où il devient professeur émérite. Figure clivante, il accède à une notoriété nationale et mondiale à l'occasion de la crise du covid ou ses recommandations thérapeutiques sur son traitement divisent, révèlent la lourdeur administrative et bureaucratique française.<br />
<br />
== Courte biographie de Didier Raoult ==<br />
Il naît au Sénégal dans une famille de médecins français, et s'installe à l'âge de 9 ans à Marseille. Mauvais élève, il mène des études compliquées puis, après un bac littéraire entre en [[1972]] à la faculté de médecine dont il sort infectiologue comme son arrière grand-père maternel. Il se spécialise rapidement en médecine tropicale et en bactériologie-virologie. Il suit plusieurs formations aux États-Unis et en France, et obtient un doctorat en biologie humaine. Il mène de nombreuses recherches de premier plan, sur les rickettsies, les virus géants ou les bactéries nouvelles. Au cours d'une carrière de plusieurs décennies, il ancre Marseille comme une ville de premier plan dans la recherche en épidémiologie et en virologie, avec le développement de l'IHU Méditerranée Infection, ou de l'Umite.<br />
<br />
Au début de l'année 2020 il est reconnu comme « l'un des meilleurs infectiologues de la planète », « sommité mondiale »<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur Didier Raoult sur le coronavirus : "Il ne faut pas jouer avec la peur"], Marianne</ref> ou un « ponte de la recherche »<ref name="Voix">[https://www.lavoixdunord.fr/733475/article/2020-03-30/didier-raoult-ponte-de-la-recherche-et-roi-de-la-polemique Didier Raoult, ponte de la recherche et roi de la polémique]</ref>. Il est lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010. La polémique sur ses recommandations de traitement du covid vient cependant entacher cette réputation à partir de 2020.<br />
<br />
Il se fait remarquer en effet d'abord par son insistance sur l'importance de tester<ref name="Marianne"/>, puis par sa recommandation de l'hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19, dès début 2020. Il fait partie de ceux qui invitent à la prudence, et à ne pas succomber à l'alarmisme et à la peur, soulignant que les infections respiratoires font partie des inévitables de la vie humaine. <br />
<br />
Témoignant sur les malades qu'il voit début 2020, il alerte sur la peur panique, exagérée, qui circule alors : « Ils sont affolés et veulent savoir s'ils n'ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur. »''<ref name="Marianne"/><br />
<br />
Écouté pendant un temps, il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif, rassemblé afin « d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus »<ref name="Marianne"/>, et reçoit la visite d'[[Emmanuel Macron]] dans son bureau au plus fort de la crise, pour le « consulter ». Mais le refus de mener des études randomisées en double aveugle pour évaluer la pertinence de son traitement, et l'absence de confirmation de ses résultats sur l'hydroxychloroquine par les autres études menées le marginalisent aux yeux d'une large part de la communauté scientifique.<br />
<br />
Son amour de la polémique<ref name="Voix"/> et sa critique de la [[bureaucratie]] française ne sont cependant pas étrangères aux critiques qu'il reçut, émanant souvent (mais pas uniquement) de la bureaucratie médicale qu'il abhorre.<br />
<br />
== L'anti-bureaucrate ==<br />
{{article principal|Bureaucratie}}<br />
Didier Raoult s'est de longue date insurgé contre la [[bureaucratie]] médicale française, qu'il accuse de nuire à la qualité de la recherche. Il critique ainsi le système [[Égalitarisme|égalitariste]] français qui uniformise les salaires. Il demande que les rémunérations soient individualisées, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés. Dans un entretien aux ''[[Les Échos|Échos]]'' en 2008, il déclare : « C'est irritant et incompréhensible : sous prétexte d'égalitarisme, le système français prétend donner autant à tous. Or, la recherche est une compétition. Comme des sportifs de haut niveau, les chercheurs doivent être évalués objectivement et individuellement. Les outils existent, faciles d'accès. Manque la volonté de comparer. Or, c'est la seule alternative possible si on entend privilégier la promotion et le financement des chercheurs les plus efficaces et les plus dynamiques »<ref>[https://www.lesechos.fr/2008/10/didier-raoult-chercheur-volontariste-1080467 Didier Raoult, chercheur volontariste], ''Les Échos'', 29 octobre 2008</ref>.<br />
<br />
Il insiste régulièrement sur les archaïsmes de la sélection française des profils, écrivant dans ''Arrêtons d'avoir peur'' en 2016 : <br />
<br />
« Je suis très hostile à la sélection précoce des jeunes par les concours. Un tel système repose sur l’idée que les capacités intellectuelles d’un jeune de dix-huit ou vingt ans peuvent prédire ce qu’il va devenir plus tard. Qu’un jeune adulte de vingt-quatre ans se retrouve inspecteur des Finances [[Énarchie|parce qu’il est sorti premier de l’École nationale d’administration (ENA)]], une formation qui n’a d’ailleurs pas forcément grand-chose à voir avec sa spécialité, est très étonnant. Cela s’appelle du mandarinat. [...] Ce système de sélection précoce a une conséquence très délétère : en France, si vous n’avez pas obtenu le bon diplôme, il vous sera difficile de rattraper le temps perdu. »<br />
<br />
Lors de la crise du covid, il endosse le rôle du médecin qui veut soigner ses malades, mais que la lourdeur bureaucratique freine, au prix de vies humaines. Il remporte alors une large adhésion populaire : un sondage réalisé par Kantar pour ''[[Le Figaro|Le Figaro Magazine]]'' en juin 2020 plaçait Didier Raoult au troisième rang des personnalités dont l’attitude face au coronavirus était jugée le plus favorablement par l’opinion. Comme l'exprima alors la politologue Chloé Morin, « Face à des autorités perçues comme défaillantes, Didier Raoult incarna l’homme « du terrain », du pragmatisme. » <ref>[https://www.revuepolitique.fr/de-quoi-raoult-est-il-le-nom/ De quoi Raoult est-il le nom ?]</ref>. <br />
<br />
Ses méthodes de gestion n'en restent pas moins attaquées, en particulier par différents rapports d'organismes de tutelle<ref>[https://www.lopinion.fr/recherche-scientifique-la-methode-raoult-autopsiee Recherche scientifique: la méthode Raoult autopsiée], ''[[L'Opinion]]''</ref>.<br />
<br />
== Prises de position ==<br />
Didier Raoult est une figure médiatique de longue date, écrivant dans différents titres de presse dès les années 1990 (''[[Le Figaro]]'', puis ''[[Le Point]]'' et ''[[Les Échos]]''. Il s'est distingué en défendant une plus grande ouverture des frontières pour les chercheurs étrangers, indispensables pour maintenir une recherche de qualité en France : « en France, 50 % des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française ». Il a aussi défendu la liberté de porter un voile islamique à l’université165,166.<br />
<br />
Il se montre [[Liste de scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique|sceptique sur certains points du discours majoritaire sur le réchauffement climatique]] et écrit dans son livre ''Arrêtons d’avoir peur'' (Michel Lafon, [[2016]]) : « penser que le réchauffement climatique est exclusivement lié aux activités humaines est déraisonnable car nous vivons dans un écosystème complexe ». Il se montre en particulier très critique des modèles climatiques complexes supposés modéliser le futur. <br />
<br />
En 2013, il écrit ainsi dans ''[[Le Point]]'', avec des mots qui préfigurent sa critique des modèles épidémiologistes en 2020 : <br />
<br />
« De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont - heureusement - pas réalisées. Plutôt que de reconnaître que les modèles sont impuissants à prédire des phénomènes complexes, quand notre niveau de connaissances est insuffisant, encore plus à grande échelle et à long terme, on propose des équations nouvelles, utilisant des explications nouvelles - forcément justes a posteriori -, pour recréer de nouveaux modèles, que, bien entendu, l'avenir contredira ! »<ref>[https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/les-predictions-climatiques-sont-absurdes-08-10-2013-1740365_445.php#11 Les prédictions climatiques sont absurdes]</ref>. Et d'ajouter : « Nous croyons dans les modèles mathématiques de prédiction scientifique comme les citoyens du Cycle de la Fondation d'Isaac Asimov croyaient aux prévisions du savant Seldon. Sauf qu'il s'agit d'un roman de science-fiction ! Dans le monde réel, le futur lointain reste imprévisible. »<br />
<br />
Il a aussi pris publiquement position en faveur de la vaccination, mais contre toute obligation en la matière, qui affaiblit la science<ref>in ''La vérité sur les vaccins'', Michel Lafon, 2018</ref> : <br />
<br />
« En partie à cause des carences de l’État, l’hostilité à l’égard de la vaccination n’a cessé de grandir [...] Paradoxalement la France, pays des Lumières, est l’une des rares contrées où l’on maintient des vaccinations obligatoires au point même de menacer d’envoyer en prison les réfractaires, y compris quand il s’agit de vaccins inutiles, comme cela s’est produit avec le fameux DT Polio, chez les enfants de trois mois ».<br />
<br />
== ''Publish or perish'' ==<br />
Il est connu pour le volume de ses publications, qui souligne à la fois une expertise réelle et reconnue, mais aussi les limites de la science contemporaine, marquée par le « publish or perish », c'est-à-dire la course à la publication. Il est ainsi l'auteur de plusieurs milliers d'articles, mais seule une petite partie est majoritairement de son fait, tandis qu'une vaste part est la cosignature d'articles de ses équipes, dans des revues parfois très mineures<ref>[https://www.nytimes.com/2020/05/12/magazine/didier-raoult-hydroxychloroquine.html He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.], ''The New York Times''</ref>. Une partie de l'explication de ces pratiques, répandues au niveau mondial, est à chercher dans les modes de financement des organismes de recherche, qui s'appuient largement sur le nombre de publications.<br />
<br />
== Citations de Didier Raoult ==<br />
* « [[État-nounou|L’État se prend pour notre maman]]. Or nous sommes grands et n’avons pas besoin d’une autorité supérieure pour nous interdire de faire telle ou telle chose. En revanche, nous avons besoin d’être avertis et de recevoir une information raisonnable et proportionnée. Les États devenus maternels veulent nous protéger de tout mais n’ont pas les moyens pour le faire. Il vaudrait mieux d’abord diminuer les risques réels, plutôt que les risques virtuels ou potentiels, et lutter contre [...] Il faut que l’État cesse de vouloir nous materner en instaurant des réglementations inutiles et onéreuses. » (''Votre santé'', 2015)<br />
* « Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l'avenir et n'ai pas l'habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. » (à propos du covid, propos tenus en mars 2020<ref name="Marianne"/>)<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2010]], ''Dépasser Darwin'', Paris, Plon, 164 p., avec Véronique Dupont<br />
* [[2012]], ''De l'ignorance et de l'aveuglement : pour une science postmoderne''<br />
* [[2015]], ''Votre santé : tous les mensonges qu'on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 302 p., avec Sabine Casalonga<br />
* [[2016]], ''Arrêtons d'avoir peur ! : santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 347 p.<br />
* [[2017]], ''Mieux vaut guérir que prédire : santé, société, vivre ensemble'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 280 p.<br />
* [[2018]], ''La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 221 p.<br />
* [[2020]], ''Épidémies : vrais dangers et fausses alertes'', Éditions Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B09XT9W33V/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=d809c78f8d449458dc8d3cc46d8e9996&creativeASIN=B09XT9W33V Acheter sur Amazon]<br />
* [[2021]],<br />
** ''Carnets de guerre Covid-19'', Michel Lafon<br />
** ''Au-delà de l'affaire de la chloroquine'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749949033/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8a9f696ce068291b8d2f1a99b8ae2001&creativeASIN=2749949033 Acheter en ligne]<br />
* [[2022]],<br />
** ''Chroniques pour une humanité en quête de repères'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B0B136L23G/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=ed43a6dadf30738535c32a53b9c257ed&creativeASIN=B0B136L23G Acheter sur Amazon]<br />
** ''Carnets de guerre T.2 Covid-19'', Michel Lafon<br />
* [[2023]], ''Autobiographie'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749952360/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=28531ca38759c6e293c00b3400a8774e&creativeASIN=2749952360 Acheter sur Amazon]<br />
:<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Raoult, Didier}}<br />
[[Catégorie:Scientifiques]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Didier_Raoult&diff=224428Didier Raoult2023-10-18T13:06:09Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Didier Raoult<br />
| type = [[:Catégorie:Scientifiques|Scientifique]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Didier Raoult au 1er Cercle franco-chinois.png|200px|Didier Raoult]]<br />
| tendance = <br />
| citation = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Didier Raoult''', né le [[13 mars]] [[1952]] à Dakar (Sénégal), est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités et praticien hospitalier au sein de l'université d'Aix-Marseille et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'en 2021, où il devient professeur émérite. Figure clivante, il accède à une notoriété nationale et mondiale à l'occasion de la crise du covid ou ses recommandations thérapeutiques sur son traitement divisent, révèlent la lourdeur administrative et bureaucratique française.<br />
<br />
== Courte biographie de Didier Raoult ==<br />
Il naît au Sénégal dans une famille de médecins français, et s'installe à l'âge de 9 ans à Marseille. Mauvais élève, il mène des études compliquées puis, après un bac littéraire entre en [[1972]] à la faculté de médecine dont il sort infectiologue comme son arrière grand-père maternel. Il se spécialise rapidement en médecine tropicale et en bactériologie-virologie. Il suit plusieurs formations aux États-Unis et en France, et obtient un doctorat en biologie humaine. Il mène de nombreuses recherches de premier plan, sur les rickettsies, les virus géants ou les bactéries nouvelles. Au cours d'une carrière de plusieurs décennies, il ancre Marseille comme une ville de premier plan dans la recherche en épidémiologie et en virologie, avec le développement de l'IHU Méditerranée Infection, ou de l'Umite.<br />
<br />
Au début de l'année 2020 il est reconnu comme « l'un des meilleurs infectiologues de la planète », « sommité mondiale »<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur Didier Raoult sur le coronavirus : "Il ne faut pas jouer avec la peur"], Marianne</ref> ou un « ponte de la recherche »<ref name="Voix">[https://www.lavoixdunord.fr/733475/article/2020-03-30/didier-raoult-ponte-de-la-recherche-et-roi-de-la-polemique Didier Raoult, ponte de la recherche et roi de la polémique]</ref>. Il est lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010. La polémique sur ses recommandations de traitement du covid vient cependant entacher cette réputation à partir de 2020.<br />
<br />
Il se fait remarquer en effet d'abord par son insistance sur l'importance de tester<ref name="Marianne"/>, puis par sa recommandation de l'hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19, dès début 2020. Il fait partie de ceux qui invitent à la prudence, et à ne pas succomber à l'alarmisme et à la peur, soulignant que les infections respiratoires font partie des inévitables de la vie humaine. Témoignant sur les malades qu'il voit début 2020, il alerte sur la peur panique, exagérée, qui circule alors : « Ils sont affolés et veulent savoir s'ils n'ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur. »''<ref name="Marianne"/><br />
<br />
Écouté pendant un temps, il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif, rassemblé afin « d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus »<ref name="Marianne"/>, et reçoit la visite d'[[Emmanuel Macron]] dans son bureau au plus fort de la crise, pour le « consulter ». Mais le refus de mener des études randomisées en double aveugle pour évaluer la pertinence de son traitement, et l'absence de confirmation de ses résultats sur l'hydroxychloroquine par les autres études menées le marginalisent aux yeux d'une large part de la communauté scientifique.<br />
<br />
Son amour de la polémique<ref name="Voix"/> et sa critique de la [[bureaucratie]] française ne sont cependant pas étrangères aux critiques qu'il reçut, émanant souvent (mais pas uniquement) de la bureaucratie médicale qu'il abhorre.<br />
<br />
== L'anti-bureaucrate ==<br />
{{article principal|Bureaucratie}}<br />
Didier Raoult s'est de longue date insurgé contre la [[bureaucratie]] médicale française, qu'il accuse de nuire à la qualité de la recherche. Il critique ainsi le système [[Égalitarisme|égalitariste]] français qui uniformise les salaires. Il demande que les rémunérations soient individualisées, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés. Dans un entretien aux ''[[Les Échos|Échos]]'' en 2008, il déclare : « C'est irritant et incompréhensible : sous prétexte d'égalitarisme, le système français prétend donner autant à tous. Or, la recherche est une compétition. Comme des sportifs de haut niveau, les chercheurs doivent être évalués objectivement et individuellement. Les outils existent, faciles d'accès. Manque la volonté de comparer. Or, c'est la seule alternative possible si on entend privilégier la promotion et le financement des chercheurs les plus efficaces et les plus dynamiques »<ref>[https://www.lesechos.fr/2008/10/didier-raoult-chercheur-volontariste-1080467 Didier Raoult, chercheur volontariste], ''Les Échos'', 29 octobre 2008</ref>.<br />
<br />
Il insiste régulièrement sur les archaïsmes de la sélection française des profils, écrivant dans ''Arrêtons d'avoir peur'' en 2016 : « Je suis très hostile à la sélection précoce des jeunes par les concours. Un tel système repose sur l’idée que les capacités intellectuelles d’un jeune de dix-huit ou vingt ans peuvent prédire ce qu’il va devenir plus tard. Qu’un jeune adulte de vingt-quatre ans se retrouve inspecteur des Finances [[Énarchie|parce qu’il est sorti premier de l’École nationale d’administration (ENA)]], une formation qui n’a d’ailleurs pas forcément grand-chose à voir avec sa spécialité, est très étonnant. Cela s’appelle du mandarinat. [...] Ce système de sélection précoce a une conséquence très délétère : en France, si vous n’avez pas obtenu le bon diplôme, il vous sera difficile de rattraper le temps perdu. »<br />
<br />
Lors de la crise du covid, il endosse le rôle du médecin qui veut soigner ses malades, mais que la lourdeur bureaucratique freine, au prix de vies humaines. Il remporte alors une large adhésion populaire : un sondage réalisé par Kantar pour ''[[Le Figaro|Le Figaro Magazine]]'' en juin 2020 plaçait Didier Raoult au troisième rang des personnalités dont l’attitude face au coronavirus était jugée le plus favorablement par l’opinion. Comme l'exprima alors la politologue Chloé Morin, ''« Face à des autorités perçues comme défaillantes, Didier Raoult incarna l’homme « du terrain », du pragmatisme. »''<ref>[https://www.revuepolitique.fr/de-quoi-raoult-est-il-le-nom/ De quoi Raoult est-il le nom ?]</ref>. <br />
<br />
Ses méthodes de gestion n'en restent pas moins attaquées, en particulier par différents rapports d'organismes de tutelle<ref>[https://www.lopinion.fr/recherche-scientifique-la-methode-raoult-autopsiee Recherche scientifique: la méthode Raoult autopsiée], ''[[L'Opinion]]''</ref>.<br />
<br />
== Prises de position ==<br />
Didier Raoult est une figure médiatique de longue date, écrivant dans différents titres de presse dès les années 1990 (''[[Le Figaro]]'', puis ''[[Le Point]]'' et ''[[Les Échos]]''. Il s'est distingué en défendant une plus grande ouverture des frontières pour les chercheurs étrangers, indispensables pour maintenir une recherche de qualité en France : « en France, 50 % des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française ». Il a aussi défendu la liberté de porter un voile islamique à l’université165,166.<br />
<br />
Il se montre [[Liste de scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique|sceptique sur certains points du discours majoritaire sur le réchauffement climatique]] et écrit dans son livre ''Arrêtons d’avoir peur'' (Michel Lafon, [[2016]]) : « penser que le réchauffement climatique est exclusivement lié aux activités humaines est déraisonnable car nous vivons dans un écosystème complexe ». Il se montre en particulier très critique des modèles climatiques complexes supposés modéliser le futur. En 2013, il écrit ainsi dans ''[[Le Point]]'', avec des mots qui préfigurent sa critique des modèles épidémiologistes en 2020 : « De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont - heureusement - pas réalisées. Plutôt que de reconnaître que les modèles sont impuissants à prédire des phénomènes complexes, quand notre niveau de connaissances est insuffisant, encore plus à grande échelle et à long terme, on propose des équations nouvelles, utilisant des explications nouvelles - forcément justes a posteriori -, pour recréer de nouveaux modèles, que, bien entendu, l'avenir contredira ! »<ref>[https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/les-predictions-climatiques-sont-absurdes-08-10-2013-1740365_445.php#11 Les prédictions climatiques sont absurdes]</ref>. Et d'ajouter : « Nous croyons dans les modèles mathématiques de prédiction scientifique comme les citoyens du Cycle de la Fondation d'Isaac Asimov croyaient aux prévisions du savant Seldon. Sauf qu'il s'agit d'un roman de science-fiction ! Dans le monde réel, le futur lointain reste imprévisible. »<br />
<br />
Il a aussi pris publiquement position en faveur de la vaccination, mais contre toute obligation en la matière, qui affaiblit la science<ref>in ''La vérité sur les vaccins'', Michel Lafon, 2018</ref> : « En partie à cause des carences de l’État, l’hostilité à l’égard de la vaccination n’a cessé de grandir [...] Paradoxalement la France, pays des Lumières, est l’une des rares contrées où l’on maintient des vaccinations obligatoires au point même de menacer d’envoyer en prison les réfractaires, y compris quand il s’agit de vaccins inutiles, comme cela s’est produit avec le fameux DT Polio, chez les enfants de trois mois ».<br />
<br />
== ''Publish or perish'' ==<br />
Il est connu pour le volume de ses publications, qui souligne à la fois une expertise réelle et reconnue, mais aussi les limites de la science contemporaine, marquée par le « publish or perish », c'est-à-dire la course à la publication. Il est ainsi l'auteur de plusieurs milliers d'articles, mais seule une petite partie est majoritairement de son fait, tandis qu'une vaste part est la cosignature d'articles de ses équipes, dans des revues parfois très mineures<ref>[https://www.nytimes.com/2020/05/12/magazine/didier-raoult-hydroxychloroquine.html He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.], ''The New York Times''</ref>. Une partie de l'explication de ces pratiques, répandues au niveau mondial, est à chercher dans les modes de financement des organismes de recherche, qui s'appuient largement sur le nombre de publications.<br />
<br />
== Citations de Didier Raoult ==<br />
* ''« [[État-nounou|L’État se prend pour notre maman]]. Or nous sommes grands et n’avons pas besoin d’une autorité supérieure pour nous interdire de faire telle ou telle chose. En revanche, nous avons besoin d’être avertis et de recevoir une information raisonnable et proportionnée. Les États devenus maternels veulent nous protéger de tout mais n’ont pas les moyens pour le faire. Il vaudrait mieux d’abord diminuer les risques réels, plutôt que les risques virtuels ou potentiels, et lutter contre [...] Il faut que l’État cesse de vouloir nous materner en instaurant des réglementations inutiles et onéreuses. »'' (''Votre santé'', 2015)<br />
* ''« Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l'avenir et n'ai pas l'habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. »'' (à propos du covid, propos tenus en mars 2020<ref name="Marianne"/>)<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2010]], ''Dépasser Darwin'', Paris, Plon, 164 p., avec Véronique Dupont<br />
* [[2012]], ''De l'ignorance et de l'aveuglement : pour une science postmoderne''<br />
* [[2015]], ''Votre santé : tous les mensonges qu'on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 302 p., avec Sabine Casalonga<br />
* [[2016]], ''Arrêtons d'avoir peur ! : santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 347 p.<br />
* [[2017]], ''Mieux vaut guérir que prédire : santé, société, vivre ensemble'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 280 p.<br />
* [[2018]], ''La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 221 p.<br />
* [[2020]], ''Épidémies : vrais dangers et fausses alertes'', Éditions Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B09XT9W33V/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=d809c78f8d449458dc8d3cc46d8e9996&creativeASIN=B09XT9W33V Acheter sur Amazon]<br />
* [[2021]],<br />
** ''Carnets de guerre Covid-19'', Michel Lafon<br />
** ''Au-delà de l'affaire de la chloroquine'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749949033/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8a9f696ce068291b8d2f1a99b8ae2001&creativeASIN=2749949033 Acheter en ligne]<br />
* [[2022]],<br />
** ''Chroniques pour une humanité en quête de repères'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B0B136L23G/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=ed43a6dadf30738535c32a53b9c257ed&creativeASIN=B0B136L23G Acheter sur Amazon]<br />
** ''Carnets de guerre T.2 Covid-19'', Michel Lafon<br />
* [[2023]], ''Autobiographie'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749952360/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=28531ca38759c6e293c00b3400a8774e&creativeASIN=2749952360 Acheter sur Amazon]<br />
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{{Portail actualités}}<br />
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{{DEFAULTSORT:Raoult, Didier}}<br />
[[Catégorie:Scientifiques]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Didier_Raoult&diff=224427Didier Raoult2023-10-18T13:05:23Z<p>Domi2 : </p>
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<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Didier Raoult<br />
| type = [[:Catégorie:Scientifiques|Scientifique]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Didier Raoult au 1er Cercle franco-chinois.png|200px|Didier Raoult]]<br />
| tendance = <br />
| citation = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Didier Raoult''', né le [[13 mars]] [[1952]] à Dakar (Sénégal), est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités et praticien hospitalier au sein de l'université d'Aix-Marseille et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'en 2021, où il devient professeur émérite. Figure clivante, il accède à une notoriété nationale et mondiale à l'occasion de la crise du covid ou ses recommandations thérapeutiques sur son traitement divisent, révèlent la lourdeur administrative et bureaucratique française.<br />
<br />
== Courte biographie de Didier Raoult ==<br />
Il naît au Sénégal dans une famille de médecins français, et s'installe à l'âge de 9 ans à Marseille. Mauvais élève, il mène des études compliquées puis, après un bac littéraire entre en [[1972]] à la faculté de médecine dont il sort infectiologue comme son arrière grand-père maternel. Il se spécialise rapidement en médecine tropicale et en bactériologie-virologie. Il suit plusieurs formations aux États-Unis et en France, et obtient un doctorat en biologie humaine. Il mène de nombreuses recherches de premier plan, sur les rickettsies, les virus géants ou les bactéries nouvelles. Au cours d'une carrière de plusieurs décennies, il ancre Marseille comme une ville de premier plan dans la recherche en épidémiologie et en virologie, avec le développement de l'IHU Méditerranée Infection, ou de l'Umite.<br />
<br />
Au début de l'année 2020 il est reconnu comme « l'un des meilleurs infectiologues de la planète », « sommité mondiale »<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur Didier Raoult sur le coronavirus : "Il ne faut pas jouer avec la peur"], Marianne</ref> ou un « ponte de la recherche »<ref name="Voix">[https://www.lavoixdunord.fr/733475/article/2020-03-30/didier-raoult-ponte-de-la-recherche-et-roi-de-la-polemique Didier Raoult, ponte de la recherche et roi de la polémique]</ref>. Il est lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010. La polémique sur ses recommandations de traitement du covid vient cependant entacher cette réputation à partir de 2020.<br />
<br />
Il se fait remarquer en effet d'abord par son insistance sur l'importance de tester<ref name="Marianne"/>, puis par sa recommandation de l'hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19, dès début 2020. Il fait partie de ceux qui invitent à la prudence, et à ne pas succomber à l'alarmisme et à la peur, soulignant que les infections respiratoires font partie des inévitables de la vie humaine. Témoignant sur les malades qu'il voit début 2020, il alerte sur la peur panique, exagérée, qui circule alors : « Ils sont affolés et veulent savoir s'ils n'ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur. »''<ref name="Marianne"/><br />
<br />
Écouté pendant un temps, il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif, rassemblé afin « d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus »<ref name="Marianne"/>, et reçoit la visite d'[[Emmanuel Macron]] dans son bureau au plus fort de la crise, pour le « consulter ». Mais le refus de mener des études randomisées en double aveugle pour évaluer la pertinence de son traitement, et l'absence de confirmation de ses résultats sur l'hydroxychloroquine par les autres études menées le marginalisent aux yeux d'une large part de la communauté scientifique.<br />
<br />
Son amour de la polémique<ref name="Voix"/> et sa critique de la [[bureaucratie]] française ne sont cependant pas étrangères aux critiques qu'il reçut, émanant souvent (mais pas uniquement) de la bureaucratie médicale qu'il abhorre.<br />
<br />
== L'anti-bureaucrate ==<br />
{{article principal|Bureaucratie}}<br />
Didier Raoult s'est de longue date insurgé contre la [[bureaucratie]] médicale française, qu'il accuse de nuire à la qualité de la recherche. Il critique ainsi le système [[Égalitarisme|égalitariste]] français qui uniformise les salaires. Il demande que les rémunérations soient individualisées, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés. Dans un entretien aux ''[[Les Échos|Échos]]'' en 2008, il déclare : « C'est irritant et incompréhensible : sous prétexte d'égalitarisme, le système français prétend donner autant à tous. Or, la recherche est une compétition. Comme des sportifs de haut niveau, les chercheurs doivent être évalués objectivement et individuellement. Les outils existent, faciles d'accès. Manque la volonté de comparer. Or, c'est la seule alternative possible si on entend privilégier la promotion et le financement des chercheurs les plus efficaces et les plus dynamiques »<ref>[https://www.lesechos.fr/2008/10/didier-raoult-chercheur-volontariste-1080467 Didier Raoult, chercheur volontariste], ''Les Échos'', 29 octobre 2008</ref>.<br />
<br />
Il insiste régulièrement sur les archaïsmes de la sélection française des profils, écrivant dans ''Arrêtons d'avoir peur'' en 2016 : ''« Je suis très hostile à la sélection précoce des jeunes par les concours. Un tel système repose sur l’idée que les capacités intellectuelles d’un jeune de dix-huit ou vingt ans peuvent prédire ce qu’il va devenir plus tard. Qu’un jeune adulte de vingt-quatre ans se retrouve inspecteur des Finances [[Énarchie|parce qu’il est sorti premier de l’École nationale d’administration (ENA)]], une formation qui n’a d’ailleurs pas forcément grand-chose à voir avec sa spécialité, est très étonnant. Cela s’appelle du mandarinat. [...] Ce système de sélection précoce a une conséquence très délétère : en France, si vous n’avez pas obtenu le bon diplôme, il vous sera difficile de rattraper le temps perdu. »''<br />
<br />
Lors de la crise du covid, il endosse le rôle du médecin qui veut soigner ses malades, mais que la lourdeur bureaucratique freine, au prix de vies humaines. Il remporte alors une large adhésion populaire : un sondage réalisé par Kantar pour ''[[Le Figaro|Le Figaro Magazine]]'' en juin 2020 plaçait Didier Raoult au troisième rang des personnalités dont l’attitude face au coronavirus était jugée le plus favorablement par l’opinion. Comme l'exprima alors la politologue Chloé Morin, ''« Face à des autorités perçues comme défaillantes, Didier Raoult incarna l’homme « du terrain », du pragmatisme. »''<ref>[https://www.revuepolitique.fr/de-quoi-raoult-est-il-le-nom/ De quoi Raoult est-il le nom ?]</ref>. <br />
<br />
Ses méthodes de gestion n'en restent pas moins attaquées, en particulier par différents rapports d'organismes de tutelle<ref>[https://www.lopinion.fr/recherche-scientifique-la-methode-raoult-autopsiee Recherche scientifique: la méthode Raoult autopsiée], ''[[L'Opinion]]''</ref>.<br />
<br />
== Prises de position ==<br />
Didier Raoult est une figure médiatique de longue date, écrivant dans différents titres de presse dès les années 1990 (''[[Le Figaro]]'', puis ''[[Le Point]]'' et ''[[Les Échos]]''. Il s'est distingué en défendant une plus grande ouverture des frontières pour les chercheurs étrangers, indispensables pour maintenir une recherche de qualité en France : « en France, 50 % des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française ». Il a aussi défendu la liberté de porter un voile islamique à l’université165,166.<br />
<br />
Il se montre [[Liste de scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique|sceptique sur certains points du discours majoritaire sur le réchauffement climatique]] et écrit dans son livre ''Arrêtons d’avoir peur'' (Michel Lafon, [[2016]]) : « penser que le réchauffement climatique est exclusivement lié aux activités humaines est déraisonnable car nous vivons dans un écosystème complexe ». Il se montre en particulier très critique des modèles climatiques complexes supposés modéliser le futur. En 2013, il écrit ainsi dans ''[[Le Point]]'', avec des mots qui préfigurent sa critique des modèles épidémiologistes en 2020 : « De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont - heureusement - pas réalisées. Plutôt que de reconnaître que les modèles sont impuissants à prédire des phénomènes complexes, quand notre niveau de connaissances est insuffisant, encore plus à grande échelle et à long terme, on propose des équations nouvelles, utilisant des explications nouvelles - forcément justes a posteriori -, pour recréer de nouveaux modèles, que, bien entendu, l'avenir contredira ! »<ref>[https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/les-predictions-climatiques-sont-absurdes-08-10-2013-1740365_445.php#11 Les prédictions climatiques sont absurdes]</ref>. Et d'ajouter : « Nous croyons dans les modèles mathématiques de prédiction scientifique comme les citoyens du Cycle de la Fondation d'Isaac Asimov croyaient aux prévisions du savant Seldon. Sauf qu'il s'agit d'un roman de science-fiction ! Dans le monde réel, le futur lointain reste imprévisible. »<br />
<br />
Il a aussi pris publiquement position en faveur de la vaccination, mais contre toute obligation en la matière, qui affaiblit la science<ref>in ''La vérité sur les vaccins'', Michel Lafon, 2018</ref> : « En partie à cause des carences de l’État, l’hostilité à l’égard de la vaccination n’a cessé de grandir [...] Paradoxalement la France, pays des Lumières, est l’une des rares contrées où l’on maintient des vaccinations obligatoires au point même de menacer d’envoyer en prison les réfractaires, y compris quand il s’agit de vaccins inutiles, comme cela s’est produit avec le fameux DT Polio, chez les enfants de trois mois ».<br />
<br />
== ''Publish or perish'' ==<br />
Il est connu pour le volume de ses publications, qui souligne à la fois une expertise réelle et reconnue, mais aussi les limites de la science contemporaine, marquée par le « publish or perish », c'est-à-dire la course à la publication. Il est ainsi l'auteur de plusieurs milliers d'articles, mais seule une petite partie est majoritairement de son fait, tandis qu'une vaste part est la cosignature d'articles de ses équipes, dans des revues parfois très mineures<ref>[https://www.nytimes.com/2020/05/12/magazine/didier-raoult-hydroxychloroquine.html He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.], ''The New York Times''</ref>. Une partie de l'explication de ces pratiques, répandues au niveau mondial, est à chercher dans les modes de financement des organismes de recherche, qui s'appuient largement sur le nombre de publications.<br />
<br />
== Citations de Didier Raoult ==<br />
* ''« [[État-nounou|L’État se prend pour notre maman]]. Or nous sommes grands et n’avons pas besoin d’une autorité supérieure pour nous interdire de faire telle ou telle chose. En revanche, nous avons besoin d’être avertis et de recevoir une information raisonnable et proportionnée. Les États devenus maternels veulent nous protéger de tout mais n’ont pas les moyens pour le faire. Il vaudrait mieux d’abord diminuer les risques réels, plutôt que les risques virtuels ou potentiels, et lutter contre [...] Il faut que l’État cesse de vouloir nous materner en instaurant des réglementations inutiles et onéreuses. »'' (''Votre santé'', 2015)<br />
* ''« Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l'avenir et n'ai pas l'habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. »'' (à propos du covid, propos tenus en mars 2020<ref name="Marianne"/>)<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2010]], ''Dépasser Darwin'', Paris, Plon, 164 p., avec Véronique Dupont<br />
* [[2012]], ''De l'ignorance et de l'aveuglement : pour une science postmoderne''<br />
* [[2015]], ''Votre santé : tous les mensonges qu'on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 302 p., avec Sabine Casalonga<br />
* [[2016]], ''Arrêtons d'avoir peur ! : santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 347 p.<br />
* [[2017]], ''Mieux vaut guérir que prédire : santé, société, vivre ensemble'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 280 p.<br />
* [[2018]], ''La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 221 p.<br />
* [[2020]], ''Épidémies : vrais dangers et fausses alertes'', Éditions Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B09XT9W33V/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=d809c78f8d449458dc8d3cc46d8e9996&creativeASIN=B09XT9W33V Acheter sur Amazon]<br />
* [[2021]],<br />
** ''Carnets de guerre Covid-19'', Michel Lafon<br />
** ''Au-delà de l'affaire de la chloroquine'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749949033/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8a9f696ce068291b8d2f1a99b8ae2001&creativeASIN=2749949033 Acheter en ligne]<br />
* [[2022]],<br />
** ''Chroniques pour une humanité en quête de repères'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B0B136L23G/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=ed43a6dadf30738535c32a53b9c257ed&creativeASIN=B0B136L23G Acheter sur Amazon]<br />
** ''Carnets de guerre T.2 Covid-19'', Michel Lafon<br />
* [[2023]], ''Autobiographie'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749952360/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=28531ca38759c6e293c00b3400a8774e&creativeASIN=2749952360 Acheter sur Amazon]<br />
:<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Raoult, Didier}}<br />
[[Catégorie:Scientifiques]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Didier_Raoult&diff=224426Didier Raoult2023-10-18T12:57:53Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Didier Raoult<br />
| type = [[:Catégorie:Scientifiques|Scientifique]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Didier Raoult au 1er Cercle franco-chinois.png|200px|Didier Raoult]]<br />
| tendance = <br />
| citation = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Didier Raoult''', né le [[13 mars]] [[1952]] à Dakar (Sénégal), est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités et praticien hospitalier au sein de l'université d'Aix-Marseille et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'en 2021, où il devient professeur émérite. Figure clivante, il accède à une notoriété nationale et mondiale à l'occasion de la crise du covid ou ses recommandations thérapeutiques sur son traitement divisent, révèlent la lourdeur administrative et bureaucratique française.<br />
<br />
== Courte biographie de Didier Raoult ==<br />
Il naît au Sénégal dans une famille de médecins français, et s'installe à l'âge de 9 ans à Marseille. Mauvais élève, il mène des études compliquées puis, après un bac littéraire entre en [[1972]] à la faculté de médecine dont il sort infectiologue comme son arrière grand-père maternel. Il se spécialise rapidement en médecine tropicale et en bactériologie-virologie. Il suit plusieurs formations aux États-Unis et en France, et obtient un doctorat en biologie humaine. Il mène de nombreuses recherches de premier plan, sur les rickettsies, les virus géants ou les bactéries nouvelles. Au cours d'une carrière de plusieurs décennies, il ancre Marseille comme une ville de premier plan dans la recherche en épidémiologie et en virologie, avec le développement de l'IHU Méditerranée Infection, ou de l'Umite.<br />
<br />
Au début de l'année 2020 il est reconnu comme « l'un des meilleurs infectiologues de la planète », « sommité mondiale »<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur Didier Raoult sur le coronavirus : "Il ne faut pas jouer avec la peur"], Marianne</ref> ou un « ponte de la recherche »<ref name="Voix">[https://www.lavoixdunord.fr/733475/article/2020-03-30/didier-raoult-ponte-de-la-recherche-et-roi-de-la-polemique Didier Raoult, ponte de la recherche et roi de la polémique]</ref>. Il est lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010. La polémique sur ses recommandations de traitement du covid vient cependant entacher cette réputation à partir de 2020.<br />
<br />
Il se fait remarquer en effet d'abord par son insistance sur l'importance de tester<ref name="Marianne"/>, puis par sa recommandation de l'hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19, dès début 2020. Il fait partie de ceux qui invitent à la prudence, et à ne pas succomber à l'alarmisme et à la peur, soulignant que les infections respiratoires font partie des inévitables de la vie humaine. Témoignant sur les malades qu'il voit début 2020, il alerte sur la peur panique, exagérée, qui circule alors : « Ils sont affolés et veulent savoir s'ils n'ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur. »''<ref name="Marianne"/><br />
<br />
Écouté pendant un temps, il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif, rassemblé afin « d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus »<ref name="Marianne"/>, et reçoit la visite d'[[Emmanuel Macron]] dans son bureau au plus fort de la crise, pour le « consulter ». Mais le refus de mener des études randomisées en double aveugle pour évaluer la pertinence de son traitement, et l'absence de confirmation de ses résultats sur l'hydroxychloroquine par les autres études menées le marginalisent aux yeux d'une large part de la communauté scientifique.<br />
<br />
Son amour de la polémique<ref name="Voix"/> et sa critique de la [[bureaucratie]] française ne sont cependant pas étrangères aux critiques qu'il reçut, émanant souvent (mais pas uniquement) de la bureaucratie médicale qu'il abhorre.<br />
<br />
== L'anti-bureaucrate ==<br />
{{article principal|Bureaucratie}}<br />
Didier Raoult s'est de longue date insurgé contre la [[bureaucratie]] médicale française, qu'il accuse de nuire à la qualité de la recherche. Il critique ainsi le système [[Égalitarisme|égalitariste]] français qui uniformise les salaires. Il demande que les rémunérations soient individualisées, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés. Dans un entretien aux ''[[Les Échos|Échos]]'' en 2008, il déclare : « C'est irritant et incompréhensible : sous prétexte d'égalitarisme, le système français prétend donner autant à tous. Or, la recherche est une compétition. Comme des sportifs de haut niveau, les chercheurs doivent être évalués objectivement et individuellement. Les outils existent, faciles d'accès. Manque la volonté de comparer. Or, c'est la seule alternative possible si on entend privilégier la promotion et le financement des chercheurs les plus efficaces et les plus dynamiques »<ref>[https://www.lesechos.fr/2008/10/didier-raoult-chercheur-volontariste-1080467 Didier Raoult, chercheur volontariste], ''Les Échos'', 29 octobre 2008</ref>.<br />
<br />
Il insiste régulièrement sur les archaïsmes de la sélection française des profils, écrivant dans ''Arrêtons d'avoir peur'' en 2016 : ''« Je suis très hostile à la sélection précoce des jeunes par les concours. Un tel système repose sur l’idée que les capacités intellectuelles d’un jeune de dix-huit ou vingt ans peuvent prédire ce qu’il va devenir plus tard. Qu’un jeune adulte de vingt-quatre ans se retrouve inspecteur des Finances [[Énarchie|parce qu’il est sorti premier de l’École nationale d’administration (ENA)]], une formation qui n’a d’ailleurs pas forcément grand-chose à voir avec sa spécialité, est très étonnant. Cela s’appelle du mandarinat. [...] Ce système de sélection précoce a une conséquence très délétère : en France, si vous n’avez pas obtenu le bon diplôme, il vous sera difficile de rattraper le temps perdu. »''<br />
<br />
Lors de la crise du covid, il endosse le rôle du médecin qui veut soigner ses malades, mais que la lourdeur bureaucratique freine, au prix de vies humaines. Il remporte alors une large adhésion populaire : un sondage réalisé par Kantar pour ''[[Le Figaro|Le Figaro Magazine]]'' en juin 2020 plaçait Didier Raoult au troisième rang des personnalités dont l’attitude face au coronavirus était jugée le plus favorablement par l’opinion. Comme l'exprima alors la politologue Chloé Morin, ''« Face à des autorités perçues comme défaillantes, Didier Raoult incarna l’homme « du terrain », du pragmatisme. »''<ref>[https://www.revuepolitique.fr/de-quoi-raoult-est-il-le-nom/ De quoi Raoult est-il le nom ?]</ref>. <br />
<br />
Ses méthodes de gestion n'en restent pas moins attaquées, en particulier par différents rapports d'organismes de tutelle<ref>[https://www.lopinion.fr/recherche-scientifique-la-methode-raoult-autopsiee Recherche scientifique: la méthode Raoult autopsiée], ''[[L'Opinion]]''</ref>.<br />
<br />
== Prises de position ==<br />
Didier Raoult est une figure médiatique de longue date, écrivant dans différents titres de presse dès les années 1990 (''[[Le Figaro]]'', puis ''[[Le Point]]'' et ''[[Les Échos]]''. Il s'est distingué en défendant une plus grande ouverture des frontières pour les chercheurs étrangers, indispensables pour maintenir une recherche de qualité en France : « en France, 50 % des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française ». Il a aussi défendu la liberté de porter un voile islamique à l’université165,166.<br />
<br />
Il se montre [[Liste de scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique|sceptique sur certains points du discours majoritaire sur le réchauffement climatique]] et écrit dans son livre ''Arrêtons d’avoir peur'' (Michel Lafon, [[2016]]) : « penser que le réchauffement climatique est exclusivement lié aux activités humaines est déraisonnable car nous vivons dans un écosystème complexe ». Il se montre en particulier très critique des modèles climatiques complexes supposés modéliser le futur. En 2013, il écrit ainsi dans ''[[Le Point]]'', avec des mots qui préfigurent sa critique des modèles épidémiologistes en 2020 : « De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont - heureusement - pas réalisées. Plutôt que de reconnaître que les modèles sont impuissants à prédire des phénomènes complexes, quand notre niveau de connaissances est insuffisant, encore plus à grande échelle et à long terme, on propose des équations nouvelles, utilisant des explications nouvelles - forcément justes a posteriori -, pour recréer de nouveaux modèles, que, bien entendu, l'avenir contredira ! »<ref>[https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/les-predictions-climatiques-sont-absurdes-08-10-2013-1740365_445.php#11 Les prédictions climatiques sont absurdes]</ref>. Et d'ajouter : « Nous croyons dans les modèles mathématiques de prédiction scientifique comme les citoyens du Cycle de la Fondation d'Isaac Asimov croyaient aux prévisions du savant Seldon. Sauf qu'il s'agit d'un roman de science-fiction ! Dans le monde réel, le futur lointain reste imprévisible. »<br />
<br />
Il a aussi pris publiquement position en faveur de la vaccination, mais contre toute obligation en la matière, qui affaiblit la science<ref>in ''La vérité sur les vaccins'', Michel Lafon, 2018</ref> : ''« En partie à cause des carences de l’État, l’hostilité à l’égard de la vaccination n’a cessé de grandir [...] Paradoxalement la France, pays des Lumières, est l’une des rares contrées où l’on maintient des vaccinations obligatoires au point même de menacer d’envoyer en prison les réfractaires, y compris quand il s’agit de vaccins inutiles, comme cela s’est produit avec le fameux DT Polio, chez les enfants de trois mois »''.<br />
<br />
== ''Publish or perish'' ==<br />
Il est connu pour le volume de ses publications, qui souligne à la fois une expertise réelle et reconnue, mais aussi les limites de la science contemporaine, marquée par le « publish or perish », c'est-à-dire la course à la publication. Il est ainsi l'auteur de plusieurs milliers d'articles, mais seule une petite partie est majoritairement de son fait, tandis qu'une vaste part est la cosignature d'articles de ses équipes, dans des revues parfois très mineures<ref>[https://www.nytimes.com/2020/05/12/magazine/didier-raoult-hydroxychloroquine.html He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.], ''The New York Times''</ref>. Une partie de l'explication de ces pratiques, répandues au niveau mondial, est à chercher dans les modes de financement des organismes de recherche, qui s'appuient largement sur le nombre de publications.<br />
<br />
== Citations de Didier Raoult ==<br />
* ''« [[État-nounou|L’État se prend pour notre maman]]. Or nous sommes grands et n’avons pas besoin d’une autorité supérieure pour nous interdire de faire telle ou telle chose. En revanche, nous avons besoin d’être avertis et de recevoir une information raisonnable et proportionnée. Les États devenus maternels veulent nous protéger de tout mais n’ont pas les moyens pour le faire. Il vaudrait mieux d’abord diminuer les risques réels, plutôt que les risques virtuels ou potentiels, et lutter contre [...] Il faut que l’État cesse de vouloir nous materner en instaurant des réglementations inutiles et onéreuses. »'' (''Votre santé'', 2015)<br />
* ''« Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l'avenir et n'ai pas l'habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. »'' (à propos du covid, propos tenus en mars 2020<ref name="Marianne"/>)<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2010]], ''Dépasser Darwin'', Paris, Plon, 164 p., avec Véronique Dupont<br />
* [[2012]], ''De l'ignorance et de l'aveuglement : pour une science postmoderne''<br />
* [[2015]], ''Votre santé : tous les mensonges qu'on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 302 p., avec Sabine Casalonga<br />
* [[2016]], ''Arrêtons d'avoir peur ! : santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 347 p.<br />
* [[2017]], ''Mieux vaut guérir que prédire : santé, société, vivre ensemble'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 280 p.<br />
* [[2018]], ''La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 221 p.<br />
* [[2020]], ''Épidémies : vrais dangers et fausses alertes'', Éditions Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B09XT9W33V/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=d809c78f8d449458dc8d3cc46d8e9996&creativeASIN=B09XT9W33V Acheter sur Amazon]<br />
* [[2021]],<br />
** ''Carnets de guerre Covid-19'', Michel Lafon<br />
** ''Au-delà de l'affaire de la chloroquine'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749949033/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8a9f696ce068291b8d2f1a99b8ae2001&creativeASIN=2749949033 Acheter en ligne]<br />
* [[2022]],<br />
** ''Chroniques pour une humanité en quête de repères'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B0B136L23G/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=ed43a6dadf30738535c32a53b9c257ed&creativeASIN=B0B136L23G Acheter sur Amazon]<br />
** ''Carnets de guerre T.2 Covid-19'', Michel Lafon<br />
* [[2023]], ''Autobiographie'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749952360/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=28531ca38759c6e293c00b3400a8774e&creativeASIN=2749952360 Acheter sur Amazon]<br />
:<br />
{{Portail actualités}}<br />
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{{DEFAULTSORT:Raoult, Didier}}<br />
[[Catégorie:Scientifiques]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Didier_Raoult&diff=224425Didier Raoult2023-10-18T12:56:49Z<p>Domi2 : </p>
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<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Didier Raoult<br />
| type = [[:Catégorie:Scientifiques|Scientifique]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Didier Raoult au 1er Cercle franco-chinois.png|200px|Didier Raoult]]<br />
| tendance = <br />
| citation = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Didier Raoult''', né le [[13 mars]] [[1952]] à Dakar (Sénégal), est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités et praticien hospitalier au sein de l'université d'Aix-Marseille et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'en 2021, où il devient professeur émérite. Figure clivante, il accède à une notoriété nationale et mondiale à l'occasion de la crise du covid ou ses recommandations thérapeutiques sur son traitement divisent, révèlent la lourdeur administrative et bureaucratique française.<br />
<br />
== Courte biographie de Didier Raoult ==<br />
Il naît au Sénégal dans une famille de médecins français, et s'installe à l'âge de 9 ans à Marseille. Mauvais élève, il mène des études compliquées puis, après un bac littéraire entre en [[1972]] à la faculté de médecine dont il sort infectiologue comme son arrière grand-père maternel. Il se spécialise rapidement en médecine tropicale et en bactériologie-virologie. Il suit plusieurs formations aux États-Unis et en France, et obtient un doctorat en biologie humaine. Il mène de nombreuses recherches de premier plan, sur les rickettsies, les virus géants ou les bactéries nouvelles. Au cours d'une carrière de plusieurs décennies, il ancre Marseille comme une ville de premier plan dans la recherche en épidémiologie et en virologie, avec le développement de l'IHU Méditerranée Infection, ou de l'Umite.<br />
<br />
Au début de l'année 2020 il est reconnu comme « l'un des meilleurs infectiologues de la planète », « sommité mondiale »<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur Didier Raoult sur le coronavirus : "Il ne faut pas jouer avec la peur"], Marianne</ref> ou un « ponte de la recherche »<ref name="Voix">[https://www.lavoixdunord.fr/733475/article/2020-03-30/didier-raoult-ponte-de-la-recherche-et-roi-de-la-polemique Didier Raoult, ponte de la recherche et roi de la polémique]</ref>. Il est lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010. La polémique sur ses recommandations de traitement du covid vient cependant entacher cette réputation à partir de 2020.<br />
<br />
Il se fait remarquer en effet d'abord par son insistance sur l'importance de tester<ref name="Marianne"/>, puis par sa recommandation de l'hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19, dès début 2020. Il fait partie de ceux qui invitent à la prudence, et à ne pas succomber à l'alarmisme et à la peur, soulignant que les infections respiratoires font partie des inévitables de la vie humaine. Témoignant sur les malades qu'il voit début 2020, il alerte sur la peur panique, exagérée, qui circule alors : « Ils sont affolés et veulent savoir s'ils n'ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur. »''<ref name="Marianne"/><br />
<br />
Écouté pendant un temps, il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif, rassemblé afin « d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus »<ref name="Marianne"/>, et reçoit la visite d'[[Emmanuel Macron]] dans son bureau au plus fort de la crise, pour le « consulter ». Mais le refus de mener des études randomisées en double aveugle pour évaluer la pertinence de son traitement, et l'absence de confirmation de ses résultats sur l'hydroxychloroquine par les autres études menées le marginalisent aux yeux d'une large part de la communauté scientifique.<br />
<br />
Son amour de la polémique<ref name="Voix"/> et sa critique de la [[bureaucratie]] française ne sont cependant pas étrangères aux critiques qu'il reçut, émanant souvent (mais pas uniquement) de la bureaucratie médicale qu'il abhorre.<br />
<br />
== L'anti-bureaucrate ==<br />
{{article principal|Bureaucratie}}<br />
Didier Raoult s'est de longue date insurgé contre la [[bureaucratie]] médicale française, qu'il accuse de nuire à la qualité de la recherche. Il critique ainsi le système [[Égalitarisme|égalitariste]] français qui uniformise les salaires. Il demande que les rémunérations soient individualisées, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés. Dans un entretien aux ''[[Les Échos|Échos]]'' en 2008, il déclare : « C'est irritant et incompréhensible : sous prétexte d'égalitarisme, le système français prétend donner autant à tous. Or, la recherche est une compétition. Comme des sportifs de haut niveau, les chercheurs doivent être évalués objectivement et individuellement. Les outils existent, faciles d'accès. Manque la volonté de comparer. Or, c'est la seule alternative possible si on entend privilégier la promotion et le financement des chercheurs les plus efficaces et les plus dynamiques »<ref>[https://www.lesechos.fr/2008/10/didier-raoult-chercheur-volontariste-1080467 Didier Raoult, chercheur volontariste], ''Les Échos'', 29 octobre 2008</ref>.<br />
<br />
Il insiste régulièrement sur les archaïsmes de la sélection française des profils, écrivant dans ''Arrêtons d'avoir peur'' en 2016 : ''« Je suis très hostile à la sélection précoce des jeunes par les concours. Un tel système repose sur l’idée que les capacités intellectuelles d’un jeune de dix-huit ou vingt ans peuvent prédire ce qu’il va devenir plus tard. Qu’un jeune adulte de vingt-quatre ans se retrouve inspecteur des Finances [[Énarchie|parce qu’il est sorti premier de l’École nationale d’administration (ENA)]], une formation qui n’a d’ailleurs pas forcément grand-chose à voir avec sa spécialité, est très étonnant. Cela s’appelle du mandarinat. [...] Ce système de sélection précoce a une conséquence très délétère : en France, si vous n’avez pas obtenu le bon diplôme, il vous sera difficile de rattraper le temps perdu. »''<br />
<br />
Lors de la crise du covid, il endosse le rôle du médecin qui veut soigner ses malades, mais que la lourdeur bureaucratique freine, au prix de vies humaines. Il remporte alors une large adhésion populaire : un sondage réalisé par Kantar pour ''[[Le Figaro|Le Figaro Magazine]]'' en juin 2020 plaçait Didier Raoult au troisième rang des personnalités dont l’attitude face au coronavirus était jugée le plus favorablement par l’opinion. Comme l'exprima alors la politologue Chloé Morin, ''« Face à des autorités perçues comme défaillantes, Didier Raoult incarna l’homme « du terrain », du pragmatisme. »''<ref>[https://www.revuepolitique.fr/de-quoi-raoult-est-il-le-nom/ De quoi Raoult est-il le nom ?]</ref>. <br />
<br />
Ses méthodes de gestion n'en restent pas moins attaquées, en particulier par différents rapports d'organismes de tutelle<ref>[https://www.lopinion.fr/recherche-scientifique-la-methode-raoult-autopsiee Recherche scientifique: la méthode Raoult autopsiée], ''[[L'Opinion]]''</ref>.<br />
<br />
== Prises de position ==<br />
Didier Raoult est une figure médiatique de longue date, écrivant dans différents titres de presse dès les années 1990 (''[[Le Figaro]]'', puis ''[[Le Point]]'' et ''[[Les Échos]]''. Il s'est distingué en défendant une plus grande ouverture des frontières pour les chercheurs étrangers, indispensables pour maintenir une recherche de qualité en France : « en France, 50 % des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française ». Il a aussi défendu la liberté de porter un voile islamique à l’université165,166.<br />
<br />
Il se montre [[Liste de scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique|sceptiques sur certains points du discours majoritaire sur le réchauffement climatique]] et écrit dans son livre ''Arrêtons d’avoir peur'' (Michel Lafon, [[2016]]) : « penser que le réchauffement climatique est exclusivement lié aux activités humaines est déraisonnable car nous vivons dans un écosystème complexe ». Il se montre en particulier très critique des modèles climatiques complexes supposés modéliser le futur. En 2013, il écrit ainsi dans ''[[Le Point]]'', avec des mots qui préfigurent sa critique des modèles épidémiologistes en 2020 : « De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont - heureusement - pas réalisées. Plutôt que de reconnaître que les modèles sont impuissants à prédire des phénomènes complexes, quand notre niveau de connaissances est insuffisant, encore plus à grande échelle et à long terme, on propose des équations nouvelles, utilisant des explications nouvelles - forcément justes a posteriori -, pour recréer de nouveaux modèles, que, bien entendu, l'avenir contredira ! »<ref>[https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/les-predictions-climatiques-sont-absurdes-08-10-2013-1740365_445.php#11 Les prédictions climatiques sont absurdes]</ref>. Et d'ajouter : « Nous croyons dans les modèles mathématiques de prédiction scientifique comme les citoyens du Cycle de la Fondation d'Isaac Asimov croyaient aux prévisions du savant Seldon. Sauf qu'il s'agit d'un roman de science-fiction ! Dans le monde réel, le futur lointain reste imprévisible. »<br />
<br />
Il a aussi pris publiquement position en faveur de la vaccination, mais contre toute obligation en la matière, qui affaiblit la science<ref>in ''La vérité sur les vaccins'', Michel Lafon, 2018</ref> : ''« En partie à cause des carences de l’État, l’hostilité à l’égard de la vaccination n’a cessé de grandir [...] Paradoxalement la France, pays des Lumières, est l’une des rares contrées où l’on maintient des vaccinations obligatoires au point même de menacer d’envoyer en prison les réfractaires, y compris quand il s’agit de vaccins inutiles, comme cela s’est produit avec le fameux DT Polio, chez les enfants de trois mois »''.<br />
<br />
== ''Publish or perish'' ==<br />
Il est connu pour le volume de ses publications, qui souligne à la fois une expertise réelle et reconnue, mais aussi les limites de la science contemporaine, marquée par le « publish or perish », c'est-à-dire la course à la publication. Il est ainsi l'auteur de plusieurs milliers d'articles, mais seule une petite partie est majoritairement de son fait, tandis qu'une vaste part est la cosignature d'articles de ses équipes, dans des revues parfois très mineures<ref>[https://www.nytimes.com/2020/05/12/magazine/didier-raoult-hydroxychloroquine.html He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.], ''The New York Times''</ref>. Une partie de l'explication de ces pratiques, répandues au niveau mondial, est à chercher dans les modes de financement des organismes de recherche, qui s'appuient largement sur le nombre de publications.<br />
<br />
== Citations de Didier Raoult ==<br />
* ''« [[État-nounou|L’État se prend pour notre maman]]. Or nous sommes grands et n’avons pas besoin d’une autorité supérieure pour nous interdire de faire telle ou telle chose. En revanche, nous avons besoin d’être avertis et de recevoir une information raisonnable et proportionnée. Les États devenus maternels veulent nous protéger de tout mais n’ont pas les moyens pour le faire. Il vaudrait mieux d’abord diminuer les risques réels, plutôt que les risques virtuels ou potentiels, et lutter contre [...] Il faut que l’État cesse de vouloir nous materner en instaurant des réglementations inutiles et onéreuses. »'' (''Votre santé'', 2015)<br />
* ''« Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l'avenir et n'ai pas l'habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. »'' (à propos du covid, propos tenus en mars 2020<ref name="Marianne"/>)<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2010]], ''Dépasser Darwin'', Paris, Plon, 164 p., avec Véronique Dupont<br />
* [[2012]], ''De l'ignorance et de l'aveuglement : pour une science postmoderne''<br />
* [[2015]], ''Votre santé : tous les mensonges qu'on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 302 p., avec Sabine Casalonga<br />
* [[2016]], ''Arrêtons d'avoir peur ! : santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 347 p.<br />
* [[2017]], ''Mieux vaut guérir que prédire : santé, société, vivre ensemble'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 280 p.<br />
* [[2018]], ''La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 221 p.<br />
* [[2020]], ''Épidémies : vrais dangers et fausses alertes'', Éditions Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B09XT9W33V/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=d809c78f8d449458dc8d3cc46d8e9996&creativeASIN=B09XT9W33V Acheter sur Amazon]<br />
* [[2021]],<br />
** ''Carnets de guerre Covid-19'', Michel Lafon<br />
** ''Au-delà de l'affaire de la chloroquine'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749949033/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8a9f696ce068291b8d2f1a99b8ae2001&creativeASIN=2749949033 Acheter en ligne]<br />
* [[2022]],<br />
** ''Chroniques pour une humanité en quête de repères'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B0B136L23G/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=ed43a6dadf30738535c32a53b9c257ed&creativeASIN=B0B136L23G Acheter sur Amazon]<br />
** ''Carnets de guerre T.2 Covid-19'', Michel Lafon<br />
* [[2023]], ''Autobiographie'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749952360/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=28531ca38759c6e293c00b3400a8774e&creativeASIN=2749952360 Acheter sur Amazon]<br />
:<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Raoult, Didier}}<br />
[[Catégorie:Scientifiques]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Didier_Raoult&diff=224424Didier Raoult2023-10-18T12:54:45Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Didier Raoult<br />
| type = [[:Catégorie:Scientifiques|Scientifique]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Didier Raoult au 1er Cercle franco-chinois.png|200px|Didier Raoult]]<br />
| tendance = <br />
| citation = <br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Didier Raoult''', né le [[13 mars]] [[1952]] à Dakar (Sénégal), est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités et praticien hospitalier au sein de l'université d'Aix-Marseille et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'en 2021, où il devient professeur émérite. Figure clivante, il accède à une notoriété nationale et mondiale à l'occasion de la crise du COVID ou ses recommandations thérapeutiques sur le traitement du covid divisent, révèlent la lourdeur administrative et bureaucratique française.<br />
<br />
== Courte biographie de Didier Raoult ==<br />
Il naît au Sénégal dans une famille de médecins français, et s'installe à l'âge de 9 ans à Marseille. Mauvais élève, il mène des études compliquées puis, après un bac littéraire entre en [[1972]] à la faculté de médecine dont il sort infectiologue comme son arrière grand-père maternel. Il se spécialise rapidement en médecine tropicale et en bactériologie-virologie. Il suit plusieurs formations aux États-Unis et en France, et obtient un doctorat en biologie humaine. Il mène de nombreuses recherches de premier plan, sur les rickettsies, les virus géants ou les bactéries nouvelles. Au cours d'une carrière de plusieurs décennies, il ancre Marseille comme une ville de premier plan dans la recherche en épidémiologie et en virologie, avec le développement de l'IHU Méditerranée Infection, ou de l'Umite.<br />
<br />
Au début de l'année 2020 il est reconnu comme « l'un des meilleurs infectiologues de la planète », « sommité mondiale »<ref name="Marianne">[https://www.marianne.net/societe/didier-raoult-sur-le-coronavirus-il-ne-faut-pas-jouer-avec-la-peur Didier Raoult sur le coronavirus : "Il ne faut pas jouer avec la peur"], Marianne</ref> ou un « ponte de la recherche »<ref name="Voix">[https://www.lavoixdunord.fr/733475/article/2020-03-30/didier-raoult-ponte-de-la-recherche-et-roi-de-la-polemique Didier Raoult, ponte de la recherche et roi de la polémique]</ref>. Il est lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010. La polémique sur ses recommandations de traitement du covid vient cependant entacher cette réputation à partir de 2020.<br />
<br />
Il se fait remarquer en effet d'abord par son insistance sur l'importance de tester<ref name="Marianne"/>, puis par sa recommandation de l'hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19, dès début 2020. Il fait partie de ceux qui invitent à la prudence, et à ne pas succomber à l'alarmisme et à la peur, soulignant que les infections respiratoires font partie des inévitables de la vie humaine. Témoignant sur les malades qu'il voit début 2020, il alerte sur la peur panique, exagérée, qui circule alors : « Ils sont affolés et veulent savoir s'ils n'ont pas un truc qui va les tuer. La peur est très contagieuse. En Chine, on rapporte des suicides de gens angoissés. Il ne faut pas jouer avec la peur. »''<ref name="Marianne"/><br />
<br />
Écouté pendant un temps, il a notamment rejoint le comité pluridisciplinaire de 11 experts formé en mars par l'exécutif, rassemblé afin « d'éclairer la décision publique dans la gestion de la situation sanitaire liée au coronavirus »<ref name="Marianne"/>, et reçoit la visite d'[[Emmanuel Macron]] dans son bureau au plus fort de la crise, pour le « consulter ». Mais le refus de mener des études randomisées en double aveugle pour évaluer la pertinence de son traitement, et l'absence de confirmation de ses résultats sur l'hydroxychloroquine par les autres études menées le marginalisent aux yeux d'une large part de la communauté scientifique.<br />
<br />
Son amour de la polémique<ref name="Voix"/> et sa critique de la [[bureaucratie]] française ne sont cependant pas étrangères aux critiques qu'il reçut, émanant souvent (mais pas uniquement) de la bureaucratie médicale qu'il abhorre.<br />
<br />
== L'anti-bureaucrate ==<br />
{{article principal|Bureaucratie}}<br />
Didier Raoult s'est de longue date insurgé contre la [[bureaucratie]] médicale française, qu'il accuse de nuire à la qualité de la recherche. Il critique ainsi le système [[Égalitarisme|égalitariste]] français qui uniformise les salaires. Il demande que les rémunérations soient individualisées, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés. Dans un entretien aux ''[[Les Échos|Échos]]'' en 2008, il déclare : « C'est irritant et incompréhensible : sous prétexte d'égalitarisme, le système français prétend donner autant à tous. Or, la recherche est une compétition. Comme des sportifs de haut niveau, les chercheurs doivent être évalués objectivement et individuellement. Les outils existent, faciles d'accès. Manque la volonté de comparer. Or, c'est la seule alternative possible si on entend privilégier la promotion et le financement des chercheurs les plus efficaces et les plus dynamiques »<ref>[https://www.lesechos.fr/2008/10/didier-raoult-chercheur-volontariste-1080467 Didier Raoult, chercheur volontariste], ''Les Échos'', 29 octobre 2008</ref>.<br />
<br />
Il insiste régulièrement sur les archaïsmes de la sélection française des profils, écrivant dans ''Arrêtons d'avoir peur'' en 2016 : ''« Je suis très hostile à la sélection précoce des jeunes par les concours. Un tel système repose sur l’idée que les capacités intellectuelles d’un jeune de dix-huit ou vingt ans peuvent prédire ce qu’il va devenir plus tard. Qu’un jeune adulte de vingt-quatre ans se retrouve inspecteur des Finances [[Énarchie|parce qu’il est sorti premier de l’École nationale d’administration (ENA)]], une formation qui n’a d’ailleurs pas forcément grand-chose à voir avec sa spécialité, est très étonnant. Cela s’appelle du mandarinat. [...] Ce système de sélection précoce a une conséquence très délétère : en France, si vous n’avez pas obtenu le bon diplôme, il vous sera difficile de rattraper le temps perdu. »''<br />
<br />
Lors de la crise du covid, il endosse le rôle du médecin qui veut soigner ses malades, mais que la lourdeur bureaucratique freine, au prix de vies humaines. Il remporte alors une large adhésion populaire : un sondage réalisé par Kantar pour ''[[Le Figaro|Le Figaro Magazine]]'' en juin 2020 plaçait Didier Raoult au troisième rang des personnalités dont l’attitude face au coronavirus était jugée le plus favorablement par l’opinion. Comme l'exprima alors la politologue Chloé Morin, ''« Face à des autorités perçues comme défaillantes, Didier Raoult incarna l’homme « du terrain », du pragmatisme. »''<ref>[https://www.revuepolitique.fr/de-quoi-raoult-est-il-le-nom/ De quoi Raoult est-il le nom ?]</ref>. <br />
<br />
Ses méthodes de gestion n'en restent pas moins attaquées, en particulier par différents rapports d'organismes de tutelle<ref>[https://www.lopinion.fr/recherche-scientifique-la-methode-raoult-autopsiee Recherche scientifique: la méthode Raoult autopsiée], ''[[L'Opinion]]''</ref>.<br />
<br />
== Prises de position ==<br />
Didier Raoult est une figure médiatique de longue date, écrivant dans différents titres de presse dès les années 1990 (''[[Le Figaro]]'', puis ''[[Le Point]]'' et ''[[Les Échos]]''. Il s'est distingué en défendant une plus grande ouverture des frontières pour les chercheurs étrangers, indispensables pour maintenir une recherche de qualité en France : « en France, 50 % des thésards sont étrangers. Sans les étrangers, il n’y a plus de science française ». Il a aussi défendu la liberté de porter un voile islamique à l’université165,166.<br />
<br />
Il se montre [[Liste de scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique|sceptiques sur certains points du discours majoritaire sur le réchauffement climatique]] et écrit dans son livre ''Arrêtons d’avoir peur'' (Michel Lafon, [[2016]]) : « penser que le réchauffement climatique est exclusivement lié aux activités humaines est déraisonnable car nous vivons dans un écosystème complexe ». Il se montre en particulier très critique des modèles climatiques complexes supposés modéliser le futur. En 2013, il écrit ainsi dans ''[[Le Point]]'', avec des mots qui préfigurent sa critique des modèles épidémiologistes en 2020 : « De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont - heureusement - pas réalisées. Plutôt que de reconnaître que les modèles sont impuissants à prédire des phénomènes complexes, quand notre niveau de connaissances est insuffisant, encore plus à grande échelle et à long terme, on propose des équations nouvelles, utilisant des explications nouvelles - forcément justes a posteriori -, pour recréer de nouveaux modèles, que, bien entendu, l'avenir contredira ! »<ref>[https://www.lepoint.fr/invites-du-point/didier_raoult/les-predictions-climatiques-sont-absurdes-08-10-2013-1740365_445.php#11 Les prédictions climatiques sont absurdes]</ref>. Et d'ajouter : « Nous croyons dans les modèles mathématiques de prédiction scientifique comme les citoyens du Cycle de la Fondation d'Isaac Asimov croyaient aux prévisions du savant Seldon. Sauf qu'il s'agit d'un roman de science-fiction ! Dans le monde réel, le futur lointain reste imprévisible. »<br />
<br />
Il a aussi pris publiquement position en faveur de la vaccination, mais contre toute obligation en la matière, qui affaiblit la science<ref>in ''La vérité sur les vaccins'', Michel Lafon, 2018</ref> : ''« En partie à cause des carences de l’État, l’hostilité à l’égard de la vaccination n’a cessé de grandir [...] Paradoxalement la France, pays des Lumières, est l’une des rares contrées où l’on maintient des vaccinations obligatoires au point même de menacer d’envoyer en prison les réfractaires, y compris quand il s’agit de vaccins inutiles, comme cela s’est produit avec le fameux DT Polio, chez les enfants de trois mois »''.<br />
<br />
== ''Publish or perish'' ==<br />
Il est connu pour le volume de ses publications, qui souligne à la fois une expertise réelle et reconnue, mais aussi les limites de la science contemporaine, marquée par le « publish or perish », c'est-à-dire la course à la publication. Il est ainsi l'auteur de plusieurs milliers d'articles, mais seule une petite partie est majoritairement de son fait, tandis qu'une vaste part est la cosignature d'articles de ses équipes, dans des revues parfois très mineures<ref>[https://www.nytimes.com/2020/05/12/magazine/didier-raoult-hydroxychloroquine.html He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19.], ''The New York Times''</ref>. Une partie de l'explication de ces pratiques, répandues au niveau mondial, est à chercher dans les modes de financement des organismes de recherche, qui s'appuient largement sur le nombre de publications.<br />
<br />
== Citations de Didier Raoult ==<br />
* ''« [[État-nounou|L’État se prend pour notre maman]]. Or nous sommes grands et n’avons pas besoin d’une autorité supérieure pour nous interdire de faire telle ou telle chose. En revanche, nous avons besoin d’être avertis et de recevoir une information raisonnable et proportionnée. Les États devenus maternels veulent nous protéger de tout mais n’ont pas les moyens pour le faire. Il vaudrait mieux d’abord diminuer les risques réels, plutôt que les risques virtuels ou potentiels, et lutter contre [...] Il faut que l’État cesse de vouloir nous materner en instaurant des réglementations inutiles et onéreuses. »'' (''Votre santé'', 2015)<br />
* ''« Je ne me laisse pas embarquer dans la terreur. Je ne sais pas deviner l'avenir et n'ai pas l'habitude de croire les plus excités qui se sont toujours trompés dans leurs modélisations. »'' (à propos du covid, propos tenus en mars 2020<ref name="Marianne"/>)<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications choisies ==<br />
* [[2010]], ''Dépasser Darwin'', Paris, Plon, 164 p., avec Véronique Dupont<br />
* [[2012]], ''De l'ignorance et de l'aveuglement : pour une science postmoderne''<br />
* [[2015]], ''Votre santé : tous les mensonges qu'on vous raconte et comment la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 302 p., avec Sabine Casalonga<br />
* [[2016]], ''Arrêtons d'avoir peur ! : santé, environnement, climat, flux migratoires et société : la science vous aide à y voir clair'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 347 p.<br />
* [[2017]], ''Mieux vaut guérir que prédire : santé, société, vivre ensemble'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 280 p.<br />
* [[2018]], ''La vérité sur les vaccins : tout ce que vous devez savoir pour faire le bon choix'', Neuilly-sur-Seine, Éditions Michel Lafon, 221 p.<br />
* [[2020]], ''Épidémies : vrais dangers et fausses alertes'', Éditions Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B09XT9W33V/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=d809c78f8d449458dc8d3cc46d8e9996&creativeASIN=B09XT9W33V Acheter sur Amazon]<br />
* [[2021]],<br />
** ''Carnets de guerre Covid-19'', Michel Lafon<br />
** ''Au-delà de l'affaire de la chloroquine'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749949033/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8a9f696ce068291b8d2f1a99b8ae2001&creativeASIN=2749949033 Acheter en ligne]<br />
* [[2022]],<br />
** ''Chroniques pour une humanité en quête de repères'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/B0B136L23G/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=ed43a6dadf30738535c32a53b9c257ed&creativeASIN=B0B136L23G Acheter sur Amazon]<br />
** ''Carnets de guerre T.2 Covid-19'', Michel Lafon<br />
* [[2023]], ''Autobiographie'', Michel Lafon, [https://www.amazon.fr/dp/2749952360/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=28531ca38759c6e293c00b3400a8774e&creativeASIN=2749952360 Acheter sur Amazon]<br />
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[[Catégorie:Scientifiques]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Shrinkflation&diff=221866Shrinkflation2023-09-18T09:44:29Z<p>Domi2 : /* Faut-il interdire la shrinkflation ? */</p>
<hr />
<div>La '''shrinkflation''' est un mot-valise anglais combinant "shrink" (rétrécir) et "[[inflation]]". Il fait référence à une stratégie utilisée par certaines [[entreprise]]s pour faire face à l'inflation sans augmenter directement les prix de leurs produits. Cette stratégie consiste à réduire la taille ou la quantité d'un produit tout en maintenant le prix inchangé, ce qui donne l'impression que le produit coûte toujours le même prix alors que, dans les faits, le prix a augmenté.<br />
<br />
La shrinkflation peut être utilisée pour maintenir la rentabilité de l'entreprise lorsque les coûts de production augmentent en raison de l'inflation, en essayant de limiter la perte de clientèle en augmentant les prix de manière significative. Les consommateurs peuvent ne pas remarquer immédiatement ces changements subtils dans la taille ou la quantité des produits. La shrinkflation est souvent critiquée pour cette raison, car elle peut être perçue comme trompeuse pour les consommateurs, qui se rendent compte ultérieurement qu'ils obtiennent moins pour leur argent sans avoir été avertis de ces changements. Cependant, de nombreuses entreprises considèrent cela comme une option préférable à une augmentation de prix plus directe, car cela peut éviter une réaction négative immédiate de la part des clients.<br />
<br />
== Exemples de shrinkflation en 2022 - 2023 ==<br />
* La capacité de la bouteille d'eau Salvetat (groupe Danone) a été réduite de 8%<ref name="Echos">[https://start.lesechos.fr/au-quotidien/budget-conso/shrinkflation-quand-les-marques-vous-font-payer-le-meme-prix-pour-moins-de-produit-1785180 Shrinkflation : quand les marques vous font payer le même prix pour moins de produit]</ref><br />
* les sirops Teisseire commercialisent des bouteilles d'une capacité réduite de 20%<ref name="Echos"/><br />
* Antikal (Procter & Gamble) a fait passer son conditionnement de 700ml à 500ml<ref name="BFM">[https://www.bfmtv.com/economie/consommation/shrinklation-retrouvez-la-liste-des-industriels-qui-veulent-reduire-les-portions-et-augmenter-les-prix_AV-202309050304.html Shrinkflation: retrouvez la liste des industriels qui veulent réduire les portions et augmenter les prix]</ref><br />
* Dash (Procter & Gamble) a réduit ses conditionnements de 27 doses à 25 doses<ref name="BFM"/><br />
* Pampers (Procter & Gamble) a réduit le nombre de couches dans ses paquets de 1 à 2 en moyenne<ref name="BFM"/><br />
* Magnum & Cartes d'Or (Unilever) ont réduit leurs conditionnements, en nombre ou en volume<ref name="Info">[https://www.mercipourlinfo.fr/actualites/conso/shrinkflation-quelles-sont-les-marques-qui-reduisent-les-quantites-et-augmentent-les-prix-1029794 Shrinkflation : quelles sont les marques qui réduisent les quantités et augmentent les prix ?] Merci pour l'info</ref><br />
<br />
== Faut-il interdire la shrinkflation ? ==<br />
Le premier réflexe, en particulier en France, est bien souvent de vouloir interdire par une loi ce qui nous déplaît, sans laisser le [[marché]] faire son travail de sélection. La shrinkflation en est un bon exemple, et tout l'échiquier politique a défendu de [[inflation législative|nouvelles lois et réglementation]] : « Je saisirai le Conseil national de la consommation et il y aura l’obligation, là aussi légale, pour les industriels de faire figurer le changement de contenu lorsque le contenu a baissé et que le prix reste le même » a déclaré le ministre de l'Économie en septembre 2023, tandis que Mathilde Panot (La France Insoumise) a indiqué déposer une proposition de loi pour interdire la shrinkflation. <br />
<br />
Interdire ces pratiques ou les encadrer est pourtant impossible techniquement. À l'inverse, les outils pour agir ne manquent pas : les distributeurs (Carrefour, Casino, etc. en France) peuvent le faire, comme par exemple Carrefour, avec des panneaux d'avertissement sur les produits concernés<ref>[https://www.bfmtv.com/economie/consommation/shrinkflation-on-est-dans-le-comble-du-cynisme-affirme-alexandre-bompard-pdg-carrefour_VN-202309030336.html Shrinkflation : on est dans le comble du cynisme affirme Alexandre Bompard, PDG de Carrefour]</ref>. Surtout, les consommateurs votent avec leur portefeuille, s'éloignent des marques ayant recours à de telles pratiques : en trompant le consommateur, l'entreprise recourant à la shrinkflation affecte négativement et durablement la perception de sa valeur par le consommateur. La publicité négative associée à ces pratiques génère régulièrement une couverture médiatique importante, au détriment des marques ayant eu recours à cette méthode. Ainsi, quand une société comme Procter & Gamble a lourdement augmenté ses prix en 2022, largement via de la shrinkflation, ses ventes ont reculé d'un effet bien plus élevé que la hausse de ses prix unitaires, résultant en des ventes totales en baisse<ref>[https://www.insiderintelligence.com/content/procter-gamble-s-sales-volumes-fall-price-increases-hurt-demand Procter & Gamble’s sales, volumes fall as price increases hurt demand], 20 janvier 2023</ref>.<br />
<br />
Surtout, il convient de lutter contre la cause sous-jacente, l'inflation, généralement d'origine publique. Les pics d'inflation de 2022 et 2023 sont ainsi directement la conséquence d'injections massives de [[liquidité]] par les [[banque centrale|banques centrales]] (BCE, Fed, etc.), alors que l'économie était déjà en croissance extrêmement forte avec la levée des restrictions liées au covid. En pompier pyromane, les banques centrales ont déversé plusieurs centaines de milliards de liquidités, avant de devoir faire machine arrière et augmenter leurs taux d'intérêt à un rythme jamais vu auparavant.<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Inflation]]<br />
<br />
{{Portail économie}}<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
[[Catégorie:Concept économique]]<br />
[[Catégorie:Sujet d'actualité]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Logement_social&diff=221865Logement social2023-09-18T08:42:30Z<p>Domi2 : /* Logement social et politique */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Logement social.jpg|La Tour Ariane Paillon à Nice, un exemple de logement social|right|200px]]<br />
== Définition du logement social ==<br />
Le '''logement social''' désigne des logements réservés à des personnes jugées comme dans le besoin ou nécessitant une aide spécifique pour accéder à un logement. <br />
<br />
Le logement social tire son origine du secteur privé, en particulier du souhait de certains patrons d'offrir à leurs salariés des conditions de vie meilleures avec des logements ouvriers, par exemple par [[Geoffroy Guichard]], ou des fondations privées, encore actives aujourd'hui, telles que la fondation Lebaudy. Ces initiatives privées et individuelles ont été récupérées par l'Etat, avec d'abord des HBM (Habitations à Bon Marché), puis des HLM (Habitations à Loyer Modérés). <br />
<br />
== Quelle politique du logement en France ==<br />
{{article détaillé|Logement}}<br />
La France a proportionnellement beaucoup plus de logements sociaux que les autres pays d'Europe. Elle représente un quart des logements sociaux de l'Union européenne<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/05/11/427087-le-logement-social-detruit-le-marche-du-logement Le logement social détruit le marché du logement], [[Jean-Philippe Delsol]], ''Contrepoints'', 25 mai 2022</ref> contre 16 % de sa population. Pourtant, la France reste largement marquée par un déficit de logements, une pénurie entretenue plutôt que résolue par la réglementation : permis de construire complexes à obtenir, fiscalité élevée sur les revenus [[immobilier]]s, réglementation environnementale aboutissant à réduire la taille du parc immobilier, [[contrôle des loyers]] sont autant de raisons dissuadant l'investissement dans la construction de logements, et nourrissant des prix artificiellement élevés. <br />
<br />
Plutôt que de répartir différemment le logement en en réservant une partie aux bénéficiaires de logements sociaux, les libéraux plaident pour une libération de la construction, seule à même de régler la pénurie et d'améliorer durablement la situation des locataires comme des propriétaires. <br />
<br />
L'article [[logement]] détaille ce diagnostic et des réponses possibles.<br />
<br />
== Logement social et politique ==<br />
La construction et l'attribution de logements sociaux est une pratique utilisée de longue date par les mairies pour faire venir ou acheter une clientèle électorale (voir [[marché politique]]). En 2023, certains comme [[Aurélien Véron]] soulignent ainsi que la politique de la maire de Paris, Anne Hidalgo, est orientée pour construire des logements sociaux dans les arrondissements qui ne sont pas acquis à la [[gauche]], dans l'espoir de les faire basculer<ref>[https://twitter.com/aurelien_veron/status/1702593221690306822 Aurélien Véron sur Twitter]</ref>. Pareillement, le logement social, en réduisant l'offre du marché privé, tend à faire monter les prix de l'immobilier, satisfaisant une clientèle de propriétaires et maximisant les rentrées fiscales des mairies, assises pour partie sur les droits de mutation (« frais de notaire »)<ref>[http://info-finances.com/comment-la-mairie-de-paris-fait-monter-les-prix-immobilier-a-paris/ Comment la mairie de Paris fait monter les prix de l’immobilier à Paris], 14 mai 2018</ref><br />
<br />
Cette instrumentalisation du logement social, consubstantielle à son existence même, est l'une des raisons pour lesquelles les libéraux sont opposés à une politique publique de logement social, qui peut vite s'apparenter à de la pure [[corruption]].<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2006]], [[Christian Julienne]], ''Logement. Solutions pour une crise fabriquée'', Les Belles Lettres, ISBN 2251443088, [https://www.amazon.fr/dp/2251443088/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8647f74c6060736c4e7ef04d656344fb&creativeASIN=2251443088 Acheter sur Amazon]<br />
* [[2007]], [[Vincent Bénard]], ''Logement, crise publique, remèdes privés'', 2007, Paris, Romillat, [https://www.amazon.fr/dp/2878941365/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=63767d8c101a4fa959829312f4fecb50&creativeASIN=2878941365 Acheter sur Amazon]<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Livret A]], principal source de fonds pour le logement social en France<br />
<br />
{{Portail actualités}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Logement_social&diff=221864Logement social2023-09-18T08:41:24Z<p>Domi2 : /* Quelle politique du logement en France */</p>
<hr />
<div>[[Fichier:Logement social.jpg|La Tour Ariane Paillon à Nice, un exemple de logement social|right|200px]]<br />
== Définition du logement social ==<br />
Le '''logement social''' désigne des logements réservés à des personnes jugées comme dans le besoin ou nécessitant une aide spécifique pour accéder à un logement. <br />
<br />
Le logement social tire son origine du secteur privé, en particulier du souhait de certains patrons d'offrir à leurs salariés des conditions de vie meilleures avec des logements ouvriers, par exemple par [[Geoffroy Guichard]], ou des fondations privées, encore actives aujourd'hui, telles que la fondation Lebaudy. Ces initiatives privées et individuelles ont été récupérées par l'Etat, avec d'abord des HBM (Habitations à Bon Marché), puis des HLM (Habitations à Loyer Modérés). <br />
<br />
== Quelle politique du logement en France ==<br />
{{article détaillé|Logement}}<br />
La France a proportionnellement beaucoup plus de logements sociaux que les autres pays d'Europe. Elle représente un quart des logements sociaux de l'Union européenne<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/05/11/427087-le-logement-social-detruit-le-marche-du-logement Le logement social détruit le marché du logement], [[Jean-Philippe Delsol]], ''Contrepoints'', 25 mai 2022</ref> contre 16 % de sa population. Pourtant, la France reste largement marquée par un déficit de logements, une pénurie entretenue plutôt que résolue par la réglementation : permis de construire complexes à obtenir, fiscalité élevée sur les revenus [[immobilier]]s, réglementation environnementale aboutissant à réduire la taille du parc immobilier, [[contrôle des loyers]] sont autant de raisons dissuadant l'investissement dans la construction de logements, et nourrissant des prix artificiellement élevés. <br />
<br />
Plutôt que de répartir différemment le logement en en réservant une partie aux bénéficiaires de logements sociaux, les libéraux plaident pour une libération de la construction, seule à même de régler la pénurie et d'améliorer durablement la situation des locataires comme des propriétaires. <br />
<br />
L'article [[logement]] détaille ce diagnostic et des réponses possibles.<br />
<br />
== Logement social et politique ==<br />
La construction et l'attribution de logements sociaux est une pratique utilisée de longue date par les mairies pour faire venir ou acheter une clientèle électorale (voir [[marché politique]]). En 2023, certains comme [[Aurélien Véron]] soulignent ainsi que la politique de la maire de Paris, Anne Hidalgo, est orientée pour construire des logements sociaux dans les arrondissements qui ne sont pas acquis à la [[gauche]], dans l'espoir de les faire basculer<ref>[https://twitter.com/aurelien_veron/status/1702593221690306822 Aurélien Véron sur Twitter]</ref>. Pareillement, le logement social, en réduisant l'offre du marché privé, tend à faire monter les prix de l'immobilier, satisfaisant une clientèle de propriétaires et maximisant les rentrées fiscales des mairies, assisses pour partie sur les droits de mutation (« frais de notaire »)<ref>[http://info-finances.com/comment-la-mairie-de-paris-fait-monter-les-prix-immobilier-a-paris/ Comment la mairie de Paris fait monter les prix de l’immobilier à Paris], 14 mai 2018</ref><br />
<br />
Cette instrumentalisation du logement social, consubstantielle à son existence même, est l'une des raisons pour lesquelles les libéraux sont opposés à une politique publique de logement social, qui peut vite s'apparenter à de la pure [[corruption]].<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2006]], [[Christian Julienne]], ''Logement. Solutions pour une crise fabriquée'', Les Belles Lettres, ISBN 2251443088, [https://www.amazon.fr/dp/2251443088/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=8647f74c6060736c4e7ef04d656344fb&creativeASIN=2251443088 Acheter sur Amazon]<br />
* [[2007]], [[Vincent Bénard]], ''Logement, crise publique, remèdes privés'', 2007, Paris, Romillat, [https://www.amazon.fr/dp/2878941365/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=63767d8c101a4fa959829312f4fecb50&creativeASIN=2878941365 Acheter sur Amazon]<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Livret A]], principal source de fonds pour le logement social en France<br />
<br />
{{Portail actualités}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Libert%C3%A9_dor%C3%A9e&diff=202381Liberté dorée2022-08-04T11:35:18Z<p>Domi2 : /* Une République sous la présidence d'un roi */</p>
<hr />
<div>[[Image:Potega_Rzeczypospolitej_u_zenitu_Zlota_wolnosc_Elekcja_1573.JPG|right|350px|thumb|Jan Matejko, ''La République au zénith de son pouvoir, l’élection royale de 1573'']]<br />
La '''liberté dorée''' (Latin: ''Aurea Libertas''; Polonais: ''Złota Wolność'', Lituanien: ''Auksinė laisvė''), ou démocratie des nobles désigne le système politique aristocratique du royaume de [[Pologne]] puis surtout de la République créée par l’Union de Lublin ([[1569]]) entre la [[Pologne]] et la [[Lituanie]]. L’expression date de [[1573]]. Dans ce système tous les nobles, quels qu’ils soient, étaient considérés comme d’égal statut, et profitaient d’importants privilèges. La [[noblesse]] (szlachta) contrôlait la Diète (Sejm) et le roi élu. <br />
<br />
== Une République sous la présidence d'un roi ==<br />
<br />
« Notre état est une république sous la présidence d’un roi » tel était la doctrine de l’État et le chancelier [[Jan Zamoyski]] l’avait affirmé : « ''Rex regnat et non gubernat'' » (''le roi règne et ne gouverne pas''). Le roi devait respecter les droits énoncés dans le ''Nihil novi'' de [[1505]], les ''Articles du roi Henri'' de [[1573]] et divers ''Pacta Conventa'' négociés au moment des élections royales. <br />
''Nihil novi'' (''rien de nouveau'') c’est-à-dire rien de nouveau nous concernant ne peut se faire sans nous. En 1505, la noblesse avait obtenu qu’aucune loi ne pourrait être instaurée sans le consentement du Sénat et de la chambre des députés, à l’exception de celles concernant les biens de la couronne, les villes royales, les paysans royaux et les Juifs. Le Nihil Novi renforçait le pouvoir de la petite noblesse aux dépens des Magnats et marque le début de la « démocratie des nobles ». Dans le même temps, beaucoup de cités royales perdaient leur droit de vote à la Diète et un nouveau [[servage]] s’abattait sur la paysannerie. <br />
<br />
Les fondements du système incluaient :<br />
:La libre élection du roi par tous les nobles<br />
:La réunion de la Diète tous les deux ans<br />
:Les ''pacta conventa'' négociés avec le roi<br />
:Le [[droit de résistance à l'oppression|droit d’insurrection]] pour la noblesse en cas de non respect des droits<br />
:La [[liberté religieuse]] garantie par l’Acte de la confédération de Varsovie ([[1573]])<br />
:Le [[liberum veto]] pouvant bloquer une Diète et annuler toute la législation votée<br />
:Le droit de confédération<br />
<br />
La République était un donc un mélange d’[[oligarchie]] et de [[démocratie]].<br />
<br />
== La monarchie élective ==<br />
<br />
La mort du dernier Jagellon, Sigismond II, qui laissait vacant le trône de Pologne ([[1572]]) va être à l’origine de la monarchie élective : désormais le roi devait être élu par la noblesse héréditaire. Henri de Valois est le premier roi élu en [[1573]] mais il abandonne le trône quelques mois plus tard à la nouvelle du décès de son frère Charles IX. <br />
<br />
Les autres rois élus devaient être : Etienne Bathory (1575-1587), Sigismond III Vasa (1587-1632), Ladislas IV (1632-1648), Jean-Casimir (1648-1668), Michel Wisniowiecki (1669-1673), Jean Sobieski (1674-1696), Auguste II le Fort (1697-1733), Stanislas Leszczynski (1733), Auguste III (1733-1763) et [[Stanislas-Auguste Poniatowski]] (1764-1795). <br />
<br />
Peu de ces rois devaient laisser leur empreinte. En effet, pendant l’interrègne, la noblesse préparait un ensemble de règles et limitations qui était imposé au nouveau monarque, très souvent un étranger (Valois, Bathory, trois Vasa, deux Saxons). Les Articles henriciens de [[1573]] ont été les premiers : en établissant la nécessité de l’élection, ils rendaient toute monarchie héréditaire impossible dans l’avenir. <br />
<br />
Cette monarchie contrastait avec la montée en puissance des monarchies absolues en Europe et peut apparaître comme l’ancêtre des monarchies constitutionnelles. Mais les affrontements entre la petite noblesse (''szlachta''), la haute noblesse (les ''magnats''), les rois élus, le déclin des valeurs civiques et l’abus du [[liberum veto]] paralysant les procédures parlementaires devaient entraîner le déclin de la République dans la seconde moitié du XVIIe siècle.<br />
<br />
== Le fonctionnement des diètes ==<br />
<br />
La Diète générale était composée de deux assemblées : le ''Sénat'' ou chambre haute dominée par la haute noblesse et le clergé et le ''Sejm'' ou chambre basse représentant la petite noblesse ou ''szlachta''. Les députés étaient les élus des ''sejmiks'' locaux et étaient astreints à suivre des instructions très précises et devaient rendre compte après la clôture de la Diète de ce qu’ils avaient réalisé. Les bourgeois avaient une modeste représentation et les paysans étaient totalement écartés. <br />
<br />
La Diète était en principe réunie tous les deux ans pour des sessions de six semaines. Le roi pouvait convoquer une diète extraordinaire de deux semaines si les circonstances l’exigeaient. Si Cracovie demeurait le lieu des diètes de couronnement, le siège du pouvoir s’était déplacé à Varsovie. Le travail élaboré dans la chambre basse était ensuite présenté au sénat et toute loi devait être approuvée par les deux chambres et le roi. C’est l’abus de la règle de l’unanimité ([[liberum veto]]) qui devait rendre inefficaces les diètes dans la seconde moitié du XVIIe siècle.<br />
[[Image:753px-Polish_Sejm_1622.jpg|right|300px|thumb|Session de la Diète au château royal de Varsovie en 1622]]<br />
<br />
== Une république aristocratique ==<br />
<br />
La liberté dorée établissait un système unique en Europe, caractérisé par une puissante [[aristocratie]] et un roi faible, alors même que se développait l’[[absolutisme]] partout ailleurs. La République expérimente confédération et fédération, démocratie, [[liberté religieuse|tolérance religieuse]], voir pacifisme. Les principes sur lesquels résidaient le système impliquaient le [[droit de résistance à l'oppression|droit de résistance]], le principe du gouvernement par consentement, les libertés individuelles, le [[contrat social]], principes qui sont ceux de la [[démocratie libérale]]. <br />
<br />
Certains ont comparé la noblesse polonaise hostile à un Etat puissant aux aristocratiques propriétaires d’esclaves du Sud ([[Thomas Jefferson]], [[George Washington]]) qui ont été les Pères fondateurs des États-Unis. <br />
Bien sûr cette [[liberté]] était réservée à la [[noblesse]], excluant paysans et [[bourgeois]], et voyant même le [[servage]] progresser dans les campagnes. C’était le « ''Paradis pour les Nobles''» mais le « ''Purgatoire pour les bourgeois'' » et « ''l’Enfer pour les paysans'' » selon la formule d’Alfred Döblin. C’était une [[oligarchie]] qui accordait des droits à 10 % de la population. <br />
<br />
Victime du [[liberum veto]], le système ne put se réformer et la [[Pologne]] devait être la proie des guerres civiles, des invasions étrangères et du démembrement par ses puissants voisins.<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
<br />
*[http://en.wikipedia.org/wiki/Golden_Liberty article sur en.wikipedia]<br />
<br />
{{Portail histoire}} [[Catégorie:XVIe siècle]] [[Catégorie:XVIIe siècle]] [[Catégorie:XVIIIe siècle]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Typhanie_Afschrift&diff=199778Typhanie Afschrift2022-07-08T12:47:04Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Thierry Afschrift<br />
| type = [[:Catégorie:Auteurs|Auteur]], avocat<br />
| dates = Né en [[1953]]<br />
| image = [[Image:Thierry_Afschrift.jpg|thumb|Thierry Afschrift avant 2012]]<br />
| tendance = [[Libertarianisme|Libertarien]]<br />
| nationalité = {{Belgique}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Typhanie Afschrift''', né '''Thierry Afschrift''' le 13 septembre 1953, est avocate au barreau de Bruxelles, spécialisée dans la fiscalité, et professeur à l'Université Libre de Bruxelles. Elle est membre de la Ligue des Contribuables (Belgique). Le cabinet d'avocats qu'elle crée, à Bruxelles, a depuis essaimé en Europe (notamment l'Espagne) et jusqu'en Israël. Par ailleurs, Typhanie Afschrift s'est spécialisée dans les questions juridiques et fiscales liées à la finance islamique.<br />
<br />
C'est une avocate fiscaliste de premier plan, experte reconnue de la fiscalité en [[Belgique]] ainsi qu'une professeure d’université renommée.<br />
<br />
Elle fait partie des 100 auteurs des livres ''[[Libres !|Libres ! 100 idées, 100 auteurs]]'' et ''[[Libresv2|Libres !! - 100 idées / 100 auteurs / 100 feuillets]]''.<br />
<br />
== Vie privée ==<br />
Marié et père de 4 enfants, il fait en juillet 2020 dans ''Paris Match Belgique'' son coming-out transgenre<ref>[https://www.ln24.be/2022-07-07/thierry-afschrift-le-celebre-fiscaliste-se-confie-je-suis-enfin-devenue-femme Thierry Afschrift, le célèbre fiscaliste, se confie : "Je suis enfin devenue femme"]</ref>. Il déclare alors : « la transidentité n’est pas une maladie mais l’expression d’une liberté »<ref>[https://www.lesoir.be/452898/article/2022-07-07/je-suis-enfin-devenue-une-femme-maitre-afschrift-fait-son-coming-out-transgenre «Je suis enfin devenue une femme»: Maître Afschrift fait son coming-out transgenre], ''Le Soir'', 7 juillet 2022</ref>.<br />
<br />
== Citations ==<br />
* ''« Il faut défendre toutes les libertés, pas seulement celle de gagner de l’argent. »''<ref>[https://www.lecho.be/entreprises/general/mon-nom-est-typhanie-afschrift-je-suis-une-femme/10400619.html Je suis une femme]</ref><br />
* ''« Nous aussi, nous sommes des indignés ! Indignés par les dettes que les États ont contractées en notre nom ; indignés par la pression fiscale ; indignés par le contrôle étatique sur presque toutes les activités, par les réglementations et la régulation omniprésentes ; indignés par une politique monétaire publique qui appauvrit tout le monde; indignés par l’État tout simplement. »''<br />
* ''« On voit mal comment des États qui ont décidé, au nom de leur souveraineté, d’établir à charge de leurs résidents des impôts très lourds, comme le font les [[enfer fiscal|enfers fiscaux]], pourraient trouver un motif valable de jeter l’opprobre sur d’autres États qui, au nom de la même souveraineté, ont choisi de ne pas accabler leurs habitants de prélèvements obligatoires. »''<br />
* ''« Pour s'assurer du soutien des masses, les nouveaux pouvoirs populistes leur promettront, comme d'aucuns le proposent déjà, une « allocation universelle », payée à toute personne qui se donne la peine de vivre, qu'elle travaille ou non, quels que soient son âge, son état de fortune, sa condition ou ses mérites. On offrira, pour la première fois depuis l'expulsion d'Adam et Eve du jardin d'Eden, le droit de vivre sans travailler, certes médiocrement et sans fleuves de lait. Cela vaudra bien la peine de « faire payer les riches », même si, une fois que ceux-ci auront disparu, ou seront devenus pauvres, on ne sait qui financera le futur Paradis social. L'expérience communiste a montré que le seul mérite du socialisme était toujours la répartition à peu près égale de la misère. »'' (''La Tyrannie de la redistribution'')<br />
* ''« S'il existe des paradis fiscaux, c'est parce qu'il y a des enfers fiscaux (...). Lorsqu'un État dépense plus de 55 % de ce que ses habitants ont gagné, et qu'il s'avère incapable de réduire réellement ses dépenses, il serait bien avisé de se demander si ce n'est pas sa politique qui suscite l'attrait pour les paradis fiscaux. » ''<br />
* ''« Ce pouvoir repose sur une espèce de présomption que tout est à tout le monde, et qu'aucune propriété n'est définitivement acquise, puisqu'elle n'est qu'un élément d'un ensemble que l'autorité peut s'approprier, notamment en vertu de son pouvoir fiscal illimité. Ce pouvoir présuppose aussi que, chargé d'agir pour un « Bien Commun », notion d'origine religieuse et jamais définie, l'Etat le fera effectivement. On suppose aussi que la « redistribution » des revenus décidée par l'Etat sera plus juste, ou parfois dite plus « efficace » que celle qui résulte des activités librement choisies et des contrats librement conclus. »'' (''La Tyrannie de la redistribution'')<br />
* ''« Si l’on peut présumer que les actionnaires agissent dans l’intérêt de leur société, et donc qu’en accordant des avantages, même très élevés, à des dirigeants, ils pensent réellement obtenir de lui la contrepartie de leur investissement, il est beaucoup plus douteux qu’il en soit de même des hommes politiques, lorsqu’ils définissent la [[rémunération des dirigeants]] d’entreprises publiques. Il est notoire que les critères liés à l’affiliation politique, à l’échange de services rendus, et à tout ce qui constitue les défauts du « [[capitalisme de connivence]] » pèsent beaucoup plus dans la balance que l’intérêt réel de l’État actionnaire. »'' (''[[Libres !!]]'')<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références}}<br />
<br />
== Publications ==<br />
* [[2016]] : ''La Tyrannie de la redistribution'', Les Belles Lettres, [[Les Insoumis (collection)|Collection les Insoumis]], [https://www.amazon.fr/dp/B01MCURIGG/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=7955945295882deca35a709a117df753&creativeASIN=B01MCURIGG Acheter en ligne]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* [http://www.contrepoints.org/author/thierry-afschrift/ Articles] sur [[Contrepoints]]<br />
<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Afschrift}}<br />
[[Catégorie:Libéraux belges]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Scientisme&diff=199544Scientisme2022-07-05T08:52:25Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>[[Image:300px-Boullée - Cénotaphe à Newton - élévation.jpg|right|thumb|300px|Étienne-Louis Boullée, Projet de cénotaphe à Newton, vue en élévation, 1784.]]<br />
<br />
Le '''scientisme''' est un concept désignant une [[idéologie]] apparue au {{S|XIX|e}}, selon laquelle la connaissance scientifique doit permettre d'échapper à l'ignorance dans tous les domaines et donc, selon la formule d'[[Ernest Renan]] ([[1823]]-[[1892]]) d'organiser scientifiquement l'Humanité. Il s'agit principalement de l'idée, convertie en foi absolue, que les affaires humaines doivent être organisées selon les principes de la [[science]]. Dans cette perspective, le [[politique]] devient une gestion scientifique des problèmes sociaux.<br />
<br />
== Définition ==<br />
<br />
Il existe différents point de définition du scientisme :<br />
<br />
* la transposition des fondements et méthodes des sciences de la nature ou de la matière dans le domaine des sciences dites humaines.<br />
* la conviction selon laquelle tous les comportements humains peuvent être prédits selon les mêmes méthodes que les sciences exactes.<br />
* une dogmatique scientifique qui considère que le domaine humain peut être quantifié et mesuré de la même manière que les phénomènes dits physiques. <br />
<br />
En faisant un {{guil|mauvais usage de la raison}}, tous les grands ''refondateurs'' de systèmes sociaux et [[collectivisme|collectifs]], tous les ''grands architectes'' de la [[planisme|planification]], tels [[Saint-Simon]], [[Auguste Comte]], [[Karl Marx|Marx]] ou [[Lénine]], furent des scientistes qui voulaient remplacer le [[gouvernement]] des hommes par le gouvernement des choses. <br />
Ils ont pensé naïvement que l'impérieuse [[science]] à elle seule révélerait, pourvu que l'on apprît à décrypter le « livre de la nature », au Technocrate-Roi un plan unique auquel tous adhèreraient au-delà de leurs [[intérêt personnel|intérêts]] particuliers ; <br />
cette fiction fut démontée de manière pratique par l'[[école autrichienne]] (cf. critique de Marx par [[Eugen Böhm-Bawerk]], [[débat sur le calcul économique en régime socialiste]]), et dont ''[[La Route de la servitude]]'' développe tous les aspects y compris moraux (devenir [[dictature|dictatorial]] puis [[tyrannie|tyrannique]]).<br />
<br />
Le scientiste accorde une grande importance à l'[[éducation]] qui, en [[liberté|libérant]] le plus grand nombre des [[illusion]]s métaphysique et théologique tout en l’assujettissant dès le plus jeune âge pour le faire entrer dans le moule uniforme de l'[[Homme nouveau]] qu'il s'agit de créer, rend possible la gestion [[Raison|rationnelle]] de la [[société]]. Pour les scientistes les plus radicaux, le [[pouvoir]] politique doit être confié à des savants et non à des [[Bureaucratie|bureaucrates]]. À la limite, cette conception débouche sur la suppression de la [[démocratie]] : une solution « scientifique » élaborée par des experts compétents n'a pas à être discutée. La [[main invisible]] faisait collaborer muettement des individus totalement différents, mus par des intérêts propres (diversité qualitative), et extrêmement nombreux ([[complexité]] quantitative, [[polycentrisme]]) ; à présent, ceux-ci se voient encasernés dans une grande usine dont un despote fraternel se charge d'être le contremaître. Le scientisme n'est donc qu'une forme de [[collectivisme]] qui, désirant être le triomphe de la [[Raison]], des [[Lumières]] et de l'efficacité (contre &laquo; l'anarchie de la production &raquo;), en vient à politiser toute l'existence des individus du groupe. Cette politisation et le besoin de maintenir chaque atome social dans un même assujettissement conduit à des délires irrationnels et des aberrations qui consacrent la défaite de la Raison :<br />
:« Présenter la théorie de la relativité comme « une attaque sémite contre les bases de la physique chrétienne et nordique » ou la contester parce qu’elle se trouve « en conflit avec le matérialisme dialectique et le dogme marxiste », revient au même. Repousser certains théorèmes de mathématique statistique en prétendant « qu’ils participent à la lutte des classes sur la frontière idéologique et qu’ils sont le produit du rôle historique des [[mathématiques]] au service de la [[bourgeoisie]] » [doctrines du marxisme scientifique] ou condamner cette discipline dans son ensemble « parce qu’il n’est pas suffisamment garanti qu’elle sert les intérêts du peuple », voilà qui revient à peu près au même. Les mathématiques pures ne sont pas mieux traitées et il parait qu’on peut attribuer certaines conceptions de la continuité « aux préjugés bourgeois ». Selon les Webb, la Revue des Sciences Naturelles Marxistes-Léninistes se réclame des principes suivants : « Nous représentons le parti dans les mathématiques. Nous combattons pour la pureté de la théorie marxiste-léniniste en chirurgie ». Nous ne saurions traiter ces aberrations, si incroyables qu’elles paraissent, comme de simples accidents (...): elles dérivent du même désir de voir diriger [par une élite éclairée par la science] chaque chose par « une conception d’ensemble du tout ». » (''[[La Route de la servitude]]'', PUF, p.117-118.)<br />
<br />
Le [[positivisme]] est une forme de croyance dans la [[science]] qui a prévalu à partir de la diffusion des idées d'[[Auguste Comte]]. Le scientisme est une manifestation moins dogmatique, mais qui continue d'imprégner la société de façon plus diffuse, que l'on appelle aujourd'hui la [[technocratie]], notamment bruxelloise.<br />
<br />
A noter : le terme anglais "scientist" peut signifier à la fois scientifique ou scientiste.<br />
<br />
== Scientisme et économie ==<br />
[[Image:Scientisme-Hayek.png|right|thumb]]<br />
<br />
L'[[Ecole autrichienne]] d'économie s'élève contre les prétentions à mettre l'action humaine en équations.<br />
<br />
[[Ludwig von Mises]] qualifie de scientiste toute idée selon laquelle la seule approche véritablement scientifique de l'étude de l'homme et de l'[[économie]] serait d'imiter celle des sciences physiques et en particulier de la physique. Il considère cette approche comme stérile, approche qui ignore la réalité de l'action humaine intentionnelle, échappant à tout [[déterminisme]] strict et aux différentes tentatives de prédiction quantitatives :<br />
<br />
:(La méthode mathématique) est complètement viciée, elle part de fausses hypothèses et conduit à de fausses inférences.<br />
<br />
De la même façon, [[Friedrich Hayek|Hayek]] appelle "scientisme" l'imitation de la méthode des sciences naturelles de la part des "scientifiques" sociaux :<br />
:"[...] dans le sens où nous utilisons ces termes, ils décrivent évidemment une attitude qui est décidément a-scientifique dans le vrai sens du terme, puisqu'elle implique une application mécanique et non-critique d'habitudes de pensée à des domaines différents de ceux pour lesquels elles ont été créées. Le point de vue scientiste, envisagé à l'aune de l'approche scientifique n'est pas une démarche sans préjugés : elle en surabonde, puisqu'avant de considérer quel est l'objet de son étude, elle prétend savoir quelle est la manière la plus appropriée de l'explorer". ''([[The Counter-Revolution of Science]])''<br />
<br />
Le terme d'[[économisme]] a un sens voisin.<br />
<br />
On peut caractériser le scientisme par les trois éléments suivants<ref>[https://www.contrepoints.org/2013/08/19/135321-le-scientisme-est-lennemi-fondamental-de-la-liberte Le scientisme est l’ennemi fondamental de la Liberté] Par Philippe Bouchat</ref> :<br />
* la société doit être organisée ([[planisme]], rejet du concept d'[[ordre spontané]]) ;<br />
* l’organisation de la société doit reposer sur la [[science]] (élitisme et [[oligarchie]] résultant de la division de la société entre « savants » et « ignorants ») ;<br />
* la vérité se réduit à la seule connaissance scientifique (tyrannie collectiviste au nom de pseudo-sciences, depuis le lyssenkisme soviétique jusqu'à la "théorie du genre" social-démocrate)<br />
<br />
<br />
Voir aussi [[Économie#Économie et mathématiques|économie et mathématiques]] et [[Mathématiques#L'illusion_mathématique|illusion mathématique]].<br />
<br />
== Citations ==<br />
* Le scientisme est une démarche profondément anti-scientifique, qui prétend appliquer sans examen et sans changement la méthode des sciences physiques à l’étude de l’action humaine. ([[Murray Rothbard]], ''Les oripeaux de la science'', Chapitre premier d'Economistes et Charlatans)<br />
<br />
* Les aspirations présomptueuses selon lesquelles la « [[raison]] » devrait diriger sa propre croissance, ne pourraient avoir en pratique d'autre effet que d'entraîner la limitation de celle-ci, de la borner aux seuls résultats que peut prévoir l'esprit individuel qui dirige. Ces aspirations sont la conséquence directe d'une certaine espèce de rationalisme ; en réalité, c'est le résultat d'un [[rationalisme]] mal compris ou mal appliqué, qui échoue à reconnaître la mesure dans laquelle la raison individuelle est un produit de relations interindividuelles. Demander que tout, y compris la croissance de l'esprit humain, soit consciemment contrôlé, est en soi le signe d'une mauvaise compréhension du caractère général des forces que constitue la vie de l'esprit humain et de la société humaine. C'est le stade extrême des forces auto-destructives de notre civilisation «&nbsp;scientifique&nbsp;» moderne, de ce mauvais usage de la raison. ([[Friedrich Hayek]], "Scientisme et sciences sociales", éd. Plon, 1953, p.108)<br />
<br />
* Le point de vue scientiste, en tant qu'il se distingue du point de vue scientifique, n'est pas une optique sans préjugé ; c'est une optique très partisane qui, avant même de considérer son objet, prétend connaître le moyen le plus convenable de l'étudier. ([[Friedrich Hayek]])<br />
<br />
* Quand chacune de ces expériences conduit à son échec inévitable, les technocrates cherchent la solution au mauvais endroit ; au lieu de penser que l'erreur tient au fait même de contrôler, ils pensent que ce qu'ils doivent faire, c'est de "raffiner" le modèle et travaillent avec empressement à inventer une autre chimère. L'éducation reçue à l'université les empêche pratiquement de penser à une autre éventualité : l'économie mathématique les a éloignés du problème que tout économiste devrait connaître : comment le marché fonctionne dans la réalité. Ils sont bien peu nombreux, les économistes qui prennent une minute pour penser à ce qu'ils sont en train de faire ; l’emploi des mathématiques est une "donnée" qu'on ne met pratiquement jamais en cause. Cependant, comme toute erreur, il est condamné à disparaître avec le temps. ([[Juan Carlos Cachanosky]])<br />
<br />
* Si la science un jour règne seule, les hommes crédules n'auront plus que des crédulités scientifiques. (Anatole France, ''L'hypnotisme dans la littérature'')<br />
<br />
* Toute la conception moderne du monde repose sur l'illusion que les prétendues « lois de la nature » constitueraient les explications des phénomènes naturels. ([[Ludwig Wittgenstein]], ''Tractatus logico-philosophicus'', 6.371)<br />
<br />
* Il est immoral d'être prétentieux, ou d'essayer d'impressionner (...) en étalant votre savoir. Car vous êtes ignorants. Nous pouvons être différents les uns des autres dans le peu de choses que nous connaissons, mais, face à notre ignorance infinie, nous sommes tous égaux. ([[Karl Popper]])<br />
<br />
* L'illusion qu'ont certains de croire le réel rationnel provient de cette obligation où nous sommes de faire des modèles rationnels de ce réel. Il faut comprendre que si ces modèles doivent être rationnels, c'est parce qu'ils sont des objets abstraits et non des modèles du réel. (André Régnier, Les infortunes de la raison. Seuil, 1966)<br />
<br />
* De même que le type gominé dans une Ferrari paraît plus riche que le multimillionnaire fripé, le scientisme paraît plus scientifique que la véritable science. ([[Nassim Nicholas Taleb]], ''Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne'', 2017)<br />
<br />
* Recourir aux [[mathématiques]] quand ce n'est pas nécessaire n'est pas de la science, mais du scientisme. ([[Nassim Nicholas Taleb]], ''Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne'', 2017)<br />
<br />
* Le rôle de la science ne doit pas être celui de la religion d’État avant le siècle des Lumières : il n’existe aucune connaissance scientifique qui permette de justifier une planification de la société outrepassant la liberté des individus. (Michael Esfeld, ''Sciences et Lumières durant la crise du coronavirus'', décembre 2020)<br />
<br />
==Notes et références==<br />
{{références | colonnes = 2}} <br />
<br />
== Ressources ==<br />
* Friedrich Hayek, ''[[The Counter-revolution of Science]]'', ([[1952]]) (dont provient l'article [http://www.institutcoppet.org/2012/05/30/scientisme-et-sciences-sociales-1953-par-friedrich-von-hayek/ "Scientisme et sciences sociales"], traduit en 1953 en français ;<br />
* [http://fr.liberpedia.org/L'%C3%A9conomie_politique_contre_l'%C3%A9conomie_math%C3%A9matique L'économie politique contre l'économie mathématique], par [[Juan Carlos Cachanosky]]<br />
<br />
== Liens Externes ==<br />
<br />
*{{fr}}[http://herve.dequengo.free.fr/Hayek/Crs/Crs11.htm La Source de l'orgueil scientiste : L'École polytechnique], par [[Friedrich von Hayek]]<br />
<br />
*{{fr}}{{pdf}}[https://www.researchgate.net/profile/Nadeau_Robert/publication/240181793_Popper_Hayek_et_la_question_du_scientisme/links/58768c7708ae8fce492dd26f/Popper-Hayek-et-la-question-du-scientisme.pdf Popper, Hayek et la question du scientisme], Nadeau, R. (1986). Manuscrito, IX, 2, 125-156. <br />
<br />
*{{fr}}{{pdf}}[https://www.erudit.org/fr/revues/philoso/1986-v13-n2-philoso1294/203325ar/ Contre le scientisme. Pour l’ouverture d’un nouveau front], Robert Nadeau<br />
<br />
:<br />
{{Portail philosophie}}<br />
{{lexique}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Peter_Drucker&diff=198964Peter Drucker2022-06-27T09:59:36Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité =Peter Drucker<br />
| type = [[:Catégorie:Économistes|économiste]]<br />
| dates = [[1909]]-[[2005]]<br />
| image = [[Image:Peter Drucker.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[École autrichienne]] et théorie de la [[firme]]<br />
| citation = « Le rang ne confère ni privilège ni pouvoir. Il impose la responsabilité »<br />
| nationalité = {{États-Unis}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Peter''' Ferdinand '''Drucker''', est né le 19 novembre [[1909]] à Vienne en Autriche. Il est décédé le 11 novembre [[2005]] à Claremont (Californie) aux États-Unis. C'est un théoricien du management fortement influencé par [[Joseph Schumpeter]]. Il est à l'origine de nombreux concepts utilisés dans le monde de l'[[entreprise]]. Ses écrits peuvent servir à faire le lien théorique indispensable entre l'[[école autrichienne]] d'économie et la nouvelle école stratégique autrichienne (théorie de la [[firme]])<br />
<br />
== Biographie ==<br />
<br />
Il est né à Vienne en [[1909]]. Son père était un haut-fonctionnaire du ministère de l'Économie austro-hongrois et sa mère était médecin. La maison familiale était le lieu de rencontres d'intellectuels, de hauts fonctionnaires, d'hommes politiques, de scientifiques ou d'économistes comme [[Joseph Schumpeter]], [[Ludwig von Mises]] ou [[Friedrich Hayek]]. En [[1927]], à la fin de ses études secondaires, il part pour Hambourg pour une année de formation dans un établissement de négoce, puis suit des études de droit à Francfort où il obtient un doctorat en [[droit]] public et en droit international. Il se passionne pour la littérature et la philosophie, dont Kierkegaard. En parallèle, il mène une activité de journaliste financier pour le ''Frankfurter General-Anzeiger'' dont il deviendra en quelques années un des rédacteurs en charge des affaires étrangères et de l'[[économie]]. <br />
<br />
À 20 ans, il décroche un entretien avec [[Adolf Hitler]] avant son arrivée au pouvoir. Dans la foulée, il publie plusieurs textes expliquant pourquoi il s'oppose au [[totalitarisme]]. Il devient proche des milieux [[conservatisme|conservateurs]] [[Allemagne|allemands]] opposés au [[nazisme]]. Il émigre en Angleterre dès avril [[1933]] peu après l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Il y est journaliste, puis économiste pour une banque londonienne où il assiste aux célébres séminaires de [[John Maynard Keynes|Keynes]] à Cambridge. Il se marie avec Doris Schmidt, une émigrée autrichienne, connue à l'université de Francfort et avec qui il s'installe aux États-Unis juste avant le début de la [[Seconde Guerre mondiale]].<br />
<br />
Il devient professeur de science politique et de philosophie au Bennington College. En [[1943]], il est naturalisé citoyen américain. Il écrit deux ouvrages qui sont de brillantes critiques sociales et politiques. Il est remarqué par le PDG de General Motors, [[Alfred P. Sloan]] qui le fait venir à ses côtés comme conseiller pour la politique et l'organisation de son groupe automobile. Il va y passer presque deux ans, assistant aux conseils d'administration, visitant les usines, décortiquant les process et interrogeant les cadres supérieurs comme les ouvriers. De cette expérience, il va publier en [[1945]], ''Concept of the Corporation''. Ce premier ouvrage décortique l'organisation managériale d'une entreprise. Malgrè lui, il crée le métier de consultant d'entreprise qu'il va accomplir durant plus de 60 ans. Il travaille également pour conseiller des associations, des organisations caritatives ou des administrations. Il est appelé par le président Eisenhower après la guerre de Corée pour étudier le système éducatif coréen. <br />
<br />
Il enseigne le management à la New York University de [[1950]] à [[1971]]. De [[1971]] jusqu'à sa mort, il occupe la chaire de management et science sociale de l'université de Claremont en Californie au sein de la Graduate Management School qu'il a créée avec Masatoshi Ito et qui portera leur nom à partir de [[1987]]. Il reçoit en juillet [[2002]], la ''médaille présidentielle de la liberté'' du président américain George W. Bush pour l'ensemble de son œuvre. '''Peter Drucker''' meurt le 11 novembre [[2005]] dans sa résidence de Claremont à près de 96 ans. <br />
<br />
Il est un des rares théoriciens du management à avoir eu à la fois l'écoute des milieux d'affaires et un succès public mondial avec plus de six millions de livres vendus, ce qui lui valut le surnom de "Pape du management".<br />
<br />
==Œuvres ==<br />
<br />
De la fin des années 1930 jusqu'à sa mort, Peter Drucker a écrit 35 livres : 15 sur le management dont les deux célébres ''The Practice of Management'' et ''The Effective Executive'' qui feront l'objet de plusieurs mises à jour et rééditions, 16 sur la société, l'économie et la politique, deux romans, un essai autobiographique et un livre sur la peinture japonaise.<br />
<br />
Peter Drucker a aussi régulièrement collaboré à plusieurs journaux et revues économiques. De [[1975]] à [[1995]], il fut chroniqueur au ''Wall Street Journal''. Il écrit plusieurs articles pour l'''Atlantic Monthly'' et ''[[The Economist]]''. Il fut un important contributeur à la revue américaine ''Harvard Business Review''. <br />
<br />
Son premier ouvrage est une étude sur Friedrich Julius Stahl, parlementaire juif allemand et philosophe du droit, étude qui sera censurée et brûlée par les nazis à leur arrivée au pouvoir. Durant ses premières années américaines, il publie deux ouvrages, analyses sociales et politiques, ''The End of Economic Man'' en [[1939]], une critique du système économique ayant conduit au [[nazisme]] et ''The Future of Industrial Man'' en [[1942]].<br />
<br />
Après son expérience de consultant chez General Motors, il publie son premier ouvrage sur le management '''Concept of corporation''' en [[1949]]. Il y décrit comment le mode de direction de cette société ainsi que celle d'IBM et de General Electric sont à l'origine de leur succès. Il va poursuivre pendant 60 ans l'étude du management de l'entreprise, défrichant de nombreux aspects de cette nouvelle « science » de l'[[entreprise]] qu'il a contribué à créer. Il va être l'un des premiers à traiter les thèmes de l'innovation, du management des savoirs ou du respect des ''« stakeholders »'' (salariés, actionnaires et clients).<br />
<br />
==Idées-forces==<br />
<br />
Bien que n'appartenant pas directement à l'[[école autrichienne]] d'économie, il en partage des positions fortes. <br />
<br />
Peter Drucker était opposé à la centralisation des pouvoirs en luttant contre ce qu'il appelait ''« la maladie de gouvernement »''. Il estimait de manière non idéologique que les gouvernements, comme toute organisation bureaucratique et monopolistique, étaient incapables de fournir les nouveaux services dont les gens avaient besoin ou qu'ils souhaitaient. Les sociétés comme les gouvernements ont une tendance à s'accrocher aux ''« succès d'hier »'' plutôt que de s'apercevoir qu'ils ne sont plus utiles aujourd'hui. Ils veulent garder du pouvoir au lieu de se libérer des tâches qui ne sont pas de leurs ressorts, ce qu'il exprime par la décentralisation fédérale (''"federal decentralization"''). Dans son premier livre en [[1939]], ''la fin de l'homme économique'' (''The End of Economic Man''), il critique sévèrement le socialisme, en indiquant que la montée du fascisme provenait de l'échec du [[socialisme]] [[marxisme|marxiste]]. Selon [[Peter Drucker]], les entreprises ont trop tendance à se rigidifier. Son leitmotiv est que la structure doit suivre la stratégie. En effet, une organisation souple s’adapte aux politiques décidées par la Direction générale et mène au succès. <br />
<br />
La réussite de l'entreprise est étroitement liée à la performance des managers : organisation du travail, [[Théorie du management par la motivation|motivation]], [[communication]], mesure de la performance et formation des salariés. Avec [[Octave Gélinier]], il crée, séparément, la théorie du management par fixation d'objectifs (DPO : Direction par Objectifs). Selon [[Peter Drucker]], les entreprises doivent se concentrer sur ce qu'elles savent faire et ne pas trop diversifier leurs activités (le Core Competence). Elles tendent à fabriquer trop de produits, à embaucher trop de personnel dont elles n'ont pas besoin et elles vont sur des secteurs économiques non pertinents. La meilleure solution est de sous-traiter. Ce qu'il résume par : ''« il faut s'en tenir à ce que l'on sait faire »'' et suivre le rythme par un management par tableaux de bord ("Management Balanced Scorecard"). <br />
<br />
Mais par dessus-tout Peter Drucker était en ligne directe avec l'école autrichienne d'économie en ce qui concerne la valeur d'un produit ou d'un service. La qualité c'est la valeur que les consommateurs trouvent utile dans un produit ou un service :<br />
:"La 'qualité' dans un produit ou dans un service n'est pas ce que le fournisseur y met. C'est ce que le client en retire et ce pourquoi il est prêt à payer. Un produit n'est pas de 'qualité' car il est difficile de le fabriquer et qu'il coûte beaucoup d'argent, comme les fabricants le croient typiquement. Ceci est de l'incompétence. Les clients paient uniquement pour ce qui leur est utile et qui leur donne de la valeur. Rien d'autre ne constitue la «qualité»<ref>“Quality” in a product or service is not what the supplier puts in. It is what the customer gets out and is willing to pay for. A product is not “quality” because it is hard to make and costs a lot of money, as manufacturers typically believe. That is incompetence. Customers pay only for what is of use to them and gives them value. Nothing else constitutes “quality.” Peter F. Drucker, [[1986]], Innovation and entrepreneurship: Practice and principles. New York: Harper Row, p228</ref>.<br />
<br />
Il déclarait qu'il n'était pas anti-keynesien, il était simplement non-keynesien. Il voulait signifier deux choses : son attention portée à l'être humain et non à des [[agrégat]]s, ainsi que son attachement à la valeur humaine et non pas sa réduction à une valeur marchande. '''Peter Drucker''' est déçu par [[John Maynard Keynes]]. Alors, qu'il avait fuit l'Allemagne hitlérienne en [[1933]], il trouva un poste d'économiste et de secrétaire de direction chez Freedberg & Co, une banque d’affaires à Londres. Une fois par semaine, il prend le train jusqu’à Cambridge pour suivre les cours de John Maynard Keynes. Tournant le dos à l'économie keynesienne il déclare plus tard, « Ces gens ne s’intéressent qu’au rapport à l’argent, et je ne m’intéresse qu’aux relations entre les gens ». '''Peter Drucker''' estimait alors que les économistes des différentes écoles avaient échoué à expliquer les principaux aspects de l'économie moderne.<br />
<br />
S'il fut souvent admiré pour la continuité d'une réflexion sans cesse renouvelée, il fut néanmoins boudé par le milieu de la recherche universitaire. Sa manière de penser multi-disciplinaire, son refus de tout jargon ou de références académiques le rendaient suspect pour de nombreux chercheurs. Mais il obtint en [[2003]] une distinction de l'Academy of Management Executive. Il est un des rares théoriciens du management à avoir eu à la fois l'écoute des milieux d'affaires et le succès public, ce qui lui valu le surnom de « pape du management » qui ne correspondait pas à sa modestie.<br />
<br />
L'objectif du management par objectifs, popularisé par Peter Drucker en [[1954]], est de renforcer les pouvoirs des employés pour qu'ils aient une clarté de leurs rôles et de leurs responsabilités. Ils doivent comprendre leurs objectifs à atteindre. Le management par objectifs permet d'amélioer la motivation, la communication et la coordination. Dans un environnement participatif, les employés sont parties prenantes dans l'établissement des objectifs, ce qui les rend plus motivés pour venir travailler et augmenter la production. Cette méthode rend la coordination générale beaucoup plus facile par des contrôles réguliers, des feedbacks, un soutien et la politique de commmunication de la porte ouverte. La clarté des objectifs s'exprime par l'acronyme "SMART" :<br />
:: '''S''' - Spécifique<br />
:: '''M''' - Mesurable<br />
:: '''A''' - Réalisable (Achievable)<br />
:: '''R''' - Pertinent (Relevant)<br />
:: '''T''' - Temps relié à l'objectif (Time bound)<br />
<br />
Toutefois, le management par objectif a quelques limites. Il se concentre sur des objectifs davantage que sur le résultat. Mais encore, il ne parvient pas à établir le contexte dans lequel les objectifs sont fixés. Les évaluations sont basées sur « ce qu'un un employé doit être » et non pas sur "ce qu'un employé devrait faire".<br />
<br />
== Théorie de l'imitation créative ==<br />
<br />
Plus proche d'une vision néo-classique de la production, qu'il analyse comme une fonction, il est certain, comme l'[[école autrichienne]] d'économie, que la connaissance<ref>Ses écrits sont des points de soutien à la [[théorie du management par la connaissance]] et à la [[théorie du management par la compétence]]</ref> est un élément croissant que les managers doivent prendre en compte sur le plan de la transmission, de l'acquisition, de la codification et de l'externalisation. Tirant sa force théorique de l'esprit de [[Joseph Schumpeter]], '''Peter Drucker''' présente clairement le rôle de l'entrepreneur, l'innovation et l'investissement dans l'entreprise. <br />
: ''Le temps, les anticipations, une nouvelle information, et le potentiel changement dans les processus de production --Tous des points de concentration de l'école autrichienne d'économie-- sont constamment accentués dans ses écrits et conseils" [[Mark Skousen]]<br />
<br />
Peter Drucker propose un concept paradoxal pour les entrepreneurs : l'imitation créative. Dans de nombreux secteurs les entrepreneurs interviennent alors que la technologie et la demande du marché existent déjà. Mais l'entrepreneur créatif comprend le potentiel de l'innovation beaucoup mieux que les innovateurs originaux. Par exemple, cela peut correspondre à la création d'un nouvel "emballage" des technologies existantes pour de nouveaux modèles de développements commerciaux.<br />
<br />
Cette terminologie d'imitation créative est assez appropriée dans les pays émergents. Car ce processus a lieu lorsque les imitateurs comprennent mieux comment une innovation externe à leur pays peut être appliquée, utilisée ou échangée sur le marché de leur propre pays par rapport aux personnes qui ont réellement lancé l'innovation originale des produits. Le processus d'innovation dans les pays moins avancés est donc souvent celui d'imiter et d'adapter. Cette notion est préférable à celle de l'orthodoxie de l'[[entrepreneuriat]] basée sur l'innovation en tant que nouvelle découverte radicale dans le développement de produits ou de nouveaux processus.<br />
<br />
== Informations complémentaires ==<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
{{références | colonnes = 2}}<br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
==== De 1932 à 1939 ====<br />
<br />
* [[1932]], Die Rechtfertigung des Völkerrechts aus dem Staatswillen eine logisch-kritische Untersuchung der Selbstverpflichtungs- und Vereinbarungslehre, Berlin: F. Vahlen<br />
<br />
* [[1933]], Friedrich Julius Stahl: Konservative Staatslehre und Geschichtliche Entwicklung, Tübingen: Mohr<br />
<br />
* [[1936]], Die Judenfrage in Deutschland, Wien: Gsur<br />
<br />
* [[1937]], Germany, the Last Four Years: an Independent Examination of the Results of National Socialism, [London]: Eyre & Spottiswoode<br />
<br />
* [[1939]],<br />
** a. And perish the non-Jew, American Scholar 8, 4: 506–7<br />
** b. The End of the Economic Man: a Study of the New Totalitarianism [La fin de l'homme économique - les origines du totalitarisme], London: Heinemann et The John Day Company, New York, NY.<br />
** Nouvelle édition en [[1940]], London: Basic Books<br />
** Nouvelle édition en [[1980]], The End of the Economic Man, New York: John Day Co<br />
** Nouvelle édition en [[1943]], avec une introduction de Henry N. Brailsford, London: British Publishers’ Guild by Jonathan Cape<br />
** Traduction en allemand en [[1946]], Düsseldorf<br />
<br />
==== de 1940 à 1949 ====<br />
<br />
* [[1940]], Beikoku no kin mondai kaiketsu ni kansuru jakkan no kosatsu, Dairen: Minami Manshu Tetsudo Kabushiki Kaisha Sosaishitsu Kohoka Gaikokugakari (en japonais) [Est-ce que le problème peut être résolu ?] [Can the gold problem be solved?]<br />
<br />
* [[1941]], <br />
** a. Hitler’s “Pax Germanica”?’ Fortnightly (n.s.), 143?, Oct.<br />
** b. Influence of American economic policy, Annals of the American Academy of Political and Social Science, 216, July<br />
** c. Superstate and superman, Virginia Quarterly Review 17, 3<br />
** d. Thousand year plan, Nation Dec. 7<br />
** e. What became of the Prussian Army?, Virginia Quarterly Review 17, 1, pp28–42<br />
<br />
* [[1942]], <br />
** a. The Future of Industrial Man: A Conservative Approach, Greenwood Publishing, Westport, CT et New York: John Day Co. (Le futur de l'homme industriel)<br />
*** Nouvelle édition en [[1943]], The Future of Industrial Man: a Conservative Approach, London: W. Heinemann<br />
**** Nouvelle édition en [[1951]]<br />
*** Traduction portugaise en [[1944]] par Evaldo Correira Lima, A Guerra e a Sociedade Industrial, Rio de Janeiro: Editora Pan-Americana.<br />
*** Nouvelle édition en [[1965]], New American Library of World Literature Inc. <br />
*** Nouvelle édition en [[1995]], Transaction Publishers<br />
** b. “The freedom of industrial man”, The Virginia Quarterly Review, Vol 18, n°4, pp481-499<br />
<br />
* [[1943]],<br />
** a. Keynes, White, and postwar currency, Harper’s Magazine, July<br />
** b. Meaning and function of economic policy today, Review of Politics, 5, 2: 214–24<br />
<br />
* [[1946]], <br />
** a. The Concept of the Corporation, [Le concept de l'entreprise], John Day and Co., New York, NY<br />
*** Nouvelle impression en [[1960]], Beacon Press<br />
*** Nouvelle impression en [[1964]], New American Library of World Literature Inc.<br />
*** Nouvelle impression en [[1972]], Mentor<br />
*** Nouvelle impression en [[1993]], Transaction Publishers<br />
** b. Exit King Cotton, Harper’s Magazine, May<br />
** c. Keynes: economics as a magical system, Virginia Quarterly Review, Vol 22, n°4, Autumn, pp532–547<br />
*** Repris en [[1971]], In: Men, Ideas and Politics, New York: Harper and Row, pp235-250<br />
** d. Way to industrial peace, New York: Harper’s Magazine, Janvier<br />
** e. Who should get a raise and when?, Harper’s Magazine, Mar.<br />
<br />
* [[1949]], “The unfashionable Kierkegaard”, Sewanee Review, Vol 57, pp587-602<br />
<br />
==== de 1950 à 1959 ====<br />
<br />
* [[1950]], "The New Society", New York, Harper<br />
** Nouvelle édition en [[1951]], The New Society: The Anatomy of the Industrial Order, [La nouvelle société] Transaction Publishers, New Brunswick, NJ<br />
<br />
* [[1952]], <br />
** a. “Productivity is an attitude: competent management, not gadgets, makes our wheels go round – so say European experts who study us, conclude that productivity is an attitude”, Nation’s Business, Vol 40, n°4, pp34-36, pp66-67<br />
** b. “Executives are made not born”, Nation’s Business, Vol 40, n°10, pp34-37<br />
** c. "The Employee Society", American Sociological Review, Vol 58<br />
<br />
* [[1953]], “Today’s young people: more responsible than you were”, Nation’s Business, Vol 41, n°6, pp28-31, p95<br />
<br />
* [[1954]], The Practice of Management [La pratique du management], Harper and Row, New York, NY.<br />
<br />
* [[1957]], America's Next 20 Years<br />
<br />
* [[1959]], <br />
** a. Landmarks of Tomorrow: A Report on the New 'Post-Modern' World, New York: Harper & Row<br />
** b. “Recession-proof your company”, Nation’s Business, Vol 47, n°1, pp31-33, pp86-88<br />
<br />
* [[1960]], “Build tomorrow’s workforce today”, Nation’s Business, Vol 48, n°8, pp76-79<br />
<br />
* [[1961]], Power and Democracy in America<br />
<br />
* [[1964]], Managing for Results: Economic Tasks and Risk-Taking Decisions, Harper & Row, New York, NY<br />
<br />
* [[1965]], The First Technological Revolution and Its Lessons, <br />
** Repris en [[1997]], In: Terry Reynolds et Stephan Cutcliffe, Dir., Technology and the West. University of Chicago Press: Chicago, IL.<br />
<br />
* [[1966]], The Effective Executive [La pratique de la direction d'entreprise], Harper and Row, New York, NY.<br />
<br />
* [[1968]], The age of discontinuity: guidelines to our changing society, Harper & Row, New York<br />
<br />
* [[1969]], <br />
** a. Preparing Tomorrow's Business Leaders Today, Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall<br />
** b. “Management’s new role”, Harvard Business Review, Vol 47, n°6, pp49-55<br />
<br />
* [[1970]], Technology, Management and Society [La grande mutation vers une nouvelle société], Harper and Row<br />
<br />
* [[1971]], Men, Ideas and Politics<br />
<br />
* [[1973]], <br />
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* [[1979]], Song of the Brush: Japanese Painting from the Sanso Collection<br />
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* [[1980]], ''Managing in Turbulent Times'' (L'entreprise face à la crise mondiale), Harper & Row, New York, NY.<br />
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* [[1981]], <br />
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* [[1993]], T. G. Harris, “The post-capitalist executive: an interview with Peter F. Drucker”, Harvard Business Review, Vol 71, n°3, pp115-122<br />
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*** Traduction en français en [[1998]], ''Drucker, l'éclaireur du présent'', Village mondial<br />
*** Traduction en espagnol en [[1998]], El mundo según Peter Drucker, Buenos Aires: Editorial Sudamericana<br />
*** Traduction en turc en [[1998]] par Osman Akinhay, Peter Drucker’a göre dünya, Istanbul: Sisyem Yayincilik<br />
*** Traduction en chinois par Jieke Biti et Li Tianshu, Da shi di gui ji: tan suo Dulake di shi jie, (Di 1 ban. edn), Taibei Shi: Tian xia yuan jian chu ban gu fen you xian gong si<br />
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** Marcia Kurzynski, [http://www.emeraldinsight.com/drucker/pdf/peter_drucker_modern_day_aristotle.pdf?PHPSESSID=j6elu8ee6ivvptlu5i2e9o2ll6 "Peter Drucker: modern day Aristotle for the business community"], Journal of Management History, Vol 15 (4)<br />
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** Jennifer D. Oyler et Mildred Golden Pryor, [http://www.emeraldinsight.com/drucker/pdf/workplace_diversity.pdf "Workplace diversity in the United States: the perspective of Peter Drucker"], Journal of Management History, Vol 15 (4), pp420-451<br />
** Stephanie Slater et Mirella Yani‐de‐Soriano, [http://www.emeraldinsight.com/drucker/pdf/revisiting_druckers_theory.pdf?PHPSESSID=igc9lrndbqo8926n0lj2pvd9v5 "Revisiting Drucker's theory Has consumerism led to the overuse of marketing?"], Journal of Management History, Vol 15 (4)<br />
<br />
* [[2017]], David Autissier, "Peter Ferdinand Drucker – Une analyse « historico-déductive » du management", In: Sandra Charreire Petit, Isabelle Huault, dir, "Les Grands Auteurs en Management", Éditeur : EMS Editions, Collection : Grands auteurs, pp29-40<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
<br />
====Sites sur Peter Drucker ou sa fondation====<br />
*[http://www.leadertoleader.org/knowledgecenter/leaders.aspx?AuthorID=17 Leader to Leader Institute] {{en}}<br />
*[http://www.peter-drucker.com Site officiel de Peter Drucker (en anglais)]<br />
*[http://www.cgu.edu Claremont Graduate School of Management en anglais)]<br />
<br />
====Articles de la presse française====<br />
* [http://www.lesechos.fr/info/rew_france/200066111.htm ''Les Echos'' (17 novembre 2005) Peter Drucker, défricheur du management]<br />
<br />
====Articles de presse anglo-saxonne (en anglais)====<br />
*[http://www.nytimes.com/2005/11/12/business/12drucker.html?ex=1289451600&amp;en=04f52a7f1fe6f431&amp;ei=5088&amp;partner=rssnyt&amp;emc=rss Nécrologie du ''New York Times'' (12 novembre 2005)]<br />
*[http://businessweek.com/magazine/content/05_48/b3961001.htm ''Business Week'' (28 novembre 2005) The Man Who Invented Management]<br />
*[http://www.economist.com/business/displayStory.cfm?story_id=5165460 ''The Economist'' (19 novembre 2005) ]<br />
*[http://www.psychologytoday.com/articles/pto-19921101-000022.html ''Psychologie today'' Career moves for ages 20 to 70, (octobre 1968)]<br />
<br />
{{Portail économie}}<br />
{{Portail management}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Drucker, Peter}}<br />
[[Catégorie:Économistes]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Ruwen_Ogien&diff=198958Ruwen Ogien2022-06-26T16:32:54Z<p>Domi2 : /* La théorie de l'éthique minimale */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Ruwen Ogien<br />
| type = [[:Catégorie:philosophes|Philosophe]]<br />
| dates = [[1948]] - [[2017]]<br />
| image = [[Image:Ruwen-Ogien.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Libéral classique]] et [[libéral de gauche]]<br />
| citation = « Je crois qu’on pourrait résumer mon point de vue en disant que je cherche à débarrasser non seulement les systèmes politiques et juridiques mais aussi les systèmes moraux de ce qu’on appelle en histoire du droit les "crimes sans victimes " ».<br />
| nationalité = {{France}}<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Ruwen Ogien''', né en 1948 et mort le 4 mai 2017, est un philosophe français contemporain d'inspiration libérale (notamment [[John Stuart Mill]] et [[John Rawls]]). Directeur de recherche au CNRS, ses travaux ont notamment porté sur la [[éthique|philosophie morale]] et la philosophie des sciences sociales.<br />
<br />
==La théorie de l'éthique minimale==<br />
La posture philosophique de Ruwen Ogien peut être résumée dans la formule {{guil|Trop d’éthique tue l’éthique}}. Il dénonce une certaine ''panique morale'' qui entoure certains débats publics sur des questions sensibles comme le [[mariage]] homosexuel, l'[[avortement]], la [[pornographie]] ou l’[[euthanasie]].<br />
<br />
Une bonne partie du travail analytique de Ogien consiste à piéger les simulacres moraux, le moralisme ambiant, qui contribuent plutôt à alimenter les controverses idéologiques, situation favorable au [[paternalisme]], plutôt que soutenir les intérêts réels des personnes concernées par l'objet des débats.<br />
<br />
La plupart de ses livres d'éthique appliquée (notamment à la [[prostitution]], ou à la honte) sont une redéfinition de ce qu'il appelle l'[[Éthique#Éthique minimale|éthique minimale]], dans le prolongement du [[Axiome de non-agression#Le principe de non-nuisance|principe de non-nuisance]] (''[[harm principle]]'') de [[John Stuart Mill]], et qui s'énonce essentiellement en trois points :<br />
<br />
#Principe de considération égale, qui nous demande d’accorder la même valeur à la voix et aux intérêts de chacun.<br />
#Principe de neutralité à l’égard des conceptions du bien personnel.<br />
#Principe d’intervention limitée aux cas de torts flagrants causés à autrui.<br />
<br />
Pour Ruwen Ogien le minimalisme moral se justifie notamment parce que la morale ne concerne que les rapports que l’on entretient avec les autres, dans ce sens, "ce que nous faisons de nous-mêmes n'a ''aucune'' importance morale" (''indifférence morale du rapport à soi-même'') :<br />
{{citation bloc|Comme les conceptions rationalistes du droit, les conceptions minimalistes de la morale se proposent de limiter leur domaine. Elles recommandent de réserver l'application du mot "immoral" aux relations injustes envers les autres (humiliation, discrimination, exploitation et manipulation cyniques, atteintes aux droits, gestion des relations par la menace, la violence ou d'autres formes de contrainte, etc.) et d'éviter de l'utiliser pour évaluer tout ce qui, dans nos façons de vivre, nos pensées, nos actions, ne concerne que nous-mêmes, ce que nous faisons entre personnes consentantes, ou nos relations envers des choses abstraites ("Dieu", la "Patrie", la "Nature", la "Société", l'"Homme", etc.).|Ruwen Ogien}}<br />
<br />
De la même manière, la philosophie libérale défend le principe selon lequel la [[liberté]] consiste à pouvoir faire tout ce que ne porte pas nuisance à la vie d'autrui, notamment d'un point de vue politique et social, laissant à chacun la liberté de conduire sa vie, quel que soit le style de vie, quelle que soit son orientation morale. Pour un libéral, toute forme de prohibitionnisme prétentieux et envahissant doit être suspect, du point de vue de son bien-fondé mais aussi du point de vue de ses objectifs et conséquences.<br />
<br />
Le principe de {{guil|ne pas nuire aux autres}} peut sembler minimaliste mais cela ne signifie pas que ses exigences soient restreintes ou diminuées.<br />
<br />
Le minimalisme moral s'oppose aux « maximalismes moraux » que sont à ses yeux les morales d'inspiration [[Aristote|aristotélicienne]], qui recommandent de viser la « vie bonne », ou d'inspiration [[Emmanuel Kant|kantienne]], qui imposent des devoirs moraux envers soi-même<ref>L'interdit kantien qui porte sur la masturbation est l'exemple fétiche de Ruwen Ogien. D'un point de vue kantien, la masturbation est plus grave que le suicide, puisque par le suicide on ne porte atteinte qu'à un seul individu, soi-même (on porte donc atteinte à la "préservation de soi-même"), tandis que par la masturbation on contredit la « loi de conservation de l'espèce ». Ogien remarque d'une part, que de ce point de vue la chasteté serait aussi immorale que la masturbation, et d'autre part, que la masturbation (si elle est occasionnelle) n'empêche pas la reproduction. [[Arthur Schopenhauer|Schopenhauer]] critiquait déjà en son temps la morale kantienne (dans ''Le fondement de la morale'') et niait les « prétendus devoirs envers nous-mêmes ».</ref> (interdiction du suicide, de la paresse, etc.). Le maximalisme moral tombe nécessairement dans le [[paternalisme]]. Pour le minimalisme moral que défend Ruwen Ogien, ne devraient soulever aucun problème moral les actes suivants :<br />
*les crimes ou "fautes morales" sans victimes ;<br />
*le rapport à des entités abstraites (Dieu, État, patrie...) ;<br />
*les relations consenties et le rapport à soi-même.<br />
<br />
Dans un essai paru en [[2011]], ''L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale''<ref>Ogien, Ruwen, ''L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale'', Paris, Grasset, 2011.</ref>, Ruwen Ogien essaie d'appliquer l'éthique minimale à des situations extrêmes, voire loufoques, exposées comme des expériences de pensée. Le but est de "proposer une sorte de boîte à outils intellectuels pour affronter le débat moral sans se laisser intimider par les grands mots et les grandes déclarations de principe".<br />
<br />
Dans son essai paru en [[2013]], ''L'État nous rend-il meilleurs ? Essai sur la liberté politique'', il critique le [[conservatisme]] au nom d'une conception de la liberté négative : être libre n'est rien d'autre que le fait de ne pas être soumis à la volonté d'autrui. Ogien explore également le terrain de la "justice sociale". Sa thèse principale à ce sujet est "qu'il n'existe aucune justification morale aux inégalités économiques et sociales" : la stigmatisation morale de la pauvreté que pratiquent souvent les conservateurs est donc injustifiée. Libertarien de gauche, il essaie de concilier une permissivité morale avec une vigilance à l’égard de la justice sociale. Dans ses prochains travaux, il entend étayer son idée d'un État « permissif, égalitaire et parcimonieux dans l'usage de la force ».<br />
<br />
== Sa position par rapport au libertarianisme ==<br />
{{article connexe|libertarien}}<br />
<br />
On pourrait sans doute reprocher à Ruwen Ogien de vider l'éthique de tout contenu et, en poussant jusqu'au bout le principe de liberté libéral, d'aboutir à un [[relativisme]] moral. Cependant, il n'affirme pas que « tout est permis », mais que « tout est permis qui ne nuit pas aux autres ». Sa position n'interdit pas une éthique individuelle personnelle, elle interdit seulement de juger les autres uniquement au travers du prisme déformant que peut être une éthique personnelle. Il rejoint ainsi les positions libertariennes sur ses aspects éthiques :<br />
<br />
{{citation bloc| Sous un régime démocratique et pluraliste, toute tentative de la part de l’Etat d’imposer une conception de la vie bonne risque d’être perçue comme une forme de coercition aussi illégitime que celle qui consisterait à contraindre tout le monde d’adopter la même religion. En revanche, nous avons tendance à penser qu’il peut exister un accord raisonnable sur la question du juste dont témoigne l’importance universelle donnée aux droits de l’homme en dépit des critiques visant leur côté trop « occidental ». C’est pourquoi j’estime personnellement qu’il faut être relativiste à propos du bien et universaliste à propos du juste<ref>« Le juste concerne notre rapport aux autres, ce que nous leur devons, ce qui constitue une relation interpersonnelle équitable. Par contraste, « bien » renvoie au style de vie personnel qu’on devrait adopter, à ce qu’est une vie bonne : hédoniste ou ascétique, nomade ou sédentaire, individualiste ou tournée vers la collectivité, casanière ou aventurière, etc. » (Ruwen Ogien, L'Obs, 16/06/2016)</ref>.|Ruwen Ogien|L'Obs, 16/06/2016}}<br />
<br />
Cependant, pour Ruwen Ogien, l’éthique minimale n’est ni un libéralisme politique (car c’est un libéralisme qui est « moral ») ni un libertarianisme (puisqu’il ne repose pas sur l’idée de propriété pleine de soi-même). Mais l’éthique minimale prend certainement place dans le même espace logique en philosophie morale, celui qui contient aussi les conceptions de [[John Stuart Mill]].<br />
<br />
== Extrait d'une interview inédite communiquée par l'auteur à [[Utilisateur:Dilbert|Dilbert]] le 2/4/2007 ==<br />
<br />
'''Vous sentez-vous plus proche des libertariens comme [[Nozick]] ou [[Peter Vallentyne|Vallentyne]] ?'''<br />
<br />
''Les libertariens de droite (Nozick) ou de gauche (Vallentyne) font reposer leurs conceptions sur l’idée de « pleine propriété de soi-même » (de son corps de sa vie, de son travail).''<br />
<br />
''Personnellement, je ne fais jamais référence à cette idée qui me paraît confuse.''<br />
<br />
''En fait, je crois qu’on pourrait résumer mon point de vue en disant que je cherche à débarrasser non seulement les systèmes politiques et juridiques mais aussi les systèmes moraux de ce qu’on appelle en histoire du droit les « crimes sans victimes ».''<br />
<br />
''(...)Dans tous ces cas, on peut en effet se demander « Où sont les victimes ? », c’est-à-dire « Où sont les personnes physiques, concrètes, qui ont directement subi des dommages contre leur gré » ?''<br />
<br />
''À mon avis, il est possible d’étendre ces qualifications au domaine moral (...) La question que je me pose par rapport aux libertariens est celle de savoir dans quelle mesure il est nécessaire de faire appel à la notion de « pleine propriété de soi » pour justifier l’exclusion des crimes moraux sans victimes.''<br />
<br />
''Je crois que ce n’est pas nécessaire.''<br />
<br />
''C’est évident pour les crimes contre des entités abstraites ou symboliques comme Dieu ou le drapeau de la nation. Je ne vois pas très bien comment l’idée de pleine propriété de soi pourrait servir à débarrasser notre droit et notre morale des crimes de blasphème, de sacrilège et d'outrage au drapeau.''<br />
<br />
''Pour l’exclusion des torts qu’on se cause à soi-même, sa légitimité me paraît pouvoir être établie aussi sûrement par l’incohérence de l’idée de devoir moral envers soi-même que par l’appel à l’idée de pleine propriété de soi.''<br />
<br />
''Pour l’exclusion des échanges marchands et non marchands, sexuels ou autres, entre personnes consentantes, je me demande seulement si l’appel à l’idée de propriété de soi pour la justifier n’implique pas une idée trop forte ou autodestructrice du consentement.''<br />
<br />
Le texte intégral est consultable en ligne sur [[Catallaxia]] : [[:ca:Ruwen Ogien:Interview inédite|texte complet]]<br />
<br />
== Publications ==<br />
* ''Réseaux d'immigrés : ethnographie de nulle part'', (avec Jacques Katuszewski), Éditions ouvrières, 1981.<br />
* ''Théories ordinaires de la pauvreté'', PUF, 1983.<br />
* ''Un portrait logique et moral de la haine'', L'éclat, 1993.<br />
* ''La faiblesse de la volonté'', PUF, 1993.<br />
* Traduction de l'ouvrage de Thomas Nagel ''Qu'est-ce que tout cela veut dire? : une très brève introduction à la philosophie'', L'éclat, 1993<br />
* ''La couleur des pensées : sentiments, émotions, intentions'' (avec Patricia Paperman), EHESS, (coll. Raisons pratiques),1995.<br />
* ''Les causes et les raisons : philosophie analytique et sciences humaines'', Jacqueline Chambon, 1995.<br />
* Co-traduction de l'ouvrage de G.E. Moore, "Principia Ethica", Paris, PUF, 1998.<br />
* ''Le réalisme moral'', Paris, P.U.F, 1999.<br />
* ''L’enquête ontologique. Du mode d’existence des objets sociaux'', (avec Pierre Livet), EHESS,(Coll. Raisons pratiques), 2000.<br />
* ''Raison pratique et sociologie de l’éthique'', Paris, CNRS éds, (avec Simone Bateman-Novaes et Patrick Pharo), 2000.<br />
* ''La honte est-elle immorale ?'' Bayard, 2002.<br />
* ''Le rasoir de Kant et autres essais de philosophie pratique'', L’éclat 2003.<br />
* ''Penser la pornographie'', PUF, Coll. Questions d’éthique, 2003.<br />
* ''La philosophie morale'' (avec [[Monique Canto-Sperber]] ), PUF, 2004.<br />
* ''La panique morale'', Grasset, 2004.<br />
* ''Pourquoi tant de honte ?'' Nantes, Pleins Feux, 2005.<br />
* ''Dictionnaire de la pornographie'', (dir. Philippe Di Folco), PUF, 2005<br />
* ''La sexualité'', (avec Jean-Cassien Billier), Comprendre, PUF, 2005.<br />
* ''La morale a-t-elle un avenir ?'', Pleins Feux, 2006.<br />
* ''L'éthique aujourd'hui. Maximalistes et minimalistes'', Paris, Gallimard, 2007.<br />
* ''La liberté d'offenser. Le sexe, l'art et la morale'', Paris, La Musardine, 2007.<br />
* ''Concepts de l'éthique'', Paris, Hermann, 2008 (avec Christine Tappolet).<br />
* ''La vie, la [[mort]], l'État. Le débat bioéthique'', Paris, Grasset, 2009.<br />
* ''Le corps et l'argent'', Paris, La Musardine, 2010.<br />
* ''L’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale'', Paris, Grasset, 2011.<br />
* ''L'État nous rend-il meilleurs ? Essai sur la liberté politique'', Folio, 2013.<br />
* ''Mon dîner chez les cannibales'', Grasset, 2016.<br />
* ''Mes mille et une nuits - La maladie comme drame et comme comédie'', Albin Michel, 2017<br />
<br />
== Citations ==<br />
* {{Guil|Les philosophes ont toujours eu du mal à définir la rationalité. Mais ils n'ont jamais été avares d'exemples d’irrationalité. [...] Je me range aux côtés des philosophes pour qui la faiblesse de la volonté n'est pas toujours ou pas nécessairement irrationnelle. La force de volonté n'est pas toujours une vertu et la faiblesse de volonté n'est pas toujours un vice. Lorsque les projets d'un agent sont mauvais, il est bon que sa volonté soit faible, afin qu'il ne puisse pas les réaliser}}. <br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références | colonnes = 2}}<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{fr}}[http://cerses.shs.univ-paris5.fr/spip.php?article110 Page personnelle de Ruwen Ogien] (Adresse introuvable)<br />
* {{fr}}[https://blogs.mediapart.fr/ruwen-ogien/blog Le blog de Ruwen Ogien, sur Mediapart]<br />
* {{fr}}{{mp3}}[http://www.creum.umontreal.ca/spip.php?article242 Entretien avec Ruwen Ogien : "Penser la pornographie"] <br />
* {{fr}}[http://fredericjoignot.blogspirit.com/archive/2007/03/01/presidentielle-gare-au-paternalisme-comme-au-maternalisme.html Présidentielle : gare au paternalisme... comme au maternalisme] (interview du 2 mars 2007, Le Monde)<br />
* {{fr}}[http://www.scienceshumaines.com/halte-a-la-panique-morale-_fr_6464.html Halte à la panique morale !]<br />
* {{fr}}{{pdf}}[http://www.erudit.org/revue/philoso/2001/v28/n1/004963ar.pdf Le rasoir de Kant]<br />
* {{fr}}{{video}}[http://www.dailymotion.com/video/xyn7z5_ruwen-ogien_news La liberté de l'esprit : l'éthique au quotidien (conférence-débat du 20 mars 2013)]<br />
<br />
{{Portail philosophie}}<br />
{{Portail auteurs}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Ogien, Ruwen}}<br />
[[Catégorie:XXIe siècle]]<br />
[[Catégorie:Philosophes]]<br />
<br />
[[ca:Ruwen Ogien]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Bahamas&diff=198957Bahamas2022-06-26T16:27:36Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Les [[Bahamas]], officiellement appelées le Commonwealth des Bahamas, est un pays de l'archipel Lucayan<ref>qui occupe 97 % de la superficie terrestre de l'archipel Lucayan et abrite 88 % de la population de l'archipel.</ref> des Antilles situé dans l'océan Atlantique<ref><br />
<br />
Le pays est situé au nord de Cuba et au nord-ouest de l'île d'Hispaniola (séparée entre Haïti et la République dominicaine) et les îles Turques et Caïques, au sud-est des États Unis (État de Floride) et à l'est des Florida Keys. Le territoire des Bahamas englobe 470 000 km2 d'espace océanique. </ref>. L'État archipel se compose de plus de 3000 îles, cayes<ref>Une caye, également écrit key (prononcé [kaj]), est une petite île basse principalement composée de sable et de corail.</ref> et îlots. <br />
<br />
La capitale est Nassau, au-dessus de l'île de New Providence. Christophe Colomb fut le premier Européen à voir les îles en cherchant le "Nouveau Monde" en [[1492]]. Plus tard, les Espagnols ont réduit les autochtones en esclavage et les ont expulsé sur Hispaniola, après quoi les îles des Bahamas ont été pour la plupart désertes de [[1513]] à [[1648]]. En [[1649]], des aventuriers des Bermudes se sont installés sur l'île d'Eleuthera. Lorsque les Britanniques ont réprimé la piraterie, les Bahamas sont devenues une colonie de la couronne britannique en [[1718]]. Après la guerre d'indépendance américaine, des milliers de loyalistes américains débarquèrent aux Bahamas, des esclaves avec eux. Ces derniers ont permis le développement des plantations sur des terres concédées aux colons. La traite des esclaves fut abolie par les Britanniques en [[1807]], mais l'esclavage aux Bahamas ne l'a été qu'à partir de [[1834]]. Les Africains libérés des navires négriers illégaux ont trouvé refuge sur les îles par la Royal Navy, tandis que certains esclaves nord-américains et Séminoles se sont enfuis aux Bahamas depuis la Floride. Les esclaves transportés par les navires d'autres nations qui atteignaient les Bahamas obtenaient de facto la reconnaissance de leur liberté<ref>Aujourd'hui, les Afro-Bahamiens représentent 90 % de la population des 400 000 habitants.</ref>. Le pays a obtenu son indépendance en [[1973]] et fut dirigé par Sir Lynden O. Pindling, avec Elizabeth II comme reine. Le pays était alors quasiment exempt de dettes publiques car la tradition de la comptabilité publique anglaise prévoyait qu'aucune colonie ne soit dépendante financièrement de la Couronne.<br />
<br />
Aujourd'hui, les Bahamas sont l'un des pays indépendants les plus riches des Amériques (après les États-Unis et le Canada), avec une économie basée sur le tourisme et la finance offshore. Les Bahamas sont passées en peu de temps d'un statut de pays du tiers-monde à un statut de leader mondial. Pourtant, il y a encore quelques années, la situation était dramatique. Le soutien de l'État aux syndicats puissants a augmenté à la fois les conflits sociaux et les coûts de main-d'œuvre tout en réduisant la productivité du travail. Les résultats du keynésianisme ont été l'inflation, la montée en flèche de la dette publique et finalement le déclin économique.<br />
<br />
Entre [[1970]] et [[2000]], le gouvernement des Bahamas n'a jamais cessé de croître en taille absolue et il a fini par socialiser l'économie entière. L'économie est alors devenue de moins en moins compétitive. Peu disposé à réduire les dépenses, le gouvernement a fortement augmenté les impôts et les taxes à tel point d'atteindre des rendements décroissants. Plus alarmant, le tourisme et le secteur financier sont devenus marginaux sur les marchés mondiaux. Le Parti libéral progressiste a été remplacé par le Mouvement national libre (Free National Movement) appuyé par la création d'un think tank libéral. Les libéraux ont lancé de nouvelles initiatives pour sortir de cette ornière. Ralph J. Massey<ref>Ralph J. Massey, né en [[1929]] à Cleveland, dans l'Ohio, aux États-Unis, est résident des Bahamas, conseiller de fonds d'investissement internationaux et homme d'affaires à la retraite. Il est diplômé magna cum laude / Phi Beta Kappa de la Case-Western Reserve University et a ensuite reçu cinq offres d'aide aux études supérieures. Il est allé faire ses études au Centre des relations industrielles à l'Université de Chicago. Par la suite, il est devenu chercheur associé en économie. Trois ans plus tard, le Centre a fermé. Il fait face alors à un dilemme, soit de commencer une nouvelle thèse sous la direction de [[Milton Friedman]], soit d'accepter un poste d'économiste chez Ford Motor. Il a alors quitté Chicago pour élever sa famille et poursuivre une carrière longue de 36 ans qui l'a conduit aux Bahamas jusqu'à devenir vice-président de la Chemical Bank, avant de prendre sa retraite. Avant ceci, il avait occupé des postes de cadre à la Mainville corporation et à la Kimberley-Clark. Par la suite, il fut membre fondateur du Nassau Institute, consultant auprès de l'Association des employeurs hôteliers et journaliste. James Massey estime (1997a) que la force culturelle des Bahamas repose sur la tradition des valeurs religieuses et sa reconnaissance de sa propre identité. Certaines valeurs clairement identifiées déterminent le succès. Par exemple, que l'entraide spontané au niveau de la famille ou de la communauté, que la croyance forte qu'un travail acharné aboutisse au succès, que les fruits de l'épargne sont palpables à long terme, que l'éducation et la formation sont primordiaux à tout instant de la vie ont fait leurs preuves de succès dans le monde entier. Il s'appuie sur [[Thomas Sowell]] (Discrimination and the market) pour affirmer que les avantages culturels qui permettent à certains groupes d'évoluer plus rapidement et, en particulier, de passer de la pauvreté à l'aisance n'ont pas besoin d'être des compétences spécifiques réservées à une élite. Il insiste également pour indiquer que les attitudes et les habitudes de travail sont souvent plus cruciales mais qu'elles prennent plus de temps à acquérir que des compétences spécifiques. Se référant à l'ouvrage de Francis Fukuyama, "Trust", il note que l'économie fait partie d'un ensemble plus vaste et qu'elle constitue une partie cruciale de la vie sociale. Mais aussi, le bien-être d'une nation, ainsi que sa capacité à être compétitive, sont conditionnés par une seule caractéristique culturelle omniprésente : le niveau de confiance inhérent à la société. Par conséquent, la confiance exerce une influence directe sur le bien-être intérieur et l'ordre international de l'économie. Elle est liée par une grande variété de normes, de règles, de routines, d'obligations morales et d'autres habitudes.<br />
<br />
* [[1995]], Ralph J. Massey, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No2-1995.pdf "Comments on the 1995 Bahamas Budget debate"], Foundation of Economic Freedom, n°1, Bahamas: Nassau, pp8-15<br />
<br />
* [[1996]], Ralph J. Massey, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No2-1996.pdf "The Bahamas, Freedom and growth"], Foundation of Economic Freedom, n°2, Bahamas: Nassau, pp1-11<br />
<br />
* [[1997]], Ralph J. Massey, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No2-1997.pdf "Economic Freedom and the FNM"], Foundation of Economic Freedom, n°2, Bahamas: Nassau, pp7-15<br />
<br />
* [[2014]], Ralph J. Massey, "What Happened to America?: From Karl Marx to the Radical Socialism of President Obama... His Dreams, Politics, and Performance in Office", Austin Macauley Publishers Ltd<br />
</ref>, co-fondateur de la Foundation of Economic Freedom<ref>La Foundation of Economic Freedom (Fondation pour la liberté économique) est un institut de recherche et d'enseignement indépendant qui promeut aux Bahamas une compréhension de l'économie de marché. Elle a fait venir des économistes (Nicholas F. Brady, Alvin Rabushka), des auteurs et des analystes aux Bahamas pour s'entretenir avec des membres clés de la communauté bahamienne de l'avenir du pays. Depuis quelques années, elle changé de nom pour devenir le Nassau Institute. <br />
<br />
:Nicholas F. Brady était secrétaire du Trésor, aux États-Unis, sous la Présidence de [[Ronald Reagan]] et de celle de George Bush.<br />
* [[1995]], Nicholas F. Brady, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No2-1995.pdf "Remarks before the Bahamas Commerce of chamber Business awards banquet"], Foundation of Economic Freedom, n°1, Bahamas: Nassau, pp1-7<br />
<br />
</ref>, proposa la transformation des Bahamas en un « tigre économique » des Caraïbes. Cela impliquait un changement gigantesque par rapport aux politiques et programmes socialistes alors en vogue. Le programme des libéraux avançait la privatisation totale ou partielle des hôtels mais aussi de Bahamasair, une banque commerciale, dans les services publics et de la poste. Ralph J. Massey écrit que l'entreprise privée peut très bien gérer ces activités plus efficacement tout en protégeant l'intérêt public. Cela passe, ajoute-t-il par un changement du climat entrepreneurial plus favorable au capital privé et de favoriser la confiance de la population dans le système de la libre entreprise. L'ancien banquier à la retraite précise que le rôle du secteur privé est essentiel à la stratégie du Tigre des Caraïbes, en particulier dans le processus de la littératie financière et dans la prise de risques entrepreneuriaux. C'est-à-dire qu'il est important que les gens comprennent le fonctionnement bénéfique de l'épargne et de l'investissement dans une économie et des risques encourus lorsque l'État interfère dans ce processus.<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
<br />
<references /><br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
<br />
* [[1995]], Ralph J. Massey, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No1-1995.pdf "A Policy Statement. The Caribbean Tiger: A Development Strategy for the Bahamas"], Foundation of Economic Freedom, n°1, Bahamas: Nassau<br />
** Repris en [[1998]], [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No1-1998.pdf "The Caribbean Tiger: A Development Strategy for the Bahamas"], Foundation of Economic Freedom, n°1, Bahamas: Nassau<br />
<br />
* [[1997]], Alvin Rabushka, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No1-1997.pdf "Restructuring the Bahamian economy for the 21st century"], Foundation of Economic Freedom, n°1, Bahamas: Nassau, pp9-21<br />
<br />
* [[1999]], Ralph J. Massey, [https://www.nassauinstitute.org/files/Review-No1-1999.pdf "Privatization. The Bahamasair case"], Foundation of Economic Freedom, n°1, Bahamas: Nassau, pp1-8<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Populisme&diff=198447Populisme2022-06-21T11:21:07Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Le [[populisme]] est une attitude ou rhétorique critique et idéologique opposant les intérêts et politiques d'une élite minoritaire aux désirs et intérêts d'un [[peuple]] majoritaire. Le populisme est aussi désigné comme l’exaltation du sentiment de fierté d’appartenir à un groupe qualifié {{guil|populaire}} qui serait méprisé par ses dirigeants. Le populisme est un terme qui peut avoir plusieurs sens, un style rhétorique et démagogique, un certain autoritarisme décomplexé, un activisme protestataire ou encore une affirmation identitaire.<br />
<br />
Le terme de "populiste" est d'abord une expression péjorative prenant la forme d'une injure, un [[motvirus]] utilisé autant dans le journalisme que dans le milieu politique. Elle prend la forme d'une accusation contre ceux qui profitent de toute situation de crise pour promouvoir des idées de complot afin d'installer le malaise général et le mécontentement des masses populaires. Selon cette idée, l'élite trahirait les intérêts de la plus grande partie de la population ; les populistes proposent donc de retirer l'appareil d'[[État]] des mains de cette élite égoïste, corrompue, voire criminelle, pour le « mettre au service du peuple ». Afin de remédier à cette situation, le leader populiste propose des solutions simplistes, mais ignore complètement les réalités de la société, notamment le fait qu'elles doivent tenir compte des avis parfois contradictoires de la [[société civile]], comme de la complexité des situations décrites. Ces solutions sont présentées comme applicables tout de suite et émanent d'une opinion publique présentée comme monolithique.<br />
<br />
Bénéficiant d'un certain charisme médiatique, les populistes critiquent généralement les milieux d'argent ou une minorité quelconque (ethnique, politique, administrative, etc.), censée avoir accaparé le pouvoir ; ils leur opposent une majorité postulée, qu'ils courtisent. S'ils accèdent au pouvoir, il peut leur arriver de supprimer les formes traditionnelles de la [[démocratie]], au profit d'[[institution]]s autoritaires, présentées comme servant plus authentiquement "le peuple".<br />
[[Image:Politicians-interested-in-people.jpg|thumb|right|Les politiques s'intéressent au [[peuple]]. Ce n'est pas forcément une qualité : les puces s'intéressent bien aux chiens.]]<br />
==Histoire==<br />
<br />
D'un point de vue historique, nous retrouvons le phénomène populiste dans la seconde moitié du {{s|XIX}}, en [[Russie]] et aux [[États-Unis]]. En plein essor économique, les États-Unis sont divisés entre les sociétés agraires, particulièrement dans le sud, et la société industrialisée représentée par le nord. De l'âge doré américain (''Gilded Age'') surgit un mouvement de protestation exprimée par des exploitants agricoles contre les alliés des monopoles, les [[Ploutocratie|ploutocrates]]. Subissant les fardeaux de la fiscalité, les agriculteurs sont confrontés à des tarifs prohibitifs qu'un accès privilégié au domaine public avait permis aux compagnies de chemin de fer de leur imposer. D'autres mouvements, notamment ouvriers, se sont organisés contre des taux d'intérêt qu'ils jugeaient abusifs, sans forcément dénoncer les privilèges de [[monopole]] qui permettent de gonfler les marges bancaires. L'[[égoïsme]] à courte vue, assorti d'une confusion idéologique, aura empêché ces deux types d'intérêts organisés de s'unir contre la distribution par l'État de [[privilège]]s sur le dos des populations. Nous sommes ici loin de l'image idyllique du {{guil|rêve américain}} imaginée par l'historien James Truslow Adam.<br />
<br />
A la même époque, la [[Russie]] connaissait un mouvement politique radical qui s'opposait au tsarisme et qui visait à instaurer un système d'économie [[socialisme|socialiste]] agraire, le mouvement des Narodniki (du terme russe ''narod'' signifiant peuple, narodnichestvo est la traduction de populisme au sens du {{s|XIX}}). Les militants narodniks considéraient la paysannerie russe comme la force principale de la révolution à venir. Rapidement interdit par la police, le mouvement devint ensuite une [[société secrète]], recourant fréquemment à la violence et à l'assassinat pour faire entendre ses idées.<br />
<br />
En France, le boulangisme, mouvement né vers la fin du {{s|XIX}}, est incarné par la figure du général Georges Boulanger qui fut ministre de la Guerre du gouvernement Freycinet. Dans un contexte social de crise et mécontentement, ce mouvement protestataire anti-élitiste oppose ceux d'en haut, le parlementarisme oligarchique corrompu, à ceux d'en bas, les couches populaires. Rassemblant les {{guil|les vaincus d'hier et les déçus de toujours}}, ceux qui se sentent abusés, ruraux, ouvriers, mineurs, cheminots et grévistes, le boulangisme est entretenu par l'esprit de revanche, le sentiment nationaliste et le désir de transformation sociale.<br />
<br />
Le populisme latino-américain, notamment dans le cas brésilien qui va de la période entre [[1930]] et [[1945]], avec la figure du très populaire {{guil|père des pauvres}}, Getúlio Vargas. Viens ensuite la période de la république populiste entre [[1945]] et [[1964]] où se sont succédés une dizaine de présidents. <br />
<br />
Par la suite, dans la foulée des [[nationalisme]]s, le thème de l'émancipation du peuple a inspiré de nombreux partis politiques dits ''populistes'', qui pouvaient dénoncer d'autres ''ennemis du peuple''.<br />
<br />
Le boulangisme, le péronisme, ainsi que le poujadisme sont des mouvements populistes. Pour la philosophe et romancière Chantal Delsol, le populisme est l'opposé de l’émancipation et universalité des Lumières et s'enracine dans le ''particulier'', c'est un terme que l’on trouve déjà dans l'ancienne Grèce pour opposer un petit nombre d'universalistes à un grand nombre de particularistes (l'''idiotès'' grec), l'idiot est un esprit imbu de sa particularité<ref>Chantal Delsol, "Populisme, les demeurés de l’histoire", Rocher, 2015.</ref>. Dans son acception contemporaine, elle affirme qu' « est populiste le peuple qui n’est pas de gauche ».<br />
<br />
==Populisme contemporain==<br />
<br />
Le {{guil|populisme}} est devenu un mot {{guil|populaire}} parmi les journalistes, les politiques, les intellectuels, il s'est banalisé, devenu à la fois instrument d'opinion et arme de nuisance politique.<br />
On use souvent aujourd'hui de la qualification de ''populisme'' comme un synonyme de [[démagogie]] ou discours démagogique, surtout vis-à-vis de mouvements d'opposition. Ce qualificatif est tronqué, dans le sens où le démagogue utilise un discours cherchant à séduire par la ruse et la flatterie afin de gagner en popularité, alors que le populiste lui, bien qu'il puisse recourir à l'art de la démagogie, cherche avant tout à ébranler toute confiance vis-à-vis du [[pouvoir]] dirigeant, les élites ou les partis politiques traditionnels.<br />
<br />
Une des explications de la montée du populisme est liée aux déceptions des promesses de la [[démocratie]] représentative et le sentiment d'abandon des classes moyennes et des couches populaires par les pouvoirs politiques. Devenu objet d'échange social, le {{guil|peuple}} est convoité à la fois en tant qu'électorat et consommateur de services fournis par l'État. Le clientélisme politique est donc source de [[corruption]] et conflit d'intérêts. La vague populiste naît dans un climat d'[[interventionnisme]] politique aggravé où l'appel aux émotions identitaires et un rejet de la classe politique au pouvoir sont accentués. Dans l'opinion publique le pouvoir élitiste est perçu comme corrompu et coupé de la réalité.<br />
<br />
Selon Francis Fukuyama, les leaders populistes en [[2018]] sont [[Donald Trump]] ([[États-Unis]]), qualifié de {{guil|pluto-populist}} par Martin Wolf du Financial Times, [[Vladimir Poutine]] ([[Russie]]), Recep Tayyip Erdogan ([[Turquie]]), Viktor Orbán ([[Hongrie]]), Jaroslaw Kaczynski ([[Pologne]]) et Rodrigo Dutertre ([[Philippines]]). Selon Fukuyama, « ils revendiquent une connexion directe et charismatique avec "le peuple", souvent défini en termes étroitement ethniques qui excluent de larges parties de la population ».<br />
<br />
Dans une atmosphère conspirationniste le populisme peut être perçu comme un endoctrinement des masses populaires dans une logique d'oppositions adverses : un groupe, par sa situation, condition, croyance ou affection est considéré comme une victime d'un autre groupe.<br />
<br />
== Crise de représentation démocratique et politique identitaire ==<br />
<br />
Le populisme appartient désormais au vocabulaire de la démophilie, son emploi et son succès se retrouvent dans la presse et dans les commentaires politiques expliquant les résultats électoraux. Ainsi, les réussites électorales des partis {{guil|extrêmes}} face aux partis traditionnels s'expliqueraient en grande partie par les symptômes manifestes d'une crise de la [[démocratie représentative]].<br />
<br />
Dans le discours actuel l’abstention électorale pourrait s'expliquer par une crise de représentativité s'exprimant par un malaise, un dégoût, voire une colère exprimée contre le système politique représentatif : les citoyens seraient mal représentés ou pas du tout, ni compris ni entendus. Dans ce sens la représentation serait une apparence trompeuse n'exprimant pas l'authentique volonté du peuple. Manifestement l'expression de la volonté de tout le peuple est l'idéal de toute démocratie. La représentation démocratique est cette idée que les élus se substituent aux représentés, supposés connaître les affaires publics en toute connaissance de cause.<br />
<br />
Sans mesurer réellement les limites de la démocratie et de l'action politique, l'adjonction de l'idée de volonté populaire avec celle de l'application concrète de l'interventionnisme politique de l'État dans le fonctionnement d'un ordre social a créé un certain [[scepticisme]] envers les questions d'efficacité. Efficacité politique, économique, sociale, les échéances électorales sont vécues comme l'épreuve des réalisations concrètes.<br />
Une certaine idée démocratique renvoie à l'idée que le rôle de l'État est de garantir la réussite, non pas seulement de certains, d'une élite, d'un certain nombre de groupes d'intérêts subventionnés, mais de tous pris ensemble. Le peuple est pris pour une entité homogène comme un organisme unique, le commun est uni par l'idée d'identité.<br />
<br />
Hier, la mouvance altermondialiste nous alarmait de l'impérialisme américain et son invasion culturelle et économique. Aujourd'hui, la peur de la [[mondialisation]] et son pouvoir de domination, pour aboutir à la peur du [[fondamentalisme]] islamique et son association à l'immigration et au [[multiculturalisme]]. Peur de perdre sa culture, son identité, quelle que soit la conjugaison du temps. Dans ce climat, la préoccupation sécuritaire et le protectionnisme économique prennent le pas sur toute autre considération d'actualité.<br />
<br />
{{guil|Que voulons-nous dire quand nous parlons de civilisation ? Une civilisation est une entité culturelle}}. - Samuel P. Huntington<br />
<br />
== Élitisme et démocratie ==<br />
<br />
Une élite est qualifiée en tant que groupe social occupant une position dominante ou exerçant une domination éclairée. L'élite est tout groupe qui occupe les hautes positions produites par la société. Le processus de formation d'une élite au sein d'une organisation se fait par l'identification d'une [[hiérarchie]] (les gouvernants et les gouvernés) et une différenciation entre une élite du pouvoir et la société de masse. La [[démocratie]] suppose dans son idéal la participation authentique des citoyens à la [[souveraineté]], par l’intermédiaire du suffrage universel. Au sein de l'élitisme démocratique s'est forgée l'idée d’ascension sociale, idée égalitariste qui consiste à donner à tous la possibilité d'accès aux hautes positions, que chacun dispose des mêmes chances d’appartenir à une élite. La promotion selon le mérite et la compétence participe activement de la vision élitiste démocratique.<br />
<br />
L'élite bénéficie d'un certain prestige et une certaine excellence, par ses qualités et valeurs elle est sélectionnée et considérée comme le groupe des individus le plus aptes à gouverner. La vision élitiste de la société consiste dans la sélection des {{guil|meilleurs}} dans l'exercice du pouvoir au sein d'une organisation, étatique, économique ou culturelle.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
* [[Christoph Blocher]]<br />
* [[Nigel Farage]]<br />
* [[Donald Trump]]<br />
* [[Théorie du complot]], [[État profond]]<br />
<br />
==Notes et références==<br />
{{références | colonnes = 2}}<br />
<br />
==Bibliographie==<br />
* [[2015]] : ''Populisme, les demeurés de l’histoire'', Chantal Delsol, Rocher<br />
* [[2018]] : ''Identity: Contemporary Identity Politics and the Struggle for Recognition'', Francis Fukuyama, Profile Books Ltd<br />
* [[2020]] : ''Le siècle du populisme'', Pierre Rosanvallon, Seuil<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
*{{fr}}[https://www.contrepoints.org/2017/09/20/298869-interview-de-tom-g-palmer-face-populisme-rationalite-liberaux Tom Palmer : « Face au populisme, la rationalité des libéraux »] (Contrepoints, 20/09/2017)<br />
*{{fr}}[https://www.contrepoints.org/2018/12/13/332355-que-faire-face-au-populisme-la-reponse-liberale Que faire face au populisme ? La réponse libérale] ([[Christian Michel]]) (Contrepoints, 17/12/2018)<br />
*{{fr}}[[:Fichier:Libertarianisme_et_populisme__quelle_stratégie-HOPPE-2017.pdf|Libertarianisme et populisme : quelle stratégie ? Conférence Property and Freedom Society 2017]], [[Hans-Hermann Hoppe]]<br />
*{{fr}}[https://journaldeslibertes.fr/article/ce-que-revele-une-analyse-economique-du-populisme/ Ce que révèle une analyse économique du populisme], par Pierre Garello<br />
* {{fr}}[https://www.iedm.org/fr/le-populisme-est-il-possible/ Le populisme est-il possible?], Par Pierre Lemieux<br />
<br />
==Citations==<br />
* La réalité du système actuel est qu'il est constitué d'une alliance malsaine entre la grande entreprise démocrate-sociale et des élites des médias qui, par le truchement d'un Etat obèse, privilégient et exaltent une sous-classe parasitaire, laquelle pille et opprime l'ensemble des classes moyennes et travailleuses de l'Amérique. Par conséquent, la bonne stratégie pour les libéraux et les paléoconservateurs est une stratégie de "populisme de droite," c'est-à-dire : exposer et dénoncer cette alliance maudite et inviter à descendre de notre dos cette alliance médiatique entre la social-démocratie et la classe exploiteuse des classes moyennes et travailleuses. ([[Murray Rothbard]], [http://herve.dequengo.free.fr/Rothbard/Articles/RRR_1.htm Le populisme de droite], 1992)<br />
* Ce sont les communistes d'après-guerre qui, les premiers, eurent l'idée d'employer, jusqu'à plus soif, ce qualificatif de façon péjorative pour déconsidérer tout discours non stalinien s'adressant au peuple (trotskiste et titiste compris) et les amalgamer avec le [[nationalisme]] réactionnaire et le [[fascisme]]. (Jean-François Kahn, l'Hebdo, 04/04/2013)<br />
* J’apprends que le gouvernement estime que le peuple a trahi la confiance du régime et devra travailler dur pour regagner celle des autorités. Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? (Bertolt Brecht, ''La Solution'')<br />
* Si le populisme est à l’ordre du jour, c’est parce que la démocratie ne tient pas ses promesses. La classe politique s’est coupée de la société. Elle a pris le visage d’une partitocratie ou d’une oligarchie gouvernante, et les citoyens ont le sentiment de ne plus être écoutés, et encore moins représentés, d’être délaissés en matière économique et sociale. L’actualité du populisme, c’est l’actualité d’une fatigue démocratique, c’est l’ombre noire des dysfonctionnements démocratiques. (Pierre Rosanvallon, L'Obs, 01/12/2016)<br />
* Toute stratégie libertarienne réaliste de changement doit être une stratégie populiste. ([[Hans-Hermann Hoppe]], 2017)<br />
* Le secret du populisme, c'est de faire croire au peuple qu'il existe en tant que tel. ([[Gaspard Koenig]], ''Time to Philo'', 2017)<br />
* Le populisme est une idéologie de synthèse qui permet à la droite de trouver le chemin des classes populaires en adoptant un style de gauche ; la radicalité est une mythologie qui rapproche les extrêmes dans un rejet commun de la réforme et du compromis et facilite, le cas échéant, la circulation de l'un à l'autre. Dans certaines conditions de température et de pression politiques la radicalité de gauche ou la radicalité populiste peuvent accéder au pouvoir. Elles en font alors – dans cet "alors" se niche l'Histoire – un usage qui satisfera, en proportions variées, le goût de l'absolu qui anime les radicaux et la servitude volontaire qui anime les populistes. On appelle ça une catastrophe. (Pascal Ory, ''Peuple souverain'', 2017)<br />
* Les partis de gauche ont répandu l'idée que les problèmes politiques étaient tranchés par la force numérique des factions, alors qu'en pratique ils se sont comportés comme s'ils avaient saisi l'importance stratégique des intellectuels. Que ce soit par préméditation ou par la force des circonstances, ils ont toujours consacré leurs efforts à obtenir le soutien de cette élite, alors que les partis plus conservateurs ont régulièrement, mais sans grand succès, agi selon une conception naïve de la démocratie de masse, en essayant vainement de toucher et de convaincre l'électeur de base. ([[Friedrich Hayek]], 1967)<br />
* Être populiste, c’est vouloir rendre au peuple le pouvoir décisionnel et le contrôle de sa vie confisqués par les élites mondialisées. C’est la seule façon pour un peuple d’être réellement libre. (Steve Bannon, ''Valeurs Actuelles'', 15/03/2018)<br />
* Les partis populistes mainstream sont libéraux – au moins au sens minimal qu’ils soutiennent le règne de la loi, les droits individuels (y compris les droits des minorités), la division et la dispersion du pouvoir. Dans les termes qui sont ceux du Royaume-Uni, tant Nigel Farage, de l’Ukip, que Nick Clegg, des libéraux-démocrates, sont des libéraux. (David Goodhart, ''Figaro Magazine'', 09/11/2018)<br />
* Si l’avenir est porté par les jeunes, les plus instruits et les citadins – et on se demande par qui d’autre il pourrait l’être – alors l’avenir n’est pas au populisme. ([[Christian Michel]])<br />
* Les dirigeants populistes arrivent au pouvoir en promettant de voler les riches. Puis ils deviennent riches et les ennuis commencent. ([[Bill Bonner]], janvier 2019)<br />
* Le populisme est politiquement une droite radicale, mais son génie propre est de l’être dans un style de gauche radicale, qui permet de ratisser large. Voilà pourquoi « populisme de gauche » est une contradiction dans les termes. (...) j’y vois surtout l’indice d’un échec intellectuel – l’impossibilité de continuer à raisonner sur les bases marxistes – et d’un échec politique – celui de la plus longue expérience de gauche radicale de l’histoire moderne (l’URSS) et de son effondrement, suivi par ceux du maoïsme et du castrisme. On jette le prolétariat avec l’eau du bain, on substitue à la lutte des classes les clivages bas/haut et peuple/élite. Lénine doit se retourner dans son mausolée. (Pascal Ory, L'Obs, 07/02/2019)<br />
* Etre populiste, c’est être à la fois opposé aux élites et favorable au principe de [[subsidiarité]] : la décision doit se prendre à l’échelle la plus basse possible. (Steve Bannon, Le Figaro Magazine, 12/04/2019)<br />
<br />
{{Portail politique}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Pens%C3%A9e_lib%C3%A9rale_fran%C3%A7aise&diff=198272Pensée libérale française2022-06-18T13:13:49Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>De nombreux auteurs libéraux français du XVIIIe et du XIXe siècle ont joué un rôle central dans la conceptualisation et la diffusion de la pensée libérale dans le monde. Par exemple, les idées libérales provenant aujourd'hui des États-Unis<ref>Clinton Rossiter, 1953, "Seedtime of the Republic: The Origin of the American Tradition of Political Liberty", Harcourt, Brace and World, Inc., New York</ref> ne sont que le retour des idées reformulées, développées, affinées de concepts ou d'analyses dont les prémisses furent initiées par des auteurs français il y a presque trois siècles. La pensée libérale française est aussi différente de celle de l'Angleterre qui dispose de sa propre histoire : circonstance, transmission et développement<ref>Caroline Robbins, [[1968]], "The Eighteenth Century Commonwealthman: Studies in the Transmission, Development and Circumstance of English Liberal Thought from the Restoration of Charles II until the War with the Thirteen Colonies", Atheneum, New York</ref>. <br />
<br />
Les libéraux français ont attaqué très tôt le monopole de l'État car ils étaient intimement convaincus de l'importance du rôle des traditions, du respect des valeurs et des solidarités communautaires que l'État détruisait peu à peu. Ils ont été les premiers à dénoncer l'inexact positionnement de l'État qui conduit inévitablement à l'anomie sociale. Car la '''pensée libérale française''' du XVIIIe et du XIXe siècle était une pensée philosophique, juridique et politique au service d'une pensée économique libératrice de l'individu. Pour les économistes, les choix conscients s'effectuant dans un cadre éthique non conformiste permettent à l'individu d'être libre de faire le bien ou le mal dans la limite de sa prise de responsabilité. Comme l'époque était encore fortement influencée par la religion, l'individu devait assumer ses choix en tant qu'être adulte responsable vis-à-vis de Dieu ou des exigences de sa raison. Dans la pensée libérale, chaque être humain est donc à sa naissance équitablement digne et respectable de devenir un individu reconnu par ses pairs et doté de droits pleins et entiers indépendamment de la volonté formulée par les autres. <br />
<br />
Une grande partie du travail de [[Frédéric Bastiat]] et d'[[Antoine-Louis Destutt de Tracy]] repose sur une analyse sociologique de la classe sociale plutôt que sur l'économie stricto sensu. Un autre libéral français majeur de l'analyse de classe fut [[Charles Comte]], dont le Traité de législation (1826) a eu une influence certaine en Angleterre, notamment chez J. M. Robertson. Charles Comte a travaillé en étroite collaboration avec un autre libéral de premier plan, [[Charles Dunoyer]], dans l'élaboration de la théorie libérale des classes sociales. Dans leur doctrine de "l'industrialisme", ils montrent que le véritable conflit de classe était avant tout un conflit entre les intérêts des acteurs productifs (hommes d'affaires, banquiers, artisans, etc.) et ceux qui utilisaient la prédation et le pouvoir de l'État pour s'enrichir. Malheureusement, Auguste Comte et Saint Simon, d'inspiration socialiste, avec qui ils ont été associés pendant un certain temps, sont devenus célèbres internationalement en grande partie grâce à une déformation étatique des opinions des libéraux français et en occultant l'apport précieux de ceux-ci. Ce n'est que quelques années plus tard que l'américain [[Murray Rothbard]] a pu remettre un éclairage de vérité sur cette approche parasitaire du dualisme des classes sociales en revisitant les auteurs français notamment aussi grâce à ses amis et historiens, [[Leonard Liggio]] et [[Ralph Raico]] ou de l'universitaire australien, [[David Hart]].<br />
<br />
C'est la pensée libérale française qui a su populariser la formule du "laissez faire, laissez passer". Cette réaction injonctive s'adressait à l'enracinement du [[colbertisme]] dans le pays qui avait finalement étouffé par son dirigisme l'économie entière, et qui avait sclérosé de grands pans de secteurs économiques. La volonté était d'assumer librement et indépendamment la responsabilité de développer son activité. Au-delà de l'économie, "Laissez faire, laissez passer", c'est une façon de crier au monde le droit à la liberté d'épanouissement personnel entre et par-delà les frontières sans limitations excessives fixées par des règlements. Chez les libéraux français du XIXe siècle, comme par exemple chez Frédéric Bastiat, le besoin de sécurité est aussi fondamental que le besoin de liberté. Les institutions politiques doivent donc donner les moyens à chacun d'assurer sa sécurité sans empiéter sur leur liberté et celle des autres. Le développement des sociétés de secours mutuels (aides financières privées pour suppléer aux manques de ressources en cas de maladie, de chômage ou de la vieillesse) date de cette époque souvent sur l'initiative d'économistes libéraux. En accentuant le rôle prioritaire des acteurs dans la société civile (la liberté du groupement associatif), les libéraux français considéraient que l'oppression des faibles par les forts ou l'écrasement de la masse sur l'individu pouvaient être évités en prenant une autre voie que le recours systématique à la loi parlementaire, à l'ordonnance du roi ou au décret du chef de l'État. Chaque fois que cela est possible, une intervention de personnes motivées et volontairement associées est préférable à celle de l'État.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
<br />
* [[1929]], Kingsley Martin, "French Liberal Thought in the Eighteenth Century: A Study of Political Ideas from Bayle to Condorcet", Boston: Little, Brown and Company<br />
** Nouvelle édition en [[1963]], Harper Torchbook, New York<br />
<br />
* [[1930]], Harold A. Larrabee, commentaire du livre de Kingsley Martin, "French Liberal Thought in the Eighteenth Century: A Study of Political Ideas from Bayle to Condorcet", The Journal of Philosophy, Vol 27, n°20, September, pp553-559<br />
<br />
* [[1990]], [[Leonard Liggio]], [https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=0Byz9Idb7SXRBNjFjMDk2ZGItYmNjYi00NTE4LTg2YzktMzExZjRlMDE1MGI5&hl=fr&authkey=COmqnZAB "Evolution of French Liberal Thought : From the 1760s to the 1840s"], [[Journal des économistes et des études humaines]], Vol 1, n°1, Hiver, pp101-141<br />
<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Effet_Cantillon&diff=197246Effet Cantillon2022-06-05T16:23:21Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>[[Fichier:Essai sur la nature du commerce en général, par Richard Cantillon.jpg|right|thumb|Couverture du livre dans lequel Cantillon développe sa théorie de l'« effet Cantillon »]]<br />
L''''Effet Cantillon''' est une théorie économique formulée par l'économiste irlandais [[Richard Cantillon]] ([[1680]] - [[1734]]). Celui-ci apporte des éléments nouveaux à l'[[économie]] en s'intéressant à la progressivité de l'[[inflation]]. Il postule ainsi qu'une injection de monnaie dans une économie exerce non pas un effet uniforme sur les prix mais un effet progressif et différencié. Cela est dû au fait que la monnaie se propage progressivement par les échanges. <br />
<br />
Ses théories sont construites à partir de l'étude de la grande inflation du XVI{{e}} siècle due à l'introduction en [[Europe]] de l'[[or]] des conquêtes espagnoles d'Amérique du Sud (''Essai sur la nature du commerce en général'', 1755). C'est la couronne espagnole qui s'enrichit initialement de cet or et Cantillon montre que l’inflation est apparue dans l'économie de manière progressive, en démarrant auprès des fournisseurs du roi d'[[Espagne]] qui voient leurs prix augmenter. L'inflation se déplace en cercles concentriques, à partir d'un petit noyau de personnes (les riches et les puissants) vers un groupe de plus en plus large d'individus qui en sont affectés. On appelle depuis « effet Cantillon » ce caractère progressif de transmission de l'inflation. <br />
<br />
L’[[École autrichienne]] a généralisé ce principe pour expliquer la transmission de la création monétaire dans l'économie :<br />
{{citation bloc | La quantité de monnaie supplémentaire ne vient pas se mettre initialement dans les poches de tous les individus : ceux qui en bénéficient en premier ne reçoivent pas tous le même montant et tous les individus ne réagissent pas de la même façon face à la même quantité supplémentaire de monnaie. Les premiers à en bénéficier — les propriétaires de mines dans le cas de l'or, le Trésor dans le cas du papier-monnaie gouvernemental — disposent dès lors d'encaisses plus élevées et sont en position d'offrir davantage de monnaie sur le marché pour se procurer les biens et les services qu'ils désirent acheter. Le montant additionnel de monnaie qu'ils offrent sur le marché fait monter les prix et les salaires. Mais tous les prix et salaires n'augmentent pas, et ceux qui augmentent ne le font pas tous dans la même proportion.|[[Ludwig von Mises]]|Monnaie, méthode et marché, [http://herve.dequengo.free.fr/Mises/MMM/MMM_5.htm La non-neutralité de la monnaie]}}<br />
<br />
Le {{s|XXI}} offre un nouvel exemple de l'effet Cantillon : il se constate à nouveau avec la formation de [[bulle]]s sur les actifs, dont les [[Bourse|marchés boursiers]], et l'enrichissement continu des plus riches, en raison de l'impression continue d'argent neuf par la [[planche à billets]] des [[banque centrale|banques centrales]]. L'action des banques centrales enrichit ainsi une [[ploutocratie]], par « ruissellement » du nouvel argent sur les personnes les mieux placées pour en bénéficier.<br />
<br />
== Voir aussi ==<br />
* [[Inflation]]<br />
* [[Richard Cantillon]]<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2011/12/20/61124-les-mysteres-des-prix-ou-leffet-cantillon Les mystères des prix ou l’effet Cantillon], par [[Jean-Marc Daniel]]<br />
<br />
{{Portail économie}}<br />
<br />
[[Catégorie:Concept économique]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Vladimir_Poutine&diff=197029Vladimir Poutine2022-06-04T12:37:35Z<p>Domi2 : /* Politique internationale */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Vladimir Poutine<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Autocrate]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Vladimir Poutine.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]]<br />
| nationalité = {{Russie}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Vladimir Poutine''' (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État [[Russie|russe]], né le [[7 octobre]] [[1952]] à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis [[1999]], il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en [[URSS]] et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du [[mur de Berlin]] il est en poste sous couverture à Dresde ([[Allemagne]]) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.<br />
<br />
Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement ([[1999]]-[[2000]] et [[2008]]-[[2012]]) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie. <br />
<br />
Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des [[médias]], à l'absence de [[liberté de la presse]] et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999<ref>[http://www.themoscowtimes.com/sitemap/free/2000/9/article/and-the-winner-is---part-3/258949.html « And the winner is? »], ''The Moscow Times'', 9 septembre 2000</ref> et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants<ref>[https://twitter.com/benvtk/status/1440405451867189252?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1440405451867189252%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fforum.liberaux.org%2Findex.php%3Fapp%3Dcoremodule%3Dsystemcontroller%3Dembedurl%3Dhttps%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fbenvtk%2Fstatus%2F1440405451867189252 Comment peut-on estimer que 13,7 millions de voix ont été volées aux législatives russes ?]</ref>.<br />
<br />
Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-[[corruption]] lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la [[Russie]]. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars<ref>[https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/ Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ?]</ref>.<br />
<br />
== Influences ==<br />
Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'[[antilibéralisme]] et l'[[étatisme]] extrême :<br />
* Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple<br />
* Mépris profond pour les libertés individuelles<br />
* Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre<br />
* Mise au pas de la religion au service de l'Etat et mélange des genres entre le spirituel et le temporel<br />
<br />
De manière générale, l'individu doit s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, la société est mise au pas par les autorités, ce qui n'a plus grand-chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral ''[[Contrepoints]]'' en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/06/424931-le-kgb-na-jamais-disparu-lhistoire-sombre-de-la-russie-moderne Le KGB n'a jamais disparu], ''Contrepoints''</ref>. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique [[nationalisme|nationaliste]] tout ce qui est considéré comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'Église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut [[Staline]], sur fond de réécriture de l'histoire<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-russie-le-retour-en-grace-de-staline_2135197.html En Russie, le retour en grâce de Staline ], ''L'Express''</ref>.<br />
<br />
Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/08/425039-alexandre-douguine-le-dangereux-ideologue-derriere-poutine Alexandre Douguine le dangereux idéologue derrière Poutine], ''Contrepoints''</ref>. <br />
<br />
En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant dont Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni [[Libéralisme|libéral]], ni [[Démocratie|démocrate]] »<ref>Timothy Colton, Yeltsin: A Life (2011), p. 282; Donald J. Raleigh, Soviet Baby Boomers: An Oral History of Russia's Cold War Generation, p. 327; The troubled birth of Russian democracy: parties, personalities, and programs. p. 244.</ref> mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.<br />
<br />
== Bilan social et sociétal ==<br />
<br />
La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG [[Reporters sans frontières]] classe le pays 155e sur 180 dans son classement mondial de la liberté de la presse, derrière même des États comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela<ref>[https://rsf.org/fr/classement Classement RSF]</ref>.<br />
<br />
Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les [[médias]] et sur les [[réseaux sociaux]], une loi largement considérée comme un moyen de faire taire ses opposants<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-parlement-russe-resserre-letau-de-son-controle-de-linformation-1391370 Le Parlement russe resserre l'étau de son contrôle de l'information]</ref>.<br />
<br />
Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec une « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné], France Info</ref>. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs [[Garry Kasparov]], arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012. Craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York. <br />
<br />
Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant de facto toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.<br />
<br />
== Bilan économique ==<br />
Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine l'économie russe reste marquée par une très faible liberté. Les classements de la [[Heritage Foundation]] font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100<ref>[https://www.heritage.org/index/country/russia Indicateur Heritage Foundation]</ref>. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.<br />
<br />
Lors de sa première présidence, Poutine s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une [[flat tax]]. Il évolue rapidement vers un [[interventionnisme]] toujours plus fort et à l'opposé des [[libéralisme économique|idées libérales en économie]]. L'économie russe en 2022 est marquée par un contrôle omniprésent de l'État sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'État s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques sous contrôle strict de Vladimir Poutine et ses alliés.<br />
<br />
Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jours (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'[[Ukraine]]). En 2014, selon le ''Harvard Atlas of Economic Complexity'', plus de 80 % des exportations russes étaient des matières premières.<br />
<br />
== Politique internationale ==<br />
Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'[[Ukraine]] voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'Homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en [[Ukraine]] par exemple.<br />
<br />
La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de [[Donald Trump]]. <br />
<br />
Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolement chaque jour plus grand du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la [[Syrie]] ou le [[Venezuela]], la [[Chine]] ou la [[Corée du Nord]] qui soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tentent d'exercer une influence informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2012]], [[Garry Kasparov]], ''Poutine, Échec et mat'', L'Herne, [https://www.amazon.fr/dp/B009RURE6C/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=21c45110da5d8aed3c04fba06fdc88e2&creativeASIN=B009RURE6C Acheter en ligne]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/tag/vladimir-poutine/ Dossier spécial sur Vladimir Poutine dans le journal Contrepoints]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2022/03/19/423574-guerre-en-ukraine-pourquoi-lilliberalisme-est-un-handicap-pour-poutine Guerre en Ukraine : pourquoi l’illibéralisme est un handicap pour Poutine], [[Frédéric Mas]] sur [[Contrepoints]]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Poutine, Vladimir}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Vladimir_Poutine&diff=197028Vladimir Poutine2022-06-04T12:36:57Z<p>Domi2 : /* Politique internationale */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Vladimir Poutine<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Autocrate]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Vladimir Poutine.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]]<br />
| nationalité = {{Russie}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Vladimir Poutine''' (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État [[Russie|russe]], né le [[7 octobre]] [[1952]] à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis [[1999]], il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en [[URSS]] et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du [[mur de Berlin]] il est en poste sous couverture à Dresde ([[Allemagne]]) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.<br />
<br />
Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement ([[1999]]-[[2000]] et [[2008]]-[[2012]]) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie. <br />
<br />
Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des [[médias]], à l'absence de [[liberté de la presse]] et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999<ref>[http://www.themoscowtimes.com/sitemap/free/2000/9/article/and-the-winner-is---part-3/258949.html « And the winner is? »], ''The Moscow Times'', 9 septembre 2000</ref> et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants<ref>[https://twitter.com/benvtk/status/1440405451867189252?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1440405451867189252%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fforum.liberaux.org%2Findex.php%3Fapp%3Dcoremodule%3Dsystemcontroller%3Dembedurl%3Dhttps%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fbenvtk%2Fstatus%2F1440405451867189252 Comment peut-on estimer que 13,7 millions de voix ont été volées aux législatives russes ?]</ref>.<br />
<br />
Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-[[corruption]] lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la [[Russie]]. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars<ref>[https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/ Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ?]</ref>.<br />
<br />
== Influences ==<br />
Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'[[antilibéralisme]] et l'[[étatisme]] extrême :<br />
* Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple<br />
* Mépris profond pour les libertés individuelles<br />
* Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre<br />
* Mise au pas de la religion au service de l'Etat et mélange des genres entre le spirituel et le temporel<br />
<br />
De manière générale, l'individu doit s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, la société est mise au pas par les autorités, ce qui n'a plus grand-chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral ''[[Contrepoints]]'' en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/06/424931-le-kgb-na-jamais-disparu-lhistoire-sombre-de-la-russie-moderne Le KGB n'a jamais disparu], ''Contrepoints''</ref>. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique [[nationalisme|nationaliste]] tout ce qui est considéré comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'Église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut [[Staline]], sur fond de réécriture de l'histoire<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-russie-le-retour-en-grace-de-staline_2135197.html En Russie, le retour en grâce de Staline ], ''L'Express''</ref>.<br />
<br />
Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/08/425039-alexandre-douguine-le-dangereux-ideologue-derriere-poutine Alexandre Douguine le dangereux idéologue derrière Poutine], ''Contrepoints''</ref>. <br />
<br />
En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant dont Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni [[Libéralisme|libéral]], ni [[Démocratie|démocrate]] »<ref>Timothy Colton, Yeltsin: A Life (2011), p. 282; Donald J. Raleigh, Soviet Baby Boomers: An Oral History of Russia's Cold War Generation, p. 327; The troubled birth of Russian democracy: parties, personalities, and programs. p. 244.</ref> mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.<br />
<br />
== Bilan social et sociétal ==<br />
<br />
La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG [[Reporters sans frontières]] classe le pays 155e sur 180 dans son classement mondial de la liberté de la presse, derrière même des États comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela<ref>[https://rsf.org/fr/classement Classement RSF]</ref>.<br />
<br />
Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les [[médias]] et sur les [[réseaux sociaux]], une loi largement considérée comme un moyen de faire taire ses opposants<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-parlement-russe-resserre-letau-de-son-controle-de-linformation-1391370 Le Parlement russe resserre l'étau de son contrôle de l'information]</ref>.<br />
<br />
Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec une « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné], France Info</ref>. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs [[Garry Kasparov]], arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012. Craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York. <br />
<br />
Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant de facto toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.<br />
<br />
== Bilan économique ==<br />
Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine l'économie russe reste marquée par une très faible liberté. Les classements de la [[Heritage Foundation]] font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100<ref>[https://www.heritage.org/index/country/russia Indicateur Heritage Foundation]</ref>. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.<br />
<br />
Lors de sa première présidence, Poutine s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une [[flat tax]]. Il évolue rapidement vers un [[interventionnisme]] toujours plus fort et à l'opposé des [[libéralisme économique|idées libérales en économie]]. L'économie russe en 2022 est marquée par un contrôle omniprésent de l'État sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'État s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques sous contrôle strict de Vladimir Poutine et ses alliés.<br />
<br />
Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jours (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'[[Ukraine]]). En 2014, selon le ''Harvard Atlas of Economic Complexity'', plus de 80 % des exportations russes étaient des matières premières.<br />
<br />
== Politique internationale ==<br />
Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'[[Ukraine]] voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'Homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en [[Ukraine]] par exemple.<br />
<br />
La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de [[Donald Trump]]. <br />
<br />
Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolement chaque jour plus grand du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la [[Syrie]] ou le [[Venezuela]]. [[Chine]] ou la [[Corée du Nord]] qui soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tentent d'exercer une influence informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2012]], [[Garry Kasparov]], ''Poutine, Échec et mat'', L'Herne, [https://www.amazon.fr/dp/B009RURE6C/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=21c45110da5d8aed3c04fba06fdc88e2&creativeASIN=B009RURE6C Acheter en ligne]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/tag/vladimir-poutine/ Dossier spécial sur Vladimir Poutine dans le journal Contrepoints]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2022/03/19/423574-guerre-en-ukraine-pourquoi-lilliberalisme-est-un-handicap-pour-poutine Guerre en Ukraine : pourquoi l’illibéralisme est un handicap pour Poutine], [[Frédéric Mas]] sur [[Contrepoints]]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Poutine, Vladimir}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Vladimir_Poutine&diff=197027Vladimir Poutine2022-06-04T12:35:27Z<p>Domi2 : /* Bilan économique */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Vladimir Poutine<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Autocrate]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Vladimir Poutine.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]]<br />
| nationalité = {{Russie}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Vladimir Poutine''' (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État [[Russie|russe]], né le [[7 octobre]] [[1952]] à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis [[1999]], il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en [[URSS]] et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du [[mur de Berlin]] il est en poste sous couverture à Dresde ([[Allemagne]]) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.<br />
<br />
Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement ([[1999]]-[[2000]] et [[2008]]-[[2012]]) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie. <br />
<br />
Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des [[médias]], à l'absence de [[liberté de la presse]] et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999<ref>[http://www.themoscowtimes.com/sitemap/free/2000/9/article/and-the-winner-is---part-3/258949.html « And the winner is? »], ''The Moscow Times'', 9 septembre 2000</ref> et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants<ref>[https://twitter.com/benvtk/status/1440405451867189252?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1440405451867189252%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fforum.liberaux.org%2Findex.php%3Fapp%3Dcoremodule%3Dsystemcontroller%3Dembedurl%3Dhttps%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fbenvtk%2Fstatus%2F1440405451867189252 Comment peut-on estimer que 13,7 millions de voix ont été volées aux législatives russes ?]</ref>.<br />
<br />
Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-[[corruption]] lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la [[Russie]]. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars<ref>[https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/ Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ?]</ref>.<br />
<br />
== Influences ==<br />
Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'[[antilibéralisme]] et l'[[étatisme]] extrême :<br />
* Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple<br />
* Mépris profond pour les libertés individuelles<br />
* Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre<br />
* Mise au pas de la religion au service de l'Etat et mélange des genres entre le spirituel et le temporel<br />
<br />
De manière générale, l'individu doit s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, la société est mise au pas par les autorités, ce qui n'a plus grand-chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral ''[[Contrepoints]]'' en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/06/424931-le-kgb-na-jamais-disparu-lhistoire-sombre-de-la-russie-moderne Le KGB n'a jamais disparu], ''Contrepoints''</ref>. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique [[nationalisme|nationaliste]] tout ce qui est considéré comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'Église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut [[Staline]], sur fond de réécriture de l'histoire<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-russie-le-retour-en-grace-de-staline_2135197.html En Russie, le retour en grâce de Staline ], ''L'Express''</ref>.<br />
<br />
Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/08/425039-alexandre-douguine-le-dangereux-ideologue-derriere-poutine Alexandre Douguine le dangereux idéologue derrière Poutine], ''Contrepoints''</ref>. <br />
<br />
En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant dont Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni [[Libéralisme|libéral]], ni [[Démocratie|démocrate]] »<ref>Timothy Colton, Yeltsin: A Life (2011), p. 282; Donald J. Raleigh, Soviet Baby Boomers: An Oral History of Russia's Cold War Generation, p. 327; The troubled birth of Russian democracy: parties, personalities, and programs. p. 244.</ref> mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.<br />
<br />
== Bilan social et sociétal ==<br />
<br />
La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG [[Reporters sans frontières]] classe le pays 155e sur 180 dans son classement mondial de la liberté de la presse, derrière même des États comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela<ref>[https://rsf.org/fr/classement Classement RSF]</ref>.<br />
<br />
Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les [[médias]] et sur les [[réseaux sociaux]], une loi largement considérée comme un moyen de faire taire ses opposants<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-parlement-russe-resserre-letau-de-son-controle-de-linformation-1391370 Le Parlement russe resserre l'étau de son contrôle de l'information]</ref>.<br />
<br />
Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec une « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné], France Info</ref>. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs [[Garry Kasparov]], arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012. Craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York. <br />
<br />
Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant de facto toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.<br />
<br />
== Bilan économique ==<br />
Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine l'économie russe reste marquée par une très faible liberté. Les classements de la [[Heritage Foundation]] font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100<ref>[https://www.heritage.org/index/country/russia Indicateur Heritage Foundation]</ref>. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.<br />
<br />
Lors de sa première présidence, Poutine s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une [[flat tax]]. Il évolue rapidement vers un [[interventionnisme]] toujours plus fort et à l'opposé des [[libéralisme économique|idées libérales en économie]]. L'économie russe en 2022 est marquée par un contrôle omniprésent de l'État sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'État s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques sous contrôle strict de Vladimir Poutine et ses alliés.<br />
<br />
Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jours (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'[[Ukraine]]). En 2014, selon le ''Harvard Atlas of Economic Complexity'', plus de 80 % des exportations russes étaient des matières premières.<br />
<br />
== Politique internationale ==<br />
Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'[[Ukraine]] voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en [[Ukraine]] par exemple.<br />
<br />
La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de [[Donald Trump]]. <br />
<br />
Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolation chaque jour plus grande du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la [[Syrie]] ou le [[Venezuela]]. [[Chine]] ou [[Corée du Nord]] soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tente d'exercer une influence, informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2012]], [[Garry Kasparov]], ''Poutine, Échec et mat'', L'Herne, [https://www.amazon.fr/dp/B009RURE6C/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=21c45110da5d8aed3c04fba06fdc88e2&creativeASIN=B009RURE6C Acheter en ligne]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/tag/vladimir-poutine/ Dossier spécial sur Vladimir Poutine dans le journal Contrepoints]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2022/03/19/423574-guerre-en-ukraine-pourquoi-lilliberalisme-est-un-handicap-pour-poutine Guerre en Ukraine : pourquoi l’illibéralisme est un handicap pour Poutine], [[Frédéric Mas]] sur [[Contrepoints]]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Poutine, Vladimir}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Vladimir_Poutine&diff=197025Vladimir Poutine2022-06-04T12:32:40Z<p>Domi2 : /* Bilan social et sociétal */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Vladimir Poutine<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Autocrate]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Vladimir Poutine.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]]<br />
| nationalité = {{Russie}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Vladimir Poutine''' (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État [[Russie|russe]], né le [[7 octobre]] [[1952]] à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis [[1999]], il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en [[URSS]] et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du [[mur de Berlin]] il est en poste sous couverture à Dresde ([[Allemagne]]) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.<br />
<br />
Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement ([[1999]]-[[2000]] et [[2008]]-[[2012]]) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie. <br />
<br />
Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des [[médias]], à l'absence de [[liberté de la presse]] et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999<ref>[http://www.themoscowtimes.com/sitemap/free/2000/9/article/and-the-winner-is---part-3/258949.html « And the winner is? »], ''The Moscow Times'', 9 septembre 2000</ref> et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants<ref>[https://twitter.com/benvtk/status/1440405451867189252?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1440405451867189252%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fforum.liberaux.org%2Findex.php%3Fapp%3Dcoremodule%3Dsystemcontroller%3Dembedurl%3Dhttps%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fbenvtk%2Fstatus%2F1440405451867189252 Comment peut-on estimer que 13,7 millions de voix ont été volées aux législatives russes ?]</ref>.<br />
<br />
Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-[[corruption]] lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la [[Russie]]. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars<ref>[https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/ Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ?]</ref>.<br />
<br />
== Influences ==<br />
Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'[[antilibéralisme]] et l'[[étatisme]] extrême :<br />
* Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple<br />
* Mépris profond pour les libertés individuelles<br />
* Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre<br />
* Mise au pas de la religion au service de l'Etat et mélange des genres entre le spirituel et le temporel<br />
<br />
De manière générale, l'individu doit s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, la société est mise au pas par les autorités, ce qui n'a plus grand-chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral ''[[Contrepoints]]'' en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/06/424931-le-kgb-na-jamais-disparu-lhistoire-sombre-de-la-russie-moderne Le KGB n'a jamais disparu], ''Contrepoints''</ref>. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique [[nationalisme|nationaliste]] tout ce qui est considéré comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'Église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut [[Staline]], sur fond de réécriture de l'histoire<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-russie-le-retour-en-grace-de-staline_2135197.html En Russie, le retour en grâce de Staline ], ''L'Express''</ref>.<br />
<br />
Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/08/425039-alexandre-douguine-le-dangereux-ideologue-derriere-poutine Alexandre Douguine le dangereux idéologue derrière Poutine], ''Contrepoints''</ref>. <br />
<br />
En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant dont Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni [[Libéralisme|libéral]], ni [[Démocratie|démocrate]] »<ref>Timothy Colton, Yeltsin: A Life (2011), p. 282; Donald J. Raleigh, Soviet Baby Boomers: An Oral History of Russia's Cold War Generation, p. 327; The troubled birth of Russian democracy: parties, personalities, and programs. p. 244.</ref> mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.<br />
<br />
== Bilan social et sociétal ==<br />
<br />
La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG [[Reporters sans frontières]] classe le pays 155e sur 180 dans son classement mondial de la liberté de la presse, derrière même des États comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela<ref>[https://rsf.org/fr/classement Classement RSF]</ref>.<br />
<br />
Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les [[médias]] et sur les [[réseaux sociaux]], une loi largement considérée comme un moyen de faire taire ses opposants<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-parlement-russe-resserre-letau-de-son-controle-de-linformation-1391370 Le Parlement russe resserre l'étau de son contrôle de l'information]</ref>.<br />
<br />
Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec une « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné], France Info</ref>. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs [[Garry Kasparov]], arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012. Craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York. <br />
<br />
Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant de facto toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.<br />
<br />
== Bilan économique ==<br />
L'économie russe depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine reste marquée par une très faible [[liberté économique]], illustrée dans les classements de la [[Heritage Foundation]] qui font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100<ref>[https://www.heritage.org/index/country/russia Indicateur Heritage Foundation]</ref>. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.<br />
<br />
Lors de sa première présidence, il s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une [[flat tax]]. Il évolue rapidement vers un [[interventionnisme]] toujours plus fort et à l'opposé des [[libéralisme économique|idées libérales en économie]]. L'économie russe en 2022 est marqué par un contrôle omniprésent de l'Etat sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'Etat s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques tenus sous contrôle strict par Vladimir Poutine et ses alliés.<br />
<br />
Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jours exportés (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'[[Ukraine]]). En 2014, selon le ''Harvard Atlas of Economic Complexity'', plus de 80% des exportations russes étaient des matières premières.<br />
<br />
== Politique internationale ==<br />
Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'[[Ukraine]] voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en [[Ukraine]] par exemple.<br />
<br />
La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de [[Donald Trump]]. <br />
<br />
Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolation chaque jour plus grande du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la [[Syrie]] ou le [[Venezuela]]. [[Chine]] ou [[Corée du Nord]] soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tente d'exercer une influence, informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2012]], [[Garry Kasparov]], ''Poutine, Échec et mat'', L'Herne, [https://www.amazon.fr/dp/B009RURE6C/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=21c45110da5d8aed3c04fba06fdc88e2&creativeASIN=B009RURE6C Acheter en ligne]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/tag/vladimir-poutine/ Dossier spécial sur Vladimir Poutine dans le journal Contrepoints]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2022/03/19/423574-guerre-en-ukraine-pourquoi-lilliberalisme-est-un-handicap-pour-poutine Guerre en Ukraine : pourquoi l’illibéralisme est un handicap pour Poutine], [[Frédéric Mas]] sur [[Contrepoints]]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Poutine, Vladimir}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Vladimir_Poutine&diff=197023Vladimir Poutine2022-06-04T12:30:13Z<p>Domi2 : /* Influences */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Vladimir Poutine<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Autocrate]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Vladimir Poutine.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]]<br />
| nationalité = {{Russie}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Vladimir Poutine''' (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État [[Russie|russe]], né le [[7 octobre]] [[1952]] à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis [[1999]], il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en [[URSS]] et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du [[mur de Berlin]] il est en poste sous couverture à Dresde ([[Allemagne]]) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.<br />
<br />
Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement ([[1999]]-[[2000]] et [[2008]]-[[2012]]) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie. <br />
<br />
Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des [[médias]], à l'absence de [[liberté de la presse]] et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999<ref>[http://www.themoscowtimes.com/sitemap/free/2000/9/article/and-the-winner-is---part-3/258949.html « And the winner is? »], ''The Moscow Times'', 9 septembre 2000</ref> et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants<ref>[https://twitter.com/benvtk/status/1440405451867189252?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1440405451867189252%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fforum.liberaux.org%2Findex.php%3Fapp%3Dcoremodule%3Dsystemcontroller%3Dembedurl%3Dhttps%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fbenvtk%2Fstatus%2F1440405451867189252 Comment peut-on estimer que 13,7 millions de voix ont été volées aux législatives russes ?]</ref>.<br />
<br />
Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-[[corruption]] lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la [[Russie]]. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars<ref>[https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/ Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ?]</ref>.<br />
<br />
== Influences ==<br />
Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'[[antilibéralisme]] et l'[[étatisme]] extrême :<br />
* Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple<br />
* Mépris profond pour les libertés individuelles<br />
* Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre<br />
* Mise au pas de la religion au service de l'Etat et mélange des genres entre le spirituel et le temporel<br />
<br />
De manière générale, l'individu doit s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, la société est mise au pas par les autorités, ce qui n'a plus grand-chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral ''[[Contrepoints]]'' en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/06/424931-le-kgb-na-jamais-disparu-lhistoire-sombre-de-la-russie-moderne Le KGB n'a jamais disparu], ''Contrepoints''</ref>. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique [[nationalisme|nationaliste]] tout ce qui est considéré comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'Église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut [[Staline]], sur fond de réécriture de l'histoire<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-russie-le-retour-en-grace-de-staline_2135197.html En Russie, le retour en grâce de Staline ], ''L'Express''</ref>.<br />
<br />
Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/08/425039-alexandre-douguine-le-dangereux-ideologue-derriere-poutine Alexandre Douguine le dangereux idéologue derrière Poutine], ''Contrepoints''</ref>. <br />
<br />
En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant dont Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni [[Libéralisme|libéral]], ni [[Démocratie|démocrate]] »<ref>Timothy Colton, Yeltsin: A Life (2011), p. 282; Donald J. Raleigh, Soviet Baby Boomers: An Oral History of Russia's Cold War Generation, p. 327; The troubled birth of Russian democracy: parties, personalities, and programs. p. 244.</ref> mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.<br />
<br />
== Bilan social et sociétal ==<br />
<br />
La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG [[Reporters sans frontières]] classe le pays 155e sur 180 dans son classement de la liberté de la presse dans le monde, derrière même des états comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela<ref>[https://rsf.org/fr/classement Classement RSF]</ref>.<br />
<br />
Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les [[médias]] et sur les [[réseaux sociaux]], une loi largement vue comme un moyen de faire taire ses opposants<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-parlement-russe-resserre-letau-de-son-controle-de-linformation-1391370 Le Parlement russe resserre l'étau de son contrôle de l'information]</ref>.<br />
<br />
Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances floues, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec la « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné], France Info</ref>. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs [[Garry Kasparov]], arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012, craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York. <br />
<br />
Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant ''de facto'' toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.<br />
<br />
== Bilan économique ==<br />
L'économie russe depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine reste marquée par une très faible [[liberté économique]], illustrée dans les classements de la [[Heritage Foundation]] qui font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100<ref>[https://www.heritage.org/index/country/russia Indicateur Heritage Foundation]</ref>. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.<br />
<br />
Lors de sa première présidence, il s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une [[flat tax]]. Il évolue rapidement vers un [[interventionnisme]] toujours plus fort et à l'opposé des [[libéralisme économique|idées libérales en économie]]. L'économie russe en 2022 est marqué par un contrôle omniprésent de l'Etat sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'Etat s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques tenus sous contrôle strict par Vladimir Poutine et ses alliés.<br />
<br />
Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jours exportés (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'[[Ukraine]]). En 2014, selon le ''Harvard Atlas of Economic Complexity'', plus de 80% des exportations russes étaient des matières premières.<br />
<br />
== Politique internationale ==<br />
Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'[[Ukraine]] voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en [[Ukraine]] par exemple.<br />
<br />
La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de [[Donald Trump]]. <br />
<br />
Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolation chaque jour plus grande du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la [[Syrie]] ou le [[Venezuela]]. [[Chine]] ou [[Corée du Nord]] soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tente d'exercer une influence, informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2012]], [[Garry Kasparov]], ''Poutine, Échec et mat'', L'Herne, [https://www.amazon.fr/dp/B009RURE6C/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=21c45110da5d8aed3c04fba06fdc88e2&creativeASIN=B009RURE6C Acheter en ligne]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/tag/vladimir-poutine/ Dossier spécial sur Vladimir Poutine dans le journal Contrepoints]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2022/03/19/423574-guerre-en-ukraine-pourquoi-lilliberalisme-est-un-handicap-pour-poutine Guerre en Ukraine : pourquoi l’illibéralisme est un handicap pour Poutine], [[Frédéric Mas]] sur [[Contrepoints]]<br />
<br />
{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Poutine, Vladimir}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Vladimir_Poutine&diff=197022Vladimir Poutine2022-06-04T12:28:06Z<p>Domi2 : /* Biographie */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Vladimir Poutine<br />
| type = [[:Catégorie:Personnages politique|Autocrate]]<br />
| dates = [[1952]] - <br />
| image = [[Fichier:Vladimir Poutine.jpg|200px]]<br />
| tendance = [[Antilibéralisme]]<br />
| nationalité = {{Russie}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Vladimir Poutine''' (de son nom complet Vladimir Vladimirovitch Poutine, en russe : Влади́мир Влади́мирович Пу́тин), est un homme d'État [[Russie|russe]], né le [[7 octobre]] [[1952]] à Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg). Depuis [[1999]], il est la figure centrale de l’exécutif russe, alternativement comme chef du gouvernement et président. <br />
<br />
== Biographie ==<br />
Fils d'un fonctionnaire du parti communiste d'URSS, il nait en [[URSS]] et fait ses armes au sein des services de renseignement soviétiques (le fameux KGB). Dans ce cadre, lors de la chute du [[mur de Berlin]] il est en poste sous couverture à Dresde ([[Allemagne]]) pour y recruter des espions. Il entame par la suite une carrière politique à la mairie de Saint-Pétersbourg, se rapproche de Boris Eltsine, alors président de la Fédération de Russie. Avec cet appui, il entame une ascension rapide et devient en 1998 directeur du successeur du KGB, le Service fédéral de sécurité (FSB). Dès l'année suivante, il est nommé par Elstine président du gouvernement de la Russie.<br />
<br />
Depuis lors, il n'a plus jamais quitté le sommet de l'État : il est alternativement président du gouvernement ([[1999]]-[[2000]] et [[2008]]-[[2012]]) et président de la fédération de Russie (par intérim de 1999 à 2000, de plein exercice de 2000 à 2008, ainsi que depuis 2012). Alors que la Constitution russe lui interdit de se présenter pour un troisième mandat en 2008, il s'assure que Dimitri Medvedev le remplace comme président de la fédération de Russie. Dans l'immédiate suite de son élection, Medvedev nomme Poutine président du gouvernement. Dès 2012, Medvedev se retire à nouveau pour permettre de la réélection de Vladimir Poutnie. <br />
<br />
Grâce à une politique appréciée d'une partie de la population mais aussi grâce à un contrôle total des [[médias]], à l'absence de [[liberté de la presse]] et à une persécution des opposants politiques, il bénéficie d'une indéniable popularité en Russie. Le recours de plus en plus évident à la fraude électorale est néanmoins largement documenté depuis 1999<ref>[http://www.themoscowtimes.com/sitemap/free/2000/9/article/and-the-winner-is---part-3/258949.html « And the winner is? »], ''The Moscow Times'', 9 septembre 2000</ref> et semble s'amplifier, avec une fraude électorale estimée à 13,7 millions de voix en 2021 selon des observateurs indépendants<ref>[https://twitter.com/benvtk/status/1440405451867189252?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1440405451867189252%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fforum.liberaux.org%2Findex.php%3Fapp%3Dcoremodule%3Dsystemcontroller%3Dembedurl%3Dhttps%3A%2F%2Ftwitter.com%2Fbenvtk%2Fstatus%2F1440405451867189252 Comment peut-on estimer que 13,7 millions de voix ont été volées aux législatives russes ?]</ref>.<br />
<br />
Malgré un réseau élaboré de prête-noms et de sociétés écrans, les principaux organismes anti-[[corruption]] lui attribuent une fortune considérable, nourrie par la prédation des richesses de la [[Russie]]. En 2020, elle est estimée entre 40 et 200 milliards de dollars<ref>[https://www.forbes.fr/classements/russie-comment-vladimir-poutine-a-t-il-amasse-une-si-grande-fortune/ Russie : Comment Vladimir Poutine a-t-il amassé une si grande fortune ?]</ref>.<br />
<br />
== Influences ==<br />
Sa pensée et son action s'inscrivent dans l'[[antilibéralisme]] et l'[[étatisme]] extrême :<br />
* Pratique purement verticale du pouvoir (le terme est de Poutine), avec le mythe d'un homme fort, providentiel, pour sauver son peuple<br />
* Mépris profond pour les libertés individuelles<br />
* Bellicisme intense (Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Ukraine, etc.) et mépris des règles de la guerre<br />
* Mise au pas de la religion au service de l'Etat et mélange des genres entre le spirituel et le temporel<br />
<br />
De manière générale, l'individu est vu comme devant s'effacer devant la nation, le pays ou l’Église, avec une mise au pas de la société par les autorités qui n'a plus grand chose à envier à la période soviétique. Comme l'écrit la polonaise Agnieszka Plonka dans le journal libéral ''[[Contrepoints]]'' en parlant de Poutine, « Le KGB n’est pas mort en 1991, il dirige toujours la Russie. La Russie moderne n’a pas honte de son héritage soviétique »<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/06/424931-le-kgb-na-jamais-disparu-lhistoire-sombre-de-la-russie-moderne Le KGB n'a jamais disparu], ''Contrepoints''</ref>. Obnubilé par la « grandeur de la Russie », Poutine tente d'unifier dans un melting pot idéologique [[nationalisme|nationaliste]] tout ce qui est vu comme ayant contribué à la grandeur passée du pays, de l'URSS à l'église orthodoxe. Cela va jusqu'à une réhabilitation du tyran sanguinaire que fut [[Staline]], sur fond de réécriture de l'histoire<ref>[https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-russie-le-retour-en-grace-de-staline_2135197.html En Russie, le retour en grâce de Staline ], ''L'Express''</ref>.<br />
<br />
Une de ses principales influences en la matière est le penseur russe controversé Alexandre Douguine<ref>[https://www.contrepoints.org/2022/04/08/425039-alexandre-douguine-le-dangereux-ideologue-derriere-poutine Alexandre Douguine le dangereux idéologue derrière Poutine], ''Contrepoints''</ref>. <br />
<br />
En dépit de son nom, le Parti libéral-démocrate de Russie, allié à Vladimir Poutine et du dirigeant duquel Vladimir Poutine était très proche, n'est « ni [[Libéralisme|libéral]], ni [[Démocratie|démocrate]] »<ref>Timothy Colton, Yeltsin: A Life (2011), p. 282; Donald J. Raleigh, Soviet Baby Boomers: An Oral History of Russia's Cold War Generation, p. 327; The troubled birth of Russian democracy: parties, personalities, and programs. p. 244.</ref> mais d'extrême droite, ultra-nationaliste, voire fasciste, un terme contesté.<br />
<br />
== Bilan social et sociétal ==<br />
<br />
La liberté de la presse est extrêmement limitée voire inexistante dans la Russie de Vladimir Poutine. L'ONG [[Reporters sans frontières]] classe le pays 155e sur 180 dans son classement de la liberté de la presse dans le monde, derrière même des états comme la Biélorussie, la Turquie ou Hong Kong et côtoyant des pays comme la Chine, la Syrie ou le Venezuela<ref>[https://rsf.org/fr/classement Classement RSF]</ref>.<br />
<br />
Alors que la Russie envahit l'Ukraine en 2022, il fait voter une loi punissant de 15 ans non seulement les journalistes mais aussi tout individu partageant de « fausses informations » dans les [[médias]] et sur les [[réseaux sociaux]], une loi largement vue comme un moyen de faire taire ses opposants<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/le-parlement-russe-resserre-letau-de-son-controle-de-linformation-1391370 Le Parlement russe resserre l'étau de son contrôle de l'information]</ref>.<br />
<br />
Depuis 1999, de nombreux opposants ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances floues, tandis que d'autres sont en prison pour des raisons largement jugées arbitraires par les observateurs. En 2020, le dissident et farouche dénonciateur de la politique de Poutine Alexeï Navalny est empoisonné avec la « preuve sans équivoque » de l'utilisation d'un agent neurotoxique de type Novitchok, arme fréquente des services secrets russes<ref>[https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/affaire-alexei-navalny-le-gouvernement-allemand-affirme-detenir-la-preuve-sans-equivoque-que-l-opposant-russe-a-ete-empoisonne_4092651.html Affaire Alexeï Navalny : Berlin affirme détenir la "preuve sans équivoque" que l'opposant russe a été empoisonné], France Info</ref>. Il échappe de peu à la mort et est emprisonné en 2022 sur fond d'accusations largement considérées comme trafiquées. En 2015, c'est l'opposant Boris Nemtsov qui est assassiné à Moscou. D'autres encore ont du fuir. Ainsi du champion d'échecs [[Garry Kasparov]], arrêté plusieurs fois à Moscou en 2007 et 2012, craignant pour sa vie, il a quitté définitivement la Russie pour vivre à New York. <br />
<br />
Sans officiellement interdire l'homosexualité, Poutine fait passer en 2013 une loi visant à « protéger les enfants contre les informations qui favorisent le déni des valeurs traditionnelles de la famille » et interdisant ''de facto'' toute visibilité publique de l'homosexualité. La loi a été condamnée par le Conseil de l'Europe, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ou des groupes comme Amnesty International et Human Rights Watch.<br />
<br />
== Bilan économique ==<br />
L'économie russe depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine reste marquée par une très faible [[liberté économique]], illustrée dans les classements de la [[Heritage Foundation]] qui font référence sur le sujet : la Russie est classée en 113e position en 2022, avec 56,1 points sur 100<ref>[https://www.heritage.org/index/country/russia Indicateur Heritage Foundation]</ref>. Cela la place en antépénultième position des pays d'Europe en termes de liberté économique, en 43e position sur 45 pays d'Europe.<br />
<br />
Lors de sa première présidence, il s'entoure initialement de conseillers économiques relativement libéraux, simplifiant en particulier la fiscalité russe avec la mise en place d'une [[flat tax]]. Il évolue rapidement vers un [[interventionnisme]] toujours plus fort et à l'opposé des [[libéralisme économique|idées libérales en économie]]. L'économie russe en 2022 est marqué par un contrôle omniprésent de l'Etat sur des pans entiers de l'économie, dont les hydrocarbures, les banques, l'industrie, etc. et un système économique marqué par la prédation. Le contrôle de l'Etat s'exerce de manière directe, par des sociétés publiques, ou de manière indirecte, par des oligarques tenus sous contrôle strict par Vladimir Poutine et ses alliés.<br />
<br />
Le PIB par habitant russe s'est néanmoins nettement amélioré depuis sa première accession au pouvoir en 1999, grâce à ses réformes initiales, mais la progression qui s'ensuit tient essentiellement à l'évolution des cours du pétrole, dont la Russie est le plus gros exportateur au monde avec plus de 5 millions par jours exportés (avant les sanctions internationales suite à l'invasion de l'[[Ukraine]]). En 2014, selon le ''Harvard Atlas of Economic Complexity'', plus de 80% des exportations russes étaient des matières premières.<br />
<br />
== Politique internationale ==<br />
Les présidences de Vladimir Poutine ont été marquées par un interventionnisme militaire poussé, en Syrie pour défendre le dictateur Bachar El Assad, ou pour tenter d'annexer des pans de l'[[Ukraine]] voisine (Crimée en 2014, invasion du reste de l'Ukraine en 2022). Les méthodes déployées par l'armée russe avec l'aval du pouvoir ont été largement dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme pour leur barbarie, visant par exemple des civils de manière indifférenciée, en Syrie ou en [[Ukraine]] par exemple.<br />
<br />
La Russie de Poutine mène aussi une guerre informationnelle intensive dans le reste du monde, passant par la création de médias pro-russes dans les principaux pays qu'elle souhaite influencer et des tentatives plus ou moins réelles ou fantasmées d'influencer les élections démocratiques, par exemple lors de l'élection de [[Donald Trump]]. <br />
<br />
Sa politique domestique et internationale visant à restaurer la grandeur de la Russie n'a abouti qu'à une isolation chaque jour plus grande du pays, dont les plus proches alliés sont désormais des dictatures ou des régimes autocratiques antilibéraux tels la [[Syrie]] ou le [[Venezuela]]. [[Chine]] ou [[Corée du Nord]] soutiennent le pays sur certains sujets internationaux, de même que certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la Russie tente d'exercer une influence, informationnelle et militaire, parfois indirecte via des mercenaires comme le Groupe Wagner.<br />
<br />
== Bibliographie ==<br />
* [[2012]], [[Garry Kasparov]], ''Poutine, Échec et mat'', L'Herne, [https://www.amazon.fr/dp/B009RURE6C/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=wikiberal0e-21&linkCode=w00&linkId=21c45110da5d8aed3c04fba06fdc88e2&creativeASIN=B009RURE6C Acheter en ligne]<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
== Lien externe ==<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/tag/vladimir-poutine/ Dossier spécial sur Vladimir Poutine dans le journal Contrepoints]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2022/03/19/423574-guerre-en-ukraine-pourquoi-lilliberalisme-est-un-handicap-pour-poutine Guerre en Ukraine : pourquoi l’illibéralisme est un handicap pour Poutine], [[Frédéric Mas]] sur [[Contrepoints]]<br />
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{{Portail actualités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Poutine, Vladimir}}<br />
[[Catégorie:Antilibéralisme]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Elon_Musk&diff=196401Elon Musk2022-05-26T11:00:41Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>Elon Musk, né le 28 juin [[1971]] à Pretoria, en [[Afrique du Sud]], est un entrepreneur américain qui a cofondé la société de paiement électronique PayPal et formé SpaceX, un fabricant de lanceurs et d'engins spatiaux. Il a également été l'un des premiers investisseurs importants et le PDG de Tesla, constructeur de voitures électriques. Il a montré un talent précoce pour l'informatique et l'[[entrepreneuriat]]. À 12 ans, il a créé un jeu vidéo et l'a vendu à un magazine informatique. En [[1988]], après avoir obtenu un passeport canadien<ref>Son père est sud-africain et sa mère canadienne</ref>, il a quitté l'[[Afrique du Sud]]. Le pays étant en pleine transition avec la politique de l'apartheid et il recherchait de meilleures opportunités économiques sur le continent nord-américain<ref>Il est devenu citoyen américain en [[2002]]</ref>.<br />
<br />
Il a fréquenté l'Université Queen's à Kingston, dans l'Ontario, et en [[1992]]. Il a obtenu un diplôme universitaire en physique et en économie en [[1997]] à l'université de Philadelphie, en Pennsylvanie. Il s'est inscrit à l'école d'études supérieures en physique de l'Université de Stanford en Californie, mais il l'a quitté après seulement deux jours. Il estimait qu'Internet avait beaucoup plus de potentiel pour changer la société que les recherches en sciences physiques. En [[1995]], il a fondé Zip2, une société qui fournissait des plans et des annuaires commerciaux aux journaux en ligne. En [[1999]], Zip2 est racheté par le fabricant d'ordinateurs Compaq pour 307 millions de dollars. Elon Musk fonde alors une société de services financiers en ligne, X.com, qui deviendra plus tard PayPal, spécialisée dans le transfert d'argent en ligne<ref>La vente aux enchères en ligne eBay a acheté PayPal en [[2002]] pour 1,5 milliard de dollars.</ref>.<br />
<br />
== Un technopreneur avide de repousser les frontières de la liberté physique des êtres humains ==<br />
<br />
Elon Musk peut être défini comme un [[technopreneur]], ce qui le rapproche de certains libertariens car son souhait est de développer des moyens de transport qui libèrent les êtres humains de certaines contraintes physiques afin de dépasser de nouvelles frontières. Doué en technologie et dans l'entrepreneuriat, ses résultats concrets sont extraordinairement rapides. Il a fondé avec succès une [[compagnie spatiale privée]] alors que beaucoup d'autres personnes se sont arrêtées au niveau du projet ou du prototype.<br />
<br />
En [[2002]], Elon Musk a fondé Space Exploration Technologies (SpaceX) qui fabrique des fusées à un coût moindre que la concurrence. En plus d'être PDG de SpaceX, il est également le concepteur en chef de la construction des fusées Falcon, Dragon et Starship. Ses deux premières fusées furent la Falcon 1 (lancée pour la première fois en [[2006]]) et la Falcon 9 (lancée pour la première fois en [[2010]]). Une troisième fusée, la Falcon Heavy (lancée pour la première fois en [[2018]]), pouvait transporter 117 000 livres (53 000 kg) en orbite, soit près de deux fois plus que son plus grand concurrent, la Delta IV Heavy de la société Boeing, pour un tiers du coût. La Falcon Heavy a succédé la série des fusées de plus en plus performante construite par la société SpaceX appelée aussi le système Super Heavy-Starship. Le premier étage sera capable de soulever 100 000 kg (220 000 livres) en orbite terrestre basse. La fusée intègre un vaisseau spatial conçu pour assurer un transport rapide entre les grandes villes sur Terre et pour construire des bases habitables sur la Lune et sur Mars. SpaceX a également développé le vaisseau spatial Dragon, qui transporte des fournitures vers la Station spatiale internationale (ISS). Dragon peut transporter jusqu'à sept astronautes. Un essai en vol a permis de transporter les astronautes Doug Hurley et Robert Behnken vers l'ISS en [[2020]]. <br />
<br />
En [[2004]], Elon Musk est devenu l'un des principaux investisseurs de Tesla Motors (rebaptisé plus tard Tesla), constructeur de voitures électriques fondée par les entrepreneurs Martin Eberhard et Marc Tarpenning. En [[2006]], l'entreprise a présenté sa première voiture, le Roadster, qui pouvait parcourir 245 miles (394 km) avec une seule charge. Il s'agissait d'une voiture de sport qui pouvait passer de 0 à 60 miles/h (97 km/h) en moins de quatre secondes. En [[2010]], l'introduction en bourse de la société a permis de lever environ 226 millions de dollars. Deux ans plus tard, Tesla a présenté son modèle S, une berline Model acclamée par les critiques automobiles pour ses performances et son design. La société a reçu d'autres éloges pour son SUV de luxe Model X, qui a été mis sur le marché en [[2015]]. Le Model 3, un véhicule moins cher, est entré en production en [[2017]] et est devenu la voiture électrique la plus vendue de tous les temps.<br />
<br />
Passionné par les nouvelles technologiques et l'amélioration des transports, il a esquissé les plans en [[2013]] d'un système ferroviaire à très grande vitesse. L'Hyperloop est un tube pneumatique sous vide dans lequel une nacelle de petite taille (entre 12 et 28 passagers) se déplacerait sur une longue distance. Par exemple, la distance entre Los Angeles et San Francisco, soit 560 km, serait accomplie en 35 minutes à une vitesse maximale de 760 miles (1220 km) par heure, presque la vitesse du son. Le projet de développement de l'Hyperloop a été toutefois repris par le PDG de Virgin, [[Richard Branson]].<br />
<br />
= Une liberté d'expression corollaire à une liberté d'actions =<br />
<br />
Elon Musk a créé son compte Twitter en [[2009]] (@elonmusk), il est alors devenu l'un des comptes les plus populaires du site, avec plus de 85 millions d'abonnés en [[2022]]. Il a été critique de l'engagement de Twitter envers les principes de liberté d'expression, à la lumière des politiques de modération de contenu qu'il a subies à propos de son entreprise Tesla. Au début d'avril [[2022]], il a acheté plus de 9 % de la société Tweeter. Peu de temps après, il a fait une offre pour l'ensemble de la société, à une valeur de 54,20 dollars par action, soit un total 44 milliards de dollars. Le conseil d'administration de Twitter a accepté, ce qui ferait de lui l'unique propriétaire de l'entreprise. Il a donné sa vision de l'entreprise qui doit persévérer dans l'amélioration des fonctionnalités. Il souhaite proposer la création d'algorithmes open source pour accroître la confiance, lutter contre les spambots et trouver une solution pour authentifier les comptes d'utilisateurs.<br />
<br />
= Informations complémentaires =<br />
<br />
== Notes et références ==<br />
<br />
<references /><br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* Sara Green, [[2014]], [https://archive.org/details/elonmusk0000gree "Elon Musk"], Minneapolis, MN : Bellwether Media<br />
<br />
== Textes externes ==<br />
<br />
* [https://www.contrepoints.org/2016/04/30/250138-elon-musk-de-tesla-capitaliste-de-connivence "Tesla : Elon Musk, entrepreneur à succès aux frais du contribuable ?"], texte de [[Véronique de Rugy]], paru sur le site contrepoints.org, le 30 avril [[2016]]<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Musk, Elon}}<br />
[[Catégorie:Entrepreneurs]]<br />
<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Seasteading&diff=195667Seasteading2022-05-15T15:40:41Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{ébauche}}<br />
Le ''' ''seasteading'' ''' est l'implantation dans les eaux internationales de lieux de vie échappant à la souveraineté des [[Etat|États]] existants. Le terme est dérivé de ''[[homesteading]]''. Bien que beaucoup de ses défenseurs soient des [[Libertarien|libertariens]], le concept est indépendant de toute forme politique. <br />
[[Image:Seasteading.jpg|300px|right]]<br />
== Origines théoriques ==<br />
<br />
L'un des principaux promoteurs du concept est [[Patri Friedman]] (le petit-fils de [[Milton Friedman]] et fils de [[David Friedman]]). Les logements flottants envisagés sont généralement nommés des ''seasteads''. Le Seasteading est né de la conviction partagée par ses co-fondateurs que l'action pratique de quitter les institutions (monnaie, sécurité, emploi, marché, organisations gouvernementales) les plus acceptées par la population en général repose sur une philosophie solide à l'origine de l'action. C'est le point de vue que partagent Mike Gibson<ref>Mike Gibson a obtenu un diplôme universitaire à l'Université de New York et un Master à l'Université de Chicago. Il préparait un doctorat de philosophie morale et politique à l'Université d'Oxford lorsqu'il a décidé de mettre fin à ses recherches et devenir associé chez Thiel Capital et vice-président des donations pour la Fondation Thiel à San Francisco. Là, il a aidé à diriger le service "20 Under 20". Il est aujourd'hui capital-risqueur et co-fondateur du Fonds 1517, qui finance de jeunes entrepreneurs sortant du système universitaire. Il a travaillé pour l'Atlantic Monthly et a écrit pour Forbes, Technology Review du MIT et Fast Company.</ref> et Reid Spitz<ref>Reid Spitz a étudié la cognition, les systèmes symboliques, la philosophie de Nietzsche, la linguistique, l'informatique et l'économie à l'université de Stanford. Il est associé chez Formation 8, qui finance des entreprises ayant le potentiel de transformer des industries entières. Il a également passé du temps chez OpenGov, qui offre aux gouvernements la transparence nécessaire pour partager des données.</ref> dans une discussion commune en [[2015]] diffusée sur le site de Seasteading.<br />
<br />
== Avantages ==<br />
Voici les principaux avantages selon les promoteurs du concept :<br />
=== &Agrave; la création ===<br />
Malgré les difficultés techniques et financières, il est plus facile d'occuper une nouvelle zone que de prendre le pouvoir et réformer l'[[&Eacute;tat]] sur un territoire existant.<br />
<br />
=== &Agrave; l'usage ===<br />
<br />
Il est assez facile pour les habitants de partir en emportant leur logement flottant si la situation [[politique]] devient trop contraire à leur intérêts et cela influe sur les décisions de l'éventuel gouvernement.<br />
<br />
== Freins au développement ==<br />
La haute mer (''mare liberum'') est considérée par le droit international comme "patrimoine commun de l'humanité", ce qui rend délicate toute installation qui en exploiterait les ressources.<br />
<br />
== Projets ==<br />
<br />
=== ''Seasteading: A Practical Guide to Homesteading the High Seas'' ===<br />
<br />
Il s'agit d'un livre écrit par [[Wayne C. Gramlich]], [[Patri Friedman]] et [[Andrew Houser]] à partir de [[2002]]. Une première version est [http://seasteading.org/seastead.org/commented/paper/index.html disponible] sur Internet. Une nouvelle version est en cours d'écriture.<br />
<br />
=== ''The Seasteading Institute''===<br />
Le TSI est une organisation à but non-commercial qui se donne comme objectif de "créer de nouvelles sociétés sur les océans". Les trois principales activités sont : <br />
* La création d'une communauté de résidents potentiels ;<br />
* La recherche théorique politique et scientifique ;<br />
* L'ingénierie pour bâtir un prototype de ''seastead'' viable.<br />
<br />
Le projet est dirigé par [[Patri Friedman]], et l'entrepreneur [[Peter Thiel]] y a investi 500 000 USD. Pendant plusieurs années Charlie Deist<ref>Charlie Deist est originaire de San Francisco, aux États-Unis. C'est un producteur de radio, blogueur, technopreneur d'algues et instructeur de voile basé dans la région de la baie de Californie. Après avoir obtenu son diplôme en économie de l'UC Berkeley (B.A.) en [[2011]], il a rejoint le personnel du Seasteading Institute. Ce fut alors une profonde rencontre passionnelle pour le mouvement du Seasteading. Il a été rédacteur pour le blog du Seasteading Institute pendant deux ans. Tourné vers une écologie de marché, il a étudié le potentiel de la culture des algues pour permettre l'établissement de communautés flottantes expérimentales dans l'immensité des océans. Il assemble actuellement le premier système robotique de biocarburant à base d'algues sur la côte ouest, à la suite d'un projet pilote réussi démontrant la viabilité d'un étang agricole à Schwenksville, en Pennsylvanie. Avec l'inventeur et [[technopreneur]] Rudy Behrens, Charlie Deist et son équipe élaborent des plans techniques qui s'appuient sur des matériaux à faible coût pour assurer une production décentralisée à petite échelle des robots et du carburant. Le produit extrait est une cire de paraffine dérivée d'un mélange de plantes aquatiques. <br />
Charlie Deist a commencé à naviguer dans la baie de San Francisco en 2013 et a obtenu sa licence de capitaine. Ses articles ont été publiés dans le magazine Acres USA, Erraticus et sur BBC.com. Son premier livre, "Hormetics: Physical Fitness for Free People", a été publié en mai [[2020]]. Il produit également des programmes radio pour le Bob Zadek Show (basé à San Francisco). </ref> a collaboré au blog du TSI.<br />
<br />
=== Types de réalisations possibles ===<br />
* navires de croisière adaptés pour une habitation permanente <br />
* plates-formes flottantes à base de bouées espar (par exemple [http://seasteading.org/mission/additionalreading/clubstead ClubStead])<br />
* îles modulaires à base de modules en béton armé<br />
* villes flottantes (par exemple [http://www.freedomship.com Freedom Ship], un "bateau pensé pour être une véritable ville flottante")<br />
<br />
=== Exemples historiques ===<br />
* la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sealand Principauté de Sealand] (ancienne plate-forme militaire de l'armée britannique, construite au large de l'estuaire de la Tamise dans les eaux internationales) est depuis 1967 un exemple de [[micronation]] réussie (mais non libertarienne, et de plus minuscule) dont les libertariens pourraient s'inspirer dans leurs projets futurs.<br />
* [http://oceania.org/ Oceania, The Atlantis Project], projet libertarien de ville flottante, abandonné en 1994. Son auteur s'est tourné vers un projet humanitaire plus ambitieux, [http://lifeboat.com/ Lifeboat Foundation].<br />
<br />
== Informations complémentaires ==<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
<br />
<references /><br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
* [[2011]], [[Patri Friedman]] et Brad Taylor, [http://www.thefreemanonline.org/featured/seasteading-striking-at-the-root-of-bad-government/ "Seasteading: Striking at the Root of Bad Government"], [[The Freeman]], March, Vol 61, n°2<br />
<br />
* [[2012]], Allen Mendenhall, [http://docs.sieo.org/SIEO_5_2012_Mendenhall.pdf "My ‘Country’ Lies over the Ocean: Seasteading and Polycentric Law"], [[Studies in Emergent Order]], Vol 5, pp137-156<br />
<br />
=== Citations ===<br />
<br />
* {{citation bloc | Le seasteading est la façon entrepreneuriale de réparer le gouvernement&nbsp;: en le mettant en concurrence plutôt qu'en le mettant en cause.|[[Patri Friedman]]}}<br />
<br />
* {{citation bloc | Pourquoi vouloir coloniser Mars et pas la Terre ? La moitié de la surface du globe n’appartient à aucun Etat.|Joe Quirk, Porte-parole de ''The Seasteading Institute''}}<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
<br />
=== Textes externes ===<br />
<br />
* {{en}}[http://reason.com/news/show/126198.html Article] de [[Reason]] sur les projets de Peter Thiel et [[Patri Friedman]]<br />
<br />
* {{en}}[http://en.wikipedia.org/wiki/Seasteading Wikipedia]<br />
<br />
* {{en}}[http://www.wired.com/science/planetearth/news/2008/05/seasteading Article de Wired]<br />
<br />
* {{en}}[http://www.dailymail.co.uk/news/article-2024761/Atlas-Shrugged-Silicon-Valley-billionaire-reveals-plan-launch-floating-start-country-coast-San-Francisco.html Atlas Shrugged/ Silicon Valley billionaire reveals plan to launch floating 'start up country' off San Francisco]<br />
* {{en}}[http://news.nationalpost.com/2012/05/09/blueseed-floating-city/ Silicon Valley sets sail: Blueseed aims to set up a floating city off California coast for foreign tech startups]<br />
* {{en}}[http://www.dailypaul.com/152887/patri-friedman-how-to-create-a-startup-country Patri Friedman: How to create a startup country]<br />
<br />
=== Liens vidéos ===<br />
<br />
* [https://vimeo.com/7580970?embedded=true&source=vimeo_logo&owner=2573391 "The Seasteading Institute"] Conférence de Michael Strong en [[2009]]<br />
<br />
* [https://vimeo.com/7907103 "The Seasteading Institute"] Conférence de Sean Hastings en [[2009]] basée sur la [[micronation]] Sealand<br />
<br />
* [https://vimeo.com/7647404 "The Seasteading Institute"] Conférence d'Erwin Strauss en [[2009]]. Erwin Strauss, auteur du livre "How to Start Your Own Country", en [[1984]], prend la parole lors de la deuxième conférence annuelle du Seasteading ([[2009]]) sur tous les aspects pratiques impliqués dans la création de son propre territoire souverain libre. (Durée : 43 mins 56)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8086466 "The Seasteading Institute. L'innovation de la santé à la frontière"] Conférence de Jim O’Neill en [[2009]] posant les fondements de la pensée économique libertarienne dans un contexte de Seasteading et l'anticipation des possibilités pour l'industrie de la santé. (Durée : 24 mins 10)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8367689 "Vue d'ensemble de l'ingénierie Seastead"] Eelco Hoogendoorn, en [[2009]], retrace la voie de la recherche à l'Institut Seasteading. (Durée : 34 mins 20)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8374281 "Flotel Vessels"], conférence de Miguel Lamas Pardo sur le concept innovant d'hôtel flottant lors de la conférence du Seasteading Institute en [[2009]]. (Durée : 19 mins 08)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8377447 "Thinking Structurally About Government: With the help of public choice theorists"], Penser structurellement à l'État avec l'aide de théoriciens de l'[[école des choix publics]]. Will Chamberlain examine certaines des causes profondes de l'insatisfaction populaire généralisée à l'égard de l'État. Il envisage les solutions possibles que le seasteading fournit à la conférence du Seasteading Institute en [[2009]]. (Durée : 25 mins 25)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8540323 "Legal Aspects of Seasteading"]. Les aspects juridiques du Seasteading. Quelques réflexions données par Jorge Schmidt, un expert juridique, qui définit à quoi pourrait ressembler une existence légale d'un seastead libre. lors de la conférence du Seasteading en [[2009]]. (Durée : 31 mins 26)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8367467 "Residential ShipSteading"] Mikolaj Habryn révèle les détails de ce qu'il faut pour former une communauté durable sur un bateau de croisière lors de la conférence du Seasteading Institute en [[2009]]. (Durée : 24 mins 51)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/44494574 "La liquidité en haute mer : l'industrie financière avec le Seasteading"], Conférence d'Alexander D. Wissner-Gross, membre de l'Institut de sciences informatiques appliquées de l'Université de Harvard, en [[2012]]. (Durée : 18 mins 47)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/44176337 "Introduction to seasteading"]. Le directeur principal du Seasteading Institute, Randolph Hencken, présente le seasteading à Conférence de la Seasteading de [[2012]]. Il déclare concentrer son activisme politique sur la création de nouveaux gouvernements innovants, plutôt que d'essayer de changer en vain les gouvernements existants. (Durée : 2 mins 36)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/44490982 "OASIS Project at the Seasteading"]. Charlie Deist, rédacteur au Seasteading Institute ; Baoguang Zhai, stagiaire en recherche sur les algues au Seasteading Institute et étudiant en deuxième année à l'Université Tufts ; Ryan Larsen, chercheur bénévole au Seasteading Institute et étudiant en génie mécanique à la Maritime Academy, donnent une conférence sur le projet Oasis (Ocean Algae for Seastead Integrated Solutions) lors de la conférence Seasteading de [[2012]]. (Durée : 41 mins 40).<br />
<br />
=== Liens audios ===<br />
<br />
* [https://media.blubrry.com/seasteading/b/content.blubrry.com/seasteading/Mike-Gibson-and-Reid-Spitz.mp3 "The Moral Philosophy of Seasteading"], conversation entre Mike Gibson, Reid Spitz et Joe Quirk, déposée sur le site du seasteading.org, le 8 octobre [[2015]]<br />
<br />
=== Sites qui traitent du Seasteading ===<br />
<br />
* {{en}}[http://seasteading.org/ The Seasteading Institute], [http://www.facebook.com/seasteading page Facebook]<br />
* {{en}}[http://seasteading.livejournal.com/ Ancien blog de [[Patri Friedman]] sur le ''seasteading'']<br />
* {{en}}[http://seasteading.org/stay-in-touch/blog/3 Blog de [[Patri Friedman]] sur le ''seasteading'']<br />
<br />
<br />
{{Portail politique}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Seasteading&diff=195666Seasteading2022-05-15T15:37:42Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{ébauche}}<br />
Le ''' ''seasteading'' ''' est l'implantation dans les eaux internationales de lieux de vie échappant à la souveraineté des [[Etat|États]] existants. Le terme est dérivé de ''[[homesteading]]''. Bien que beaucoup de ses défenseurs soient des [[Libertarien|libertariens]], le concept est indépendant de toute forme politique. <br />
[[Image:Seasteading.jpg|300px|right]]<br />
== Origines théoriques ==<br />
<br />
L'un des principaux promoteurs du concept est [[Patri Friedman]] (le petit-fils de [[Milton Friedman]] et fils de [[David Friedman]]). Les logements flottants envisagés sont généralement nommés des ''seasteads''. Le Seasteading est né de la conviction partagée par ses co-fondateurs que l'action pratique de quitter les institutions (monnaie, sécurité, emploi, marché, organisations gouvernementales) les plus acceptées par la population en général repose sur une philosophie solide devant déclencher l'action. C'est le point de vue que partagent Mike Gibson<ref>Mike Gibson a obtenu un diplôme universitaire à l'Université de New York et un Master à l'Université de Chicago. Il a fait des recherches en doctorat de philosophie morale et politique à l'Université d'Oxford lorsqu'il a décidé de stopper la poursuite de ses recherches et devenir associé chez Thiel Capital et vice-président des donations pour la Fondation Thiel à San Francisco. Là, il a aidé à diriger le service "20 Under 20". Il est aujourd'hui capital-risqueur et co-fondateur du Fonds 1517, qui finance de jeunes entrepreneurs sortant du système universitaire. Il a travaillé pour l'Atlantic Monthly et a écrit pour Forbes, Technology Review du MIT et Fast Company.</ref> et Reid Spitz<ref>Reid Spitz a étudié la cognition, les systèmes symboliques, la philosophie de Neitzche, la linguistique, l'informatique et l'économie à l'université de Stanford. Il est associé chez Formation 8, qui finance des entreprises ayant le potentiel de transformer des industries entières. Il a également passé du temps chez OpenGov, qui offre aux gouvernements la transparence nécessaire pour partager des données.</ref> dans une discussion commune en [[2015]] diffusée sur le site de Seasteading.<br />
<br />
== Avantages ==<br />
Voici les principaux avantages selon les promoteurs du concept :<br />
=== &Agrave; la création ===<br />
Malgré les difficultés techniques et financières, il est plus facile d'occuper une nouvelle zone que de prendre le pouvoir et réformer l'[[&Eacute;tat]] sur un territoire existant.<br />
<br />
=== &Agrave; l'usage ===<br />
<br />
Il est assez facile pour les habitants de partir en emportant leur logement flottant si la situation [[politique]] devient trop contraire à leur intérêts et cela influe sur les décisions de l'éventuel gouvernement.<br />
<br />
== Freins au développement ==<br />
La haute mer (''mare liberum'') est considérée par le droit international comme "patrimoine commun de l'humanité", ce qui rend délicate toute installation qui en exploiterait les ressources.<br />
<br />
== Projets ==<br />
<br />
=== ''Seasteading: A Practical Guide to Homesteading the High Seas'' ===<br />
<br />
Il s'agit d'un livre écrit par [[Wayne C. Gramlich]], [[Patri Friedman]] et [[Andrew Houser]] à partir de [[2002]]. Une première version est [http://seasteading.org/seastead.org/commented/paper/index.html disponible] sur Internet. Une nouvelle version est en cours d'écriture.<br />
<br />
=== ''The Seasteading Institute''===<br />
Le TSI est une organisation à but non-commercial qui se donne comme objectif de "créer de nouvelles sociétés sur les océans". Les trois principales activités sont : <br />
* La création d'une communauté de résidents potentiels ;<br />
* La recherche théorique politique et scientifique ;<br />
* L'ingénierie pour bâtir un prototype de ''seastead'' viable.<br />
<br />
Le projet est dirigé par [[Patri Friedman]], et l'entrepreneur [[Peter Thiel]] y a investi 500 000 USD. Pendant plusieurs années Charlie Deist<ref>Charlie Deist est originaire de San Francisco, aux États-Unis. C'est un producteur de radio, blogueur, technopreneur d'algues et instructeur de voile basé dans la région de la baie de Californie. Après avoir obtenu son diplôme en économie de l'UC Berkeley (B.A.) en [[2011]], il a rejoint le personnel du Seasteading Institute. Ce fut alors une profonde rencontre passionnelle pour le mouvement du Seasteading. Il a été rédacteur pour le blog du Seasteading Institute pendant deux ans. Tourné vers une écologie de marché, il a étudié le potentiel de la culture des algues pour permettre l'établissement de communautés flottantes expérimentales dans l'immensité des océans. Il assemble actuellement le premier système robotique de biocarburant à base d'algues sur la côte ouest, à la suite d'un projet pilote réussi démontrant la viabilité d'un étang agricole à Schwenksville, en Pennsylvanie. Avec l'inventeur et [[technopreneur]] Rudy Behrens, Charlie Deist et son équipe élaborent des plans techniques qui s'appuient sur des matériaux à faible coût pour assurer une production décentralisée à petite échelle des robots et du carburant. Le produit extrait est une cire de paraffine dérivée d'un mélange de plantes aquatiques. <br />
Charlie Deist a commencé à naviguer dans la baie de San Francisco en 2013 et a obtenu sa licence de capitaine. Ses articles ont été publiés dans le magazine Acres USA, Erraticus et sur BBC.com. Son premier livre, "Hormetics: Physical Fitness for Free People", a été publié en mai [[2020]]. Il produit également des programmes radio pour le Bob Zadek Show (basé à San Francisco). </ref> a collaboré au blog du TSI.<br />
<br />
=== Types de réalisations possibles ===<br />
* navires de croisière adaptés pour une habitation permanente <br />
* plates-formes flottantes à base de bouées espar (par exemple [http://seasteading.org/mission/additionalreading/clubstead ClubStead])<br />
* îles modulaires à base de modules en béton armé<br />
* villes flottantes (par exemple [http://www.freedomship.com Freedom Ship], un "bateau pensé pour être une véritable ville flottante")<br />
<br />
=== Exemples historiques ===<br />
* la [http://fr.wikipedia.org/wiki/Sealand Principauté de Sealand] (ancienne plate-forme militaire de l'armée britannique, construite au large de l'estuaire de la Tamise dans les eaux internationales) est depuis 1967 un exemple de [[micronation]] réussie (mais non libertarienne, et de plus minuscule) dont les libertariens pourraient s'inspirer dans leurs projets futurs.<br />
* [http://oceania.org/ Oceania, The Atlantis Project], projet libertarien de ville flottante, abandonné en 1994. Son auteur s'est tourné vers un projet humanitaire plus ambitieux, [http://lifeboat.com/ Lifeboat Foundation].<br />
<br />
== Informations complémentaires ==<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
<br />
<references /><br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
* [[2011]], [[Patri Friedman]] et Brad Taylor, [http://www.thefreemanonline.org/featured/seasteading-striking-at-the-root-of-bad-government/ "Seasteading: Striking at the Root of Bad Government"], [[The Freeman]], March, Vol 61, n°2<br />
<br />
* [[2012]], Allen Mendenhall, [http://docs.sieo.org/SIEO_5_2012_Mendenhall.pdf "My ‘Country’ Lies over the Ocean: Seasteading and Polycentric Law"], [[Studies in Emergent Order]], Vol 5, pp137-156<br />
<br />
=== Citations ===<br />
<br />
* {{citation bloc | Le seasteading est la façon entrepreneuriale de réparer le gouvernement&nbsp;: en le mettant en concurrence plutôt qu'en le mettant en cause.|[[Patri Friedman]]}}<br />
<br />
* {{citation bloc | Pourquoi vouloir coloniser Mars et pas la Terre ? La moitié de la surface du globe n’appartient à aucun Etat.|Joe Quirk, Porte-parole de ''The Seasteading Institute''}}<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
<br />
=== Textes externes ===<br />
<br />
* {{en}}[http://reason.com/news/show/126198.html Article] de [[Reason]] sur les projets de Peter Thiel et [[Patri Friedman]]<br />
<br />
* {{en}}[http://en.wikipedia.org/wiki/Seasteading Wikipedia]<br />
<br />
* {{en}}[http://www.wired.com/science/planetearth/news/2008/05/seasteading Article de Wired]<br />
<br />
* {{en}}[http://www.dailymail.co.uk/news/article-2024761/Atlas-Shrugged-Silicon-Valley-billionaire-reveals-plan-launch-floating-start-country-coast-San-Francisco.html Atlas Shrugged/ Silicon Valley billionaire reveals plan to launch floating 'start up country' off San Francisco]<br />
* {{en}}[http://news.nationalpost.com/2012/05/09/blueseed-floating-city/ Silicon Valley sets sail: Blueseed aims to set up a floating city off California coast for foreign tech startups]<br />
* {{en}}[http://www.dailypaul.com/152887/patri-friedman-how-to-create-a-startup-country Patri Friedman: How to create a startup country]<br />
<br />
=== Liens vidéos ===<br />
<br />
* [https://vimeo.com/7580970?embedded=true&source=vimeo_logo&owner=2573391 "The Seasteading Institute"] Conférence de Michael Strong en [[2009]]<br />
<br />
* [https://vimeo.com/7907103 "The Seasteading Institute"] Conférence de Sean Hastings en [[2009]] basée sur la [[micronation]] Sealand<br />
<br />
* [https://vimeo.com/7647404 "The Seasteading Institute"] Conférence d'Erwin Strauss en [[2009]]. Erwin Strauss, auteur du livre "How to Start Your Own Country", en [[1984]], prend la parole lors de la deuxième conférence annuelle du Seasteading ([[2009]]) sur tous les aspects pratiques impliqués dans la création de son propre territoire souverain libre. (Durée : 43 mins 56)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8086466 "The Seasteading Institute. L'innovation de la santé à la frontière"] Conférence de Jim O’Neill en [[2009]] posant les fondements de la pensée économique libertarienne dans un contexte de Seasteading et l'anticipation des possibilités pour l'industrie de la santé. (Durée : 24 mins 10)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8367689 "Vue d'ensemble de l'ingénierie Seastead"] Eelco Hoogendoorn, en [[2009]], retrace la voie de la recherche à l'Institut Seasteading. (Durée : 34 mins 20)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8374281 "Flotel Vessels"], conférence de Miguel Lamas Pardo sur le concept innovant d'hôtel flottant lors de la conférence du Seasteading Institute en [[2009]]. (Durée : 19 mins 08)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8377447 "Thinking Structurally About Government: With the help of public choice theorists"], Penser structurellement à l'État avec l'aide de théoriciens de l'[[école des choix publics]]. Will Chamberlain examine certaines des causes profondes de l'insatisfaction populaire généralisée à l'égard de l'État. Il envisage les solutions possibles que le seasteading fournit à la conférence du Seasteading Institute en [[2009]]. (Durée : 25 mins 25)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8540323 "Legal Aspects of Seasteading"]. Les aspects juridiques du Seasteading. Quelques réflexions données par Jorge Schmidt, un expert juridique, qui définit à quoi pourrait ressembler une existence légale d'un seastead libre. lors de la conférence du Seasteading en [[2009]]. (Durée : 31 mins 26)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/8367467 "Residential ShipSteading"] Mikolaj Habryn révèle les détails de ce qu'il faut pour former une communauté durable sur un bateau de croisière lors de la conférence du Seasteading Institute en [[2009]]. (Durée : 24 mins 51)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/44494574 "La liquidité en haute mer : l'industrie financière avec le Seasteading"], Conférence d'Alexander D. Wissner-Gross, membre de l'Institut de sciences informatiques appliquées de l'Université de Harvard, en [[2012]]. (Durée : 18 mins 47)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/44176337 "Introduction to seasteading"]. Le directeur principal du Seasteading Institute, Randolph Hencken, présente le seasteading à Conférence de la Seasteading de [[2012]]. Il déclare concentrer son activisme politique sur la création de nouveaux gouvernements innovants, plutôt que d'essayer de changer en vain les gouvernements existants. (Durée : 2 mins 36)<br />
<br />
* [https://vimeo.com/44490982 "OASIS Project at the Seasteading"]. Charlie Deist, rédacteur au Seasteading Institute ; Baoguang Zhai, stagiaire en recherche sur les algues au Seasteading Institute et étudiant en deuxième année à l'Université Tufts ; Ryan Larsen, chercheur bénévole au Seasteading Institute et étudiant en génie mécanique à la Maritime Academy, donnent une conférence sur le projet Oasis (Ocean Algae for Seastead Integrated Solutions) lors de la conférence Seasteading de [[2012]]. (Durée : 41 mins 40).<br />
<br />
=== Liens audios ===<br />
<br />
* [https://media.blubrry.com/seasteading/b/content.blubrry.com/seasteading/Mike-Gibson-and-Reid-Spitz.mp3 "The Moral Philosophy of Seasteading"], conversation entre Mike Gibson, Reid Spitz et Joe Quirk, déposée sur le site du seasteading.org, le 8 octobre [[2015]]<br />
<br />
=== Sites qui traitent du Seasteading ===<br />
<br />
* {{en}}[http://seasteading.org/ The Seasteading Institute], [http://www.facebook.com/seasteading page Facebook]<br />
* {{en}}[http://seasteading.livejournal.com/ Ancien blog de [[Patri Friedman]] sur le ''seasteading'']<br />
* {{en}}[http://seasteading.org/stay-in-touch/blog/3 Blog de [[Patri Friedman]] sur le ''seasteading'']<br />
<br />
<br />
{{Portail politique}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Lib%C3%A9ralisme&diff=194995Libéralisme2022-05-07T08:58:10Z<p>Domi2 : /* Libéralisme politique et libéralisme économique */</p>
<hr />
<div>Le '''libéralisme''' est un ensemble de courants de philosophie politique visant à faire reconnaître la primauté des principes de [[liberté]] et de [[responsabilité]] individuelle sur l'autorité du souverain (que ce souverain soit un monarque ou le peuple). <br />
<br />
Le vocable de libéralisme fait son apparition au début du XIXe siècle (on trouve le mot dans le ''Journal'' de Maine de Biran en [[1818]], et le terme de ''liberalism'' se trouve dans le ''New English Dictionary'' dès [[1819]]). Les racines du libéralisme sont plus anciennes. L'opposition à la dictature de l'[[absolutisme]] du souverain est développée au fil des siècles notamment par la montée du scepticisme face au droit divin dans l’Europe des Lumières (XVIIIe siècle), mais aussi auparavant par la scolastique de l'[[École de Salamanque]] (XVIe siècle) faisant obligation morale au souverain de respecter les droits fondamentaux de chaque être humain au motif de sa nature de créature de Dieu, ou plus anciennement par les chartes médiévales (telles la [[Magna Carta]]) introduisant des droits fondamentaux dont le respect est exigé du souverain, ou encore par certains pans de la philosophie thomiste. La date des débuts formels du libéralisme ou de ses composantes politiques, économiques ou religieuses diffère selon les auteurs. De nombreux auteurs font débuter le libéralisme avec la Lettre sur la tolérance de [[John Locke]] ([[1689]]) qui complète les racines préexistantes. <br />
<br />
== Libéralisme politique et libéralisme économique ==<br />
<br />
Sur le plan [[politique]], le libéralisme ne cherche pas à déterminer qui doit détenir le [[pouvoir]] : il fixe des limites à l'autorité politique, les moyens qu'elle peut ou ne peut pas utiliser. Cela a d'abord été une réponse à l'[[absolutisme]] des régimes de droit divin qui octroyait tous les pouvoirs aux monarques. Par la suite, même la [[démocratie]] a vu émerger des structures politiques qui pouvaient aussi restreindre les prérogatives individuelles. Le [[libéralisme politique]] est consécutivement la [[idéologie|doctrine]] politique visant à limiter les pouvoirs de l'[[État]] pour ramener celui-ci à la protection des [[droit]]s et [[liberté]]s individuelles.<br />
<br />
Sur le plan économique le [[libéralisme économique]] donne une grande place au principe de [[propriété]] individuelle et s'oppose aux pouvoirs qui perturbent le libre jeu de la [[concurrence]]. C'est tout autant l'[[étatisme]] ou l'[[État-providence]] qui instaurent des barrières au [[commerce]], que la constitution de conglomérats ou ententes industriels qui acquièrent une position hégémonique sur le [[marché]].<br />
<br />
L'accusation contemporaine la plus commune qui est portée contre le concept de libéralisme<ref>* Walter Gallie, [[1956]], “Essentially Contested Concepts”; Proceedings of the Aristotelian Society, 56, pp167-198<br />
* Ruth Abbey, [[2005]], “Is Liberalism Now an Essentially Contested Concept?”, New Political Science, 27, pp461-480</ref> comme pour sa pratique est qu'il n'accorderait quasiment aucune valeur à la réduction des [[inégalité]]s et considérerait les [[politique]]s de [[solidarité]] comme dangereuses. Pour les libéraux, il s'agit de distinguer le fonctionnement de l'[[économie]] de la politique sociale, deux domaines ayant leurs propres objectifs. Ils considèrent que les mélanger crée des confusions, opacités et effets pervers au détriment des deux.<br />
<br />
== Les concepts de base ==<br />
Les valeurs libérales sont la [[liberté]] individuelle, la [[créativité]] individuelle, la [[responsabilité]] individuelle, l'indépendance personnelle, le respect des droits individuels, etc. On définit souvent le libéralisme par ces quelques principes, que l'on retrouve dans la [[Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen]] :<br />
:&bull; l'[[égalité]] en [[droit]];<br />
:&bull; la [[liberté]] individuelle et la [[responsabilité]] qui en découle;<br />
:&bull; la [[propriété]] privée ;<br />
:&bull; le [[droit de résistance à l'oppression]];<br />
:&bull; la recherche du bonheur et la [[sûreté]].<br />
<br />
La '''[[liberté]]''' individuelle est définie de manière négative comme l'absence de contrainte exercée par les autres individus, ou de façon positive comme le droit d'agir sans contrainte dans la limite des droits légitimes des autres. Il s'agit du concept de la « liberté-autonomie », ou encore de « liberté-indépendance ». Elle se fonde sur la distinction entre la « [[liberté des Anciens]] » et celle des « Modernes ».<br />
<br />
La '''[[propriété]]''' est le droit pour l'individu de jouir du fruit de son activité, des [[richesse]]s qu'il crée, et d'en disposer à sa guise, y compris en excluant autrui de leur usage. La propriété commence d'abord par le [[droit à la vie]] et la propriété de son corps. Les droits de '''sûreté''' et de '''résistance à l'oppression''' sont des conséquences du principe de propriété.<br />
<br />
La '''[[responsabilité]]''', inséparable de la liberté et de la propriété, rend l'individu responsable à l'égard des autres des conséquences de ses actions, bonnes ou mauvaises (quand elles lèsent autrui dans ses droits). C'est une composante de la [[sûreté]] d'autrui.<br />
<br />
=== Les [[droit naturel|droits naturels]] ===<br />
Ces droits, selon les libéraux, ne découlent pas d'une définition [[loi|législative]], ce sont des droits inhérents à la nature humaine et dont la légitimité est supérieure à toute loi. Le [[libéralisme économique]] n'en est qu'une conséquence directe, depuis le « [[Laissez-faire|laissez faire]], laissez passer », mot d'ordre des [[Physiocratie|physiocrates]] français au [[XVIIIe siècle]] en faveur de la libre circulation des biens et des [[marchandise]]s, jusqu'à l'[[École autrichienne]] d'économie au [[XXe siècle]]. Les libéralismes social et moral sont aussi des conséquences, même si on les sépare du libéralisme économique car tout le monde n’adhère pas forcément simultanément aux trois (''Cf infra'', diagramme de Nolan).<br />
<br />
La thèse des droits naturels (droit à la vie, à la liberté et à la propriété) est largement développée par [[John Locke]]. De cette théorie est issue la conception moderne des [[droits de l'homme]] qui a fourni historiquement la justification idéologique de la [[Révolution américaine]] et de la [[Révolution française]], sans pour autant préconiser la [[démocratie]], de crainte que la « tyrannie de la majorité » (selon l'expression de [[Alexis de Tocqueville|Tocqueville]]) ne vienne limiter les droits individuels.<br />
<br />
Plusieurs libéraux contestent la thèse des droits naturels, et affirment que ces droits ne sont que des valeurs politiques (voir [[libéralisme politique]]). Les libéraux classiques soutiennent qu'en ce cas la société (via la [[démocratie]]) peut très bien limiter ou supprimer complètement la liberté de l'individu de façon tout à fait légale et démocratique (ce qui s'est produit par exemple avec l'accession d'[[Adolf Hitler]] au pouvoir). Pour les tenants de la thèse des droits naturels (qualifiés également d'''imprescriptibles'' dans la [[Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen]]), il est clair que ces droits sont antérieurs et supérieurs à tout droit politique ainsi qu'à la démocratie.<br />
<br />
Il subsiste ainsi une différence marquée entre libéraux partisans du ''[[jusnaturalisme]]'' (la [[Raison]] comme source du droit : le [[droit naturel]]), et libéraux partisans du ''droit positif'' (l'État comme source du droit), les premiers étant parfois accusés de faire de la [[métaphysique]], les derniers étant taxés de [[relativisme]] ou de soumission à l'État. Toutefois, tous les libéraux admettent l'insuffisance du seul droit positif : [[Friedrich Hayek|Hayek]] distingue la loi et la « [[Rule of Law|règle de la loi]] » ; [[Frédéric Bastiat|Bastiat]] affirme que ''« Personnalité, Liberté, Propriété (...) sont antérieures et supérieures à toute législation humaine.»''<br />
<br />
Ces droits ont un caractère ''universel'', applicable à tous les hommes, sans égard au lieu ni à l'époque, ce qui les distingue de « droits » arbitraires fictifs : par exemple un ''droit au [[logement]]'' ne saurait être un droit naturel, car il est impossible à réaliser sans prendre aux uns pour donner aux autres, ce qui lui ôte tout caractère universel. Les droits des uns ne peuvent s'exercer aux dépens des droits des autres, plus précisément un droit ne peut s'exercer aux dépens d'une personne non consentante.<br />
<br />
Il faut noter que ces droits étaient déjà reconnus sous la [[monarchie]] :<br />
''« il y a quatre droits naturels que le prince est obligé de conserver à chacun de ses sujets ; ils ne les tiennent que de Dieu et ils sont antérieurs à toute loi politique et civile : la vie, l'honneur, la liberté et la propriété. »'' ([[Louis XVI]])<br />
<br />
=== L'éthique libérale ===<br />
L'[[éthique]] libérale découle des [[droit naturel|droits naturels]], elle se ramène au ''[[Axiome de non-agression|principe de non-agression]]'' : ne pas voler autrui, ne pas utiliser la [[coercition]] ou la [[violence]] envers autrui, sauf pour se défendre d'une [[agression]]. C'est donc une éthique de [[tolérance]], contraire au [[relativisme]] moral du [[collectivisme]] (selon lequel ''la fin justifie les moyens'' ou ''l'[[intérêt général]] doit prévaloir sur les options individuelles'')<br />
<br />
== La tradition et ses évolutions ==<br />
La [[tradition]] libérale dont se réclament les libéraux remonte jusqu'au [[taoïsme]] original en [[Chine]], à [[Aristote]] puis aux [[stoïcisme|stoïques]] en Grèce.<br />
:*Au XVI{{e}} siècle, l'[[école de Salamanque]], [[Michel Eyquem de Montaigne|Montaigne]], [[Étienne de La Boétie|La Boétie]] et d'autres [[Humanisme|humanistes]].<br />
:*Au XVII{{e}} siècle, les [[levellers]] de la révolution anglaise, [[John Locke]] (qui fonde la philosophie libérale moderne).<br />
:*Au XVIII{{e}} siècle, [[Montesquieu]], [[Voltaire]], les [[physiocratie|physiocrates]], [[Anne Robert Jacques Turgot|Turgot]], [[Adam Smith]], [[David Hume]]. La révolution américaine est riche d'auteurs libéraux, de [[Benjamin Franklin]] à [[Thomas Paine]].<br />
:*Durant la [[Révolution française]], les [[Girondins]] représentent le courant [[libéral]], victimes de la [[Terreur]] étatique des [[Jacobinisme|Jacobins]], et parmi ceux-là des factions de la [[Montagne (Révolution française)|Montagne]]. Quand ils ne sont pas combattus par la révolution ou par [[Napoléon Bonaparte|Napoléon]], les libéraux sont dans l'opposition pacifique : [[Antoine-Louis Destutt de Tracy|Destutt de Tracy]], [[Benjamin Constant]] (qui formalise l'essence du libéralisme).<br />
:*Au XIX{{e}} siècle, [[Jean-Baptiste Say]], [[Charles Comte]], [[Charles Dunoyer]], [[Alexis de Tocqueville]], [[Frédéric Bastiat]] (le classique par excellence), [[Gustave de Molinari]]; en [[Royaume-Uni|Angleterre]], [[Richard Cobden]], [[John Stuart Mill]], [[Lord Acton]].<br />
:*Au XX{{e}} siècle, l'[[école autrichienne]] culmine avec [[Ludwig von Mises]] et [[Friedrich Hayek]], l'[[objectivisme|objectiviste]] [[Ayn Rand]] cristallise les valeurs libérales, [[Murray Rothbard]] popularise le [[libertarianisme]]; on citera aussi [[Henry Hazlitt]], [[Leonard Read]], [[David Friedman]], [[Antony de Jasay]], etc.; en [[France]], [[Jacques Rueff]], [[Raymond Aron]], [[Jean-François Revel]], [[Pascal Salin]], [[Henri Lepage]], etc.<br />
<br />
Il n'y a pas une école unique du libéralisme, d'autorité ni de fondateur. Il y a par exemple de grandes différences entre [[Friedrich Hayek|Hayek]] et [[Aristote]], [[Frédéric Bastiat]] et [[Thomas Paine]] ou [[John Stuart Mill]]. [[Friedrich Hayek]] écrit ainsi que : {{guil|Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un dogme immuable; il n'y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées et recourir le moins possible à la coercition.}}<ref>[[Friedrich Hayek]], ''[[La Route de la servitude]]'', chap. 1, p. 20 de l'édition Quadrige</ref><br />
<br />
Certains libéraux, les [[utilitarisme|utilitaristes]] (par exemple [[Maurice Allais]]), sans prendre parti sur les prémisses philosophiques du libéralisme, justifient le libéralisme parce qu'il engendre les organisations sociales les plus efficaces d'un point de vue économique.<br />
<br />
== Le libéralisme politique ==<br />
Le [[libéralisme politique]], expression qui est pour certains libéraux un oxymore, désigne une réalité variable selon les pays. Aujourd'hui aux [[États-Unis]] le ''liberalism'' désigne une tradition politique militant pour la démocratie et le régime constitutionnel, favorable en général aux libertés civiles et à l'[[économie de marché]], mais souvent aussi interventionniste, et qui s'oppose à celle des conservateurs ou des socialistes ; dans ce sens le terme anglais ''liberal'' équivaut à centre-gauche, réformiste, démocrate ou social-démocrate ([[Jean-François Revel]] emploie le terme de ''progressiste''), ce qui a peu de choses à voir avec le sens premier.<br />
<br />
Originellement, le [[libéralisme politique]] est le courant de pensée qui, depuis Locke, Hobbes et Montesquieu, est attaché à circonscrire l'action du pouvoir et de l'État, et à définir les rapports de la sphère politique avec l'individu ([[séparation des pouvoirs]], « [[contre-pouvoir]]s », etc.). En général est préconisée la [[démocratie libérale]], que l'on connaît depuis le XIX{{e}} siècle dans la plupart des états occidentaux.<br />
<br />
Les libéraux les plus radicaux, les [[anarcho-capitaliste]]s, affirment que la sphère des attributions légitimes du pouvoir politique est vide. Les libéraux plus modérés, les [[minarchisme|minarchistes]], pensent qu'il existe des fonctions légitimes de l'État, qu'ils identifient souvent aux [[Droits régaliens|fonctions régaliennes]]: [[sécurité]], [[police]], [[justice]], [[défense]] du territoire.<br />
<br />
La plupart des libéraux ne se posent pas ces questions de principes ; leur opinion est que le pouvoir politique est bien trop étendu, et s'étend sans cesse. Ils cherchent donc les moyens de restreindre et d'inverser cette expansion de l'État, la question de savoir où on s'arrêtera étant prématurée.<br />
<br />
En [[France]], les organisations libérales contemporaines sont l'[[Association pour la liberté économique et le progrès social|ALEPS]], [[Liberaux.org]] ou l'[[Institut Coppet]]. Il y a aussi des instituts comme l'[[Ifrap]], [[Contribuables Associés]] ou [[Liberté Chérie]]. Au Québec, on trouvera l'[http://www.iedm.org IEDM] ou [[le Québécois Libre]].<br />
<br />
==Annexes==<br />
<br />
=== Vocabulaire autour du libéralisme ===<br />
<br />
:* Le libéralisme en tant que tradition anti-politique est à distinguer de la tradition politique des [[partis libéraux]].<br />
:* En revanche la dichotomie entre « libéralisme [[économie|économique]] » et « libéralisme [[politique]] » est réfutée par les libéraux : il n'y a qu'un seul libéralisme, anti-étatique, voire anti-politique.<br />
:* Le libéralisme en toute rigueur n'est ni « à droite », ni « à gauche ». Le [[diagramme de Nolan]] montre où se situe le libéralisme dans un [[espace]] politique à deux dimensions. Cela n'empêche pas qu'il y a eu et qu'il y a des personnes qui se sentent à la fois libérales et « de gauche » ou « de droite » selon l'importance qu'elles accordent, ''grosso modo'', les unes aux libertés individuelles, les autres au droit à la propriété.<br />
:* Les libéraux ne se reconnaissent pas dans les étiquettes de « [[néolibéral]] » ou « [[ultra-libéralisme|ultralibéral]] » : ils se disent simplement [[libéral]], ou, pour se distinguer du [[parti libéral]] local, « libéral classique » (voire par auto-dérision paléo- ou archéo-libéral), ou bien [[libertarien]]. Ce dernier terme, importé des États-Unis, s'applique aux libéraux radicaux qui revendiquent les principes du libéralisme, et non à ceux qui partagent le point de vue de la réduction de l'État sans forcément adhérer aux principes philosophiques.<br />
<br />
=== Citations ===<br />
:« ''On reproche au libéralisme d'être matérialiste, de prôner la poursuite exclusive de la [[richesse]] aux dépens de toute autre valeur, alors qu'il n'a d'autre aspiration que de permettre l'épanouissement des êtres humains et la réalisation de leurs objectifs, spirituels, affectifs ou esthétiques autant que matériels. On lui reproche d'être sauvage alors que, fondé sur le respect intégral des autres, il exprime l'essence même de la [[civilisation]].'' »<br />
::([[Pascal Salin]], ''Libéralisme''<ref>[[Pascal Salin]], ''Libéralisme'', 2000, p.3</ref>)<br />
:« ''Le libéralisme c'est d'abord une [[morale]] individuelle, ensuite une philosophie de la vie en société dérivée de cette morale, enfin seulement, une doctrine économique qui se déduit logiquement de cette morale et de cette philosophie.'' »<br />
::([[Jacques de Guenin]]<ref>[[Jacques de Guénin]], ''Savez-vous vraiment ce qu'est le libéralisme ?'', {{lire en ligne|lien=http://bastiat.net/fr/cercle/rencontres/savez-vous.html}}</ref>)<br />
:« ''Dès le XVIIème siècle, les thèmes fondateurs du libéralisme sont définis : intégrité de l’individu humain, respect de l’autonomie des activités sociales, immanence des règles de la coexistence humaine.'' » <br />
::([[Monique Canto-Sperber]]<ref>"Pourquoi le libéralisme n’est pas le laissez faire", ''En temps réel'', Cahier 7, février 2003, p. 5, {{lire en ligne|lien=https://web.archive.org/web/20040411192325/http://en.temps.reel.free.fr/Cahier7.pdf}}</ref>)<br />
:« ''Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un dogme immuable ; il n'y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées et recourir le moins possible à la coercition.'' »<br />
::([[Friedrich Hayek]], ''La Route de la servitude'', 1943)<br />
:« ''Le libéralisme, c'est le scepticisme érigé en institution.'' »<br />
::([[Pierre Manent]])<br />
<br />
=== Notes et références ===<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
<br />
===Bibliographie===<br />
<br />
* [[1959]], Guido de Ruggiero, "The History of European Liberalism", Boston: Beacon<br />
<br />
* [[1976]], D. J. Manning, "Liberalism", London: J.M. Dent and Sons<br />
<br />
* [[1978]], E. K. Bramsted et K.J. Melhuish, dir., Western Liberalism: A History in Documents from Locke to Croce, London: Longman<br />
<br />
* [[1984]], <br />
** Anthony Arblaster, The Rise and Decline of Western Liberalism, Oxford: Basil Blackwell<br />
** Rudolf Walther, "Economic Liberalism", Economy and Society, v.13, n.2<br />
* [[1986]], J. C. Nyiri, Intellectual Foundations of Austrian Liberalism, In: [[Wolfgang Grassl]] et [[Barry Smith]], dir., Austrian Economics, New York, pp102–138<br />
<br />
* [[1993]], <br />
** Russell Hardin, "Liberalism: Political and Economic", In: [[Ellen Frankel Paul]], [[Fred D. Miller]], [[Jeffrey Paul]], dir., "Liberalism and the Economic Order" (Social Philosophy and Policy), Cambridge: Cambridge University Press, pp121-144<br />
** Daniel M. Hausman, "Liberalism, Welfare Economics", In: [[Ellen Frankel Paul]], [[Fred D. Miller]], [[Jeffrey Paul]], dir., "Liberalism and the Economic Order" (Social Philosophy and Policy), Cambridge: Cambridge University Press, pp172-197<br />
** Alan Ryan, “Liberalism”, In: Robert E. Goodin et Philip Pettit, dir., A Companion to Contemporary Political Philosophy, Oxford: Blackwell, pp291-311<br />
<br />
* [[1997]], John Kekes, "Against Liberalism", Ithaca, New York: Cornell University Press<br />
<br />
* [[1998]], Raino Malnes, “Liberalismens mangfold” (la diversité des libéralismes), Statsvetenskaplig Tidskrift, 101, pp304-313 (en norvégien)<br />
<br />
* [[2010]], [[Alex Catharino]], “Liberalismo”, In: Vicente Barreto, dir., "Dicionário de Filosofia Política", São Leopoldo: UNISINOS, pp307-311 {{pt}}<br />
<br />
=== Articles connexes ===<br />
* [[Auteurs]]<br />
* [[Liberté]], [[Propriété]], [[Individualisme]]<br />
* [[Libéralisme politique]], [[libéralisme économique]], [[libéralisme social]]<br />
* [[Libérisme]]<br />
* [[Ordo-libéralisme]]<br />
* [[Social-libéralisme]]<br />
* [[Libre-échange]]<br />
* [[Antilibéralisme]]<br />
* [[Crypto-libéralisme]]<br />
* [[Ultralibéralisme]]<br />
<br />
===Textes classiques===<br />
:* [http://bastiat.org/ Frédéric Bastiat], l'auteur libéral classique par excellence.<br />
:* le site de [http://herve.dequengo.free.fr/ Hervé de Quengo] publie de nombreux textes libéraux.<br />
:* [http://www.librairal.org Librairal], ebooks libéraux gratuits<br />
<br />
===Liens===<br />
<br />
:* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2017/08/19/150897-qu-est-ce-que-le-liberalisme Qu’est ce que le libéralisme ? Présentation simple des concepts libéraux essentiels] par [[Gérard Dréan]] (Sociétal, 2008)<br />
:* Une [https://www.youtube.com/watch?v=Wrufd5Soq24 introduction vidéo à la Philosophie de la Liberté].<br />
:* Des forums libéraux comme [http://www.liberaux.org liberaux.org]<br />
:* Des médias libéraux : [https://www.contrepoints.org Contrepoints], [http://www.quebecoislibre.org Le Québécois Libre], [http://www.libres.org libres.org] (libéraux modérés), etc.<br />
:* Site du libéralisme et du libertarianisme, pour un point de vue libéral sur l'actualité et les courants : [http://libertariens.cjb.net site de l'ADEL] <br />
:* [http://membres.lycos.fr/marcgrunert/Le%20libertarianisme%20par%20Bertrand%20Lemennicier.htm Une présentation par le Pr. Lemennicier.]<br />
:* Autres présentations : sur [http://www.freegoat.org/index.php/2004/03/28/3-QuestceQueLeLiberalisme Freegoat] et sur [http://fare.tunes.org/articles/liberalisme.html Cybernéthique]<br />
:* {{en}}[http://www.theadvocates.org/quiz.html Quiz politique] : où vous situez-vous ?<br />
:* [http://www.catallaxia.org Catallaxia] : site de présentation des penseurs libéraux<br />
:* [http://lucien.samir.free.fr/conferences/pages/liberalisme.html Pourquoi le libéralisme fait-il si peur ?]<br />
:* {{pdf}}[http://www.institutconstant.ch/pdf/IC-Liberalisme.pdf Être libéral au XXIe siècle] par l'[[Institut Constant de Rebecque]]<br />
:* {{humour}} [http://www.dantou.fr/liberalisme.htm Le libéralisme pour les débutants] de Daniel Tourre<br />
<br />
{{Portail philosophie}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Lawrence_W._Reed&diff=194994Lawrence W. Reed2022-05-07T08:55:42Z<p>Domi2 : /* La force de caractère des individus fonde le développement d'une société libre */</p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité =Lawrence W. Reed<br />
| type = [[:Catégorie:Économistes|économiste]]<br />
| dates = <br />
| image = [[Fichier:Lawrence reed.jpg]]<br />
| tendance = <br />
| nationalité = {{états-Unis}}<br />
| citation =<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Lawrence W. ("Larry") Reed''' a vécu à Beaver Falls, en Pennsylvanie (USA). De là, il choisit de faire ses études au Grove City College. Il en sort diplômé. Il est ensuite titulaire d'un Master en histoire à l'Université d'Etat du Slippery Rock. Il est un ancien président du State Policy Network et enseignant au département d'économie à l'Université de Northwood à Midland, dans l'Etat du Michigan. Il organisait des séminaires annuels sur le thème de la liberté.<br />
<br />
Il fut le président du Mackinac Center for Public Policy pendant 20 ans. Ce think tank fut fondé dans l'Etat du Michigan (USA), et spécialisé dans la recherche du marché de l'éducation. Larry fut membre du bureau d'administration de la [[Foundation for Economic Education]] de [[1996]] à [[2001]]. Il en est devenu le nouveau président en [[2008]]. Il a écrit dans la revue [[The Freeman]] et il a participé à des séminaires de la [[FEE]] dès la fin des années 1970. Il a également enseigné l'économie à plein temps de [[1977]] à [[1984]] à l'Université Northwood dans le Michigan et il a présidé le département d'économie de [[1982]] à [[1984]].<br />
<br />
Au cours de ces dernières années, il fut l'auteur de plus de 750 articles de journaux, 300 commentaires de radio, des dizaines d'articles de magazine, et de quatre livres. <br />
<br />
== La force de caractère des individus fonde le développement d'une société libre ==<br />
<br />
Dans la préface de l'ouvrage que Lawrence Reed a dirigé en [[2018]], ""La Trompette d'Argent de la Liberté : Les Émancipateurs et les Entrepreneurs Noirs", il met en valeur le caractère de l'esprit entrepreneurial qui fait qu'une société se développe ou non. Selon lui, la force de caractère est finalement plus importante que tous les autres facteurs qui pourraient nous différencier les uns des autres. Ces autres critères qui apparaissent à certains d'entre nous comme visiblement incontournables ne sont pas des critères révélateurs. Lawrence cite parmi ceux-ci les opinions politiques, le lieu d'origine, la foi personnelle, le style vestimentaire et la coiffure, l'orientation sexuelle, l'école fréquentée. Il affirme que tous ces critères ne sont pas pertinents. Par contre, le caractère définit chacun de nous, permet de laisser une trace dans l'histoire à notre propre échelle, à l'échelle locale ou régionale ou à celle de l'humanité. Plus encore, insiste Lawrence Reed, le caractère dirige nos choix dans la vie. Il avait déjà abordé ce thème dans son ouvrage "Sommes-nous assez bons pour la liberté ?" où indirectement, il se demande si ceux qui jugent les autres autrement que par leur caractère n'en profitent pas pour gaspiller leur vie et indirectement celles des autres en les privant de la liberté d'agir car ils sont incapables eux-mêmes d'ajouter quelque chose de bon à la société. Lawrence Reed insiste pour dire que le caractère est l'élément clé de notre liberté qui nous rattache ou non aux autres et qui finalement décide de presque tout dans notre vie.<br />
<br />
== [[Lawrence Reed (Bibliographie)]] ==<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1982]], [[Brian Summers]], [http://www.thefreemanonline.org/columns/book-review-when-we-are-free-edited-by-lawrence-w-reed-and-dale-m-haywood/ commentaire du livre de] [[Lawrence W. Reed]] et de [[Dale M. Haywood]], "When We Are Free", [[The Freeman]], Mars, Vol 32, n°3<br />
<br />
* [[1996]], [[E. S. Savas]], [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201996_2.pdf commentaire du livre de] Lawrence W. Reed, dir., "Private Cures for Public Ills: The Promise of Privatization", [[The Freeman]], Vol 46, n°4, avril, pp245-246<br />
<br />
== Textes externes ==<br />
<br />
* [https://fee.org/articles/celebrating-booker-t-washington-and-a-challenge-to-our-readers/ "Celebrating Booker T. Washington (and a Challenge to Our Readers). Washington Promoted Education, Entrepreneurship, and Integrity"], texte de [[Lawrence Reed]] publié sur le blog de la [[Foundation for Economic Education]] le mardi 5 avril [[2016]]<br />
<br />
== Archives vidéos ==<br />
<br />
* [http://www.youtube.com/watch?v=_wl7U1mQnW4&feature=player_embedded#at=23 The Silver Panic of 1893], intervention de Lawrence Reed<br />
<br />
<br />
<br />
{{Portail économie}}[[Catégorie:Économistes]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Mario_Vargas_Llosa&diff=194993Mario Vargas Llosa2022-05-07T08:51:26Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Mario Vargas Llosa<br />
| type = Ecrivain<br />
| dates = [[1936]] - <br />
| image = [[Image:Llosa.gif|ario Vargas Llosa|200px]]<br />
| tendance = [[Libéraux classiques|Libéral classique]]<br />
| Nationalité = {{Pérou}}<br />
| citation = <br />
| Catallaxia = [[:ca:Mario Vargas Llosa|Catallaxia]]<br />
| Librairal = <br />
}}<br />
<br />
'''Mario Vargas Llosa''' est un écrivain [[libéral]] péruvien né à Arequipa le 28 mars [[1936]]. Il est une des figures de proue de la littérature sud-américaine, et a obtenu le Prix Nobel de littérature en [[2010]]. En 2021, il rejoint l'Académie française.<br />
<br />
==Biographie==<br />
<br />
Issu d’une famille de la classe moyenne, il passe une partie de son enfance en Bolivie avant de retourner au Pérou et d’entrer à 14 ans dans une académie militaire de Lima. Cette expérience au Colegio Militar Leoncio Prado lui fournira plus tard l’inspiration de ''La ciudad y los perros''. <br />
<br />
En [[1953]], il entre à l’Université Nationale San Marcos où il étudie la littérature. Pendant ses études, il travaille comme journaliste et s’engage au parti communiste. Grâce à une bourse, il a la possibilité de partir étudier à l’Université Complutense de Madrid. Il y obtiendra un doctorat en [[1959]].<br />
<br />
À la suite de la révolution cubaine, il s’éloigne de la [[gauche]] et s’affirme comme libéral. Son œuvre romanesque est traversée par le combat de l’[[individu]] pour recouvrer sa [[liberté]] et se débarrasser de l’oppression. Alors qu’il vit en Europe, il dénonce la [[dictature]] populiste et militaire qui prend le contrôle du Pérou en [[1968]]. En [[1980]], après 12 ans de dictature, le président nouvellement élu Frenando Belaunde Terry propose à Vargas Llosa de revenir à Lima pour devenir Premier ministre. Il refuse, mais retourne dans son pays de plus en plus fréquemment et s’intéresse à la politique à un tel point qu’il se lance dans l’arène suite à la [[nationalisation]] de plusieurs banques privées péruviennes en [[1987]]. Il fonde le mouvement de droite démocratique et en est le candidat aux élections présidentielles de [[1990]]. Il arrive en tête au premier tour, mais se fait battre par Alberto Fujimori au deuxième.<br />
<br />
Admirateur de [[Margaret Thatcher]] et de [[Ronald Reagan]], ami de José Maria Aznar, libre-échangiste dans l’âme, Mario Vargas Llosa s’est vu attribué le ''Irving Kristol Award 2005'' par le [[Think tanks|think tank]] [[conservateur]] ''American Enterprise Institute''. À cette occasion, il prononce un discours remarqué intitulé ''Confessions d’un libéral''.<br />
<br />
== Publications ==<br />
<br />
* [[1957]], ''El desafío'' (le défi)<br />
<br />
* [[1959]], ''Los jefes'', recueil de nouvelles (''Les caïds'')<br />
<br />
* [[1963]], "La ciudad y los perros" (''La ville et les chiens''), Barcelona: Seix Barral<br />
<br />
* [[1966]], La casa verde (''La maison verte''), Barcelona: Seix Barral<br />
<br />
* [[1967]], ''Los cachorros'' (''Les chiots'')<br />
<br />
* [[1969]], <br />
** a. ''Conversación en La Catedral'' (''Conversation à "la cathédrale"''), 2 vols. Barcelona: Seix Barral<br />
** b. ''Historia secreta de una novela'' <br />
<br />
* [[1971]], ''García Márquez: historia de un deicidio''<br />
<br />
* [[1973]], ''Pantaleón y las visitadoras'' (''Pantaléon et les visiteuse''), Barcelona: Seix Barral<br />
<br />
* [[1975]], ''La orgía perpetua: Flaubert y Madame Bovary'' (''L'orgie perpétuelle : Flaubert et Madame Bovary'')<br />
<br />
* [[1977]], ''La tía Julia y el escribidor'' (''La tante Julia et le scribouillard''), Barcelona: Seix Barral<br />
<br />
* [[1978]], ''Social Commitment and the Latin American Writer'', World Literature Today, 52, Winter, pp6-14<br />
<br />
* [[1981]],<br />
** a. ''La señorita de Tacna'', (''La demoiselle de Tacna'')<br />
** b. ''La guerra del fin del mundo'' (''La guerre de la fin du monde''), Barcelona: Seix Barral<br />
*** Traduction en anglais par Helen R. Lane en [[1984]], "The War of the End of the World", New York: Farrar, Straus and Giroux<br />
** c. ''Entre Sartre y Camus'' <br />
<br />
* [[1983]], ''Kathie y el hipopótamo'' (''Katie et l'hippopotame'')<br />
<br />
* [[1984]], <br />
** a. ''Historia de Mayta'' (''Histoire de Mayta''), Barcelona: Seix Barral<br />
*** Traduction en anglais par Alfred MacAdam en [[1986]], "The Real Life of Alejandro Mayta", New York: Farrar, Straus and Giroux<br />
** b. ''La suntuosa abundancia'', essai sur Fernando Botero <br />
<br />
* [[1986]],<br />
** a. ''La Chunga'', <br />
** b. ''¿Quién mató a Palomino Molero?'' (''Qui a tué Palomino Molero?'')<br />
** c. ''Contra viento y marea, I (1962-1972)'', Barcelona: Seix Barral<br />
** d. ''Contra viento y marea, II (1972-1983)'', Barcelona: Seix Barral<br />
<br />
* [[1987]], ''El hablador'' (''L'homme qui parle'')<br />
<br />
* [[1988]], ''Elogio de la madrastra'' (''L'éloge de la marâtre'')<br />
<br />
* [[1990]], <br />
** a. ''Contra viento y marea, III (1964-1988'', Barcelona: Seix Barral<br />
** b. ''La verdad de las mentiras'' (''[[La Vérité par le mensonge]]'')<br />
<br />
* [[1991]], <br />
** a. "A Writer’s Reality", In: Myron I. Lichtblau, dir., "Syracuse", NY: Syracuse University Press<br />
** b. "Mexico: The Perfect Dictatorship", New Perspectives Quarterly, Vol 8, n°1, pp23-24<br />
<br />
* [[1992]], <br />
** a. "Karl Popper al día", Vuelta, n°184, Marzo, pp24-33<br />
** b. ''Un hombre triste y feroz'', essai sur George Grosz<br />
** c. "América Latina y la opción liberal" ("L'Amérique latine et l'option libérale"), In: Barry Levine, dir., "El Desafío Neoliberal, El Fin del Tercermundismo en América Latina" ("Le défi néolibéral, la fin du tiers-monde en Amérique latine"), Bogotá: Grupo Editorial Norma, pp17-36<br />
<br />
* [[1993]],<br />
** a. ''El pez en el agua'', (''[[Le Poisson dans l'eau]]''), Memorias. Barcelona: Seix Barral<br />
*** Traduction en anglais par Helen R. Lane en [[1994]], "A Fish in the Water: A Memoir", New York: Farrar, Straus and Giroux<br />
** b. ''Mi deuda con Karl Popper'', In: [[Pedro Schwartz]], dir., "Encuentro con Karl Popper", Madrid: Alianza Editorial, pp224-237<br />
** c. ''El loco de los balcones'', (''Le fou des balcons'')<br />
** d. ''Lituma en los Andes'' (''Lituma dans les Andes'')<br />
<br />
* [[1994]], ''Desafíos a la libertad'' (''Les enjeux de la liberté''), Madrid: Aguilar<br />
<br />
* [[1996]], ''La utopía arcaica, José María Arguedas y las ficciones del indigenismo'' (''L'utopie archaïque'')<br />
<br />
* [[1997]], <br />
** a. ''Cartas a un joven novelista'' (''Lettres à un jeune romancier'')<br />
** b. ''Los cuadernos de don Rigoberto'' (''[[Les Cahiers de Don Rigoberto]]'')<br />
<br />
* [[2000]],<br />
** a. “El hombre que sabía demasiado”, Estudios públicos, n°80, Primavera, pp5-14<br />
** b. "El lenguaje de la pasión", Madrid: Santillana<br />
** c. ''La fiesta del Chivo'' (''La fête au Bouc''), Madrid: Alfaguara<br />
** d. "The Culture of Liberty", Foreign Policy, vol 122, February, pp66–71<br />
<br />
* [[2001]], ''El lenguaje de la pasión'' (''Le langage de la passion: chroniques de la fin du siècle'')<br />
<br />
* [[2002]], ''La verdad de las mentiras'', Madrid: Santillana<br />
<br />
* [[2003]], ''El paraiso en la otra esquina'' (''Le paradis: un peu plus loin'')<br />
<br />
* [[2004]], "The Language of Passion: Selected Commentary", New York: Picador<br />
<br />
* [[2006]], “Rescate liberal de Ortega y Gasset", Letras libres, n°91, Julio, pp18-24<br />
<br />
* [[2008]], ''Wellsprings'', Cambridge, Mass.: Harvard University Press<br />
<br />
* [[2009]], ''Sables y utopías: Visiones de América Latina'', Madrid: Aguilar<br />
<br />
* [[2011]], [https://studentsforliberty.org/wp-content/uploads/2011/04/The-Morality-of-Capitalism-PDF.pdf#119 "The Culture of Liberty"], In: [[Tom G. Palmer]], dir., [https://studentsforliberty.org/wp-content/uploads/2011/04/The-Morality-of-Capitalism-PDF.pdf "The Morality of Capitalism. What Your Professors Won’t Tell You"], Ottawa, Illinois: Jameson Books, Inc., pp114-122<br />
** Traduit en français en [[2012]] par [[Emmanuel Martin]], [https://web.archive.org/web/20160109023533/http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2013/01/La-moralit%C3%A9-du-capitalisme-Tom-Palmer.pdf#130 "La culture de la liberté"], In: [[Tom G. Palmer]], dir., [https://web.archive.org/web/20160109023533/http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2013/01/La-moralit%C3%A9-du-capitalisme-Tom-Palmer.pdf "La moralité du capitalisme Ce que vos professeurs ne vous diront pas"], Students For Liberty et Atlas Economic Research Foundation, [[Lituanie]]: Petro Ofsetas, ISBN 978-609-420-265-0, pp125-134<br />
** Traduit en espagnol en [[2013]], [http://www.elcato.org/pdf_files/La_Moralidad_del_Capitalismo.pdf#187 "La cultura de la libertad"], In: [[Tom G. Palmer]], dir., [http://www.elcato.org/pdf_files/La_Moralidad_del_Capitalismo.pdf "La moralidad del capitalismo. Lo que no le contarán sus profesores"], [[Chili]], Santiago: Fundación para el Progreso, pp191-205<br />
<br />
== Littérature secondaire ==<br />
<br />
* [[1982]], José Miguel Oviedo, "Mario Vargas Llosa: La invención de una realidad", Barcelona: Seix Barral<br />
<br />
* [[1987]], <br />
** Gerald Martin, "Mario Vargas Llosa: Errant Knight of the Liberal Imagination", In: John King, dir., "On Modern Latin American Fiction", New York: Farrar, Strauss and Giroux, pp205-233<br />
** Balmiro Omaña, "Ideología y texto en Vargas Llosa: Sus diferentes etapas", Revista de crítica literaria latinoamericana, 26, pp137-154<br />
** Raymond L. Williams, "The Boom Twenty Years Later: An Interview with Mario Vargas Llosa", Latin American Literary Review, 15 (Jan-June), pp201-206<br />
<br />
* [[1997]], Luis Rebaza-Soraluz, "Demons and Lies: Motivation and Form in Mario Vargas Llosa (interview)", Review of Contemporary Fiction, Vol 17, n°1, pp15–24<br />
<br />
* [[1998]], Efraín Kristal, "Temptation of the Word: The Novels of Mario Vargas Llosa", Nashville: Vanderbilt University Press<br />
<br />
* [[2001]], <br />
** Alma Guillermoprieto, "The Bitter Education of Vargas Llosa", In: "Looking for History: Dispatches from Latin America, New York: Pantheon Books, pp155–177<br />
** Efraín Kristal, "La política y la crítica literaria: El caso Vargas Llosa", Perspectivas, 4, pp339-351<br />
<br />
* [[2007]], Orhan Pamuk, "Mario Vargas Llosa and Third World Literature", In: "Other Colors: Essays and a Story", New York: Alfred A. Knopf, pp168-173<br />
<br />
* [[2009]], <br />
** Jorge Coaguila, [http://laissezfaire.ufm.edu/index.php?title=Laissezfaire30_9.pdf&fullscreen=true “La crítica es una manera de ejercer la imaginación: entrevista a Mario Vargas Llosa”] ("La critique est une façon d'exercer l'imagination : entrevue avec Mario Vargas Llosa"), [[Laissez-Faire]], mars-septembre, n°30-31, pp52-87<br />
** [[Julio H. Cole]], [http://www.elcato.org/mario-vargas-llosa-una-travesia-intelectual "Mario Vargas Llosa: una travesía intelectual"], Revista de Economía y Derecho, Vol 6, Primavera, pp7-15<br />
<br />
* [[2010]], [[Julio H. Cole]], [http://www.independent.org/publications/tir/article.asp?a=784 commentaire du livre de] [[Mario Vargas Llosa]], "Wellsprings", [[The Independent Review]], Spring, Vol 14, n°4<br />
<br />
* [[2011]], [[Julio H. Cole]], [http://www.independent.org/pdf/tir/tir_16_01_1_cole.pdf "Mario Vargas Llosa: An Intellectual Journey"], [[The Independent Review]], Summer, Vol 16, n°1, pp5-14<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
:* ''[[Contre vents et marées]]''<br />
:* ''[[La Vérité par le mensonge]]''<br />
:* ''[[Un barbare chez les civilisés]]''<br />
:* ''[[Le Poisson dans l'eau]]''<br />
:* ''[[Les Cahiers de Don Rigoberto]]''<br />
<br />
== Citations ==<br />
* Malheur aux démocraties qui ont besoin de chefs charismatiques pour surmonter les grandes crises.<br />
<br />
* Ni Kafka, ni Joyce, ni Proust n'ont eu besoin de l'appui de l'État pour écrire ce qu'ils ont écrit, ni l'œuvre d'un Wajda, d'un Tadeusz Kantor ou d'un Grotowski n'a résulté des subventions culturelles du socialisme. Et ces six créateurs, bien qu'ils ne soient pas faciles et qu'ils exigent de leurs lecteurs ou spectateurs un effort intellectuel, ont trouvé un public qui pour les six est allé en s'élargissant, comme les cercles concentriques. Une société doit avoir l'art et la littérature qu'elle mérite : ceux qu'elle est capable de produire et ceux qu'elle est prête à payer. Et il est bon que les citoyens assument aussi dans ce domaine leurs propres responsabilités sans y renoncer devant les fonctionnaires, pour éclairés qu'ils soient.[..] Cela ne signigie évidemment pas que l'État n'ait aucune responsabilité culturelle. Il en a une, l'éducation.[..] Mais en matière d'éducation non plus l'État ne doit pas seul avoir voix au chapitre. (''Les enjeux de la liberté'')<br />
<br />
* Ni la liberté ni la concurrence ne fonctionnent comme les baguettes magiques des contes de fées. Il faut les faire fonctionner, sans baisser la garde et en faisant face résolument contre ceux qui les dénaturalisent ou les violentent. En restant avertis des entraves, menaces et conjurations qui toujours, et de la façon la plus subtile et variée, surgiront en leur sein. (''Les enjeux de la liberté'')<br />
<br />
* Je m’inscris dans la tradition de Schumpeter, de Hayek, d’Aron et d’Ortega y Gasset en Espagne. Le libéralisme n’est pas une idéologie mais plutôt une doctrine, on y trouve toutes les variétés que vous voulez. (...) Le libéralisme, c’est la tolérance, la coexistence dans la diversité, la communauté d’idées différentes, la foi dans le progrès, c’est la civilisation. (L'OBS, 08/06/2017)<br />
<br />
== Liens externes ==<br />
{{Forum<br />
|lien1=[https://www.liberaux.org/index.php?showtopic=15002 Vargas Llosa - Confessions Of A Liberal, Prix Irving Kristol] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2010/10/08/3230-hommage-a-mario-vargas-llosa Hommage à Mario Vargas Llosa] sur [[Contrepoints]]<br />
* {{fr}}{{video}}[http://youtu.be/Y00NfXx4DxQ Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa parle du socialisme]<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/2014/10/27/185895-exclusivite-contrepoints-entretien-avec-mario-vargas-llosa Entretien avec Mario Vargas Llosa], [[Contrepoints]]<br />
* {{en}}[http://en.wikipedia.org/wiki/Mario_Vargas_Llosa Mario Vargas Llosa sur Wikipédia]<br />
* {{en}}[http://www.nytimes.com/books/98/06/28/specials/llosa-fish.html Article New York Times]<br />
* {{en}}[http://www.aei.org/press/society-and-culture/mario-vargas-llosa-to-receive-2005-irving-kristol-award-press/ Irving Kristol Award 2005]<br />
* {{en}}[http://www.aei.org/article/society-and-culture/poverty/confessions-of-a-liberal-speech/ Confession of a Liberal de Vargas Llosa]<br />
<br />
{{Portail auteurs}}<br />
{{Portail célébrités}}<br />
<br />
{{DEFAULTSORT:Vargas Llosa, Mario}}<br />
[[Catégorie:Libéraux classiques]]<br />
[[Catégorie:XXe siècle]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Monnaie&diff=194433Monnaie2022-05-01T12:04:14Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>La '''monnaie''' est un instrument économique ayant pour fonction première de servir de moyen de paiement et donc de faciliter les [[échange]]s en permettant une [[division du travail]] très élaborée. Son autre fonction est de stocker de la [[valeur]] (dépôts, [[épargne]]).<br />
<br />
== Définition et types de monnaies==<br />
On peut définir une monnaie dans son sens le plus large comme « un accord au sein d’une communauté pour utiliser quelque chose comme moyen d’échange ». C'est donc une convention sociale, spontanée ou imposée, destinée à faciliter les échanges de biens et services, et qui peut se "matérialiser" de différentes façons (y compris non matérielles). Ce n'est qu'une représentation de biens futurs, acquérables par l'[[échange]] volontaire : « L'argent n'est pas un article de consommation : il représente des biens réels, utiles, il n'est pas un bien en lui-même » (Schopenhauer, ''Parerga'').<br />
<br />
===Monnaie métallique===<br />
Historiquement, toute marchandise "universelle" a pu servir à mesurer les valeurs de biens échangés dans un troc. Mais le choix s'est porté rapidement sur les métaux précieux, du fait qu'ils sont recherchés par tous les peuples. Un métal précieux peut être utilisé comme [[monnaie-marchandise]] (''commodity money''). Un métal, tel l'or, est durable, homogène, facilement divisible et relativement rare (il y aurait 171 300 tonnes au total sur Terre<ref>[http://www.slate.fr/lien/70185/or-peser-stocks-monde Combien pèseraient tous les stocks d'or du monde réunis ?]</ref>). Une production agricole n'a pas ces qualités monétaires.<br />
<br />
Au fil des siècles, des métaux tels que l'argent et l'[[or]] se sont imposés. En effet, ils répondent parfaitement aux critères de durabilité, de relative rareté et de divisibilité. Le bimétallisme a duré jusqu'au [[XIXe siècle]], jusqu'à ce que l'[[or]] soit préféré. <br />
<br />
Des entreprises spécialisées, les [[banque|banques]], sont apparues originellement pour stocker et protéger les dépôts de métaux précieux remis par les individus. Elles ont pu émettre des substituts papier à cette monnaie qui pouvaient avoir cours. Un tel substitut est le [[support monétaire]] d'une monnaie de référence. Ces substituts étaient des promesses de verser la monnaie métallique elle-même. Un tel substitut est une [[monnaie-promesse]] (''representative money''). Le dollar était à l'origine un substitut à une quantité fixe d'[[or]]. L'or restait la monnaie de référence ([[étalon-or]]). Les transactions n'étaient pas exprimées nécessairement en quantités d'or. L'or était un moyen de mesurer un [[valorimètre]] de monnaie, un moyen de mesurer la valeur des choses.<br />
<br />
L'or et l'argent physique, bien qu'étant un investissement stérile attire de plus en plus les particuliers qui y voient une valeur refuge pour leurs économies. Au cours de la dernière décennie, les échanges de pièces de monnaie de collection comportant ces métaux précieux ont considérablement augmenté, d'autant qu'ils présentent un véritable anonymat et une échappatoire à l'ISF<ref>[http://www.financeaz.fr/investissement/monnaie Investir dans la monnaie]</ref>.<br />
<br />
===Monnaie fiduciaire===<br />
Au cours du [[XXe siècle]], l'étalon-or a été abandonné. La monnaie n'est plus qu'une convention sociale, sans aucune valeur intrinsèque (papier-monnaie), à cours forcé par la loi. On parle alors de [[monnaie fiduciaire]] (''fides'' : la confiance) ou de ''monnaie décrétée'', dite encore [[monnaie-fiat]] (''fiat money''). La valeur des monnaies varie entre elles selon la quantité de crédit émise par chaque pays (une politique monétaire laxiste est « punie » par une baisse de la valeur de la monnaie locale par rapport aux autres devises). Il n'y a plus de contrepartie métallique à la monnaie émise, seulement de la dette, c'est une masse de [[reconnaissance de dette|reconnaissances de dettes]]. La tentation est grande pour l'[[Etat]] de créer de la monnaie à partir de rien pour subvenir à ses besoins ou pour mettre en oeuvre ses politiques ; le résultat est alors l'[[inflation]] et une baisse de la valeur de la monnaie.<br />
<br />
Il n'est pas sans [[intérêt]], si l'on peut dire, de rappeler que deux visions se sont de tous temps opposées sur la nature de la monnaie. Le grand savant [[Nicolas Oresme]], évêque de Lisieux à la fin du [[XIVe siècle]], remarqua ainsi, dans son ''Traité du commencement et première invention des monnaies'' ([[1366]]) que, pour les Grecs, elle était une émanation de la Cité et de la [[loi]] (''nomos''). De là, le terme "numismatique" qui en est dérivé. Cette optique relève donc du pur conventionnalisme, défendu en l'occurrence par [[Aristote]]. En revanche, le vocable latin ''moneta'' provient du verbe ''monere'', qui signifie "avertir, informer". Dans cette acception, la monnaie permet de réduire l'incertitude dans l'esprit des personnes contractant dans un [[échange]]. La préférence d'Oresme va à cette seconde interprétation, qui interdit au souverain de manipuler la monnaie. On rejoint là, les préoccupations de l'[[École autrichienne]] qui voit la monnaie comme un instrument de mesure : pas plus qu'il n'est licite de changer la valeur du mètre ou du gramme, il n'est légitime de falsifier celle de la monnaie. On remarquera cependant que le mètre et le gramme sont définis de manière à être étalonnés relativement à des objets de référence, ce qui n'est plus le cas de la monnaie. La question de la valeur de la monnaie doit donc être envisagée sous un angle complètement différent de celui de la valeur du mètre ou du gramme.<br />
<br />
===Monnaie scripturale===<br />
La ''monnaie scripturale'', comme son nom l'indique, n'existe que sous forme d'écritures comptables. Le [[support monétaire]] de la [[monnaie scripturale]] est, aujourd'hui, une information contenue dans des fichiers informatiques. Elle est constituée de l'ensemble des dépôts dans les organismes financiers. Elle circule par jeux d'écritures (électroniques le plus souvent) entre comptes par l'intermédiaire d'instruments tels que les chèques ou les virements. Elle a aussi un aspect fiduciaire (mais on réserve exclusivement le terme de "fiduciaire" à la monnaie qui se présente sous la forme de billets et de pièces).<br />
<br />
===Monnaie fiscale===<br />
{{Article principal|monnaie fiscale}}<br />
La ''monnaie fiscale'' est une variété de monnaie scripturale utilisée par l'État pour remédier au problème de la [[dette publique]].<br />
<br />
===Le rôle des [[banque]]s===<br />
Une banque crée de la [[monnaie scripturale]] pour répondre à un [[prêt bancaire]] sollicité par un agent non financier. En échange, l'emprunteur remet une [[reconnaissance de dette]] à la banque. Dans le système actuel, cette création se fait selon certaines règles édictées par la [[banque centrale]]. La monnaie actuelle est une [[monnaie-promesse]]. Chaque [[support monétaire]] de monnaie fiduciaire ou de [[monnaie scripturale]] représente une promesse du '''monnayeur''', c'est à dire de la banque qui a émis la monnaie. <br />
<br />
Inversement, cet argent est « détruit » au cours du remboursement de cette dette. Une promesse envers soi-même ne vaut rien. Cette monnaie est une promesse qui ne vaut rien lorsqu'elle est entre les mains du [[monnayeur]]. On dit alors que la monnaie est détruite, démonétisée.<br />
<br />
Dans le système monétaire actuel, une banque ne peut créer de la [[monnaie fiduciaire]]. Elle ne peut non plus créer de la monnaie scripturale pour régler ses dettes avec les autres banques (compensation, prêts interbancaires...). La création monétaire a donc des limites, renforcées par l'action de la banque centrale ([[taux d'intérêt]], contrôle de la base monétaire, appelée « monnaie banque centrale »).<br />
<br />
==Monnaie privée==<br />
{{article détaillé|monnaie privée}}<br />
L'[[État]] cherche le plus souvent à monopoliser l'émission de monnaie, c'est là l'origine de la plupart des [[banque centrale|Banques Centrales]] aux XIX{{e}} et XX{{e}} siècles. Ainsi, en [[France]], le [[monopole]] d’émission de la monnaie fut donné par [[Napoléon Bonaparte|Bonaparte]] à la Banque de France. La Banque de France était une des banques privées de l'époque. Elle avait soutenu financièrement son coup d’État. Bonaparte était un des fondateurs de cette banque. Elle fut nationalisée plus tard au XX{{e}} siècle, en [[1945]].<br />
<br />
L'intérêt de l'État à contrôler la [[création monétaire]] (notamment depuis l'abandon de l'[[étalon-or]]) est évident d'un point de vue [[politique]] : il peut subventionner ses politiques « sociales » par la [[planche à billets]] ([[inflation]]) ou par l'endettement (qui peut mener jusqu'à la faillite, voir le cas de l'État argentin en [[2001]]), la [[dette publique]] étant "rachetée" par la banque centrale (les [[Etats-Unis]] emploient le terme euphémistique de ''[http://en.wikipedia.org/wiki/Quantitative_easing quantitative easing]'').<br />
<br />
Pour les libéraux classiques, l’État doit se limiter à assurer la valeur de la monnaie sans jamais chercher à la dévaluer. Cependant ils reconnaissent que cela ne s'est jamais produit, l’État se comportant toujours en faux-monnayeur :<br />
<br />
{{citation bloc|Et pendant ce temps, à côté de ces voleurs, […] sur le trône, avec le prestige de la puissance suprême et croyant exercer un des droits inaliénables attribués à cette puissance, le gardien même de la probité commune, devenu un faussaire de profession, un voleur officiel et public, pratiquait en grand et d’une manière cent fois plus dommageable ces mêmes procédés de fraude et de dol !|[[Frédéric Passy]]|Histoire d’une pièce de cinq francs et d’une feuille de papier'', 1909}}<br />
<br />
Cependant, une monnaie peut fonctionner sans être d'origine étatique : un [[contrat de monnaie]] privé remplace alors le [[cours forcé]], lequel est imposé par la [[loi]]. L'intérêt d'une monnaie privée dépend de sa diffusion et de ses garanties. En pratique, quelques [[monnaie privée|monnaies privées]] existent. Des monnaies privées ont pu exister, comme [http://en.wikipedia.org/wiki/E-gold e-gold] (devise [[or]] numérique) ou le [http://en.wikipedia.org/wiki/Liberty_Dollar Liberty dollar], basée sur l'argent. Sur [[Internet]], des monnaies virtuelles sans "contrat de monnaie", comme [[Bitcoin]], se développent.<br />
<br />
== Stabilité monétaire ==<br />
Le premier et principal critère à considérer pour évaluer la stabilité d'une monnaie est la masse des créances douteuses détenues par l'émetteur de la monnaie. La question de stabilité de la Banque Centrale est de savoir si '''la valeur des créances qu'elle détient reste supérieure à la masse monétaire émise'''. Cette condition est la condition majeure de la stabilité monétaire d'une monnaie. La masse de la dette dans un pays n'est pas une menace pour la stabilité, bien au contraire. Une dette importante signifie une grande quantité de monnaie, signifie une économie en forte activité. Le système monétaire actuel est en bonne santé. Son fonctionnement est logique et cohérent. Cependant, son principal défaut est qu'il est difficile d'évaluer la valeur des créances sur les États avec suffisamment d'objectivité. Si un État fait faillite, la valeur des créances sur cet État diminue, les actifs de l'émetteur de monnaie diminuent. L'équilibre comptable de l'émetteur de monnaie peut s'en trouver alors déséquilibré. Les créances sur les agents économiques privés, individus et entreprises, sont évaluées et suffisamment maîtrisées par les banques commerciales. Il est légitime qu'un État s'endette, même pour des montants très importants. De la même manière, une entreprise peut s'endetter puisqu'elle a une valeur marchande. Mais un excès de l'endettement d'un État peut le conduire à la faillite. Or, la valeur d'une créance à long terme sur un État est difficile à évaluer. Elle dépend de la capacité d'un État à percevoir durablement une certaine masse d'impôts. Même un risque de faillite d'un émetteur de monnaie est faible, ce risque s'accroit actuellement à cause de l'endettement excessif de certains États.<br />
<br />
== Historique ==<br />
Depuis des temps préhistoriques, les hommes ont compté leurs biens<ref>On peut également dresser des animaux pour qu'ils comprennent et utilisent la monnaie, voir les expériences de Keith Chen sur les singes capucins, rapportées par [[Steven Levitt]] dans Freakonomics.</ref>. Rapidement, un étalon monétaire s'impose dans chaque groupe humain : coquillage, minéraux précieux ou utiles comme le sel, petit lingots de métal (fer, puis argent ou or), etc. <br />
<br />
On en trouve les premières traces en Europe chez les Grecs anciens, au VIe siècle av. J.-C.<br />
<br />
La monnaie représente une certaine quantité de biens, qu'on ne peut pas manipuler facilement. L'étape suivante est la mise en place d'une monnaie de second niveau, qui elle-même représente une grande quantité de monnaie métallique laissée en dépôt en lieu sûr. Ainsi apparaît la monnaie-papier, laquelle est une [[monnaie-promesse]]. Le billet de banque est connu en Chine dès le VIIIe siècle. Il représente originellement une dette payable à vue sous forme de métal ou d'autres biens.<br />
<br />
On peut distinguer plusieurs étapes dans l'évolution historique qui a conduit de la monnaie métallique à la monnaie fiduciaire que nous<br />
connaissons aujourd'hui :<br />
<br />
*'''le système bi-métallique''' (jusqu'au XIXe siècle) : toutes les monnaies sont définies à la fois par rapport à l'[[or]] et par rapport à l'argent (métal). Chaque État, en fonction de ses disponibilités métalliques, utilisent préférentiellement l'un ou l'autre métal, et se sert de l'autre comme appoint. Mais les découvertes minières et les évolutions financières dans une économie largement mondialisée à l'époque font fluctuer les proportions entre les deux métaux, et le développement de la [[monnaie-papier]] et du crédit permettent de limiter les besoins de métal, et de supprimer l'argent-métal comme étalon.<br />
*''' l'[[étalon-or]] « classique » ''' (jusqu'en [[1914]]) : toutes les monnaies sont définies par rapport à l'or. L'or est le [[valorimètre]] des monnaies. La monnaie-papier est un substitut à l'or (une once d'or équivaut à 20 dollars, 4 livres anglaises, etc.). Les taux de conversion de chaque monnaie en or, et donc entre elles, sont fixes. Cela assure la stabilité de la monnaie et empêche une [[inflation]] provoquée artificiellement par une augmentation de la masse monétaire (procédé auquel les États auront constamment recours par la suite).<br />
**En 1865, est créée '''l'Union Latine''', une convention monétaire entre la Belgique, la France, l'Italie et la Suisse, convention à laquelle adhère la Grèce en 1868. Cette convention est restée en vigueur, moyennant plusieurs aménagements, jusqu'au 1er janvier 1927. Elle avait pour but d'harmoniser les monnaies de ces pays (module, titre, poids) qui avaient ainsi une circulation transfrontalière.<br />
*'''l'étalon de change-or''' ([[1914]]-[[1971]]) : il s'agit d'un système mixte par lequel certains pays veulent conserver les avantages de l'étalon-or, alors que d'autres veulent se garder la latitude (via la [[planche à billets]]) d'avoir des taux de change variables. Ce système (critiqué par [[Jacques Rueff]] dans son livre ''Le Péché monétaire de l'Occident'' comme un abandon de l'étalon-or) va devenir caduc en quelques décennies :<br />
**Première Guerre mondiale : en raison du coût de la guerre, toutes les monnaies européennes sont fortement dévaluées par rapport à l'or.<br />
**[[1922]] : conférence de Gênes. Un nouvel ordre monétaire est mis en place où seuls les [[États-Unis]] conservent l'étalon-or classique. Le dollar repose sur l'or, la livre anglaise sur le dollar, et les autres monnaies européennes sur la livre anglaise.<br />
**[[1931]] : le Royaume-Uni, conduit à augmenter sa masse monétaire, abandonne le système de change-or.<br />
**[[1934]] : le dollar est défini comme 1/35 d'once d'or. Les citoyens étatsuniens n'ont pas le droit de posséder de l'or.<br />
**[[1944]] : accords de Bretton Woods : le [[système monétaire]] repose sur le dollar, seule monnaie encore ancrée à l'or<br />
**[[1971]] : sous Richard Nixon, les États-Unis, ne pouvant plus maintenir le prix de l'or à 35 dollars l'once ni éviter une dévaluation du dollar, abandonnent l'étalon-or. <br />
*''' le régime des changes flottants''' (à partir de mars [[1973]]) : après l'abandon des accords de Bretton Woods, les monnaies varient entre elles librement, suivant l'[[L'Offre et la demande (loi de)|offre et la demande]], et donc en principe selon la quantité de [[crédit]] émise par chaque pays (une politique monétaire laxiste est « punie » par une baisse de la valeur de la monnaie locale par rapport aux autres devises). Il n'y a plus de contrepartie métallique à la monnaie émise, seulement des [[reconnaissance de dette|reconnaissances de dettes]].<br />
<br />
==Le système monétaire international actuel==<br />
Depuis 1973 et l'"anarchie" des changes flottants, chaque État conduit la politique de change qu’il souhaite :<br />
* change fixe : taux de change fixe par rapport à une devise ou un panier de devises ;<br />
* flottement limité (bandes de fluctuation, parités glissantes, etc.) ;<br />
* flottement dirigé : ajustements et interventions non systématiques ;<br />
* flottement pur : seul le marché détermine le taux de change.<br />
<br />
Le [[FMI]] ne garantit plus la stabilité des taux de change dans une marge de 1% (comme dans le système de Bretton Woods, avant 1976). Son rôle est d'être une sorte de « banque centrale des Banques Centrales et trésors publics ». Il a un rôle de [[prêteur en dernier ressort]] pour les pays qui subissent des difficultés graves de balance des paiements (autrement dit, qui sont surendettés), auxquels en contre-partie il impose des politiques économiques d’ajustements structurels.<br />
<br />
==L'origine de la monnaie==<br />
===Décret ou contrat===<br />
On peut distinguer plusieurs façons de "fonder" une monnaie :<br />
* la monnaie est imposée par un décret de l’État : c'est une [[monnaie-fiat]] ; peu importe sa nature (métal, papier...), c'est la contrainte étatique qui impose son emploi ; les libéraux estiment généralement qu'en ce cas il s'agit d'une "mauvaise" monnaie, puisqu'elle a besoin de la coercition pour circuler, contrairement aux autres biens et services disponibles sur le marché ;<br />
* la monnaie est fondée sur un [[contrat]] : c'est une [[monnaie privée]] offerte par une banque, selon un [[contrat de monnaie]] ; assez analogues mais de périmètre plus limité sont les conventions privées émises par certaines entreprises (points de fidélisation des hypermarchés, monnaie virtuelle de [http://fr.wikipedia.org/wiki/Second_Life Second Life], etc.) ;<br />
* la monnaie est une dette ou un crédit qui a une valeur dans une communauté particulière (par exemple un [[SEL]]). Il n'y a ni décret ni contrat, juste une convention sociale.<br />
<br />
Dans le dernier cas, il est possible que la monnaie repose sur un système décentralisé géré de façon informatique : [[Bitcoin]] (système anonyme, peer-to-peer, de production et d'échange de monnaie par transactions publiques et cryptographie asymétrique ECDSA), [http://ripple-project.org/ Ripple] (système de reconnaissances de dettes basé sur des réseaux de confiance), [http://www.openmoney.org/ Openmoney]... Il n'y a plus un émetteur unique de monnaie. On peut d'ailleurs imaginer une monnaie qui repose au moins partiellement sur des reconnaissances de dettes (doctrine des effets commerciaux d'[[Adam Smith]] : ''Real Bills Doctrine'').<br />
<br />
===Le théorème de régression de Mises===<br />
<br />
Comment s'explique le succès d'une monnaie donnée et qu'est-ce qui a permis, à l'origine, à cette monnaie de prospérer ?<br />
<br />
Les gens cherchent à obtenir une monnaie parce que cette monnaie procure un pouvoir d'achat. Il y a donc une demande de monnaie actuelle découlant du pouvoir d'achat passé de cette monnaie. Mais ce pouvoir d'achat passé résultait lui-même d'une demande de monnaie antérieure. Il semble ainsi qu'il y ait une régression à l'infini et qu'on ne puisse pas trouver une origine à la monnaie en-dehors du décret ou du contrat.<br />
<br />
Le théorème de régression de [[Ludwig von Mises]] (''[[L'Action humaine]]'', chap. XVII) affirme que toute monnaie a été un jour ou l'autre un bien marchand (ou en est issue). Selon Mises, nul bien ne peut être employé comme moyen d'échange, sans qu'au début même de son emploi il n'ait eu une valeur d'échange liée à d'autres utilisations&nbsp;:<br />
<br />
{{citation bloc | La régression s'arrête tout simplement au moment où une marchandise a vu le service de moyen d'échange qu'elle pouvait rendre commencer à être demandé par les individus. En d'autres termes, la régression s'arrête au moment où la marchandise a vu sa demande augmenter car elle était demandée désormais non seulement pour la raison habituelle — qui lui donnait une valeur intrinsèque —, mais aussi pour la raison nouvelle — ce qui a correspondu à un véritable saut qualitatif de la demande. Depuis la nuit des temps, la marchandise en question avait une valeur d'échange qui n'était déterminée que par sa demande, de fait, « non monétaire ». Et c'est ainsi que Mises peut affirmer que, simultanément, il y a eu passage de l'échange direct à l'échange indirect, et apparition de la monnaie, véritable progrès social.|[[Georges Lane]]|Révolution technologique et avenir des monnaies, [http://www.euro92.com/acrob/lane.pdf]}}<br />
<br />
C'est ce théorème qui explique le "succès" des monnaies-fiat contemporaines : celles-ci reposaient auparavant sur l'[[or]], elles n'auraient pu exister sans cela. Un système de prix complet existait avant que les gouvernements suppriment la couverture-or et imposent un [[cours forcé]] des monnaies ainsi privées de toute valeur autre que monétaire.<br />
<br />
Ce théorème est remis en question par les monnaies virtuelles telles que [[bitcoin]] ou les [[SEL]], où la monnaie a une valeur d'échange indépendante de toute valeur intrinsèque.<br />
<br />
==Les lois économiques qui régissent la monnaie==<br />
<br />
* Loi de Gresham : « La mauvaise monnaie chasse la bonne ». Quand deux monnaies se trouvent simultanément en circulation avec un taux de change légal fixe, les agents économiques préfèrent conserver la « bonne » monnaie, et par contre utilisent pour payer leurs échanges la « mauvaise » dans le but de s'en défaire au plus vite (car ils savent que sa valeur ne peut que baisser)<ref>Cette loi, déjà pressentie par Aristophane et Oresme, fut vérifiée par Thomas Gresham (1519-1579) sur le shilling d'argent. On a pu la vérifier au XIX{{e}} siècle avec le système bimétallique (le taux de change fixe imposé par l’État ne reflétant pas l'abondance relative d'un métal par rapport à l'autre, qui est variable), ou au XX{{e}} siècle en France avec les pièces d'argent de 10 ou 50 francs, conservées par les particuliers de préférence aux coupures non métalliques de même valeur faciale.</ref>.<br />
<br />
* Loi de Gresham inversée : la loi de Gresham n'existe que parce que l'État impose un cours légal ([[monnaie-fiat]] à [[cours forcé]]). Dans un système de monnaies libres, c'est la bonne monnaie qui chasse la mauvaise, puisqu'elle est volontairement recherchée par les acteurs économiques.<br />
<br />
* [[Triangle de Mundell]] : un pays ne peut pas avoir à la fois une politique monétaire indépendante, un taux de change fixe et la liberté des mouvements de capitaux, mais seulement deux de ces trois éléments en même temps.<br />
<br />
* [[Formule de Baumol]] : le besoin de quantité de monnaie est proportionnel aux transactions.<br />
<br />
* [http://en.wikipedia.org/wiki/Goodhart's_law Loi de Goodhart] (1975) : toute politique monétaire basée sur des indices ou des mesures est incohérente car il n'y a pas de « bon indicateur » ("quand la mesure devient un objectif qu'on se fixe, elle cesse d'être une bonne mesure" ; par exemple, si par hasard on adopte le bon « agrégat » pour mesurer la masse monétaire, cet indice cessera ''ipso facto'' de devenir un bon indicateur dès qu'on l’utilisera comme cible monétaire). Cela met en doute l'efficacité de règles telles que la règle de [[John B. Taylor]] pour fixer le taux d'intérêt décidé par la banque centrale.<br />
<br />
Voir aussi :<br />
* [[Théorie quantitative de la monnaie]]<br />
* [[Préférence pour la liquidité]]<br />
<br />
==Monnaie et [[utopie]]==<br />
<br />
De nombreux projets de monnaies ont été proposés dans l'histoire. La plupart de ces projets sont [[constructivisme|constructivistes]] et ne peuvent fonctionner que sous la [[coercition]]. Les [[SEL]]s et les monnaies virtuelles comme [[Bitcoin]] sont des contre-exemples, puisqu'ils sont échangés librement.<br />
<br />
Par exemple, la "monnaie fondante" (monnaie qui perd de sa valeur dans le temps) fut proposée en 1916 par [http://fr.wikipedia.org/wiki/Silvio_Gesell Silvio Gesell] pour lutter contre les prétendues "spirales [[déflation]]nistes".<br />
<br />
En 1944, [[Keynes]] propose une monnaie supranationale, le bancor, dans le but d'éviter des déséquilibres importants des balances extérieures.<br />
<br />
Divers projets d'[[allocation universelle]] reposent sur un système monétaire particulier, avec une création monétaire qui "profiterait" à tout le monde de façon égale. D'autres projets à motivation écologique, tel celui de l'économiste Christian Arnsperger, promeuvent une monnaie liée à "une empreinte écologique maximale autorisée", dans une optique de [[décroissance]].<br />
<br />
==L'argent comme tabou==<br />
L'historien Alan S. Kahan<ref>''Warum viele Intellektuelle das Geldmachen verachten'', [[Institut Libéral]], mars 2018 ([http://www.libinst.ch/publikationen/LI-Paper-Kahan-Intellektuelle.pdf]).</ref> cite trois tabous qui expriment le mépris des intellectuels, prédicateurs d’une « morale publique », pour l’argent :<br />
* tu ne devrais pas gagner de l’argent (source aristotélicienne) ;<br />
* tu ne devrais ni gagner de l’argent ni en avoir (don aux pauvres issu de la tradition chrétienne) ;<br />
* tu ne devrais pas gagner davantage que les autres, parce que c’est injuste (tradition égalitaire).<br />
<br />
==Erreur fréquente : l'État serait nécessaire pour créer et gérer la monnaie==<br />
<br />
Il s'agit d'un [[sophisme]] ''post hoc'', avec inversion du rapport de cause à effet : parce que de nos jours l'Etat gère la monnaie, on suppose qu'il ne peut en être autrement.<br />
<br />
Seuls les [[étatisme|étatistes]] estiment que la monnaie est un {{guil|attribut de la puissance étatique}}. Comme le remarque [[Gustave de Molinari]] dans sa [http://www.quebecoislibre.org/07/070520-2.htm huitième soirée des Soirées de la rue Saint-Lazare], battre monnaie n'est pas plus un attribut de la souveraineté {{guil|que de fabriquer des clous ou des boutons de guêtres}}.<br />
<br />
La monnaie n'est pas liée nécessairement au pouvoir politique, même s'il est évident que le [[pouvoir]] trouve de grands avantages à la contrôler (car cela facilite l'autofinancement par la création monétaire, ou permet des emprunts à taux privilégié). Comme le disait [[Napoléon Bonaparte]], devenu empereur&nbsp;:<br />
<br />
{{citation bloc | Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie.}}<br />
<br />
La monnaie comme outil d'échange est apparue bien avant les &Eacute;tats. Elle est apparue comme {{guil|le résultat spontané d’efforts individuels et particuliers des différents membres de la société}} ([[Carl Menger]]).<br />
<br />
{{citation bloc | La théorie d’un accord originel où un seul bien particulier aurait été choisi comme instrument d’échange est tout aussi dénuée de fondement que l’ancienne croyance en une institution fondatrice de la loi ou du langage.|William Ridgeway}}<br />
<br />
L'Histoire montre que de nombreux [[support monétaire|supports monétaires]] ont été utilisés comme monnaie, et que de nouveaux apparaissent encore (monnaies électroniques, monnaies virtuelles comme [[Bitcoin]]).<br />
<br />
La tendance semble être à ce que le pouvoir se désintéresse de la monnaie, conscient sans doute du rôle néfaste de toute manipulation artificielle de la monnaie. Ainsi un certain nombre d'États-Nations de l'Union européenne ont choisi de {{guil|fusionner}} leurs monnaies nationales dans {{guil|l'[[euro]]}} dont la {{guil|gestion}} a été confiée à une même [[Banque Centrale]] réputée {{guil|indépendante}}. C'est la création de la BCE, Banque Centrale Européenne. Cependant, la politique prévaut généralement sur l'économie, et la [[planche à billets]] est préférée à la rigueur budgétaire, ce qui rend très douteuse cette indépendance des banques centrales par rapport au [[pouvoir]].<br />
<br />
Le point de vue [[libertarien]] concernant la monnaie est très clair : on reconnaît une bonne monnaie à une seule caractéristique, qui est qu'elle n'a pas besoin de la [[coercition]] légale pour circuler, elle est recherchée spontanément par ses utilisateurs. C'est ce qui différencie une monnaie-[[or]], une monnaie communautaire ([[SEL]]) ou une monnaie virtuelle ([[bitcoin]]) de la monnaie-fiat imposée par la loi et manipulée par l’État.<br />
<br />
== Erreur fréquente&nbsp;: il suffit de créer de la monnaie pour résoudre tous les problèmes (et stimuler la croissance)==<br />
<br />
Cette erreur, qui est une [[illusion monétaire]], résulte du fait que l'on confond monnaie et [[richesse]]. Créer plus de monnaie ne crée pas davantage de richesses, cela donne un avantage à celui qui crée cette monnaie (et l'utilise ensuite pour acheter des biens et services) au détriment de tous les autres. Cela génère une [[inflation]] des prix puisque davantage de monnaie est en quête de la même quantité de biens. Les {{guil|[[Plan de relance|plans de relance]]}} d'inspiration keynésienne sont fondés sur cette idée fausse que la richesse et la [[croissance]] peuvent découler de la création monétaire et/ou de la dépense étatique.<br />
<br />
Cette erreur économique est très fréquente, on la retrouve par exemple en Suisse dans l'[http://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis453.html Initiative populaire fédérale "Monnaie pleine"] (rejetée par le peuple le 10 juin [[2018]]) qui prévoyait que la banque centrale (BNS) "donnerait" directement de l'argent aux pouvoirs publics pour alimenter l'économie.<br />
<br />
En [[France]], cette illusion se manifeste dans les critiques à l'encontre de la loi du 3 janvier 1973, dite « loi [[Rothschild]] »<ref>Voir [https://www.contrepoints.org/2011/12/26/61979-lattaque-infondee-contre-la-loi-rothschild L’attaque infondée contre la « Loi Rothschild »], [https://www.contrepoints.org/2012/03/12/72842-idees-recues-sur-la-loi-du-3-janvier-1973-dite-loi-rothschild Idées reçues sur la loi du 3 janvier 1973, dite « loi Rothschild »], [http://www.captaineconomics.fr/-loi-1973-giscard-pompidou-rotschild-dette-publique-france-etienne-chouard La loi de 1973 n'est pas la cause de l'endettement français ! Réponse à Etienne Chouard] et [https://www.contrepoints.org/2012/06/05/85805-seigneuriage-pourquoi-la-banque-centrale-ne-prete-pas-a-letat Seigneuriage : Pourquoi la Banque Centrale ne prête pas à l’État (Acrithène)].</ref> (loi abrogée depuis le traité de Maastricht), qui empêche le gouvernement de s'endetter sans frais, et donc sans fin : faute d'une telle discipline monétaire, la banque centrale créerait continuellement de la monnaie à la demande de l’État, y compris pour « rembourser » cette même monnaie prêtée. Seul un "frein privé" peut faire obstacle à la "folie publique", car le surendettement public se heurte vite au refus des acteurs privés de prêter de l'argent qu'ils risquent de ne jamais revoir. Les gouvernements sont enfin remis devant leur responsabilité s'ils veulent dépenser plus d'argent qu'ils n'en collectent et, par conséquent, augmenter la masse d'impôts futurs. La critique de la « loi Rothschild » relève donc de l'habituelle sacralisation étatique de l'action publique, action qui n'est jamais remise en question et qui devrait pouvoir disposer de ressources inépuisables. En réalité, cette action est toujours destructrice (voir loi de [[Bitur-Camember]]) et l'étape finale de cette destruction est l'inflation ou l'hyperinflation, conséquence inéluctable que refusent de considérer les partisans aveugles de la "[[planche à billets]]". Le discours gauchiste essaie de faire croire que l’État devrait reprendre en main la monnaie pour le bien de tous ; en réalité l’État a la monnaie en main plus que jamais, et s'il ne monétise pas sa dette directement, il l'écoule via les grandes banques qui ont accès à l’épargne mondiale :<br />
{{citation bloc | [Les politiciens] distribuent et dépensent ce qu'ils n'ont pas le courage de prélever par l'impôt. Ainsi par veulerie, lâcheté, appétit du lucre et médiocre volonté de puissance, les politiciens se mettent dans la position de dépendre, d'être les obligés des banquiers. Si la banque ou les marchés coupent les ressources, les gouvernements tombent. (...) On ne sait plus qui est le bras armé de l'autre. C'est ce système pourri que je désigne sous le nom de "capitalisme financiarisé monopolistique, de copinage, d'Etat et de banque centrale réunis" !|[[Bruno Bertez]], 19/12/2019}}<br />
<br />
Pour l’[[École autrichienne d'économie]], il n'y a même pas besoin de créer de la monnaie ni d'avoir une [[banque centrale]], la monnaie en circulation suffit pour tous les échanges&nbsp;:<br />
<br />
{{citation bloc | Le meilleur des mondes, c'est celui où il y a une quantité de monnaie stable. Il n'est pas nécessaire dans une société quelconque de créer de la monnaie. &Agrave; partir du moment où une certaine quantité de monnaie existe, il n'est pas nécessaire d'en créer. La quantité de monnaie existante peut satisfaire indéfiniment, pour l'éternité, les besoins monétaires&nbsp;: elle prend de la valeur, et le prix des biens diminue tandis que la valeur de la monnaie augmente. Tout le monde croit qu'il est nécessaire de créer de la monnaie et d'avoir une banque centrale. Pourquoi&nbsp;? Parce que implicitement on fait le raisonnement que la création de la monnaie c'est la création de crédit, et la création d'investissements.|[[Pascal Salin]]}}<br />
<br />
{{citation bloc | L’idée que la masse monétaire doit croître afin de soutenir la croissance économique semble impliquer que la monnaie, d’une façon ou d’une autre, soutient l’activité économique. Si cela était vrai, alors la plupart des économies du Tiers-Monde aurait déjà éliminé la pauvreté en imprimant une grande quantité de monnaie.|[[Frank Shostak]]<ref>[https://www.contrepoints.org/2015/03/30/202663-une-economie-croissante-necessite-t-elle-un-accroissement-de-la-masse-monetaire Une économie croissante nécessite-t-elle un accroissement de la masse monétaire ?]</ref>}}<br />
<br />
{{citation bloc | La monnaie, en soi, ne peut ni être consommée, ni être utilisée directement en tant que bien de production au sein du processus productif. La monnaie, en soi, est donc improductive ; c’est un stock mort qui ne produit rien.|[[Murray Rothbard]]<ref>''Man, Economy and State'', Murray Rothbard, page 765.</ref>}}<br />
<br />
Une erreur similaire (sophisme du {{guil|billet magique}} ou de la {{guil|liquidation miraculeuse}}<ref>Voir [http://www.leblogueduql.org/2009/05/foglia-nous-explique-comment-miraculeusement-faire-disparaître-toutes-les-dettes.html Foglia croit qu'on peut miraculeusement faire disparaître toutes les dettes] et [https://www.contrepoints.org/2012/04/25/80650-lhistoire-du-billet-magique L’histoire du billet magique].</ref>) consiste à affirmer que l’économie ne souffre que d'un manque de liquidité et que la [[création monétaire]] permet de liquider toutes les dettes sans inflation et de façon transparente. En réalité, les hypothèses faites dans l'exposé de ce sophisme sont celles de dettes en système fermé, qui se compensent toutes exactement les unes les autres, contrairement à la [[dette publique]].<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
<br />
===Notes et références===<br />
{{références | colonnes = 2}} <br />
<br />
===Bibliographie===<br />
<br />
* [[1977]], Frederic L Pryor, "The Origins of Money", Journal of Money, Credit and Banking, Vol 9, n°3, pp391-409<br />
<br />
* [[1998]], Dominique Augey, [[Gérard Bramoullé]], "''Économie monétaire''", Précis. Paris&nbsp;: Dalloz {{ISBN|2-247-02842-X}} {{fr}} <br />
<br />
* [[2009]], [[Philipp Bagus]], «&nbsp;The Quality of Money&nbsp;». ''[[Quarterly Journal of Austrian Economics|The Quarterly Journal of Austrian Economics]]'' 12, n° 4&nbsp;: 22-45. {{lire en ligne|lien=http://mises.org/journals/qjae/pdf/qjae12_4_2.pdf}} {{en}} <br />
<br />
* {{en}} [[Ludwig von Mises]]. [[2009]]. ''The Theory of Money and Credit''. Auburn, AL&nbsp;: [[Mises Institute|Ludwig von Mises Institute]]. {{ISBN|978-1-933550-55-8}} {{lire en ligne|lien=http://mises.org/document/194/The-Theory-of-Money-and-Credit}}<br />
<br />
=== Liens externes ===<br />
{{Forum<br />
|lien1=[http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=31040 Monnaie, Inflation Et Liberalisme] {{for}}<br />
|lien2=<br />
|lien3=<br />
|lien4=<br />
|lien5=<br />
|lien6=<br />
}}<br />
<br />
En français<br />
* {{fr}}[http://guidohulsmann.com/guide.html Guide de lecture en théorie monétaire] de [[Jörg Guido Hülsmann]] (avec ''10 erreurs sur la monnaie'') <br />
* {{fr}}[http://herve.dequengo.free.fr/Mises/Tmc/TMC_1_1.htm La Théorie de la monnaie et du crédit], ouvrage de [[Ludwig von Mises]] traduit par Hervé de Quengo<br />
* {{fr}}[https://www.contrepoints.org/?p=20667 Qui a le droit de battre la monnaie ?] Par [[Raoul Audouin]]<br />
* {{fr}}[http://blog.georgeslane.fr/category/Le-retour-de-la-societe-civile/page/5 La monnaie électronique est-elle une monnaie nouvelle ?], par [[Georges Lane]]<br />
<br />
En anglais<br />
* {{en}}[http://www.ex.ac.uk/~RDavies/arian/controversies.html Money Facts and Monetary Controversies] <br />
* {{en}}{{pdf}}[http://www.mises.org/journals/qjae/pdf/qjae1_1_2.pdf Against fiduciary media] par [[Hans-Hermann Hoppe]]<br />
* {{en}}[http://www.econlib.org/library/Columns/y2011/Jasaycurrency.html Our Cherished Optimum Currency Area: Its Trials and Tribulations] [[Anthony de Jasay]]<br />
<br />
===Articles connexes===<br />
* [[Banque]]<br />
* [[Banque centrale]]<br />
* [[Bitcoin]]<br />
* [[Citations sur l'argent]]<br />
* [[La controverse bullioniste]]<br />
* [[Crédit]], [[épargne]], [[richesse]]<br />
* [[Monnaie privée]]<br />
* [[Monnaie-fiat]]<br />
* [[Systèmes d'échanges locaux]]<br />
* [[Théorie quantitative de la monnaie]]<br />
<br />
{{Portail économie}}<br />
<br />
[[Catégorie:Institution]]</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Illusion_mon%C3%A9taire&diff=194430Illusion monétaire2022-05-01T12:02:05Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>==Introduction==<br />
En [[économie]], l'illusion monétaire consiste à considérer la valeur nominale de la [[monnaie]] plutôt que sa valeur réelle. Cette [[illusion]] a pour effet la confusion de la monnaie et de son [[pouvoir d'achat]], ou de la monnaie et la [[richesse]] ; on croit également que la monnaie a une valeur intrinsèque alors que sa valeur réelle ne dépend que de sa capacité à être échangée contre des marchandises (pouvoir d'achat) ou à payer des impôts. La manifestation extrême de cette illusion conduit les États à l'[[inflation]] ou à l'hyperinflation par l'abus de la "[[planche à billets]]".<br />
<br />
Le terme a été employé par [[John Maynard Keynes]] au début du XXe siècle, et probablement inventé par [[Irving Fisher]] qui a écrit un livre sur le sujet, ''The Money Illusion'', en 1928. Fisher définit l'illusion monétaire comme le fait de ne pas comprendre que la valeur d'une monnaie varie. Pour Fisher, l'illusion monétaire est une des causes des [[cycle]]s économiques, du fait que la fluctuation des monnaies n'est pas prise en compte.<br />
<br />
Shafir et al. <ref>Shafir, E.; Diamond, P. A.; Tversky, A. (1997), "On Money Illusion", Quarterly Journal of Economics 112 (2): 341–374, DOI:10.1162/003355397555208</ref> indiquent également que cette [[illusion]] influe sur le comportement économique de trois façons :<br />
* rigidité des [[prix]] : l'illusion monétaire a été proposée comme l'une des raisons pour lesquelles les prix nominaux sont lents à changer, même si l'inflation a causé une hausse des prix réels ou des coûts ;<br />
* [[contrat]]s et [[loi]]s ne sont pas indexés à l'inflation aussi souvent que l'on pourrait s'y attendre rationnellement ;<br />
* le discours social, dans les médias officiels et en général, reflète une certaine confusion entre valeur réelle et valeur nominale.<br />
<br />
==Illusion monétaire et salaire==<br />
<br />
L'illusion monétaire peut également influer sur la perception que les gens ont de leur revenu. Des expériences ont montré qu'ils perçoivent généralement comme injuste une diminution d'environ 2 % de leur revenu nominal, sans modification de la valeur monétaire, mais voient comme juste une hausse de 2 % de leur revenu nominal avec une inflation de 4 %, alors que les deux reviennent au même. L'illusion monétaire indique que des changements de prix nominaux peuvent influer sur la demande, même si les prix réels restent constants.<br />
<br />
Certains ont suggéré que l'illusion monétaire peut corroborer la relation négative entre [[inflation]] et [[chômage]] décrite par la [[courbe de Phillips]] : si les travailleurs utilisent leur [[salaire]] nominal comme point de référence lors de l'évaluation des offres salariales, les entreprises peuvent maintenir les salaires réels relativement moins élevés dans une période de forte inflation car les travailleurs acceptent une moindre augmentation du salaire nominal (qui n'est élevée qu'en apparence). Ces salaires inférieurs réels permettraient aux entreprises d'embaucher davantage de travailleurs durant les périodes de forte inflation.<br />
<br />
Quand un [[salarié]] est augmenté de 3 % alors que les prix ont monté de 2 %, il est victime de l'illusion monétaire s'il croit que son [[pouvoir d'achat]] réel a augmenté de 3 %. En effet, son pouvoir d'achat réel n'a augmenté que de 1 %.<br />
<br />
L'illusion monétaire subie par un individu est l'écart entre la valeur apparente de ses revenus et une [[monnaie]] qui se déprécie. Une '''illusion monétaire''' peut parfois se mesurer.<br />
<br />
==Voir aussi==<br />
* [[Monnaie#Erreur_fr.C3.A9quente.C2.A0:_il_suffit_de_cr.C3.A9er_de_la_monnaie_pour_r.C3.A9soudre_tous_les_probl.C3.A8mes_.28et_stimuler_la_croissance.29|Erreur fréquente : il suffit de créer de la monnaie pour résoudre tous les problèmes]]<br />
* [[Illusion fiscale]]<br />
<br />
==Références==<br />
{{références | colonnes = 2}} <br />
<br />
{{Portail économie}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Robert_Thornton&diff=194015Robert Thornton2022-04-18T16:19:32Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>'''Robert M. Thornton''' était un homme d'affaires américain. Il a contribué à l'écriture de quelques essais et fut un critique de livres dans la revue "[[The Freeman]]" dans les années 1960 et 1970.<br />
<br />
En [[1966]], il fut ravi d'analyser le livre de Joseph Krutch sur la vie de [[Henry David Thoreau]] dans lequel il rappelle la singularité de cet homme qui vivait solitaire au bord d'un étang. Son approche de la nature était celle d'un poète qui ne se limite pas à admirer son image à l'occasion d'une visite dans une galerie d'art mais qui communie véritablement avec elle. Robert Thornton retient de [[Henry Thoreau]] que chacun doit chercher la solution à son propre problème en y mettant les moyens les plus radicaux s'il le faut. Il retient une deuxième leçon de cet auteur à savoir, le rejet des mouvements de masse et le mépris de ceux qui pensent guérir les maux de la société avant de s'occuper d'eux-mêmes. Il convient avec lui que l'homme est un être responsable et non pas un produit de l'environnement. <br />
<br />
Dans le même numéro de janvier, il a examiné favorablement le livre de Daniel Boorstin : "L'image : un guide des pseudo événements en Amérique". Robert Thornton s'accorde avec l'auteur pour affirmer que la nation américaine fut fondée sur des idéaux, principalement la liberté des individus à élaborer leurs propres destins. Mais cette vision est remplacée dorénavant par des illusions. La préoccupation des Américains ne repose plus sur l'intérêt de leur identité mais sur la création d'une image de leur paraître. L'important n'est plus ce que nous sommes mais ce que nous laissons voir de nous-mêmes, déplore Robert Thornton accompagnant la pensée de Daniel Boorstin. <br />
<br />
En mars [[1966]], Robert Thornton donne son avis sur le livre post-mortem de [[Richard Weaver]], "La vie sans préjugés", une compilation de huit essais parus dans diverses publications entre 1956 et l'année de son décès. Il voue une admiration pour cet auteur dont il juge les idées stimulantes, provocantes et abondantes. Il affirme qu'il n'y a pas de mot superflu dans cette fête intellectuelle et il utilise une métaphore carnassière en indiquant que même dans la viande maigre de la littérature de Richard Weaver, il y a de quoi assouvir son appétit. Son essai préféré parmi la collection est « La vie sans préjugés ». Il retient de la pensée de Richard Weaver, ce passage : "Un préjugé peut être un jugement irrésistible, mais un jugement non raisonnable n'est pas nécessairement un jugement illogique".<br />
<br />
En avril [[1966]], il tire des leçons sur la liberté à partir du livre écrit par Hans Morgenthau : "L'homme scientifique contre la politique du pouvoir". Robert Thornton s'accorde avec l'auteur sur les risques du monisme philosophique que le rationalisme a tendance à adopter. Il écrit que lorsque la société manque d'une vision simple de la nature humaine, les gens raisonnent de façon exubérante au point de penser qu'un homme (ou une femme) puisse prendre en charge leur destin. Cela signifie dans la pratique, déplore-t-il, que les individus sont rendus à l'état de troupeau menés par des individus dotés des savoirs de la science. Robert Thornton note avec l'auteur que la politique serait alors condidérée comme une science du contrôle plutôt que de l'art de vivre ensemble. Dans cette folie du rationalisme, l'ingénieur social imposerait par la force une ordonnance rationnelle sur toute la société. Ceux qui s'écarteraient de l'avis officiel devront rejoindre le troupeau ou s'en éloigner pour ne pas contaminer les autres ainsi prétendument protégés des conséquences de leur propre folie. Alors, tous les problèmes qui surviendraient seraient soumis à l'avis d'experts dont la science leur offre la couronne de suprême neutralité. Ceux-ci se pencheraient sur la sortie de la moindre donnée statistique qui s'afficherait en direct sur les écrans. Une telle manière de concevoir la politique, confient Robert Thornton avec l'auteur, empêche les gens d'imaginer de trouver des solutions par eux-mêmes et de résoudre leurs problèmes sans être perturbés par des forces contraires et inhibitrices du pouvoir politique en place.<br />
<br />
== Publications ==<br />
<br />
* [[1966]], <br />
** a. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Joseph Wood Krutch, "Henry David Thoreau", [[The Freeman]], janvier, Vol 16, n°1, pp62-63<br />
** b. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Daniel J. Boorstin, "The image: a guide to pseudo-events in America", [[The Freeman]], janvier, Vol 16, n°1, pp63-64<br />
** c. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de [[Richard Weaver]], "Life Without Prejudice and Other Essays", [[The Freeman]], mars, Vol 16, n°3, pp63-64<br />
** d. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Hans Morgenthau, "Scientific Man versus Power Politics", [[The Freeman]], avril, Vol 16, n°4, pp61-62<br />
** e. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf "On Heroes, History, and Our Heritage"], [[The Freeman]], août, Vol 16, n°8, pp12-15<br />
** f. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de [[Russell Kirk]], "The intemperate professor and other cultural splenetics", [[The Freeman]], août, Vol 16, n°8, pp63-64<br />
** g. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Malcolm Muggeridge, "The Most of Malcolm Muggeridge", [[The Freeman]], septembre, Vol 16, n°9, pp62-63<br />
** h. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] dirigé par F. L. Gwynn, J. L. Blotner, "Faulkner in the University", [[The Freeman]], septembre, Vol 16, n°9, pp63-64<br />
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<br />
<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Robert_Thornton&diff=194014Robert Thornton2022-04-18T16:10:55Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>'''Robert M. Thornton''' était un homme d'affaires américain. Il a contribué à l'écriture de quelques essais et fut un critique de livres dans la revue "[[The Freeman]]" dans les années 1960 et 1970.<br />
<br />
En [[1966]], il fut ravi d'analyser le livre de Joseph Krutch sur la vie de [[Henry David Thoreau]] où il rappelle la singularité de cet homme qui vivait solitaire au bord d'un étang. Son approche de la nature était celle du poète qui ne se limite pas à l'admirer à l'occasion d'une visite dans une galerie d'art mais qui communie véritablement avec elle. Robert Thornton retient de [[Henry Thoreau]] que chacun doit chercher la solution à son propre problème en y mettant les moyens les plus radicaux s'il le faut. Il retient une deuxième leçon de cet auteur à savoir, le rejet des mouvements de masse et le mépris de ceux qui pensent guérir les maux de la société avant de s'occuper d'eux-mêmes. Il convient avec lui que l'homme est un être responsable et non pas un produit de l'environnement. <br />
<br />
Dans le même numéro de janvier, il a examiné favorablement le livre de Daniel Boorstin : "L'image : un guide des pseudo événements en Amérique". Robert Thornton s'accorde avec l'auteur pour affirmer que la nation américaine fut fondée sur des idéaux, principalement la liberté des individus à élaborer leurs propres destins. Mais cette vision est remplacée dorénavant par des illusions. La préoccupation des Américains ne repose plus sur l'intérêt de leur identité mais sur la création d'une image de leur paraître. L'important n'est plus ce que nous sommes mais ce que nous laissons voir de nous-mêmes, déplore Robert Thornton accompagnant la pensée de Daniel Boorstin. <br />
<br />
En mars [[1966]], Robert Thornton donne son avis sur le livre post-mortem de [[Richard Weaver]], "La vie sans préjudice" qui est un rassemblement de huit essais parus dans diverses publications entre 1956 et l'année à laquelle il est décédé. Il voue une admiration pour cet auteur dont il juge les idées vives, provocantes et abondantes. Il affirme qu'il n'y a pas de mot superflu dans cette fête intellectuelle et il utilise une métaphore carnassière pour ceci en indiquant que même dans la viande maigre de la littérature de Richard Weaver, il y a de quoi assouvir son appétit. Son essai préféré parmi la collection est celui qui est également le titre de l'essai, « La vie sans préjugés ». Et, il extrait de la pensée de Richard Weaver, ce passage : "Un préjugé peut être un jugement irrésistible, mais un jugement non raisonnable n'est pas nécessairement un jugement illogique".<br />
<br />
En avril [[1966]], il tire des leçons sur la liberté à partir du livre écrit par Hans Morgenthau : "L'homme scientifique contre la politique du pouvoir". Robert Thornton s'accorde avec l'auteur sur les risques du monisme philosophique dont le rationalisme a tendance à adopter. Il écrit que lorsque la société manque d'une vision sobre de la nature humaine, les gens pensent en des termes exubérants au point de penser qu'un homme (ou une femme) prenne en charge leur destin. Cela signifie dans la pratique, déplore-t-il, que les individus soient rendus à l'état de troupeau menés par des individus dotés des savoirs de la science. Ce serait alors considéré la politique, note Robert Thornton avec l'auteur, comme une science du contrôle plutôt que d'un art de vivre ensemble. Dans cette folie du rationalisme, l'ingénieur social imposerait par la force une ordonnance rationnelle sur toute la société. Ceux qui s'écarteraient de l'avis officiel devront rejoindre le troupeau ou s'en éloigner pour ne pas contaminer les autres qui sont ainsi prétendument protégés des conséquences de leur propre folie. Alors, tous les problèmes qui surviendraient seraient soumis à l'avis d'experts dont la science leur offre la couronne de suprême neutralité. Ceux-ci se pencheraient sur la sortie de la moindre donnée statistique qui s'afficherait en direct sur les écrans. Une telle manière de concevoir la politique, confient Robert Thornton avec l'auteur, empêche les gens d'imaginer de trouver des solutions par eux-mêmes et de résoudre leurs problèmes sans être perturbés par des forces contraires et inhibitrices du pouvoir politique en place.<br />
<br />
== Publications ==<br />
<br />
* [[1966]], <br />
** a. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Joseph Wood Krutch, "Henry David Thoreau", [[The Freeman]], janvier, Vol 16, n°1, pp62-63<br />
** b. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Daniel J. Boorstin, "The image: a guide to pseudo-events in America", [[The Freeman]], janvier, Vol 16, n°1, pp63-64<br />
** c. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de [[Richard Weaver]], "Life Without Prejudice and Other Essays", [[The Freeman]], mars, Vol 16, n°3, pp63-64<br />
** d. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Hans Morgenthau, "Scientific Man versus Power Politics", [[The Freeman]], avril, Vol 16, n°4, pp61-62<br />
** e. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf "On Heroes, History, and Our Heritage"], [[The Freeman]], août, Vol 16, n°8, pp12-15<br />
** f. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de [[Russell Kirk]], "The intemperate professor and other cultural splenetics", [[The Freeman]], août, Vol 16, n°8, pp63-64<br />
** g. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] de Malcolm Muggeridge, "The Most of Malcolm Muggeridge", [[The Freeman]], septembre, Vol 16, n°9, pp62-63<br />
** h. [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201966_2.pdf commentaire du livre] dirigé par F. L. Gwynn, J. L. Blotner, "Faulkner in the University", [[The Freeman]], septembre, Vol 16, n°9, pp63-64<br />
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<br />
{{ébauche}}</div>Domi2https://www.wikiberal.org/index.php?title=Cic%C3%A9ron&diff=193931Cicéron2022-04-17T12:59:03Z<p>Domi2 : </p>
<hr />
<div>{{Infobox individu<br />
| identité = Cicéron<br />
| type = [[:Catégorie:Philosophes|Philosophe]] et [[:Catégorie:personnages politique|homme politique]]<br />
| dates = [[-106]] – [[-43]]<br />
| image = [[Fichier:Buste de Cicéron au Musées du Capitole (photo José Luiz Bernardes Ribeiro, CC-BY-SA).jpg|200px]]<br />
| tendance = <br />
| nationalité = {{Italie}}<br />
| citation =<br />
| Catallaxia = <br />
| Librairal = <br />
}}<br />
'''Cicéron''' (106 avant Jésus-Christ - 43 avant Jésus-Christ) est un homme d’État, orateur, avocat et vulgarisateur de philosophie politique et morale. Il est considéré comme l'un des fondateurs de la doctrine du [[Rule of Law]] et de la tradition occidentale de l'[[humanisme]]. De sa théorie de la nature humaine universelle découle une théorie du [[droit naturel]] fondée sur le respect des contrats et de la [[propriété]] privée et une théorie politique de l’État dont la mission première est de garantir les lois. Sa pensée, enrichie par son expérience politique personnelle, synthétise diverses sources grecques, principalement des stoïciens proches du cercle de Scipion comme Diodote, Aelius Stilo et Posidonius . <br />
<br />
== L'humanisme de Cicéron ==<br />
La vision de l'homme de Cicéron est fortement influencée par le cosmopolitisme du [[Stoïcisme]], l'humanitas est une qualité présente chez chaque homme à l'état de potentiel. S'il fait l'effort (philosophique) de se cultiver et de rechercher la vérité, tout homme peut donc réaliser son humanité et accéder à la perfection morale, l'honestas. En ce but, il possède la raison et le discours et doit pratiquer les quatre vertus cardinales : <br />
#la prudence (discernement du vrai et du faux), <br />
#la justice (respect des droits de propriété d'autrui), <br />
#la magnanimité (courage),<br />
#la modération (maîtrise de soi).<br />
<br />
Au contraire du sage, le tyran n'a pas accompli son humanité car il ignore la justice en violant les droits d'autrui et constitue donc une menace pour l'harmonie de la société.<br />
<br />
{{citation bloc|Nous ne nous intéressons pas à la race mais à l'esprit|Cicéron |De la République}}<br />
<br />
{{citation bloc|Bien qu'il ait forme humaine, il dépasse néanmoins les bêtes sauvages en brutalité. Comment pouvons-nous légitimement conférer le titre d'être humain à une créature qui ne respecte pas la justice, qui ne fait preuve d'aucune loyauté à l'égard de ses concitoyens au sein de l'humaine civilisation |Cicéron |}}<br />
<br />
== La justice, mère de toutes les vertus ==<br />
Selon Cicéron, la [[justice]] est définie sur le principe du juriste Ulpien "suum cuique tribuere" , c'est-à-dire rendre à chacun ce qui lui est dû. L'homme juste doit donc ne pas nuire à autrui en spoliant sa propriété et honorer ses contrats, ce qui suppose d'agir de bonne foi (fides). Conformément à l'idéal stoïcien ces exigences de la justice sont de portée universelle, non restreintes aux seuls proches. <br />
Pour Cicéron, la propriété n'est pas issue de la nature mais d'un contexte historique, elle constitue la base sur laquelle se sont bâties les sociétés humaines. Spolier la propriété c'est rompre les liens d'association entre les hommes et menacer l’existence même de la vie en commun, c'est donc aller à l'encontre de la nature de l'homme <ref> comme [[Aristote]], Cicéron considère que l'homme est un être social qui vit au sein d'une communauté. </ref>.<br />
<br />
Cicéron dénonce donc fermement les lois qui visent à l'égalité des fortunes ou une forme de [[Justice_sociale|redistribution]]. Les [[impôts]] doivent servir l'intérêt de tous et non cautionner le vol des uns par les autres. Il condamne les injustices des hommes d'État comme Crassus ou César qui, sous couvert de démagogie, s'enrichissent par la saisie contrainte des biens privés et les relient à l'instabilité politique qu'a connue la République Romaine. <br />
<br />
{{citation bloc|Quant à ceux qui, pour se rendre populaires, proposent audacieusement des lois agraires, veulent exproprier les légitimes propriétaires, faire remise de leurs dettes aux débiteurs, ils sapent les fondements de la République. Comment d'abord la concorde régnerait-elle, quand on prend aux uns leur avoir et le distribue à d'autres ? |Cicéron |De officiis,Livre II,XXI-XXV }}<br />
<br />
{{citation bloc|Considérer la chose publique comme une source de profit, ce n'est pas seulement laid, c'est criminel et impie. |Cicéron |De officiis, Livre II,XXI-XXV }}<br />
<br />
== L'individu chez Cicéron ==<br />
Dans la droite lignée des Stoïciens, Cicéron divise la nature humaine en deux : une nature générale liée à l'espèce et une nature individuelle propre à chacun. Car, remarque t-il, s'il y a une grande diversité de physiques (certains sont plus adaptés à la course, d'autres à la lutte) il en est de même pour les âmes, la variation y est même plus élevée <ref> Cicéron cite des exemples de figures historiques aux qualités fort différentes : Scipion était sérieux, Socrate farceur, Hannibal fourbe... </ref>.<br />
<br />
Cicéron ajoute qu'il faut s'efforcer de se conformer à nos qualités propres, qui forment notre personnalité. Il est vain de s'en écarter et de vouloir imiter celle des autres, car cela formerait un ensemble contradictoire et ridicule : mieux vaut parler sa langue maternelle, dit-il, que de remplir ses discours de mots étrangers. <br />
<br />
Cicéron illustre la notion [[Individu|individualité]] avec la métaphore du théâtre : même au théâtre<ref> à l'époque de Cicéron, les acteurs de théâtre sont perçus comme une profession déshonorante, fréquemment associée à la prostitution</ref>, les acteurs savent distinguer pour quel rôle ils sont taillés ou non. Chaque homme a un rôle à remplir et a donc intérêt à remplir les missions pour lesquelles il est le plus apte. <br />
<br />
{{citation bloc|Que chacun donc connaisse ses aptitudes naturelles, qu'il juge sans complaisance ce qu'il peut avoir de bon et ce qu'il a de mauvais; ne nous laissons pas dépasser en clairvoyance par les acteurs. Ils ne choisissent pas les pièces les meilleures, mais celles qui sont le plus dans leurs moyens |Cicéron |De officiis, Livre I,XXXI}}<br />
<br />
== Le Droit Naturel ==<br />
De même qu'[[Aristote]] <ref> pour Aristote, l'univers est organisé selon un ordre supérieur, le droit naturel consiste pour chacun à s'y conformer pour être en harmonie avec le cosmos</ref> ou que les stoïciens <ref> Ceux-ci pensent que le droit naturel relève au contraire de la nature intérieure de l'homme </ref>, Cicéron énonce que la justice précède le droit positif, elle forme un lien unissant tous les hommes (un droit des gens) au-delà du simple droit civil. Le citoyen possède donc une norme supérieure, à l'aune de laquelle il peut examiner les lois des dirigeants ou des juristes, de distinguer ce qui relève du légal et du légitime. <br />
<br />
Cicéron cite des exemples de lois naturelles précédant les lois de la Cité : la hiérarchie <ref> Pour Cicéron, il est dans l'intérêt de ceux moins dotés par la nature d'obéir aux plus favorisés</ref> (les hommes ne naissent pas tous avec les mêmes talents), le mariage (nécessaire à la reproduction de l'espèce), la réciprocité des échanges. <br />
Le droit naturel est la source d'où provient le droit positif et l'idéal qu'il doit viser. Par exemple, la Cité devra respectivement se doter de magistrats qui détiendront le pouvoir <ref> Cicéron tient à nuancer ce principe d'aristocratie naturelle : les magistrats devront être élus</ref>, réprouver le célibat et interdire la mendicité <ref> Selon Cicéron, la mendicité est un échange inégal </ref>. Au contraire, l'égalité démocratique est injuste car elle ignore les différences de nature entre les hommes.<br />
<br />
S'éloignant du [[rationalisme]] de [[Platon]] qui désirait créer ex nihilo une cité idéale, Cicéron souligne l'importance de la [[tradition]]. Il soutient que le [[droit]] et les institutions résultent d'un processus d'[[évolution]] impliquant les apports d'une grande quantité d'hommes sur un grand nombre de générations. Le droit actuel, résultat de cette sélection des bonnes règles et de l'élimination des mauvaises, dépasse de loin les capacités d'un seul esprit, aussi génial soit-il.<br />
Cicéron anticipe donc les travaux de [[Mandeville]], [[Hume]], [[Smith]] sur la valeur épistémologique de la tradition ou encore l'évolution culturelle et l'[[ordre spontané]] d'[[Hayek]].<br />
<br />
Ses écrits sur le droit naturel eurent une influence sur l’humaniste Érasme <ref> Érasme s'inspire de ses travaux, notamment de sa notion de la justice, en vue de former une morale universelle. </ref> et les philosophes du droit naturel [[Locke]], [[Samuel Pufendorf]], [[John Trenchard]], [[Thomas Gordon]].<br />
<br />
{{citation bloc|Notre république n'a point été constituée par un seul esprit, mais par le concours d'un grand nombre; ni affermie par les exploits d'un seul homme, mais par plusieurs siècles et une longue suite de générations. Il ne peut se rencontrer au monde, nous répétait Caton, un génie assez vaste pour que rien ne lui échappe; et le concours de tous les esprits éclairés d'une époque ne saurait, en fait de prévoyance et de sagesse, suppléer aux leçons de l'expérience et du temps. |Cicéron |De le République, Livre II, I}}<br />
<br />
== L’État idéal : un régime mixte ==<br />
Cicéron est partisan de l’[[État de droit]], car une cité où règnent la force et l'injustice ne peut être considérée comme un État quand bien même elle serait prospère et prestigieuse <ref> Cicéron prend l'exemple de Syracuse qui malgré ses beaux monuments et son port imposant reste une tyrannie </ref>. Selon lui, la mission principale de l’État est de protéger la liberté et la propriété <ref>Cicéron va donc au rebours de Platon et Aristote, qui soumettait la propriété au bon vouloir de la Cité </ref>. <br />
Tout comme l'homme doit toujours préférer la morale sur l'utilité, l’[[État]] doit s'abstenir de faire preuve de cruauté et d'ignorer le droit, car se faisant il contredit sa raison d'être et agit contre l'humanité même, Cicéron refuse donc les théories de la [[raison d’État]]. <br />
<br />
Cicéron, comme Polybe, examine les avantages et inconvénients de chaque régime et se prononce en faveur d'un régime mixte afin de cumuler les avantages et d'équilibrer les désavantages de chacun :<br />
#Dans la [[monarchie]], le pouvoir est uni mais le peuple n'est pas libre.<br />
# L'[[aristocratie]] est un juste milieu : un homme tout seul n'est pas en mesure de diriger l’État, de même que la foule, trop disparate et ignorante.<br />
# La [[démocratie]] permet à chaque citoyen de participer aux affaires de l’État. En règle générale Cicéron remarque que le peuple préfère passer de l'aristocratie ou de la monarchie à la démocratie et désire rarement le cas inverse. Néanmoins, la foule peut facilement être manipulée par des démagogues qui flattent ses passions et prendre des décisions irrationnelles conduisant à l'anarchie et au désordre. <br />
<br />
Cicéron cite comme exemple de régime mixte Sparte, Carthage et Rome. Il est de plus favorable à l'institution des tribuns de la plèbe par pragmatisme : ils constituent des médiateurs pratiques entre la classe dirigeante et la plèbe et permettent à cette dernière de se croire au même niveau que les sénateurs, ce qui contribue à la concorde civile.<br />
<br />
{{citation bloc|C'est surtout dans les affaires de l’État qu'une apparence d'utilité fait commettre des actions mauvaises. Telle fut pour nous la ruine de Corinthe. Les Athéniens agirent plus cruellement encore quand ils décidèrent de couper le pouce aux habitants d'Egine trop bons marins. Cela parut utile : en raison de sa proximité, Egine était une menace pour le Pirée. Mais la cruauté jamais n'est utile, rien n'étant plus contraire à ce que la nature, que nous devons suivre, attend de l'homme. C'est encore très mal de chasser de la ville et de proscrire les étrangers, comme l'a fait Pennus au temps de nos pères et plus récemment Papius. Il est juste de ne pas souffrir qu'un non-citoyen s'arroge les droits d'un citoyen et c'est ce qu'ordonne la loi que firent voter deux très sages consuls, Crassus et Scévola, mais il est inhumain d'interdire aux étrangers le séjour d'une ville. Ce qui est beau, c'est de juger méprisable un prétendu intérêt public au prix d'une noble attitude. |Cicéron |De officiis, Livre III,I}}<br />
<br />
{{citation bloc| Si dans une république la constitution n'a pas réparti avec une juste mesure les droits, les fonctions et les devoirs, de telle sorte que les magistrats aient assez de pouvoir, le conseil des grands assez d'autorité, et le peuple assez de liberté, on ne peut s'attendre à ce que l'ordre établi soit immuable. |Cicéron |De le République, Livre II, XXXIII}}<br />
<br />
== Informations complémentaires ==<br />
<br />
=== Bibliographie ===<br />
<br />
* [[1997]], [[Jim Powell]], [https://cdn.mises.org/The%20Freeman%201997_2.pdf "Marcus Tullius Cicero, Who Gave Natural Law to the Modern World. A builder of Western civilization"], [[The Freeman]], January, Vol 47, n°1, pp41-49<br />
<br />
* [[1998]], [[Philippe Nemo]], "Histoire des idées politiques dans l'Antiquité et au Moyen Âge", Paris: PUF<br />
<br />
* [[2003]], [[Jean-François Revel]], "Histoire de la philosophie occidentale", Pocket<br />
<br />
=== Notes ===<br />
{{références|colonnes=2}}<br />
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=== Liens externes ===<br />
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